Le programme de parution de Milady

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Eric
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Message par Eric » jeu. mai 29, 2008 9:25 pm

Princesse Chaos a écrit :
Lensman a écrit : Mais ça n'explique pas pourquoi Bragelone est perçu par certains négativement, et par des gens qui n'ont l'air si stupides, si méchants et si ignorants que cela. Même si c'est un phénomène purement psychologique, c'est intéressant à étudier.
Ca s'appelle la jalousie et, effectivement, ça touche des gens qui n'ont pas forcément l'air stupide.
C'est l'un des sentiments les plus banaux qui soient.
Oui, alors là, on risque de se hasarder sur le terrain hautement glissant des querelles personnelles. Pas sûr que ça enrichisse le débat, je préconise donc qu'on s'en dispense.
Désolée, mais, non, je n'ai aucune raison de me sentir "inquiète".
Tu as internet dans ta petite ville, donc tu peux toujours aller voir du côté des librairies en ligne si ton libraire ne te satisfait pas...
Moi si. Parce que donner un poids de plus en plus important aux grosses librairies en ligne n'est pas, non plus, dénué d'effets pervers. Des libraires en ligne, soit dit en passant, dont le fonctionnement passe aussi par de grosses centrales d'achat qui imposent leurs conditions aux éditeurs. Une situation qui empirerait encore, si profitant de leur poids démesuré, amazon et cie parvenaient enfin à faire ce qu'ils essaient de faire depuis longtemps, à savoir contourner ou faire carrément abroger la loi Lang sur le prix unique du livre. Inutile de dire que les effets seraient désastreux pour les petits libraires, et ce qui permettrait d'imposer aux distributeurs des conditions encore plus draconiennes comme, par exemple des achats par quotas, plutôt que référence par référence.
Modifié en dernier par Eric le jeu. mai 29, 2008 9:37 pm, modifié 1 fois.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Thibaud E.
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Message par Thibaud E. » jeu. mai 29, 2008 9:34 pm

Je peux juste dire que le pluriel de banal, c'est banals, pas banaux ? Siouplait, m'sieur, c'est trop tentant !

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Eric
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Message par Eric » jeu. mai 29, 2008 9:38 pm

Thibaud E. a écrit :Je peux juste dire que le pluriel de banal, c'est banals, pas banaux ? Siouplait, m'sieur, c'est trop tentant !
Ouais, même que...
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

Princesse Chaos

Message par Princesse Chaos » jeu. mai 29, 2008 9:38 pm

Thibaud E. a écrit :Je peux juste dire que le pluriel de banal, c'est banals, pas banaux ? Siouplait, m'sieur, c'est trop tentant !
Tout le monde a le droit de dire les conneries qu'il veut.
Simplement, les lettrés savent que banaux et banals sont tous deux corrects.

Princesse Chaos

Message par Princesse Chaos » jeu. mai 29, 2008 9:45 pm

Eric a écrit :
Princesse Chaos a écrit :
Lensman a écrit : Mais ça n'explique pas pourquoi Bragelone est perçu par certains négativement, et par des gens qui n'ont l'air si stupides, si méchants et si ignorants que cela. Même si c'est un phénomène purement psychologique, c'est intéressant à étudier.
Ca s'appelle la jalousie et, effectivement, ça touche des gens qui n'ont pas forcément l'air stupide.
C'est l'un des sentiments les plus banaux qui soient.
Oui, alors là, on risque de se hasarder sur le terrain hautement glissant des querelles personnelles. Pas sûr que ça enrichisse le débat, je préconise donc qu'on s'en dispense.
Justement. Je pense que le faux procès fait à Bragelonne ne répond qu'à des querelles personnelles et que, à ce titre, il est faussé.
Moi si. Parce que donner un poids de plus en plus important aux grosses librairies en ligne n'est pas, non plus, dénué d'effets pervers. Des libraires en ligne, soit dit en passant, dont le fonctionnement passe aussi par de grosses centrales d'achat qui imposent leurs conditions aux éditeurs. Une situation qui empirerait encore, si profitant de leur poids démesuré, amazon et cie parvenaient enfin à faire ce qu'ils essaient de faire depuis longtemps, à savoir contourner ou faire carrément abroger la loi Lang sur le prix unique du livre. Inutile de dire que les effets seraient désastreux pour les petits libraires, et ce qui permettrait d'imposer aux distributeurs des conditions encore plus draconiennes comme, par exemple des achats par quotas, plutôt que référence par référence.
Je me demande ce qu'on disait quand les hypermarchés ont ouvert, mais j'étais trop jeune alors...
Ce n'est pas un argumentaire, c'est un gros fourre-tout désordonné de peurs irrationnelles et de raccourcis foireux.
Si Bragelonne vend ses bouquins, Amazon va faire abroger la loi Lang.

Si on reprenait depuis le début ?
Aujourd'hui, Bragelonne a les moyens, parce qu'ils ont travaillé des années et tout, de lancer une nouvelle maison d'édition pour prendre encore plus de parts de marchés.
Ca s'appelle : celui qui travaille durement gagne plus.
On pouvait tous en faire autant. Névant n'était pas un fils de milliardaire qui a faussé le jeu d'on a tous notre chance.
Simplement, pendant que lui faisait ça, nous, on a fait autre chose.

Alors, parfois, ça me fait chier que de grands groupes contrôlent des trucs.
Mais Bragelonne est une entreprise humaine et, si j'en étais jalouse, j'avais qu'à en faire autant.
It's all.

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Daylon
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Message par Daylon » jeu. mai 29, 2008 10:05 pm

Princesse Chaos a écrit :Mais Bragelonne est une entreprise humaine et, si j'en étais jalouse, j'avais qu'à en faire autant.
Ah, elle est bien, cette bonne vieille blague de la jalousie.

[insérer ici une vanne invoquant instantanément le point Godwin]


À aucun moment on a déplacé ça sur le terrain des jalousies personnelles; si ?
Que je sache (attention c'est à titre perso), j'ai toujours chié (autant y aller franco) sur Bragelonne; si j'ai toujours reconnu leur, hum, "efficacité" commerciale, leur ligne éditoriale m'est toujours ressortie par les yeux.
Ça fait maintenant quelques années. Et je doute que ça change demain.
Je vois pas en quoi j'aurai formulé de la jalousie sous prétexte que je n'aime pas le positionnement d'une boîte. Dommage que les threads aient disparu, j'aurai pu te sortir un post d'une tête de Brage qui avaient sorti le même tissu de conneries suite à un article d'AK sur le Cafard Cosmique.

Je ne sais pas pour les autres, mais je n'ai aucune envie "de faire autant [que bragelonne]" (je cite).
Et je n'en fait pas une généralité pour la simple raison que je ne peux parler aux noms des autres personnes intervenant sur ce thread.

Faut arrêter de déconner avec la contre-mesure facile du "haaan mais vous êtes JALOUX".
Ça me tue de voir des âneries pareilles.

Je n'ai vu ici aucun propos diffamant, aucun jugement à l'emporte pièce supposant que Bragelonne gagne de l'argent grâce à des rites vaudous, pas de rumeurs de financements occultes de mafias soumises à Cthulhu. Non, vraiment, rien.


Je vais le refaire sous une forme beaucoup plus synthétique qui aura l'immense avantage de me faire beaucoup de bien:
Bragelonne fait de la merde et en vend par palettes entières, tant mieux pour eux. Je ne cautionnerai pas pour autant.
Moonmotel ♥ u.

Princesse Chaos

Message par Princesse Chaos » jeu. mai 29, 2008 10:12 pm

Daylon a écrit :Bragelonne fait de la merde et en vend par palettes entières, tant mieux pour eux. Je ne cautionnerai pas pour autant.
Et je vais te reformuler ma réponse puisque, visiblement, tu n'as pas envie de la comprendre : qu'est-ce que ça peut bien te foutre ?
Si ce n'est pas de la jalousie, je suis très intéressée par le terme qui désigne ce sentiment qui donne envie d'aller s'énerver après un truc qui ne nous dérange pas le moins du monde.

Parce que je comprends qu'on puisse râler après la baisse du pouvoir d'achat ou des trucs du même genre, mais qu'est-ce que ça peut me faire qu'un éditeur marche bien ?

Je me répète, OK, mais ça me semble fondamental. Y'a une différence entre se plaindre de grands groupes qui manipulent l'économie et s'en prendre à des boîtes à taille humaine.

Puis, au fond, t'as sans doute raison : c'est probablement pas de la jalousie, juste de l'aigritude ordinaire et le besoin de râler après tout ce qui ne nous ressemble pas.

Y'a des tas d'éditeurs que je n'aime pas : choix des couvertures, ligne éditoriale... mais je respecte leur travail et je ne vais pas faire de commentaires dessus ici ou là.

Bouse Bleuâtre

Message par Bouse Bleuâtre » jeu. mai 29, 2008 10:14 pm

Princesse Chaos a écrit :Ca s'appelle : celui qui travaille durement gagne plus.
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Epikt
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Message par Epikt » jeu. mai 29, 2008 10:18 pm

Princesse Chaos a écrit :Ce n'est pas un argumentaire, c'est un gros fourre-tout désordonné de peurs irrationnelles et de raccourcis foireux.
Si Bragelonne vend ses bouquins, Amazon va faire abroger la loi Lang.
Euh... l'hopital se fout de la charité.
Alors tu vas me faire le plaisir de relire le post d'Eric et de faire attention à laquelle de tes conneries sa phrase fait référence. Je suis d'accord, t'en sors une par ligne donc c'est difficile, mais voilà un indice :
Désolée, mais, non, je n'ai aucune raison de me sentir "inquiète".
Tu as internet dans ta petite ville, donc tu peux toujours aller voir du côté des librairies en ligne si ton libraire ne te satisfait pas...
Rien à voir avec "Bragelonne vend des bouquins".


PS : d'ailleurs à ce sujet, ce matin je lisais ça.
« Je m’en fiche. Dans ma tête je peux aller où je veux. C’est moi qui décide.
Je n’ai qu’à décider, et je peux aller où je veux... Ailleurs, n’importe où.
»

Princesse Chaos

Message par Princesse Chaos » jeu. mai 29, 2008 10:25 pm

Epikt a écrit :Alors tu vas me faire le plaisir de relire le post d'Eric et de faire attention à laquelle de tes conneries sa phrase fait référence. Je suis d'accord, t'en sors une par ligne donc c'est difficile
Trop fort, ton sens de la réplique et du débat.
Mais ma maman m'a dit que je ne devais pas tirer sur les ambulances alors je vais rester bien sage.

Sinon, la loi Lang menacée, l'inquiétude ne date pas de ce soir, le fil a été ouvert sur Bragelonne... et faut un sacré raccourci pour le placer à ce moment de la discussion.

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Eric
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Message par Eric » jeu. mai 29, 2008 10:28 pm

Princesse Chaos a écrit : Je me demande ce qu'on disait quand les hypermarchés ont ouvert, mais j'étais trop jeune alors...
Ce n'est pas un argumentaire, c'est un gros fourre-tout désordonné de peurs irrationnelles et de raccourcis foireux.
Si Bragelonne vend ses bouquins, Amazon va faire abroger la loi Lang.

Tu sais très bien que ce n'est pas ce que j'ai dit, on peut donc, aussi, se dispenser de ce genre de raccourcis rhétoriques pas très kasher.
Princesse Chaos a écrit :Si on reprenait depuis le début ?
Aujourd'hui, Bragelonne a les moyens, parce qu'ils ont travaillé des années et tout, de lancer une nouvelle maison d'édition pour prendre encore plus de parts de marchés.
Ca s'appelle : celui qui travaille durement gagne plus.
On pouvait tous en faire autant. Névant n'était pas un fils de milliardaire qui a faussé le jeu d'on a tous notre chance.
Simplement, pendant que lui faisait ça, nous, on a fait autre chose.

Alors, parfois, ça me fait chier que de grands groupes contrôlent des trucs.
Mais Bragelonne est une entreprise humaine et, si j'en étais jalouse, j'avais qu'à en faire autant.
It's all.
Comme moi, je ne cherche pas spécialement à me faire éditer par Bragelonne, ma lecture de cette merveilleuse success story est un peu moins partiale et connotée "village dans les nuages".

Très clairement, Nevant et Marsan ont parié qu'un type de fantasy, dite commerciale, et sur laquelle les éditeurs français faisaient la fine bouche, allait trouver son public. Il y avait à leur disposition un énorme réservoir inexploité, dans lequel ils ont pu se tailler la part du lion, faute de vrais concurrents. Et le pari était gagnant.

À cela s'est ajouté une politique marketing agressive, avec des remises libraires généreuses, et surtout une très intelligente politique de contact avec ses lecteurs. En développant une communauté autour de leur maison d'édition, ils ont, à la fois fidélisé un lectorat, souvent de manière très forte et presque exclusive, et trouvé un moyen presque gratuit d'avoir des remontées marketing. C'était très malin de leur part, et il l'ont très bien fait. Et en cela, je rejons Epikt quand il dit qu'il admire leur travail commercial.

Maintenant, laissons tomber les slogans et les formules toutes faites, genre "On aurait tous pu en faire autant, si on avait pas préféré se branler les couilles pendant que eux bossaient comme des Slovènes."

Tout ça s'est certes fait dans la sueur, mais aussi dans le sang, car contrairement à ce que dit Marsan, en innondant le marché de production, tu l'asphyxies. Autre effet pervers, tu contrains le marché. La marge de manœuvre que tu laisses à la concurrence est de tenter de s'aligner, ou d'opérer des choix éditoriaux insatisfaisants. Comment, lorsque tu es un directeur de collection lambda, défendre un auteur plus exigeant ou moins mainstream, dont tu sais que tu auras besoin de temps pour l'installer, lorsque ton patron vient de découvrir qu'on peut faire 50 000 ex avec un bouquin de fantasy ? Pourquoi miserait-il sur Noon, alors qu'il peut te coller la pression pour que tu lui déniches un nouveau Goodkind ? Sinon, comment interpréter la floraison pléthorique de collections de fantasy (souvent médiocre ou hâtive) dans des maisons qui s'y étaient toujours refusées. Et il ne faut pas se leurrer, les comptes ne sont pas extensibles, ce que le Fleuve Noir met sur un Chris Wooding, c'est autant d'argent qu'il ne mise plus sur un Harrison que les ventes de son dernier roman ont privé irrémédiablement d'une deuxième chance.

Pas d'angélisme non plus, s'il te plaît.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Nébal
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Message par Nébal » jeu. mai 29, 2008 10:29 pm

...

Z'en avez pas marre, honnêtement ?

Les guérillas sauvages que suscite chaque ressortie du terrRRRRRrrrible "mot en B..." me sidèrent de plus en plus...

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Daylon
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Message par Daylon » jeu. mai 29, 2008 10:49 pm

Princesse Chaos a écrit :Et je vais te reformuler ma réponse puisque, visiblement, tu n'as pas envie de la comprendre : qu'est-ce que ça peut bien te foutre ?
Ça peut me foutre, chère inconnue (on se connait?), que j'estime que chacun est responsable et qu'aussi maigre cette responsabilité puisse être, nous n'avons pas à fermer les yeux bêtement avec un grand sourire aux lèvres.
Et, étant responsable, j'estime que ce genre de débat relève (pratiquement) du salut public. Les gens en retireront ce qu'ils veulent, mais les idées auront été transmises.

Aparté > puisque tu en viens à être vulgaire: pas de soucis, je vais venir jouer avec les mêmes règles que toi:
Princesse Chaos a écrit :Si ce n'est pas de la jalousie, je suis très intéressée par le terme qui désigne ce sentiment qui donne envie d'aller s'énerver après un truc qui ne nous dérange pas le moins du monde.
Cela ME dérange. Cela dérange MES convictions. Cela dérange MA conception de la culture, cela dérange MA conception de la consommation, cela dérange MA conception du marché.

Alors, je sais, ça risque d'échapper à ton esprit; ton esprit lisse, propre, politiquement correct et si incroyablement étroit que j'en viens à me demander si tes interventions ne participent pas à une immense blague; ton univers où tout se vaut, tout a le même goût et putain tout a la même odeur, c'est merveilleux.

Et si ça te défrise que des gens formulent des opinions: casse-toi. Sérieusement. Repars d'où tu viens, reste dans ton monde protégé de belles amitiés et de grandes claques dans le dos. Speaking of which: vu qu'on en vient à se genre d'accusations fast-food; pourquoi ne suis-je pas déjà en train de te reprocher chercher les bonnes grâces de Bragelonne? Hein? Mais pourquoi donc?

Donc pour répondre à ta question: non, ça n'a rien à voir du tout avec la jalousie. Mais putain de bordel de pompe à chiotte, jalousie de quoi? Mais montre-moi donc de quoi je devrai être jaloux?

Peut-être as-tu un boulot à ce point merdique que Bragelonne te semble être le paradis. Moi, ça ira, j'aime mon taf, je le garde.
Princesse Chaos a écrit :mais qu'est-ce que ça peut me faire qu'un éditeur marche bien ?
Oh mais oui, laissons donc les choses se faire, tout ira forcément bien, hein, n'est-ce pas?
Princesse Chaos a écrit :Je me répète, OK, mais ça me semble fondamental. Y'a une différence entre se plaindre de grands groupes qui manipulent l'économie et s'en prendre à des boîtes à taille humaine.
En tant que consomateur, je me contrefiche de comment fonctionne la boîte. Ce que je perçois, ce qui constitue mon horizon d'information, c'est le produit et le duo marketing/communication qui l'encapsule. Point. Tu n'imagines même pas à quel point je me fiche de savoir que Roger ou Fernand paie l'apéro tous les midis à ses employés. À y réfléchir, je ne vois même pas le rapport.

Évidemment, au ton professoral de ton intervention, je ne doute pas que tu puisses éclairer ma pauvre lanterne de pauvre lecteur de sf. Be my guest.
Princesse Chaos a écrit :Puis, au fond, t'as sans doute raison : c'est probablement pas de la jalousie, juste de l'aigritude ordinaire et le besoin de râler après tout ce qui ne nous ressemble pas.
C'est ça, en fait.
Damned.
Je suis démasqué.
Et puis, tu as raison: quel besoin de râler tout le temps?
Les éditeurs savent forcément mieux que nous. Je ne sais même pas pourquoi je me fait chier. Et puis, je suis bête, quand on me commande une illustration, je devrai exécuter aussi bêtement le brief. Hein. Finalement, vous les aimez bien, les images avec des nymphes à gros seins et ces chouettes chevaliers aux grosses épées. Ce n'est qu'un exemple, mais c'est vrai, je ne vois même pas pourquoi je devrai me battre pour qu'on prenne les lecteurs pour autre chose que des cons. Il n'y a que la masse qui compte, le nivellement par le bas. Les leaders d'opinion, ça ne sert à rien. Éduquer le public, c'est inutile. Essayer de changer les choses, ne serait-ce que par petites touches, on s'en cogne, non?
Allez, vas-y, continue à me sortir des inepties à la truelle, tu m'intéresses.
Princesse Chaos a écrit :mais je respecte leur travail et je ne vais pas faire de commentaires dessus ici ou là.
Tu peux être sûre que je ne vais pas me priver.
Je ne vais pas me priver car ce qui se dit sur les forums possède sa propre portée; et une portée significative si tu veux mon avis. Si je dis "machin fait de la merde", je peux te garantir que, aujourd'hui, d'une manière ou d'une autre, le message arrivera fatalement à destination.


Ok. Cette fois, je suis vénère.
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Message par erispoe » jeu. mai 29, 2008 10:49 pm

Princesse Chaos a écrit : Tu as internet dans ta petite ville, donc tu peux toujours aller voir du côté des librairies en ligne si ton libraire ne te satisfait pas...
Bien sûr mais je dois être un peu vieux jeu. J'ai déjà commandé beaucoup de bouquins sur le net mais j'apprécierais d'en trouver plus souvent disponibles chez mon "petit" libraire.

D'une part, c'est quand même plus convivial de parler avec un libraire d'un bouquin qui t'a plu et des raisons pour lesquelles tu penses qu'il devrait le conseiller à tel ou tel lecteur. D'autre part, j'aimerais que mon libraire continue à vendre assez de bouquins pour pouvoir vivre de son boulot et que la seule librairie de ma ville ne ferme pas.

Quant aux effets de ce que je considère comme de la surproduction éditoriale, ici c'est certes Bragelonne qui est visé car propriétaire de Milady. Cependant j'imagine qu'à d'autres périodes d'autres éditeurs ont tenté la même "course en avant". Je ne suis pas certain que ça ait été si profitable à nos littératures préférées.
Eric a écrit : (...) contrairement à ce que dit Marsan, en innondant le marché de production, tu l'asphyxies. Autre effet pervers, tu contrains le marché. La marge de manœuvre que tu laisses à la concurrence est de tenter de s'aligner, ou d'opérer des choix éditoriaux insatisfaisants. Comment, lorsque tu es un directeur de collection lambda, défendre un auteur plus exigeant ou moins mainstream, dont tu sais que tu auras besoin de temps pour l'installer, lorsque ton patron vient de découvrir qu'on peut faire 50 000 ex avec un bouquin de fantasy ? Pourquoi miserait-il sur Noon, alors qu'il peut te coller la pression pour que tu lui déniches un nouveau Goodkind ? Sinon, comment interpréter la floraison pléthorique de collections de fantasy (souvent médiocre ou hâtive) dans des maisons qui s'y étaient toujours refusées. Et il ne faut pas se leurrer, les comptes ne sont pas extensibles, ce que le Fleuve Noir met sur un Chris Wooding, c'est autant d'argent qu'il ne mise plus sur un Harrison que les ventes de son dernier roman ont privé irrémédiablement d'une deuxième chance.
Sur ce point, je suis d'accord avec Eric qui choisit des exemples particulièrement intéressants.

Nébal a raison. J'arrête.
La seule mention du nom Bragelonne semble suffisante pour cristalliser des oppositions aussi stériles qu'interminables.

Princesse Chaos

Message par Princesse Chaos » jeu. mai 29, 2008 10:50 pm

Eric a écrit :Comme moi, je ne cherche pas spécialement à me faire éditer par Bragelonne, ma lecture de cette merveilleuse success story est un peu moins partiale et connotée "village dans les nuages".

Pas d'angélisme non plus, s'il te plaît.
Je vais être plus précise :

Je ne veux pas du tout me faire éditer par Bragelonne alors tu peux repasser pour ta prétendue merveilleuse impartialité plus fort kikoo lol que la mienne.
Quiconque me connait un peu sait que je mets tous mes textes à disposition du public gracieusement parce que je défends des valeurs ALC style l'art doit s'affranchir du fric, diffusion gratuite sur le net, disparition des librairies qui prennent 40 % sur le prix d'un bouquin.
J'assume ma vision perso des choses : je ne l'impose à personne, je me contente de, moi, travailler avec les valeurs qui me plaisent.

Me rappelle plus quand Bragelonne a débuté, mais, en 2000, j'étais aussi dans l'édition professionnelle avec ma boîte à moi.
Sauf que j'ai suivi d'autres chemins.
Mais la part capitaliste qui est en moi aurait bien aimé faire pareil que Bragelonne, c'est juste que le côté poète débile l'a emporté.
Bref, je ne vais pas faire semblant de cracher sur des méthodes alors que j'aurais fait exactement la même chose si ça s'était présenté.

C'est à chacun de se faire sa place et le mec qu'a envie de défendre des trucs qu'il juge "mieux", il se bat pour et basta.

Ce qui ne me plait pas, c'est qu'on apporte des arguments politiques/moraux dans un domaine qui ne le justifie pas.
Tu ne connais pas le comportement des autres éditeurs, ce qu'ils sont prêts à faire ou...

Bref, ce que je veux dire, c'est que je comprends qu'on oppose les éditeurs "à taille humaine" aux gros groupes... mais pas qu'on oppose les éditeurs humains entre eux.
(Puisqu'il y a eu visiblement une mauvaise lecture, je précise que "à taille humaine" ne signifie pas que le mec paie l'apéro à ses employés. Je distingue le parcours d'une boîte qui décide d'investir du fric et un artisan qui démarre de zéro. Juste.)
Modifié en dernier par Princesse Chaos le jeu. mai 29, 2008 11:01 pm, modifié 2 fois.

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