Café littéraire 12
DE BROCÉLIANDE EN AVALON...
fascination de la fantasy celtique
avec Lucie Chenu, Nathalie Dau, Lionel Davoust, Robin Hobb, Élisabeth Vonarburg
Traductions assurées par Sylvie Miller
Q (à RH) Quelle est la place de la Fantasy celtique aux USA ?
RH : C'est une tradition que l'on retrouve tant aux USA qu'en Grande Bretagne. Le fonds est riche et de nombreux auteurs peuvent trouver des histoires à exploiter.
Q (à LC) : D'où vient cette fascination pour la fantasy celtique ?
LC : J'ai passé mon enfance au Havre, ville normande peuplée de bretons...
Q: Comment convaincre un éditeur de travailler sur ce thème?
LC : Terre de brume est un éditeur breton, la thématique leur convenait. Il y a d'autre part trop peu d'anthologies de nouvelles sur ce thème en France, alors que ce n'est pas le cas aux USA.
Lecture d'un extrait de Nathalie Dau.
Q : pourquoi avoir choisi d'aborder le thème avec des personnages contemporains?
ND : Il s'agissait d’imaginer ce que pourraient être ces personnages aujourd’hui. Pour moi, ils ne sont pas morts, ils sont juste en dormition et ils se réveillent.
Lecture d’un extrait de Lionel Davoust.
Q : c’est une approche un peu irrespectueuse des mythes celtiques.
LD : Si les mythes sont éternels, je ne risque pas de leur faire grand mal.
J’ai été fasciné par cette matière millénaire et c’est impressionnant. Je me demandais « que vais-je faire avec ça ? » Je suis donc revenu aux racines, à ce qu’étaient les mythes avant l’influence chrétienne. Et ma peur, je l’ai transmise aux personnages eux-mêmes.
Ce n’est pas une parodie, plutôt de la folie. Ces personnages ont déjà tout subi et quand ils s'en rendent compte, ils deviennent fous.
Q: on attendait un texte plus classique de RH, au lieu de quoi on se retrouve avec des personnages contemporains et un texte un peu décalé avec un ton particulier.
(lecture d'extrait)
RH : C'est ainsi que j'écris sous le pseudo de Megan Lindholm. C'est ce qui justifie le choix de ces deux noms de plume. Les lecteurs peuvent ainsi savoir à quoi s'attendre.
Q : pourquoi avoir accepté d'écrire une nouvelle pour cette antho, vous qui écrivez surtout des romans
RH : Ce texte est déjà ancien. C'était un cadeau d'anniversaire pour les 40 ans de mon mari qui ne lit pas ce que j'écris habituellement. De nombreux éléments sont tirés de notre quotidien d'alors.
(lecture d'un extrait sur la téléphonie érotique)
Q : Ça aussi ? Quand arrive donc la fantasy celtique ?
RH : c'est effectivement tiré de la vie réelle. J'ai postulé pour un tel emploi à une époque de chômage. Finalement, j'ai pensé que ce n'était pas pour moi.
La vraie vie offre plus de situations étranges et proches de la fantasy que ce qu'on imagine.
Q : Nathalie Dau offre un texte moins huoristique, plus sombre.
ND : je ne trouve pas ce texte sombre. Il est vrai que j'aborde des thèmes comme l'intolérance, les SDF, la violence gratuite, mais mes personnages celtiques représentent la lumière dans cet univers un peu dur. Je cherche dans mes écrits à réenchanter le monde.
Q : E.V. Quelle vision a la critique que tu es, de la fantasy celtique ?
E.V. : les critiques ne sont pas objectifs. Je lis de la fantasy celtique parce que ça m'intéresse, notamment à cause de mes origines puisque je suis d'origine bretonne par mon père, cambodgienne par ma mère. Je m'intéresse donc aux mythes tels qu'ils étaient avant le rouleau compresseur de la religion chrétienne et ils avaient un côté féministe. J'en ai donc beaucoup lu et j'aime toutes les variantes qu'on a pu donner de ces histoires. Je ne peux que constater que la fantasy celtique est là. Ils sont parmi nous !
Q : (à LD) comment fait-on ce choix d'aborder la matière celtique, si sérieuse, par le rire ?
LD : Ce qui m'intéresse c'est l'absurde. Le meilleur moyen de rater son coup c'est de dire « je vais être drôle ! » c'est lorsque mes personnages sont au fond du trou que l'absurdité de l'existence se révèle. Ces personnages ont tellement été malmené à revivre cent fois la même vie, avec quelques petites variantes, ils n'en peuvent plus !
(extrait de R.H sur les hommes)
Q : toujours la recherche de la magie ?
RH : Bien sûr, il s'agissait de dire à mon mari que la magie est toujours là.
Q (à LC) comment se bâtit une telle anthologie ?
LC : C'est un choix d'auteurs et de textes... je n'ai jamais théorisé ma façon de travailler sur les anthos, c'est à chaque fois différent. Donc, je ne sais pas.
Q à E. V : je me suis laissé dire que tu travaille sur un roman de fantasy celtique
E.V. : Oui. Dans mon précédent roman, je réinvente les mythes asiatiques... pour le côté maternel. Cette fois je me tourne vers le côté paternel et je tente de réécrire à ma main les mythes de Bretagne. Mon histoire se passe donc dans le morbihan au 13e siècle.
Q à LD et ND : finalement, vous abordez le thème de travers, sans prendre de front la matière celtique ?
LD : il s'agissait de ne pas répéter ce que tout le monde sait. On admet la coexistence de différentes versions. Ma questions était donc, Et après ?
N. D : Les versions de la geste les plus connues sont les versions chrétiennes. Je suis revenue aux sources païenne.
Q : travailler sur ce thème c'est donc s'inscrire dans cette vague actuelle de sortie du dogme chrétien ?
N. D : Oui. Il me semble que les celtes sont ceux qui ont le mieux conservé les traditions de leurs ancêtres. Je me passionne pour les mythes en général, j'y cherche l'origine de la spiritualité dans l'espoir de comprendre comment l'homme préhistorique a découvert l'étincelle de la spiritualité.
LD : Je ne sais pas si c'est une recherche nécessairement spirituelle. Les mythes, le passé, sont présents autour de nous, et sont dans notre inconscient, dans le langage... S'interroger sur les mythes, c'est chercher à comprendre d'où nous venons.
L. : La fantasy en elle-même constitue une recherche spirituelle qui ne passe pas par les religions.
E. V : pour moi, c'est le sens du mystère, que l'on retrouve aussi dans la SF. Un mystère devant lequel on ne s'aplatit pas, un mystère qu'on ne nie pas, mais avec lequel on discute.
Q : RH, envisagez vous d'écrire bientôt un roman de fantasy celtique ?
R.H : les quatre prochains romans n'en sont pas, je ne sais pas pour la suite, mais ce n'est pas exclu.
Kt
les imaginales 2008 en direct
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«Un spécialiste, c'est quelqu'un qui sait tout sur quelque chose et rien sur tout le reste.» Ambrose Bierce
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Et voici une interview de Philippe Curval par Ketty et Jérôme !
http://www.dailymotion.com/actusf/video ... 8_creation
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jlavadou
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Conférence sur les 50 ans de la NASA : que reste-t-il de nos rêves d'espace ?
Avec Jean-Pierre Luminet, Ayerdhal, Claude Ecken (animateur), Carina Rozenfeld, Pierre Bordage, Jean-Claude Dunyach.
Question : que représente pour vous la NASA ?
JPL : il y a deux types de missions à la NASA :
- les missions actives : Apollo, grandes missions spatiales...
- les missions passives : mise en orbite de téléscopes spatiaux par exemple
Pour lui, ce sont les missions passives qui l'intéressent le plus en tant qu'astrophysicien, puisque les instruments permettent de vérifier les théories.
Cela dit, dans sa jeunesse, c'est bien sûr le rêve qu'apportait la NASA. On devient plus lucide ensuite, notamment sur les erreurs de la NASA.
D'un autre côté, le rêve de conquête spatiale s'est étendu aux artistes, pas seulemnt en SF. Exemple : L'Opéra de l'espace, de Charles Dobzynski : recueil de poèmes qui transcende le côté technologique de la conquête spatiale.
Il y a donc une part de rêve, mais aussi une part d'inquiétude (exemple : les déchets spatiaux).
AY : il a grandi dans un milieu communiste, où la NASA était considérée comme un outil de propagande US. Aujourd'hui, il est fasciné mais aussi persuadé que cet outil politique ne servira pas aux rêveurs d'espace pour aller voir plus loin.
PB : peu intéressé par la conquête de la Lune, il a tendance, en tant qu'auteur de SF, à vouloir rapidement sortir du système solaire. Il trouve qu'il y a une notion très politique dans la conquête de la Lune (écrit d'ailelurs une nouvelle sur le fait que cette conquête n'est qu'un complot américain et que personne n'a jamais marché sur la Lune).
JCD : il travaille à l'Aérospatiale et pour lui la NASA est un ennemi. C'est un outil de propagande de l'industrie américaine (les subventions obtenues par la NASA profitent aux industriels US). De plus, la NASA a imposé l'idée de la fusée par rapport aux lanceurs réutilisables promus par les militaires. Pour JCD, c'est un mauvais choix car si on était partis sur des lanceurs mieux recyclables, la conquête spatiale aurait été plus rapide et plus loin.
Il y a cependant une chose qu'il aime dans la NASA : c'est qu'elle aprtage ses données avec le public, qui peut bénéficier notamment des photos prises par les téléscopes.
CR : née après la conquête de la Lune. N'a pas connu la guerre froide, et n'a donc pas ce rapport politique à la conquête spatiale. Pour elle, la NASA c'est le rêve, la découverte, les images fortes.
Question : quels autres griefs peut-on avoir contre la NASA ?
JPL : on n'est pas forcément là pour dénigrer la NASA, avant tout on ne peut que se féliciter de pouvoir se connecter à ses instruments. Aujourd'hui d'ailleurs, l'ESA s'y met aussi et n'a pas à rougir de la comparaison.
Ce qui est moins glorieux, c'est la machine de propagande, politique d'abord, mais aussi faisant croire que les sciences US sont loin devant les autres. Il y a une énorme exagération qui peut irriter les autres chercheurs.
Exemple : Hubble : à chaque cliché, on croit que c'est une révolution. Mais Hubble a 20 ans, et aujourd'hui il existe des téléscopes à optique adaptative (comme le VLT au Chili), développés par les européens, qui sont au sol et s'affranchissent des perturbations de l'atmosphère, et donnent des résultats meilleurs que Hubble.
Aute exemple : les menaces bidons à propos d'astéroïdes exterminateurs pour obtenir des subventions.
Mais la NASA fait aussi de magnifique choses. Exemple : les téléscopes qui cartographient le rayonnement fossile de l'univers.
Question : l'espace vous fait-il encore rêver aujourd'hui ?
PB : oui, le rêve d'espace est toujours présent. Mais la science ne le fait pas rêver. Ce qui l'intéresse, c'est de décoder le langage de l'univers. On n'aura jamais une connaissance totale de l'univers. PB cherche plutôt à trouver une résonnance, un rapport subjectif à l'univers.
CR : oui, l'espace la fait encore rêver. On en connaît si peu qu'on peut imaginer ce que l'on veut. Elle préfère le côté poétique de l'espace, qui reste un terrain en friche.
AY (à propos d'Etoiles mourantes, écrit avec JCD) : leur imaginaire poétique leur a permis d'entrer en contact avec des astrophysiciens et d'avoir quand même une base rationnelle à une histoire, aussi bien porteuse d'éléments artistiques que scientifiques.
JCD : dans ce livre, ils ont voulu représenter une transcendence poétique devant un cataclysme menaçant le système solaire : que voit-on, qu'estc-e que l'univers est en train de faire, et en quoi cela nous affecte ? Et que peut-on faire ?
Question : chez les écrivains de SF, parfois le rêve est brisé car la conquête spatiale est arrêtée. L'existence d'un nouveau programme spatial, par exemple en Chine, pourrait-il redonner un élan à cette conquête ?
JPL : le savoir-faire pour aller sur la Lune est pour le moment perdu, il n'a pas été transmis aux générations actuelles.
JCD : il y a deux raisons qui pourront redonner un élan à la conquête spatiale :
- la peur que les autres y arrivent avant et prennent une avance politique/militaire décisive
- l'argent que cela pourrait rapporter
Il n'existera pas de programme spatial s'il n'y a pas de retombées industrielles derrière.
D'ailleurs, les agences spatiales utilisent les auteurs de SF comme VRP du rêve. L'ESA a par exemple publié une plaquette sur l'influence des auteurs de SF. C'est utilisé comme un levier auprès des décideurs et des financiers.
PB : où est le rêve si on transforme la Lune ou Mars en colonie d'un état ? La conquête spatiale, c'est la conquête d'un territoire et non le rêve. Le rêve, c'est changer son rapport à l'univers qui ne soit pas un rapport colonial.
JPL (à propos de l'intervention de PB) : il existe des auteurs de SF qui ne s'intéressent pas au rêve mais à l'évolution d'une société.
(A propos de l'intervention de JCD) : à terme, il y aura de plus en plus d'enjeux économiques. Exemple : l'exploitation future des astéroïdes, constitués de métaix précieux et devenus rares sur Terre, déjà planifiée chez certains. Mais si quelqu'un s'accapare un astéroïde, malgré le fait que "l'espace appartient à tout le monde" ? Qui va leur dire non ? Cela ressemble à la ruée vers l'or.
JCD : le travail de cartographie des astéroïdes devient d'ailleurs de plus en plus secret. Avant, on partageait les découvertes, maintenant non.
JPL : à propos du rêve: ce qui est le plus à même de féconder l'imagination, ce n'est pas la conquête spatiale mais ce qui échappe encore à l'observation et ce que proposent les théoriciens.
JCD : ces théories-là font rêver les auteurs anglo-saxons, mais les auteurs francophones s'y intéressent peu. Il nous manque cette dimension.
AY : on est confrontés à des "affrontements" entre les différentes théories astrophysiques, qui fait que les auteurs sont un peu "paumés" car ils manquent d'une formation sur le sujet qui leur permettrait de faire la part des choses.
Question : pour conclure, quelle moyen pour rêver ?
JCD : il pense que dans 10 ans, certaines percées majeures feront que certaines choses deviendront possibles et ne seront plus maîtrisées par les humains. Que peut-il se passer dans ce cas-là ?
Il parle de l'idée de la singularité qui aboutit à une interrogation sur la nature de l'humain.
Galerie de photos :
Jean-Pierre Luminet :
Ayerdhal et Claude Ecken :
Claude Ecken, Carina Rozenfeld et Pierre Bordage :
Carina Rozenfeld et Pierre Bordage :
Jean-Claude Dunyach :
Avec Jean-Pierre Luminet, Ayerdhal, Claude Ecken (animateur), Carina Rozenfeld, Pierre Bordage, Jean-Claude Dunyach.
Question : que représente pour vous la NASA ?
JPL : il y a deux types de missions à la NASA :
- les missions actives : Apollo, grandes missions spatiales...
- les missions passives : mise en orbite de téléscopes spatiaux par exemple
Pour lui, ce sont les missions passives qui l'intéressent le plus en tant qu'astrophysicien, puisque les instruments permettent de vérifier les théories.
Cela dit, dans sa jeunesse, c'est bien sûr le rêve qu'apportait la NASA. On devient plus lucide ensuite, notamment sur les erreurs de la NASA.
D'un autre côté, le rêve de conquête spatiale s'est étendu aux artistes, pas seulemnt en SF. Exemple : L'Opéra de l'espace, de Charles Dobzynski : recueil de poèmes qui transcende le côté technologique de la conquête spatiale.
Il y a donc une part de rêve, mais aussi une part d'inquiétude (exemple : les déchets spatiaux).
AY : il a grandi dans un milieu communiste, où la NASA était considérée comme un outil de propagande US. Aujourd'hui, il est fasciné mais aussi persuadé que cet outil politique ne servira pas aux rêveurs d'espace pour aller voir plus loin.
PB : peu intéressé par la conquête de la Lune, il a tendance, en tant qu'auteur de SF, à vouloir rapidement sortir du système solaire. Il trouve qu'il y a une notion très politique dans la conquête de la Lune (écrit d'ailelurs une nouvelle sur le fait que cette conquête n'est qu'un complot américain et que personne n'a jamais marché sur la Lune).
JCD : il travaille à l'Aérospatiale et pour lui la NASA est un ennemi. C'est un outil de propagande de l'industrie américaine (les subventions obtenues par la NASA profitent aux industriels US). De plus, la NASA a imposé l'idée de la fusée par rapport aux lanceurs réutilisables promus par les militaires. Pour JCD, c'est un mauvais choix car si on était partis sur des lanceurs mieux recyclables, la conquête spatiale aurait été plus rapide et plus loin.
Il y a cependant une chose qu'il aime dans la NASA : c'est qu'elle aprtage ses données avec le public, qui peut bénéficier notamment des photos prises par les téléscopes.
CR : née après la conquête de la Lune. N'a pas connu la guerre froide, et n'a donc pas ce rapport politique à la conquête spatiale. Pour elle, la NASA c'est le rêve, la découverte, les images fortes.
Question : quels autres griefs peut-on avoir contre la NASA ?
JPL : on n'est pas forcément là pour dénigrer la NASA, avant tout on ne peut que se féliciter de pouvoir se connecter à ses instruments. Aujourd'hui d'ailleurs, l'ESA s'y met aussi et n'a pas à rougir de la comparaison.
Ce qui est moins glorieux, c'est la machine de propagande, politique d'abord, mais aussi faisant croire que les sciences US sont loin devant les autres. Il y a une énorme exagération qui peut irriter les autres chercheurs.
Exemple : Hubble : à chaque cliché, on croit que c'est une révolution. Mais Hubble a 20 ans, et aujourd'hui il existe des téléscopes à optique adaptative (comme le VLT au Chili), développés par les européens, qui sont au sol et s'affranchissent des perturbations de l'atmosphère, et donnent des résultats meilleurs que Hubble.
Aute exemple : les menaces bidons à propos d'astéroïdes exterminateurs pour obtenir des subventions.
Mais la NASA fait aussi de magnifique choses. Exemple : les téléscopes qui cartographient le rayonnement fossile de l'univers.
Question : l'espace vous fait-il encore rêver aujourd'hui ?
PB : oui, le rêve d'espace est toujours présent. Mais la science ne le fait pas rêver. Ce qui l'intéresse, c'est de décoder le langage de l'univers. On n'aura jamais une connaissance totale de l'univers. PB cherche plutôt à trouver une résonnance, un rapport subjectif à l'univers.
CR : oui, l'espace la fait encore rêver. On en connaît si peu qu'on peut imaginer ce que l'on veut. Elle préfère le côté poétique de l'espace, qui reste un terrain en friche.
AY (à propos d'Etoiles mourantes, écrit avec JCD) : leur imaginaire poétique leur a permis d'entrer en contact avec des astrophysiciens et d'avoir quand même une base rationnelle à une histoire, aussi bien porteuse d'éléments artistiques que scientifiques.
JCD : dans ce livre, ils ont voulu représenter une transcendence poétique devant un cataclysme menaçant le système solaire : que voit-on, qu'estc-e que l'univers est en train de faire, et en quoi cela nous affecte ? Et que peut-on faire ?
Question : chez les écrivains de SF, parfois le rêve est brisé car la conquête spatiale est arrêtée. L'existence d'un nouveau programme spatial, par exemple en Chine, pourrait-il redonner un élan à cette conquête ?
JPL : le savoir-faire pour aller sur la Lune est pour le moment perdu, il n'a pas été transmis aux générations actuelles.
JCD : il y a deux raisons qui pourront redonner un élan à la conquête spatiale :
- la peur que les autres y arrivent avant et prennent une avance politique/militaire décisive
- l'argent que cela pourrait rapporter
Il n'existera pas de programme spatial s'il n'y a pas de retombées industrielles derrière.
D'ailleurs, les agences spatiales utilisent les auteurs de SF comme VRP du rêve. L'ESA a par exemple publié une plaquette sur l'influence des auteurs de SF. C'est utilisé comme un levier auprès des décideurs et des financiers.
PB : où est le rêve si on transforme la Lune ou Mars en colonie d'un état ? La conquête spatiale, c'est la conquête d'un territoire et non le rêve. Le rêve, c'est changer son rapport à l'univers qui ne soit pas un rapport colonial.
JPL (à propos de l'intervention de PB) : il existe des auteurs de SF qui ne s'intéressent pas au rêve mais à l'évolution d'une société.
(A propos de l'intervention de JCD) : à terme, il y aura de plus en plus d'enjeux économiques. Exemple : l'exploitation future des astéroïdes, constitués de métaix précieux et devenus rares sur Terre, déjà planifiée chez certains. Mais si quelqu'un s'accapare un astéroïde, malgré le fait que "l'espace appartient à tout le monde" ? Qui va leur dire non ? Cela ressemble à la ruée vers l'or.
JCD : le travail de cartographie des astéroïdes devient d'ailleurs de plus en plus secret. Avant, on partageait les découvertes, maintenant non.
JPL : à propos du rêve: ce qui est le plus à même de féconder l'imagination, ce n'est pas la conquête spatiale mais ce qui échappe encore à l'observation et ce que proposent les théoriciens.
JCD : ces théories-là font rêver les auteurs anglo-saxons, mais les auteurs francophones s'y intéressent peu. Il nous manque cette dimension.
AY : on est confrontés à des "affrontements" entre les différentes théories astrophysiques, qui fait que les auteurs sont un peu "paumés" car ils manquent d'une formation sur le sujet qui leur permettrait de faire la part des choses.
Question : pour conclure, quelle moyen pour rêver ?
JCD : il pense que dans 10 ans, certaines percées majeures feront que certaines choses deviendront possibles et ne seront plus maîtrisées par les humains. Que peut-il se passer dans ce cas-là ?
Il parle de l'idée de la singularité qui aboutit à une interrogation sur la nature de l'humain.
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Marc Alotton
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- Enregistré le : sam. avr. 07, 2007 9:49 pm
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Uchronie Kronenbourg
Du courage, les gars (et Ketty) !! C'est très intéressant, ces comptes-rendus en direct. On s'y croirait...
Quant à la chaleur, pensez très fort à une uchronie où vous auriez à boire frais à volonté !
Quant à la chaleur, pensez très fort à une uchronie où vous auriez à boire frais à volonté !
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Marc Alotton
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Conf en ligne
Jérôme (L), est-ce que tu vas assister aux conférences-débats sur "les créatures artificielles" et "le futur en dérive" ? 
Est-ce que les Imaginales prévoient des conférences en ligne (ou avec questions d'internautes) ?
Si ce n'est pas le cas, est-ce qu'ActuSF (en partenariat avec les Imaginales) ne pourrait pas prévoir de regrouper des questions d'internautes en amont des conférences ?
Est-ce que les Imaginales prévoient des conférences en ligne (ou avec questions d'internautes) ?
Si ce n'est pas le cas, est-ce qu'ActuSF (en partenariat avec les Imaginales) ne pourrait pas prévoir de regrouper des questions d'internautes en amont des conférences ?
Et pour bien commencer la journée, une intervention filmée de Robin Hobb lors de la conférence sur la Fantasy celte :
http://www.dailymotion.com/actusf/video ... 8_creation
Mais l'auteur de l'Assassin Royal dévie un peu de son sujet puisqu'elle en vient à raconter comment elle a été amenée à postuler pour le téléphone rose...
http://www.dailymotion.com/actusf/video ... 8_creation
Mais l'auteur de l'Assassin Royal dévie un peu de son sujet puisqu'elle en vient à raconter comment elle a été amenée à postuler pour le téléphone rose...
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jerome
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- Enregistré le : jeu. déc. 15, 2005 4:12 pm
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Francis Berthelot en marcel noir
Benedicte Lombardo
Erik Lhomme
Claire Panier Alix
Charlotte Bousquet et Nathalie Dau
Michel Pagel
Lucie Chenu
Pierre Bottero
Pascal Godbillon
Claude Mamier
Robert Belmas
Petit hommage à Douglas Adams des éditeurs de livre sur CD Libelus
Et ce matin, la fresque ressemble à ça
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'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
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Epikt
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Francis Berthelot en débardeur sur la home d'ActuSF ! Hourra !!! 
« Je m’en fiche. Dans ma tête je peux aller où je veux. C’est moi qui décide.
Je n’ai qu’à décider, et je peux aller où je veux... Ailleurs, n’importe où. »
Je n’ai qu’à décider, et je peux aller où je veux... Ailleurs, n’importe où. »
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jerome
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Et hop, deux nouveautés, l'interview d'Adriana Lorusso à propos de Tashima et l'interview de Jean-Louis Fetjaine sur son dernier livre.
Et tout ça, en vidéo s'il vous plait !
Et pendant ce temps sur le salon, beaucoup de monde, un gros pqiue nique bragelonne autour de Jean-Claude Dunyach, une bataille rangée de boulettes de papiers entre Griffe d'Encre et Actusf et pas mal de taf et de pluie...
Et tout ça, en vidéo s'il vous plait !
Et pendant ce temps sur le salon, beaucoup de monde, un gros pqiue nique bragelonne autour de Jean-Claude Dunyach, une bataille rangée de boulettes de papiers entre Griffe d'Encre et Actusf et pas mal de taf et de pluie...
Jérôme
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