Quelques précisions suite à l'
article de Ketty Steward:
Beaucoup de notes donc, qui décryptent les choix et l’humour de Clarke et renvoient toutes en fin d’ouvrage ; elles font ainsi perdre au format micro-poche de l’ouvrage tout son intérêt, puisqu’il faut au moins un doigt et un signet, outre la main qui tourne les pages, pour venir à bout de sa lecture.
C'est vrai qu'il y a beaucoup de notes. Et elles sont en fin de volume, ce qui n'est pas forcément pratique. Mais... essayez d'imaginer ce que donneraient ces notes, qui représentent effectivement la moitié du volume, si elles étaient en bas de page. La moitié des pages consacrées aux notes! ;-D En fait, le texte (heureusement) peut se lire sans les consulter. Par contre, si on a besoin d'une précision, on sait où la trouver. Or ce volume s'adresse à des lecteurs qui, a priori, s'intéressent aux circonstances de la rédaction du texte, à l'intertextualité qu'il met en oeuvre.
Difficile également d’aborder ce pastiche sans l’obligatoire relecture du texte original de Lovecraft.
Je dirais plutôt... inutile. ;-) Par définition parodies et pastiches n'ont d'intérêt que si on connaît et apprécie (ou parfois déteste) l'original. Les "à la manière de" constituaient un genre à part au début du XXe siècle, mais ils sont tombés en désuétude.
Clarke hors SF
C'est bien de la SF, une parodie parue dans un fanzine SF d'un texte de SF paru dans une revue SF. Dans les 2 cas il est question d'extraterrestres venus sur terre dans un lointain passé. Mais c'est vrai que le débat "Lovecraft, fantastique ou SF" ne date pas d'hier et se poursuit encore actuellement. Voir par exemple l'essai de Jason Colavito:
The Cult of Alien Gods: H.P. Lovecraft and extraterrestrial pop culture.
En résumé,
Les Montagnes hallucinogènes est avant tout un document sur un moment de l'histoire du fandom SF. Ce livret s'adresse, c'est vrai, aux fans absolus de Lovecraft et/ou de Clarke, aux complétistes, aux acharnés du détail historique et à tous ceux qui aiment savoir comment les choses arrivent. Pour les autres, par contre, je reconnais volontiers que toutes ces notes peuvent avoir quelque chose d'indigeste. Sans compter, tiens, une belle erreur p.45 (*): il faut lire "murky" et non "murkiness".
(*) Ligne 8.