bormandg a écrit :
Comme je l'ai écrit, il s'agit de différencres quantitatives, pas d'une différence qualitative. Il y a les amateurs de grosses secousses (les lecteurs de Burroughs, de Pérec ou d'Egan) et les amateurs de faibles vaguelettes proustiennes ou starwarsiennes....
Non.
Il y a des lecteurs pour qui Burroughs, Pérec et Egan seront chiants, et qui ne seront secoués que par StarWars ou Proust.
Le critère "secousse" c'est pas un terme objectif permettant de classifier la littérature (enfin en tout cas, ne permettant pas de classifier l'expérience de lecture).
Les auteurs le savent : on ne sait PAS ce qui peut secouer un lecteur. Parce que ça dépend de sa vie, de sa sensibilité, de son parcours de lecteur. En SFF, les lecteurs ne sont pas secoués au point d'écrire aux auteurs, alors qu'en littérature si. Annie Ernaux a des tombereaux de lettres de lectrices qui ont été bouleversés par ses romans, y'a pas d'équivalent en littérature SF.
C'est pareil pour tous les arts. Casablanca, c'est jamais qu'un grand mélo, ben désolé, mais sur moi ça marche (nonobstant le fait qu'avec Audrey Hepburn, Ingrid Bergman est un fantasme absolu). Idem pour la musique, la peinture (j'ai ressenti un choc en voyant un bleu de Klein à Beaubourg, tandis que l'Impressionnisme me laisse assez froid).
Tout ça pour dire que le fait d'être secoué, ne caractérise pas un type de littérature. Parce que nos sensibilités ne se rangent pas dans des cases.
Souvenez-vous des "Vestiges du jour" et du type de littérature qui émeut le majordome Stevens.