Angelier, Damasio, Dumay et Lehman à la radio
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et si vous êtes tous dehors pour un BBQ, l'émission est podcastable à partir de
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Malheureusement, les progrès de la science sont souvent comme une hache dans les mains d’un criminel pathologique - Albert Einstein
Grand moment que d'entendre "EXTERMINATE, EXTERMINATE" sur France Culture (en plus des sons de Planète Interdite et Le jour où la Terre s'arrêta).
Sinon, l'émission était intéressante. Bon, y'a eu des moment amusants, mais ça tenait bien la route dans l'ensemble (ou je suis très bon public).
Sinon, l'émission était intéressante. Bon, y'a eu des moment amusants, mais ça tenait bien la route dans l'ensemble (ou je suis très bon public).
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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(Meilleur que moi, apparemment...). Appel d'air comme preuve de la capacité d'analyseErion a écrit : Bon, y'a eu des moment amusants, mais ça tenait bien la route dans l'ensemble
(ou je suis très bon public).
de la société par la SF, une distinction entre une "hard science sur le retour" et, en gros,
tout le reste qui se fond progressivement dans la littérature générale, l'espace auquel il
n'est plus utile de rêver puisque, de toute façon, on n'ira jamais...
Ah ouais, mais si tu retiens uniquement les passages amusants.caliban a écrit : Appel d'air comme preuve de la capacité d'analyse de la société par la SF, une distinction entre une "hard science sur le retour" et, en gros,
tout le reste qui se fond progressivement dans la littérature générale, l'espace auquel il
n'est plus utile de rêver puisque, de toute façon, on n'ira jamais...
Objectivement, ce que dit Damasio sur "Appel d'Air" n'est pas faux. Après le jugement qu'on peut avoir sur le résultat c'est tout autre chose. Il a voulu dire par là que les auteurs de SF étaient intéressés par les phénomènes politiques, tout autant que le polar.
Le reproche fait par le grand public à la SF, c'est qu'elle serait "trop éloignée de nos préoccupations", il n'est donc pas incongru de dire que c'est faux et "Appel d'Air" est la marque la plus visible, la plus identifiable. Sur sa pertinence politique, il n'en a été rien dit (mais on en demande pas plus au polar, je fais remarquer).
Ce qui était intéressant dans le propos de Gilles, c'était moins le "tout se fond dans la littérature générale", mais le constat qu'il est plus difficile de faire accrocher les lecteurs de SF à des titres de SF, vu que ce public ne lit plus seulement de la SF et va se nourrir ailleurs. Pourquoi pas ? Là encore, ça ne m'a pas fait bondir au plafond.
Enfin sur le space-op (et non le soap-opéra

Alors après, y'a des généralités, des simplifications, mais l'émission n'avait pas pour but de donner une image définitive de la SF. Et je trouve très bien que la fin de l'enregistrement prenne le temps de citer des femmes auteur(e)s de SF.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Ce n'est pas faux, mais ce n'est pas non plus pertinent. Pour moi (mais je ne l'ai pasErion a écrit : Objectivement, ce que dit Damasio sur "Appel d'Air" n'est pas faux.
Après le jugement qu'on peut avoir sur le résultat c'est tout autre chose. Il a voulu dire
par là que les auteurs de SF étaient intéressés par les phénomènes politiques, tout
autant que le polar.
relu depuis), du point de vue de l'analyse politique, Appel d'air ne dépassait guère
le niveau Café du commerce. "Intéressés", certes. Intéressants ? Ca restait à prouver.
Ce qui est quand même un comble !
Tu emploies ici "fantasy" dans le sens de "fantasmatique" ?Erion a écrit :Enfin sur le space-op (et non le soap-opéra), qui s'assimile de plus en plus à de
la fantasy, je ne suis personnellement pas d'accord, mais le propos ne m'a pas paru
aberrant. Il y a un aspect très "fantasy" dans le space-op classique, dans le sens où on
a pas l'impression que l'on voyagera dans l'espace de notre vivant.
Quel était son but ?Erion a écrit :Alors après, y'a des généralités, des simplifications, mais l'émission n'avait pas
pour but de donner une image définitive de la SF.
Je comprends ce qui a été dit et il me semble que c'est en effet assez représentatif de
tendances importantes, sinon majoritaires, de ce qui se fait actuellement dans le champ
SFF (le contraire eût été surprenant, avec ces invités). Pour autant, je ne suis pas prêt
à admettre que c'est représentatif de la science-fiction. Quels que soient ses prémisses
et ses projets, la SF est une littérature spéculative, exploratoire, d'avant-garde,
certainement pas un lieu d'expression de "préoccupations du grand public".
Aussi bien du point de vue politique et social qu'au regard de la science et de la
technique, il n'y a rien de scandaleux à pratiquer une littérature du désenchantement,
de la réaction — c'est même la source de bien des chefs-d'œuvre. Mais c'est de
l'anti-science-fiction.
- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Comme le polar. Est-ce que tous les propos politiques dans le polar sont intéressants ? C'est le problème de la place du politique dans la fiction, ce n'est pas spécifique à la science-fiction.caliban a écrit :Ce n'est pas faux, mais ce n'est pas non plus pertinent. Pour moi (mais je ne l'ai pasErion a écrit : Objectivement, ce que dit Damasio sur "Appel d'Air" n'est pas faux.
Après le jugement qu'on peut avoir sur le résultat c'est tout autre chose. Il a voulu dire
par là que les auteurs de SF étaient intéressés par les phénomènes politiques, tout
autant que le polar.
relu depuis), du point de vue de l'analyse politique, Appel d'air ne dépassait guère
le niveau Café du commerce. "Intéressés", certes. Intéressants ? Ca restait à prouver.
Ce qui est quand même un comble !
Evidemment, on aurait pu évoquer le texte contre Hadopi, cité à l'Assemblée nationale, ce qui aurait donné un autre éclairage. Mais aucun des intervenants de l'émission n'avait collaboré au texte.
Je ne saisis pas trop le rapport. J'ai l'impression, à écouter l'émission, que les participants ont voulu passer le message suivant : "vous pouvez aller dans le rayon SF et vous pourrez trouver quelque chose susceptible de vous intéresser". Je n'ai pas vu beaucoup plus que cela. Sauf l'idée qu'à part Greg Egan, la SF d'avenir ne serait que celle utilisant les sciences humaines (ce qui est un programme bien restreint et bien trop définitif à mon goût). Gilles n'a pas dit "la SF doit devenir littéraire et se fondre dans la masse", mais "J'AI envie de publier de la SF littéraire". C'est un projet d'éditeur, ça ne dit même pas que les autres éditeurs ne font pas dans le littéraire, mais ça identifie sa collection. Je trouve ça honnête et bien clair.Je comprends ce qui a été dit et il me semble que c'est en effet assez représentatif de
tendances importantes, sinon majoritaires, de ce qui se fait actuellement dans le champ
SFF (le contraire eût été surprenant, avec ces invités). Pour autant, je ne suis pas prêt
à admettre que c'est représentatif de la science-fiction. Quels que soient ses prémisses
et ses projets, la SF est une littérature spéculative, exploratoire, d'avant-garde,
certainement pas un lieu d'expression de "préoccupations du grand public".
Et pour le public de France Culture, je pense que ce message est plutôt pertinent. Après, il n'a rien dit de plus. Il n'y a pas de programme politique derrière plus vaste (ni de complot). Avec d'autres participants, la tonalité aurait été différente, et si j'avais été là, j'aurais levé plusieurs fois les yeux au ciel à certaines réflexions, mais c'était correct.
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Avant l'émission nous avons été très rapidement briefés : soyez pédagogiques, pas trop techniques, ne vous adressez pas à des gens qui connaissent... D'où le fait que l'animateur (Nicolas Martin) m'ait demandé d'expliquer l'expression "speculative fiction". Même s'il s'est trompé sur soap opera / space opera, cet animateur connaît bien le genre et contrairement à d'autres animateurs d'émission où je suis allé, il a un vrai côté "fan", enthousiaste, joueur...caliban a écrit :Quel était son but ?Erion a écrit :Alors après, y'a des généralités, des simplifications, mais l'émission n'avait pas
pour but de donner une image définitive de la SF.
Les seuls gens qui réagissent à l'émission sont évidemment ceux qui traînent par ici... mais bon, le but, si j'ai bien compris c'était de parler de SF française à des gens qui en ignorent tout ou presque. Et donner envie d'en lire. C'est compliqué en 45 minutes, de définir la SF, exposer ses lignes de force, son paradoxe (Star wars contre Blade Runner, je schématise) et enfin de parler d'auteurs, de textes.
Je ne réécouterai pas l'émission, mais si elle a donné à quelques personnes envie de lire du Damasio ou du Lehman, ou d'ouvrir un Christopher Priest, c'est très bien.
GD
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Je suis coupable de ce passage, mais c'est pas une analyse théorique, c'est un sentiment personnel ; je ne publie plus de space op' en Lunes d'encre parce que les textes de SF qui m'intéressent le plus ne relèvent pas de ce genre. Et encore, j'ai publié le Frank M. Robinson que je trouve formidable (mais pas pour son côté SF) et je vais rééditer le cycle d'Omale (avec du matériel inédit) parce que (par ricochet) ça me replonge dans la SF de Jack Vance que j'adorais quand j'avais treize ans.caliban a écrit : ... l'espace auquel il n'est plus utile de rêver puisque, de toute façon, on n'ira jamais...
Lunes d'encre ça toujours été Christopher Priest et Les Loups des étoiles et j'étais invité pour parler de mon travail d'éditeur...Après, moi ce qui m'intéresse le plus c'est Le Prestige, Le Fleuve des dieux, Grendel...
GD
Le polar n'affiche pas de vocation spéculative — ce qui est l'une des spécificités de la SF !Erion a écrit : Comme le polar. Est-ce que tous les propos politiques dans le polar sont intéressants ?
C'est le problème de la place du politique dans la fiction, ce n'est pas spécifique à la
science-fiction.
Assurément.Erion a écrit : Evidemment, on aurait pu évoquer le texte contre Hadopi, cité à l'Assemblée
nationale, ce qui aurait donné un autre éclairage.
Un peu court, quand même (je parle ici en auditeur de longtemps de France-Cul,Erion a écrit : J'ai l'impression, à écouter l'émission, que les participants ont voulu passer
le message suivant : "vous pouvez aller dans le rayon SF et vous pourrez trouver
quelque chose susceptible de vous intéresser". Je n'ai pas vu beaucoup plus que cela.
(...) Et pour le public de France Culture, je pense que ce message est plutôt pertinent.
qui n'a pas vraiment besoin qu'on lui explique comment trouver sa dose dans une
librairie).
C'est peu dire !Erion a écrit : Sauf l'idée qu'à part Greg Egan, la SF d'avenir ne serait que celle utilisant
les sciences humaines (ce qui est un programme bien restreint
Et alors ? C'est quoi le rapport avec le propos politique ? Comme il se trouve que la science-fiction est de la fiction, elle traite de tous les domaines du réel. Et parmi eux, y'a la vie politique. On est pas pour autant obligé de faire de la spéculation dès qu'on parle de politique. De la même manière qu'on est pas obligé de faire de la spéculation dès que deux individus s'embrassent dans un roman de SF, dès qu'ils ont des sentiments, etc...caliban a écrit :Le polar n'affiche pas de vocation spéculative — ce qui est l'une des spécificités de la SF !Erion a écrit : Comme le polar. Est-ce que tous les propos politiques dans le polar sont intéressants ?
C'est le problème de la place du politique dans la fiction, ce n'est pas spécifique à la
science-fiction.
Heinlen était un très mauvais spéculateur politique, mais il adorait parler politique dans ses romans. Je n'y vois aucun problème pour ma part.
Tu es un hyperconnaisseur de SF, pas du tout représentatif de l'auditeur de France Culture qui ne va pas dans les rayons de SF. Une émission ne doit pas se caler sur les 0,1 pour mille de l'élite des gens qui s'y connaissent dans un domaine.Un peu court, quand même (je parle ici en auditeur de longtemps de France-Cul,
qui n'a pas vraiment besoin qu'on lui explique comment trouver sa dose dans une
librairie).
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Un auteur de polar ou de SF peut, en tant que citoyen, tenir des propos politiquesErion a écrit : Et alors ? C'est quoi le rapport avec le propos politique ?
de toutes natures. En tant qu'auteur de polar ou de SF publiant chez un éditeur
spécialisé, il me semble qu'on peut s'attendre à ce qu'il leur applique les normes
du genre.
Certes. Mais lorsque le propos politique se réduit à "j'aime pas Sarko et son électionErion a écrit : Comme il se trouve que la science-fiction est de la fiction, elle traite de tous les
domaines du réel. Et parmi eux, y'a la vie politique. On est pas pour autant obligé
de faire de la spéculation dès qu'on parle de politique.
m'inquiète", il semble bienvenu qu'un soupçon de profondeur supplémentaire soit
discernable dans un autre aspect de l'œuvre au moins.
Je revendiquais, pour moi et pour l'essentiel du public en question, la capacité deErion a écrit :Tu es un hyperconnaisseur de SF, pas du tout représentatif de l'auditeur decaliban a écrit : Un peu court, quand même (je parle ici en auditeur de longtemps de France-Cul,
qui n'a pas vraiment besoin qu'on lui explique comment trouver sa dose dans une
librairie).
France Culture qui ne va pas dans les rayons de SF.
trouver mon chemin dans les rayons d'une librairie ou d'une bibliothèque, y compris
bien sûr en dehors de mes domaines de prédilection.
Ca... Quand il analysait les possibles conséquences politiques d'un événementErion a écrit :Heinlen était un très mauvais spéculateur politique
cinq ou dix ans avant qu'il ne se produise, il lui arrivait de tomber moins juste dans
le détail marquant que les commentateurs a posteriori.