Le Prix Rosny 2008 et le compte rendu de la convention SF
Posté : dim. août 24, 2008 9:42 am
par jerome
Le Prix Rosny 2008 a été attribué ce week end à :
Romans :
Elise FONTENAILLE :
Unica (STOCK)
Nouvelles :
Jean-claude DUNYACH :
Repli sur soie (in Bifrost n° 47)
Le Prix Cyrano a été attribué à Michel Jeury pour l'ensemble de sa carrière...
Une info de Ketty en direct de Nyons
Les nominés étaient :
Romans :
Pierre BORDAGE : Frère Ewen (L'ATALANTE)
Sylvie DENIS : La Saison des Singes (L'ATALANTE)
Elise FONTENAILLE : Unica (STOCK)
Corinne GUITTEAUD Corinne & Isabelle WENTA : Paradis artificiels (L'ATALANTE)
Johan HELIOT : La Lune vous salue bien (MNEMOS)
Jérôme NOIREZ : Leçons du monde fluctuant (DENOËL),
Nouvelles :
Jacques BARBÉRI : Les Amants du paradis artificiel (in Bifrost n° 47)
David CALVO David : Nid de coucou (LES MOUTONS ÉLECTRIQUES)
Fabrice Colin : Nous étions jeunes dans l'été immobile (in Fiction
tome 5, LES MOUTONS ÉLECTRIQUES)
Alain DAMASIO : So phare away (in Galaxies n° 42)
Jean-claude DUNYACH : Repli sur soie (in Bifrost n° 47)
Gérard KLEIN : Trois belles de Bréhat (in Mémoire vive, mémoire morte,mémoire morte, A&D, Robert Laffont)
Posté : dim. août 24, 2008 8:43 pm
par Katioucha
En direct du retour de l'Olicon 2008, mon rapport de mon vécu à moi :
Jeudi 9 h 30 : Beau temps partout, beau train, tout baigne. Ma valise est énorme (héhé).
12 h 30 : A Montélimar, un beau JJ Régnier m'attend sous le soleil au milieu des oliviers, en compagnie d'une Anne Lanièce qui sent bon le nougat. Nous montons dans la voiture de JJ, direction Nyons ! Tout va bien.
13h30 : JJ n'ayant pas une conduite de gonzesse, ça va beaucoup moins bien. Je demande un lait chaud au bar.
14 h : J'ai fait la bise à tout le monde, mon lait est froid. Décor : une MJC plantée au milieu des oliviers et des lauriers-roses, avec des grillons qui cricritent comme des fous. L'architecture me fait penser à Saint Denis (93) mais pendant la pause clope, le panorama, pardon ! C'est un peu autre chose.
Dedans : une graaaande salle avec plein de stands et une install’ rigolote de Timothée (des petits morceaux d'exoplanètes plantées de ci de là, avec la faune, la flore et les soucoupes volantes). Jeam et Didier Cottier finissent d'installer leurs oeuvres. Le somptueux Clément Pieyre (de la BNF) arrive frais et rose. Vu les deux cents kilos d'archives que je lui ai amenés, héhé, ça va pas durer. Ugo a l'air en pleine forme, comme c’est lui qui organise, ça ne durera pas non plus.
Repas.
15 h : Nous sommes plusieurs à errer à la recherche d'un banc pour siester. Il n’y en a qu’un seul et c'est moi qui le trouve en preums. Faut dire qu'avec deux heures de métro par jour, j'ai une technique à nulle autre pareille pour poser mon cul avant les autres.
Sieste. Ces connards de grillons ne maîtrisent pas le concept.
16 h : Sylvie Lainé parle de son "oeuvre éperluette". C'est posé, intelligent et il fait frais à l'ombre des soucoupes volantes.
17 h : Une gentille organisatrice m'emmène poser ma valise chez madame Le S., vieille dame charmante qui dispose d'une maison, comment dire... c'est très beau, c'est très grand, c'est très vieux, les portraits des ancêtres morts vous regardent avec reproche sous l'huile de lin noircie, et c'est plein de portes partout. Un gigantesque escalier colimaçonne au milieu, ça me rappelle... Overlook Hotel !
Super.
Je pose ma valise dans une petite chambre délicieusement désuète.
18 h : Avec Ketty et Laurent Whale, pataugeage dans la rivière locale. Ciel d'un bleu pur et parfait, probablement photoshopé. "Tu paries que si on le retourne, derrière, on va lire "Nous passons de très bonnes vacances" ?" demande Ketty. Probable.
19 h : Errances dans le vieux Nyons, si pittoresque et ravissant que je n'essaie même pas de décrire.
Vautrance à une terrasse de café avec Joe, Dardinier et plein de gens.
21 h : Tant qu'à se vautrer, on a aussi dîné.
24 h : Tant qu'à dîner, on a aussi pris le pousse-café. Dernière bière dans la "rue des déportés",
ruelle pittoresque de Nyons qui porte son nom aussi bien que moi si je m'appelais Charles de Gaulle.
1 h : Chambre délicieuse et désuète au dernier étage de l'Overlook. L'orage se déchaîne et, par conséquent, la gouttière juste au dessus de ma tête. "Gnik gnik GNIIIIIK gnik crr crr crr GNIIIIK gnikgnikgnik".
Je ramasse mon oreiller et je file à la recherche d'un autre lit.
1 h 15 : Où est cette putain de minuterie ? J'erre dans le noir de l'escalier.
1 h 30 : Je me réfugie dans un grand salon plein d'incunables et de tableaux noircis. Il y a un
canapé, 1m50 de long, 50 cm de large, revêtement plastifié. Ca ira.
2 h 00 : Je me pète la gueule en essayant de me retourner. Il y a des bruits dans le couloir.
2 h 30 : La tempête ouvre la fenêtre avec fracas. Je la referme.
3 h 00 : Je me réveille toute collée au plastique. Il y a des bruits dans la pièce du dessus.
3 h 30 : Je me décide à lire. Premier bouquin venu, tiens, un Paroissien du XIXe avec des cartes de communiants. "Zoé Dufour, 1884". "Léon Dufour, 1889". La dame dans le tableau en face me regarde avec reproche.
4 h : Je repars dans le noir, mon oreiller sous le bras. Première porte : un débarras. Deuxième : une terrasse.
4 h 30 : Quinzième porte : une chambre désaffectée, avec un sommier. Joie !
5 h : Dodo.
7 h : Une gentille organisatrice : "Oh, vous êtes là ? Vous avez prévenu madame Le S. que vous changiez de chambre ?"
8 h : Une gentille organisatrice : "J'ai demandé à madame Le S., elle est d'accord pour que vous changiez de chambre."
9 h 30 : Une gentille organisatrice : "Vous ne devriez pas vous lever ? La conférence est à 10 h 30."
10 h : Une gentille organisatrice : "Vous prenez un bain ou une douche ? Parce que pour la douche, il y en a une juste à côté mais pour le bain, c'est deux étages plus haut et j'y vais."
10 h 05 : "Allo Ugo ? Je vais pas venir à la première conférence, en fait. Me sens pas très bien…"
12 h : La douche fonctionne avec une télécommande ( ?). Je ne trouve pas le mode d’emploi. Va pour le bain. Au sixième essai, je trouve la salle de bain dans un dédale de couloirs.
12 h 30 : Alors que je finis de me ripoliner, j'entend une voix suave qui commence à chanter, quelque part, loin au fond du labyrinthe. « La banshee ! » me dis-je. Armée de ma brosse à dents, j'ouvre une porte : rien. Une autre... personne. "Y a quelqu'un ?" je chevrote. Une troisième porte s’ouvre. C’est madame Jeury : « Oui ? J’aime bien chantonner en faisant ma toilette. Vous voulez du dentifrice, c’est ça ? » Va pour le dentifrice.
13 h : Le temps est retourné au splendide. « Ben alors ? T’étais où ? Haha, t’as vu ta tête ? T’as trop bu hier soir, toi. Et t’as tout raté le discours du Maire. » J’apprends que pendant sa conf’, Clément Pieyre a annoncé une belle expo d’archives (dont des manuscrits de SF) à la BNF en 2010. Peut-être y verra-t-on le fameux manuscrit de Pierre Boulle : « La planète des X ». Ketty rêve au sujet d’une éventuelle « Planète des ragondins ». Ugo me dit qu’en effet, madame Le S. sait que sa maison est hantée. Sa mère dit que : « Non, non, c’est juste qu’elle est construite sur une crypte gallo-romaine. Mais il n’y a aucun danger ! Tout a été muré. »
Hyper.
14 h 30 : Conférence de Joe sur Bergier. Andrevon arrive, tout pétillant.
15 h : Table ronde sur le futur lointain. Monsieur Jeury dit des choses qui énervent Jean François Seignol, Ugo dit des choses qui m’énervent, le public se marre, tout va bien.
16 h : Raymond Milési et Fabrice Méreste jouent à « Qui veut gagner des aliens ? »
17 h 30 : Conférence d’Andrevon, tout sémillant. Il fait chaud, la bière est fraîche, je me sens un peu pâteuse.
18 h 30 : Didier Cottier inaugure son expo à la médiathèque. L’huile d’olive coule à flots sur le pain frotté d’ail, les belges imposent leur belgitude avec des fromages que tu peux pas lutter, même l’ail tu le sens plus. Ugo est un peu pâlichon. Ben quand on reçoit 160 personnes, on n’a pas le temps de bronzer.
21 h : Théâtre science-fictionnesque. Je me suis acheté du dentifrice et des boules quies.
22 h : Bières au webbar de la rue des déportés. Je tapote Google / Exorcisme. Ketty refuse de venir réciter des versets de l’Ancien testament dans ma chambre. Personne ne m’aime.
Samedi 10 h : Je ne suis pas morte. Par contre, l’électricité a sauté dans la chambre de Jeam Tag. Tout a grillé. En plus, la salle de bain a changé de place pendant la nuit, je suis formelle.
11 h : Personne ne me croit. Ugo a une mine affreuse.
11 h 30 : Conf’ de moi-même. Thème : moi-même. Heureusement, Joelle Wintrebert est là avec son homme et je la regarde sourire en me disant que tout de même, je ne suis pas morte. Jérôme Lavadou explique des trucs de mon œuvre que je n’ai même pas vus ni voulus, si ça se trouve c’est lui qui écrit mes livres. Jean François Seignol s’étonne que je lise le blog de Laure Manaudou sur le net. C’est moins pire que de regarder ses photos. Jean Jacques Régnier me donne des coups de coude quand je dis un gros mot. Heureusement Ugo (livide) vient nous demander de la fermer : l’heure de la remise des manuscrits à Clément Pieyre a sonné ! Héhé.
Timothée, habilement grimé en euh, avec des ailes en pneu, offre à Clément Pieyre dix huit kilos de paperasses. Clément à l’air content. Ce garçon est très bien élevé.
14 h 30 : Table ronde sur la publication électronique avec les Lyonnes.
16 h 30 : Michel Jeury parle de la SF du terroir. Anne Lanièce nous raconte plein de ragots, ben dis donc, j’étais pas au courant du quart. Une sexualité épanouie c’est important, même en SF.
17 h 30 : Place des arcades, dans un salon de thé, Michel Jeury dédicace, Claude Ecken lit, il fait ça si bien.
19 h 30 : Sous la statue de Notre Dame du Cœur Pur et Sanctifié, tout en haut de Nyons, remise des prix. Je pousse des glapissements tellement tout est beau vu de là haut. Les autres font la fine bouche : « Oui, mais nous, on n’habite pas une banlieue pourrie, alors on va pas pousser des hurlements dès qu’on croise un arbre, non plus. »
21 h : Grand dîner du samedi soir. Ketty a mis une perruque bleue. Jean-Claude Dunyach, rosnyé pour la 3e fois, se rappelle avec nostalgie les émois de son premier Rosny : « Je ne veux pas dire que je ne suis pas content de l’avoir, je veux dire que comme auteur, je ne suis pas l’œuf du jour, tu comprends ? » Je comprends. La perruque bleue circule. Un film passe en arrière-plan, une vieillerie dénichée par Anouk : « Le père noël chez les martiens ». Si. Les martiens portent un masque, un tuba et un écrou de douze dans l’oreille.
22 h : Vente aux enchères avec l’inénarrable Pierru dans le rôle du commissaire priseur. « Alors je vous propose à la vente un… c’est quoi, ça ??? Bon sang, que c’est moche ! Vous en voulez vraiment ? Haha, parce qu’il y en a sept comme ça ! » Le grenoblois se ruine, SF Marseille aussi, Eric Lesueur fait un beau trou dans la table à trous, Ugo ne ressemble vraiment plus à rien.
24 h : « Bon, on prend un dernier verre en ville ? » « Mais Ugo disait qu’il y aurait surpatte ici, puis after chez lui ! » « Oui mais t’as vu sa tête ? »
Minuit et demi : Hervé Thiellement nous enlève dans sa limousine, wa ! Direction le centre de Nyons (à 100 mètres).
1 h : L’Ital’pub nous accueille, c’est le dernier bar ouvert. Un touriste mi-nu demande si nous n’avons pas vu passer son tee shirt. La serveuse nous informe qu’elle ferme les wawa et qu’il ne nous reste plus qu’à aller pisser sur les platanes. Hervé reprend son pourboire.
Dimanche matin : Même pas morte. La salle de bain a encore changé de place et en plus, de carrelage. Je m’enfuis, tirant derrière moi ma valise vide qui tressaute sur les pavés pittoresques. Passage à l’Olicon pour faire la bise à Ugo, qui dort roulé en boule sous une table. Le paysage est toujours aussi indéfectiblement beau, le train est bondé, je m’endors.
17 h : Paris sous la pluie.
Bilan : C’était très très bien ! Rendez vous l’année prochaine à Bellaing (nettement moins pittoresque cependant).
Posté : dim. août 24, 2008 8:49 pm
par Sand
Katioucha a écrit :
Timothée, habilement grimé en euh, avec des ailes en pneu, .
Soyez heureux, il n'a pas fait la cuisine.
Posté : dim. août 24, 2008 9:10 pm
par k_tastrof
Katioucha a écrit :En direct du retour de l'Olicon 2008, mon rapport de mon vécu à moi :

Et moi qui m'arrachais les cheveux en me demandant par quoi commencer !
Tout y est. A part peut-être la soirée tuning, deux ou 3 litres de bière, l'hébergement côté camping, et quelques photos...
A suivre, donc, très bientôt
Kt (envoyée spéciale lessivée mais ravie)
Posté : lun. août 25, 2008 8:54 am
par Lensman
Je confirme tous les témoignages! La Convention a été parfaitement dans les normes!
Encore bravo à l'ectoplasme d'Ugo, que l'on évoquera de temps à autre autour d'un guéridon et d'une absinthe.
Oncle Joe
PS: intéressant, le cas de Jeam, qui de toute évidence a des pouvoir paranormaux agissant sur les appareillages électriques… ça explique (?) certaines choses.
Posté : lun. août 25, 2008 11:28 am
par erispoe
Katioucha a écrit :
16 h 30 : Michel Jeury parle de la SF du terroir.
C'est à dire ? Quelqu'un peut m'expliquer ?
Posté : lun. août 25, 2008 12:23 pm
par Seb
C'est à dire ? Quelqu'un peut m'expliquer ?
La Soupe aux choux de toute évidence...
Posté : lun. août 25, 2008 12:36 pm
par erispoe
J'y ai pensé mais à part ce titre...
Posté : lun. août 25, 2008 1:58 pm
par jlavadou
erispoe a écrit :Katioucha a écrit :
16 h 30 : Michel Jeury parle de la SF du terroir.
C'est à dire ? Quelqu'un peut m'expliquer ?
C'était un raccourci, il a plutôt parlé de SF et de terroir, vu que son oeuvre se partage entre ces deux genres (qui parfois se mélangent). Il a surtout raconté son histoire d'écrivain.
Si jamais le Dieu du Son est avec moi (i.e. si l'enregistrement n'est pas trop mauvais), vous aurez l'entretien sur le site incessamment sous peu (plus ou moins une semaine).
Posté : lun. août 25, 2008 2:05 pm
par k_tastrof
erispoe a écrit :Katioucha a écrit :
16 h 30 : Michel Jeury parle de la SF du terroir.
C'est à dire ? Quelqu'un peut m'expliquer ?
De SF, oui, de romans de terroir aussi, sans aucun doute.
Pour le reste, je n'ai pas suivi le débat. Katioucha non plus d'ailleurs. On était à l'autre, officieux sur les dessous des conventions SF.
Peut-être qu'il ne faut qu'une virgule entre les deux
Kt
Posté : lun. août 25, 2008 2:07 pm
par k_tastrof
jlavadou a écrit :C'était un raccourci, il a plutôt parlé de SF et de terroir
Voilà, télescopage... c'était l'idée.
Kt
Posté : lun. août 25, 2008 2:09 pm
par Erion
k_tastrof a écrit :erispoe a écrit :Katioucha a écrit :
On était à l'autre, officieux sur les dessous des conventions SF.
Kt
Y'en avait pas une sur les dessous des participants aux conventions de SF ?
Posté : lun. août 25, 2008 2:11 pm
par Eons
Katioucha a écrit :14 h : J'ai fait la bise à tout le monde,
Faux.
(mais je te pardonne)
Posté : lun. août 25, 2008 2:15 pm
par k_tastrof
Erion a écrit :k_tastrof a écrit :
On était à l'autre, officieux sur les dessous des conventions SF.
Y'en avait pas une sur les dessous des participants aux conventions de SF ?
C'était la même discussion

Posté : lun. août 25, 2008 2:29 pm
par k_tastrof
Olicon : 35e convention de SF à Nyons
Comme le suggérait Katioucha, l’arrivée à Nyons constituait déjà, en elle-même, une expérience de science-fiction : l’entrée de plain pied dans une carte postale. Rien que cette émotion justifierait les rivières de bière de ce week-end, avant tout culturel !
Le jeudi, jour de mise en route, d’installation (s) et de retrouvailles, comportait, tout de même, deux conférences ainsi qu’une rencontre-débat avec Sylvie Lainé, dont je vous ferai un compte rendu plus détaillé.

Sylvie Lainé

Fred et sa librairie itinérante

Raymond Milési & Jean-Claude Dunyach

Stand du groupe Remparts : fanzine Uvsedec (un vendeur surgelé(s) est demandé en caisse) ronéotypé à l’ancienne pour l'occasion