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Del Rey va publier Cosmos Inc de Maurice Dantec en juin prochain. On se demande si il n'y avait pas d'autres auteurs à faire découvrir en SF française (Bordage, Gennefort, Wagner), mais bon. L'essentiel c'est que la SF française commence à s'exporte.

C'est "Le pic de Dantec" ?

Je plains sincèrement le traducteur qui va être confronté à des "la métastructure globale intrinsèque du cosmodrome inversé peinait à renverser la turbulence du neurocircuit à verbiage intrinsèque à induction vertébrée car CET HOMME ETAIT L'HOMME et personne ne le savait encore."

(Phrase totalement inventée)

Ouais, c'est un peu étrange comme choix, parce que c'est vraiment son bouquin le moins réussi.

Je n'irai pas jusque là, VILLA VORTEX c'est quand même illisible. COSMOS INC c'est quand même le retour de Dantec à une littérature un peu plus compréhensible, mais c'est looooong, ça n'avance pas, ça s'embourbe, ce qui est dommage car ça démarre très fort avec ce tueur qui se (re)découvre en même temps que le lecteur le découvre.

+1 avec Florent. Villa Vortex, pas réussi à finir.
Cosmos Inc me fait l'effet d'une oeuvre potentiellement géniale, mais brouillon. Parfois pénible, parfois superbe, on a toujours l'impression que Dantec cherche vraiment à dire quelque chose - sur le langage notamment- mais n'a aps encore trouvé comment le dire. Interessant roman.

Menace du Grand Jihad, Europe fustigée, Messianisme galopant...je connais une fraction non négligeable d'américains qui va ronronner de plaisir.

Reste un style que j'aime beaucoup et quelques idées assez vertigineuses quoique brouillonnes.

Fabien Lyraud a écrit :Del Rey va publier Cosmos Inc de Maurice Dantec en juin prochain. On se demande si il n'y avait pas d'autres auteurs à faire découvrir en SF française (Bordage, Gennefort, Wagner), mais bon. L'essentiel c'est que la SF française commence à s'exporte.

C'est très simple. Si Dantec est édité aux USA, c'est sans doute parce qu'il s'en donne, lui et son agent, les moyens, en termes de démarches, éventuellement de rencontre d'un public nord-américain... Ils jouent le jeu et les codes d'un certain système politique et économique, tant mieux pour eux si, après tout, ils en récoltent les fruits.
C'est bien tout le mal que je souhaite à Dantec, quand bien même j'avais été déçu par son dernier livre alors que tous les autres romans m'avaient passionné.
Y compris Cosmos Inc qui est, intellectuellement, avec Villa Vortex, et de loin, son plus brillant opus.

J'aime pas être d'accord avec systar.
Nan, c'est vrai, hein ?
Mais Villa Vortex, la seule chose que j'en ai gardé, c'est l'impression d'une plongée dans le cerveau de Dantec, avec le sentiment que ça puait comme une cuvette de chiottes un soir de Feria.

C'est très simple. Si Dantec est édité aux USA, c'est sans doute parce qu'il s'en donne, lui et son agent, les moyens, en termes de démarches, éventuellement de rencontre d'un public nord-américain...

Bordage a aussi joué le jeu. Il a pris un agent aux USA, a fait traduire certains chapîtres des Guerriers du Silence. Et il n'a pas eu la chance de se faire traduire là bas.

Va savoir, Fabien...
Disons que les thèmes de l'oeuvre de Dantec rencontrent peut-être plus spontanément une oreille attentive que le connétable Pamynx et Hyponéros, en plus de tout le travail habituel de démarchage/pub/marketing... Va savoir.
Cosmos Inc se passe en Amérique, d'ailleurs. Comme sa suite, Grande Jonction.
Il a un fonctionnement polar/western.
(et à la fin, y a une multitude de micro-djihads, tout ça, okay...)
J'en sais rien, je n'ai rien à défendre, et j'aime beaucoup Bordage aussi, mais... je vois dans l'info que tu as relayée une certaine "logique"...

@u Navire: allons, allons, pas de méchancetés. tu serais surprise de voir à quel point le bonhomme, dans sa tête, est sans doute bien plus doux et surtout moralement plus droit (mais ça, c'est un kiff personnel) que pas mal d'autres...

gutboy a écrit :+1 avec Florent. Villa Vortex, pas réussi à finir.

Pas besoin de le finir. Seule la première partie est lisible, et seule cette partie est bonne.

Le_navire a écrit : Mais Villa Vortex, la seule chose que j'en ai gardé, c'est l'impression d'une plongée dans le cerveau de Dantec, avec le sentiment que ça puait comme une cuvette de chiottes un soir de Feria.

Justement, c'est là que c'est bien. Cette noirceur absolument désespérante (du moins dans la première partie) est carrément intéressante . Cette annihilation systématique de tout espoir possible est morbide, mais fascinante.

systar a écrit :

Fabien Lyraud a écrit :Y compris Cosmos Inc qui est, intellectuellement, [...], et de loin, son plus brillant opus.

Mais non, mais non... Ça te parle parce que c'est le bouquin d'un catéchumène à la limite de la foi hystérique qui nous raconte son flash mystique. Libre à lui, mais moi, ça ne m'intéresse pas. Et puis regardons les choses en face, dans Cosmos Inc. Il oublie l'essentiel : raconter une histoire. Ce qui est emmerdant pour un romancier.

T'as vraiment mauvais fond ! Tu savais que j'allais bondir là-dessus.

Eric a écrit :
Mais non, mais non... Ça te parle parce que c'est le bouquin d'un catéchumène à la limite de la foi hystérique qui nous raconte son flash mystique. Libre à lui, mais moi, ça ne m'intéresse pas. Et puis regardons les choses en face, dans Cosmos Inc. Il oublie l'essentiel : raconter une histoire. Ce qui est emmerdant pour un romancier.

T'as vraiment mauvais fond ! Tu savais que j'allais bondir là-dessus.

sur mon mauvais fond: ça, c'est la grande thèse de Charlotte: laisse-lui en l'heureuse maternité et l'exclusivité, sinon je vais finir par croire que je suis vraiment un fouteur de m...

ça me parle parce que, etc, etc.: j'aime bien quand les gens m'aident à comprendre dans un livre ce que j'ai voulu y retrouver de moi-même et qui n'y était pas. C'est un garde-fou très utile.

Sinon, Cosmos Incorporated, il ne servira à rien d'en discuter longuement, puisqu'on n'y voit absolument pas la même chose. J'y ai lu un roman, une vraie histoire, pour ma part. Des spéculations vertigineuses, et pas forcément théologiques.

Un exemple tiré du bouquin: l'histoire de l'intellect agent (Thomas vs Averroès), c'est une question qui se pose très bien de nos jours sous une forme laïcisée/sécularisée. Il suffit de voir la façon dont les néo-heideggeriens et leurs disciples/épigones nous ressortent sans cesse la ritournelle bidon de la "Technique" (avec un grand T, comme il se doit). Il suffit de voir toute la pensée des "procès sans sujet", de toutes ces conneries...

Par contre, si on m'avait dit qu'Artefact était vraiment un livre prosélyte, défouloir, mal torché, où l'on ne voit qu'une obsession bizarre pour la figure du diable, j'aurais approuvé.

Et puis regardons les choses en face, dans Cosmos Inc. Il oublie l'essentiel : raconter une histoire. Ce qui est emmerdant pour un romancier.

Disons que les 200 premières pages semblaient assez prometteuses en terme de littérature classique. Le reste est d'une rare confusion, extirpé fiévreusement plus que couché avec patience. Mais je suis d'accord avec Systar sur l'impression de puissance brute qui se dégage des idées de Dantec (dés qu'il ne se mêle pas de politique et de faits de société). Ça donne l'impression de sortir du creuset, encore brûlant (Effet de manche ou pas je suis incapable de le dire), très épuré...

Quand à l'opportunité de profiter des "sensibilités" nord-américaines sur certaines questions, comment lui en vouloir. S'il est davantage entendu là-bas qu'ici, grand bien lui fasse.

Fabien Lyraud a écrit : On se demande si il n'y avait pas d'autres auteurs à faire découvrir en SF française (Bordage, Gennefort, Wagner), mais bon.

Ben justement Baen Books vient d'acheter La Saison de la sorcière et L.G.M. et on est en discussion pour Pax Americana.

Comme quoi…