Podcast SF sur France Culture
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m, Mathilde Marron, sebastieng
Podcast SF sur France Culture
C'est par ici que ça se passe...
Perso, je ne l'ai pas encore écoutée. Mais elle doit être sacrément intéressante, et en tout cas très prescriptive pour la SF.
Imaginez, cette après-midi, deux dames (oui, deux !) se sont aventurées dans le rayon SF d'une grande libraire pour la première fois de leur existence. La première est arrivée en me tenant à peu près ce langage : " Bonjour, j'ai entendu hier une émission concernant la SF sur France Culture, et je croyais que ce n'était que des histoires idiotes de vaiseaux spatiaux et d'extraterrestres. Mais les intervenants expliquaient que la science fiction permettait de mieux comprendre le monde d'aujourd'hui et s'inspirait beaucoup de la science. Qu'est-ce que vous me conseilleriez comme roman de SF intelligent ? ".
Le truc qui n'arrive pas, quoi. Quelqu'un qui n'a jamais lu de SF mais qui ne vient pas en chercher pour le cadeau d'anniv' du copain de sa fille en pensant qu'Harry Potter c'est de la SF.
Les bras m'en sont tombés, et j'ai connu quelques intenses secondes de solitude devant mes plus de vingt mètres linéaire de poches. Après un quart d'heure de conversation et de tâtonnements, elle est repartie avec Les Fontaines du Paradis et Les Iles du soleil.
Si je me permets de rapporter l'anecdote, c'est (oui, je sais, naïvement) pour manifester un peu d'optimisme : non, la SF n'est pas un ghetto imperméable et inextensible.
Ah, et puis : bravo madame, pour votre ouverture d'esprit !
Perso, je ne l'ai pas encore écoutée. Mais elle doit être sacrément intéressante, et en tout cas très prescriptive pour la SF.
Imaginez, cette après-midi, deux dames (oui, deux !) se sont aventurées dans le rayon SF d'une grande libraire pour la première fois de leur existence. La première est arrivée en me tenant à peu près ce langage : " Bonjour, j'ai entendu hier une émission concernant la SF sur France Culture, et je croyais que ce n'était que des histoires idiotes de vaiseaux spatiaux et d'extraterrestres. Mais les intervenants expliquaient que la science fiction permettait de mieux comprendre le monde d'aujourd'hui et s'inspirait beaucoup de la science. Qu'est-ce que vous me conseilleriez comme roman de SF intelligent ? ".
Le truc qui n'arrive pas, quoi. Quelqu'un qui n'a jamais lu de SF mais qui ne vient pas en chercher pour le cadeau d'anniv' du copain de sa fille en pensant qu'Harry Potter c'est de la SF.
Les bras m'en sont tombés, et j'ai connu quelques intenses secondes de solitude devant mes plus de vingt mètres linéaire de poches. Après un quart d'heure de conversation et de tâtonnements, elle est repartie avec Les Fontaines du Paradis et Les Iles du soleil.
Si je me permets de rapporter l'anecdote, c'est (oui, je sais, naïvement) pour manifester un peu d'optimisme : non, la SF n'est pas un ghetto imperméable et inextensible.
Ah, et puis : bravo madame, pour votre ouverture d'esprit !
Voilà un lien direct vers le mp3 si vous ne voulez pas vous embêter à passer par le podcast :
http://www.radiofrance-podcast.net/podc ... 6445-0.mp3
Sinon, vendredi, une dame m'a demandé "un livre fantastique avec une souris transgénique". Comme quoi la télé !
http://www.radiofrance-podcast.net/podc ... 6445-0.mp3
Sinon, vendredi, une dame m'a demandé "un livre fantastique avec une souris transgénique". Comme quoi la télé !
Are you my mummy ?
Re: Podcast SF sur France Culture
Ayant bossé comme vendeur à la librairie Temps Futurs en 86-87, je me souviens avoir eu pas mal d'expériences du même genre et trouvé que c'était à la fois exhaltant et légèrement paniquant (genre : "surtout, ne pas se gourer"). Les titres-amorces que j'utilisais à l'époque seront sans doute jugés un peu old school aujourd'hui : "Cristal qui songe" de Sturgeon, "Des fleurs pour Algernon" de Keyes et, pour les lecteurs néophytes qui aimaient le polar "L'homme démoli" de Bester. Jamais eu de plaintes. Je trouve tes deux choix appropriés en tout cas.DuncanI a écrit :Quelqu'un qui n'a jamais lu de SF mais qui ne vient pas en chercher pour le cadeau d'anniv' du copain de sa fille en pensant qu'Harry Potter c'est de la SF. Les bras m'en sont tombés, et j'ai connu quelques intenses secondes de solitude devant mes plus de vingt mètres linéaire de poches. Après un quart d'heure de conversation et de tâtonnements, elle est repartie avec Les Fontaines du Paradis et Les Iles du soleil.
Re: Podcast SF sur France Culture
Merci de votre approbation, M. Lehman !Lem a écrit :Ayant bossé comme vendeur à la librairie Temps Futurs en 86-87, je me souviens avoir eu pas mal d'expériences du même genre et trouvé que c'était à la fois exhaltant et légèrement paniquant (genre : "surtout, ne pas se gourer"). Les titres-amorces que j'utilisais à l'époque seront sans doute jugés un peu old school aujourd'hui : "Cristal qui songe" de Sturgeon, "Des fleurs pour Algernon" de Keyes et, pour les lecteurs néophytes qui aimaient le polar "L'homme démoli" de Bester. Jamais eu de plaintes. Je trouve tes deux choix appropriés en tout cas.
A propos des trois titres que tu cites, je ne trouve ni le Sturgeon ni le Keyes old school. Je les conseille régulièrement, et je n'ai moi non plus jamais eu de plaintes (mais les mécontents ne reviennent pas).
Et bienvenue, aussi.
Merci.
Au fait, j'ai écouté le podcast de France-Q. Intéressant (mais peut-être aride pour les non-philosophes et/ou les non-fans). La façon même dont l'émission était posée en dit long sur les changements qu'est en train de connaître la réception SF dans le pays – et sur la force de conviction de la critique universitaire quand elle est faite par des gens qui connaissent et aiment le genre. Il restait quand même une trace d'ironie familière dans la voix de l'animateur...
Plus généralement, je pense que c'est réglé ; c'est à dire que la culture française a cessé de nier et conséquemment regarde l'objet avec une certaine curiosité. Ce qui veut dire qu'à terme, elle va essayer de l'immobiliser (de le tuer) pour pouvoir produire du discours intelligible. C'est normal, c'est son rôle. Il est donc temps de commencer à rebrouiller les contours de l'objet, de flouter sa silhouette conceptuelle à la marge. C'est le boulot des dix prochaines années.
Au fait, j'ai écouté le podcast de France-Q. Intéressant (mais peut-être aride pour les non-philosophes et/ou les non-fans). La façon même dont l'émission était posée en dit long sur les changements qu'est en train de connaître la réception SF dans le pays – et sur la force de conviction de la critique universitaire quand elle est faite par des gens qui connaissent et aiment le genre. Il restait quand même une trace d'ironie familière dans la voix de l'animateur...
Plus généralement, je pense que c'est réglé ; c'est à dire que la culture française a cessé de nier et conséquemment regarde l'objet avec une certaine curiosité. Ce qui veut dire qu'à terme, elle va essayer de l'immobiliser (de le tuer) pour pouvoir produire du discours intelligible. C'est normal, c'est son rôle. Il est donc temps de commencer à rebrouiller les contours de l'objet, de flouter sa silhouette conceptuelle à la marge. C'est le boulot des dix prochaines années.
Salut,
A+
Patrice
C'est fait. Comme le disait Roland sur son blog des 42, le phénomène a un nom qui commence par un W et qui finit par ER.Plus généralement, je pense que c'est réglé ; c'est à dire que la culture française a cessé de nier et conséquemment regarde l'objet avec une certaine curiosité. Ce qui veut dire qu'à terme, elle va essayer de l'immobiliser (de le tuer) pour pouvoir produire du discours intelligible.
A+
Patrice
Salut,
Ben oui, mais comme il le notait aussi, W...ER est plus fort que lui (du moins en terme de ventes).
Plus sérieusement, le dit auteur vend des millions d'exemplaires de ces bouquins, qui ressortent tous de la SF. Certes, c'est écrit sans recherche stylistique, et en plus c'est un grand pilleur de thèmes déjà connus depuis longtemps. Qui ne peut voir dans les Thanatonautes une resucée de Ortog et les Ténèbres de Kurt Steiner. Ou bien dans son dernier bouquin un mélange de la Dame aux étoiles de Cordwainer Smith, de Chants de la Terre lointaine de Clarke et (moins évident) de Croisière sans escale d'Aldiss. Bref, un vaste recyclage mais qui plait au grand public qui donc, de fait, admet les thématiques de la SF.
Donc,
A+
Patrice
Ben oui, mais comme il le notait aussi, W...ER est plus fort que lui (du moins en terme de ventes).
Plus sérieusement, le dit auteur vend des millions d'exemplaires de ces bouquins, qui ressortent tous de la SF. Certes, c'est écrit sans recherche stylistique, et en plus c'est un grand pilleur de thèmes déjà connus depuis longtemps. Qui ne peut voir dans les Thanatonautes une resucée de Ortog et les Ténèbres de Kurt Steiner. Ou bien dans son dernier bouquin un mélange de la Dame aux étoiles de Cordwainer Smith, de Chants de la Terre lointaine de Clarke et (moins évident) de Croisière sans escale d'Aldiss. Bref, un vaste recyclage mais qui plait au grand public qui donc, de fait, admet les thématiques de la SF.
Donc,
En effet, il est temps.Il est donc temps de commencer à rebrouiller les contours de l'objet, de flouter sa silhouette conceptuelle à la marge. C'est le boulot des dix prochaines années.
A+
Patrice
- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Et sans doute aussi sur le plan musculaire.Patrice a écrit :Ben oui, mais comme il le notait aussi, W...ER est plus fort que lui (du moins en terme de ventes).
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
الكاتب يكتب
الكاتب يكتب
Ah, ce W...ER-là (j'avais pas compris, putain, je suis carrément à la masse aujourd'hui).
OK, d'accord, ne pas prononcer son nom me paraît être la bonne solution, dans un premier temps.
Ensuite, il faudra trouver un moyen de l'obliger à changer d'initiales et de terminales. Il n'y a qu'un W...ER dans la science-fiction française, il sait écrire lui, et il était là déjà là quand l'autre déchiffrait péniblement ses premières encyclopédies Larousse en fascicules sur le monde merveilleux des insectes (après "les fourmis, "la révolution des fourmis", "le papillon du cosmos" – quoi ? "Les termites du continuum" ?)
OK, d'accord, ne pas prononcer son nom me paraît être la bonne solution, dans un premier temps.
Ensuite, il faudra trouver un moyen de l'obliger à changer d'initiales et de terminales. Il n'y a qu'un W...ER dans la science-fiction française, il sait écrire lui, et il était là déjà là quand l'autre déchiffrait péniblement ses premières encyclopédies Larousse en fascicules sur le monde merveilleux des insectes (après "les fourmis, "la révolution des fourmis", "le papillon du cosmos" – quoi ? "Les termites du continuum" ?)
- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
- orcusnf
- Messages : 2406
- Enregistré le : mer. mai 24, 2006 8:55 pm
- Localisation : Stuttgart
- Contact :
oui mais la série des futurs mystères de paris est en quelque sorte une parodie d'eugène sue, est ce qu'on en fait tout un plat?Plus sérieusement, le dit auteur vend des millions d'exemplaires de ces bouquins, qui ressortent tous de la SF. Certes, c'est écrit sans recherche stylistique, et en plus c'est un grand pilleur de thèmes déjà connus depuis longtemps. Qui ne peut voir dans les Thanatonautes une resucée de Ortog et les Ténèbres de Kurt Steiner. Ou bien dans son dernier bouquin un mélange de la Dame aux étoiles de Cordwainer Smith, de Chants de la Terre lointaine de Clarke et (moins évident) de Croisière sans escale d'Aldiss. Bref, un vaste recyclage mais qui plait au grand public qui donc, de fait, admet les thématiques de la SF
sinon, le prochain devrait être la blatte du trou noir.
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- Enregistré le : jeu. déc. 15, 2005 4:12 pm
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Ou les cafardtonautes. Où la mort vue par les cafards avec 7 paradis de la cuisine à la salle de bain...Roland C. Wagner a écrit :Ou alors Les Blattes des étoiles…
Non franchement, comment un livre aussi mauvais que le dernier BW peut-il être aussi mauvais et se vendre autant ?
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley