La Ligue de l'imaginaire...

Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m, Mathilde Marron, sebastieng

Lem

Message par Lem » lun. juin 08, 2009 9:18 am

Mon oncle, comment préciser une appréciation subjective ? Il y a des gens pour qui une nouvelle aventure de Madame Atomos est quelque chose de fort. Nous ne nous mettrons sans doute pas d'accord sur ce qui nous fait vibrer à l'orée d'un texte mais c'est sans importance. Ce que je voulais souligner, c'est la nécessité de l'intensité. L'une des raisons pour lesquels les gens de la SF sont si fétichistes (sur les collections, les couvertures de livres, etc.), c'est que la contemplation des expériences passées réactive l'émerveillement originel et compense partiellement la pauvreté croissante des lectures présentes. On n'avait pas besoin de pavés de mille pages pour s'envoyer en l'air quand on était gosse : trois cents pages de AEVV ou une nouvelle de Dick suffisaient. L'intensité baisse ; il faut augmenter la dose.

Plutôt que de détailler cette réponse (qui ne peut pas l'être, de toute façon), je donne un exemple de texte FORT : La passion du Christ considérée comme une course de côte, d'Alfred Jarry. Rares sont les gens qui connaissent ce texte, y compris dans la SF où J.-G. Ballard et Serge Brussolo lui ont pourtant rendu hommage (dans L'assassinat de J.-F. Kennedy considéré comme une course automobile de côte et Funnyway). Ce n'est pas une fiction, mais une "chronique libre" parue en 1903. Il n'y a pas d'histoire. La prose n'est pas spécialement étincelante. Mais c'est tout simplement génial et "typiquement SF" dans l'art de décrire une chose avec les mots d'une autre.

Barrabas, engagé, déclara forfait.
Le starter Pilate, tirant son chronomètre à eau ou clepsydre, ce qui lui mouilla les mains, à moins qu'il n'eût simplement craché dedans – donna le départ.
Jésus démarra à toute allure.
En ce temps-là, l'usage était, selon le bon rédacteur sportif saint Matthieu, de flageller au départ les sprinters cyclistes, comme font nos cochers à leurs hippomoteurs. Le fouet est à la fois un stimulant et un massage hygiénique. Donc Jésus, très en forme, démarra, mais l'accident de pneu arriva tout de suite. Un semis d'épines cribla tout le pourtour de sa roue d'avant.
On voit, de nos jours, la ressemblance exacte de cette véritable couronne d'épines aux devantures de fabricants de cycles, comme réclame à des pneus increvables. Celui de Jésus, un single-tube de piste ordinaire, ne l'était pas.
Les deux larrons, qui s'entendaient comme en foire, prirent de l'avance.
Il est faux qu'il y ait eu des clous. Les trois figurés dans des images sont le démonte-pneu dit « une minute ».
Mais il convient que nous relations préalablement les pelles. Et d'abord décrivons en quelques mots la machine.
Le cadre est d'invention relativement récente. C'est en 1890 que l'on vit les premières bicyclettes à cadre. Auparavant, le corps de la machine se composait de deux tubes brasés perpendiculairement l'un sur l'autre. C'est ce qu'on appelait la bicyclette à corps droit ou à croix. Donc Jésus, après l'accident de pneumatiques, monta la côte à pied, prenant sur son épaule son cadre ou si l'on veut sa croix.
Des gravures du temps reproduisent cette scène, d'après des photographies. Mais il semble que le sport du cycle, à la suite de l'accident bien connu qui termina si fâcheusement la course de la Passion et que rend d'actualité, presque à son anniversaire, l'accident similaire du comte Zborowski à la côte de la Turbie, il semble que ce sport fut interdit un certain temps, par arrêté préfectoral. Ce qui explique que les journaux illustrés, reproduisant la scène célèbre, figurèrent des bicyclettes plutôt fantaisistes. Ils confondirent la croix du corps de la machine avec cette autre croix, le guidon droit. Ils représentèrent Jésus les deux mains écartées sur son guidon, et notons à ce propos que Jésus cyclait couché sur le dos, ce qui avait pour but de diminuer la résistance de l'air.
Notons aussi que le cadre ou la croix de la machine, comme certaines jantes actuelles, était en bois.
D'aucuns ont insinué, à tort, que la machine de Jésus était une draisienne, instrument bien invraisemblable dans une course de côte, à la montée. D'après les vieux hagiographes cyclophiles sainte Brigitte, Grégoire de Tours et Irénée, la croix était munie d'un dispositif qu'ils appellent « suppedaneum ». Il n'est point nécessaire d'être grand clerc pour traduire : « pédale ».
Juste Lipse, Justin, Bosius et Erycius Puteanus décrivent un autre accessoire que l'on retrouve encore, rapporte, en 1634, Cornelius Curtius, dans des croix du Japon : une saillie de la croix ou du cadre, en bois ou en cuir, sur quoi le cycliste se met à cheval : manifestement la selle.
Ces descriptions, d'ailleurs, ne sont pas plus infidèles que la définition que donnent aujourd'hui les Chinois de la bicyclette : « Petit mulet que l'on conduit par les oreilles et que l'on fait avancer en le bourrant de coups de pied. »
Nous abrégerons le récit de la course elle-même, racontée tout au long dans des ouvrages spéciaux, et exposée par la sculpture et la peinture dans des monuments « ad hoc » :
Dans la côte assez dure du Golgotha, il y a quatorze virages. C'est au troisième que Jésus ramassa la première pelle. Sa mère, aux tribunes, s'alarma.
Le bon entraîneur Simon de Cyrène, de qui la fonction eût été, sans l'accident des épines, de le « tirer » et lui couper le vent, porta sa machine.
Jésus, quoique ne portant rien, transpira. Il n'est pas certain qu'une spectatrice lui essuya le visage, mais il est exact que la reporteresse Véronique, de son kodak, prit un instantané.
La seconde pelle eut lieu au septième virage, sur du pavé gras. Jésus dérapa pour la troisième fois, sur un rail, au onzième.
Les demi-mondaines d'Israël agitaient leurs mouchoirs au huitième.
Le déplorable accident que l'on sait se place au douzième virage. Jésus était à ce moment dead-head avec les deux larrons. On sait aussi qu'il continua la course en aviateur... mais ceci sort de notre sujet.

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » lun. juin 08, 2009 9:18 am

Hoêl a écrit :
Lensman a écrit :
Lem a écrit : Peu importe de quoi parle l'histoire S'IL SE PASSE QUELQUE CHOSE DE FORT.
J'aimerais que tu précises ta pensée. Je vois mal comment on peut faire quelque chose de fort, en littérature, sans raconter une histoire. Les trucs de style, tout ça, c'est bien joli, mais c'est les histoires qui sont intéressantes.
Oncle Joe
Tu as déjà lu La recherche du temps perdu de Marcel Proust ?
Heu... quelques extraits à l'école, sous forme de dictées...
Je suis un inculte général, je n'ai que des micro-cultures particulières...

Oncle Joe

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » lun. juin 08, 2009 9:34 am

Lem a écrit : Plutôt que de détailler cette réponse (qui ne peut pas l'être, de toute façon), je donne un exemple de texte FORT : La passion du Christ considérée comme une course de côte, d'Alfred Jarry. Rares sont les gens qui connaissent ce texte, y compris dans la SF où J.-G. Ballard et Serge Brussolo lui ont pourtant rendu hommage (dans L'assassinat de J.-F. Kennedy considéré comme une course automobile de côte et Funnyway). Ce n'est pas une fiction, mais une "chronique libre" parue en 1903. Il n'y a pas d'histoire. La prose n'est pas spécialement étincelante. Mais c'est tout simplement génial et "typiquement SF" dans l'art de décrire une chose avec les mots d'une autre.
Il a aussi écrit un joli texte sur la manière de construire une machine à voyager dans le temps. Mais je préfère "La machine à explorer le temps".
Certes, c'est bien, mais pour moi, ce sont plus des commentaires brillants sur des choses qui, elles, sont vraiment géniales (les textes de Wells).
Je vais être cynique: je ne l'avais jamais lu, et quand bien même je ne l'aurais jamais lu, que ça ne changerais pas grand chose pour moi. Par contre, Wells...
Oncle Joe

JDB
Messages : 1541
Enregistré le : mer. mai 03, 2006 1:37 pm
Contact :

Message par JDB » lun. juin 08, 2009 11:51 am

L'analyse socio-économique de Gérard Klein me paraît irréfutable.
Mais comment définir le groupe social qui fait un triomphe à la fantasy ?
Ou bien ne s'agit-il que d'un groupe d'âge? Peter Pan, l'un des premiers best-sellers du genre, était après tout qualifié de littérature de nursery.
JDB

Gérard Klein
Messages : 1595
Enregistré le : ven. oct. 06, 2006 6:06 pm
Localisation : En face de la Fac Jussieu

Message par Gérard Klein » lun. juin 08, 2009 6:32 pm

Hoêl a écrit :C'est vrai que depuis 3 ans que je me suis rapproché du fandom , j'ai constaté que celui-ci semblait majoritairement constitué de scientifiques , c'est également vrai que chez les nombreux littéraires que je côtoie , la S.F. n'a guère la cote et est essentiellement considérée comme une littérature de divertissement , une situation sans doute due au clivage entre les formations dans notre système scolaire ...Or , comme celui-ci peine de plus en plus à former des scientifiques , cela explique sans doute la désaffection pour la S.F. , d'autant plus que , comme je le disais plus haut , les littéraires ne risquent guère de s'y mettre tant la Hard Science se glisse dans le moindre bouquin.
Ce clivage est beaucoup plus ancien que le système scolaire actuel. Il remonte au moins à deux cents ans. Et il n'est pas propre à la France bien qu'il y soit peut-être plus accusé qu'ailleurs. Vers 1950, C.P. Snow, sans faire référence à la science-fiction, déplorait déjà la coexistence et l'opposition entre Les deux cultures (titre approximatif de son livre), littéraire et scientifique, dans le monde anglo-saxon.
Un aspect du problème est qu'il n'y a nulle part et en particulier en France, d'enseignement dans le secondaire, voire dès le primaire, de l'histoire des sciences, ou de notions scientifiques en dehors de l'enseignement, déjà défaillant, des sciences et des mathématiques.
Dans le monde anglo-saxon, cela conduit au créationisme ou au dessein intelligent, encore que ce dernier implique une certaine intelligence des sciences.
En tout cas, en cinquante ans, rien n'a changé en France. Les littéraires affectent toujours de ne rien comprendre aux sciences quand ils ne s'en vantent pas. Et aussi de ne pas savoir changer un plomb. L'inverse n'est pas du tout vrai, beaucoup de scientifiques purs ayant une remarquable culture littéraire. Je me suis souvent étendu là-dessus dans des préfaces et des essais car cela est essentiel pour comprendre la réception et les résistances que rencontre la littérature de science-fiction.
De façon sous-jacente se manifeste là un très ancien clivage social. Les littéraires sont supposés maîtriser le verbe qui est un instrument de pouvoir et de contrôle social tandis que les scientifiques et techniciens demeurent de méprisables praticiens du contrôle de la matière: Elohims et Morlocks. Les pouvoirs réels ont évidemment beaucoup changé mais la fréquentation des sphères politiques et de la haute administration conduit le plus souvent à constater l'ignorance crasse de la plus grande partie de ces milieux en matière scientifique et technique et leur désintérêt total, et cela aussi bien à gauche qu'à droite. Je suis persuadé que beaucoup d'énarques ont une conception de l'univers pré-copernicienne. Quant aux philosophes, en dehors des épistémologues, il vaut mieux tirer un voile pudique et relire l'ouvrage fondamental de Sokal et Bricmont qui dénonce leurs errements et fit évidemment scandale dans ces milieux à la fois éthérés et incultes.
C'est la vieille opposition entre théologiens et artisans ou si l'on se réfère à Dumézil entre prêtres et artisans. Deux cents ans, qu'ai-je dit? Au moins deux mille ans. Non, trois ou quatre mille. Il nous reste du travail.
Modifié en dernier par Gérard Klein le lun. juin 08, 2009 6:57 pm, modifié 2 fois.

Gérard Klein
Messages : 1595
Enregistré le : ven. oct. 06, 2006 6:06 pm
Localisation : En face de la Fac Jussieu

Message par Gérard Klein » lun. juin 08, 2009 6:54 pm

Lem a écrit : La seule manière de toucher un public saturé par l'offre culturelle, c'est
d'écrire QUELQUE CHOSE DE FORT.
Peu importe de quoi parle l'histoire S'IL SE PASSE QUELQUE CHOSE DE FORT.
J'avoue ne pas comprendre Lem. Dans un post ultérieur, il cite un texte de Jarry sans doute fort, mais également fort peu connu. Je viens seulement de me souvenir que je l'avais lu il y a une éternité et demie. Ça ne me semble pas un très bon modèle.
Pour toucher un large public, il faut un "concept" ou ce que les producteurs hollywoodiens appellent un pitch, c'est à dire une idée d'un film ou d'un livre qu'on puisse résumer en une seule phrase.
Par exemple: L'Église catholique cherche à cacher par tous les moyens que les rois de France descendent en ligne directe de Jésus par la main gauche.

C'est le cas de toutes les œuvres des auteurs de la Ligue.

Maintenant, pour de bons textes de science-fiction, c'est nettement plus difficile et généralement impossible. J'en sais quelque chose pour avoir rédigé des centaines de quatrième de couverture qui relèvent le plus souvent de la mission impossible.

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » lun. juin 08, 2009 6:56 pm

JDB a écrit :L'analyse socio-économique de Gérard Klein me paraît irréfutable.
Mais comment définir le groupe social qui fait un triomphe à la fantasy ?
Ou bien ne s'agit-il que d'un groupe d'âge? Peter Pan, l'un des premiers best-sellers du genre, était après tout qualifié de littérature de nursery.
JDB
C'est une bonne question; Je ne doute pas que les passionnés de l'aventure de la Fantasy trouveront une réponse intéressante... si ça les intéresse...
Oncle Joe

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » lun. juin 08, 2009 7:31 pm

A vrai dire, JDB, tu mets le doigt sur un problème que je ressens profondément: sur la SF, je peux parler sans fin, sur le fantastique, un peu, mais sur la Fantasy, je ne sais que dire...
Pauvre de moi! ( Mais tout le monde s'en fiche, et c'est normal, et en plus, ça fera des vacances (comme on dit) à beaucoup... encore que je suis capable de parler longuement tout seul... hé! hé!)
Oncle Joe

Gérard Klein
Messages : 1595
Enregistré le : ven. oct. 06, 2006 6:06 pm
Localisation : En face de la Fac Jussieu

Message par Gérard Klein » lun. juin 08, 2009 11:15 pm

JDB a écrit :L'analyse socio-économique de Gérard Klein me paraît irréfutable.
Mais comment définir le groupe social qui fait un triomphe à la fantasy ?
Ou bien ne s'agit-il que d'un groupe d'âge? Peter Pan, l'un des premiers best-sellers du genre, était après tout qualifié de littérature de nursery.
JDB
La notion de groupe social est à manier avec précautions.
Un groupe social n'est jamais un objet donné mais un objet construit. Il faut une convergence de plusieurs aspects statistiquement observables et indépendants pour qu'on puisse parler de groupe social.
Dans le cas de celui des lecteurs et auteurs de science-fiction, on peut risquer des hypothèses que viennent confirmer des observations empiriques.
Il s'agirait d'un groupe majoritairement masculin (à 80 ou 90%), relativement jeune en ce qui concerne sa première exposition (entre 15 et 25 ans), de formation, de culture ou d'intérêt scientifique et/ou technique, de niveau pré-universitaire ou universitaire, et dans le passé (entre 1950 et 1990) en ascension sociale rapide ou du moins perceptible. Accessoirement, il lit ou écrit de la science-fiction. On peut parler là de groupe social même si, empiriquement, il déborde cette définition: il y a des lectrices, de purs littéraires (peu nombreux), etc.

À l'opposé, je prendrai au hasard un exemple: celui des abstentionnistes à une élection européenne. On ne peut pas parler ici d'un groupe social, sinon infiniment transitoire, l'abstention réunissant des fragments épars de nombreux groupes sociaux identifiables.

Il me semble que les lecteurs et auteurs de fantasy ne constituent pas un groupe social mais qu'ils ressemblent beaucoup aux abstentionnistes, constituant un groupe peu définissable, par défaut.

Les lecteurs de fantasy me semblent former un ensemble composite réactionnaire (sans ici de connotation politique précise) au sens de en réaction à, en retrait voire opposé au présent, à l'avenir et à l'idée d'avenir, aux effets de la science et des techniques, et se réfugiant dans une représentation sociétale non seulement passéiste, anachronique, mais délibérément irréaliste de quelque point de vue qu'on se place. Cela ne date pas d'hier. La fantasy du 19° siècle puis celle d'Howard à Tolkien et au delà présente les mêmes traits, ceux d'un refus d'accepter le présent américain de son temps pour Howard, britannique pour Tolkien, etc.
J'ai parlé de tout ça dans mon essai Trames et moirés, in Science-fiction et psychanalyse, Dunod, 1986.
J'y ai proposé le rapprochement et l'opposition avec le nouveau fantastique d'un Stephen King qui accède au réalisme mais pour décrire l'impossibilité du sujet à maîtriser son univers dont il devient la victime sans culpabilité.
Il me semble du reste que la fantasy elle-même est en train d'être débordée et détrônée par des espèces littéraires situées dans le présent ou à peu près mais mettant l'accent sur l'irruption d'un immaîtrisable ascientifique et atechnique, voire anti-scientifique et anti-technique, j'ai nommé la vampirerie et la zombierie en attendant la suite.
De quoi est-ce le symptôme? C'est là-dessus que je m'interroge. Possiblement sur la déroute de nombreux sous-groupes sociaux.

Pas de groupe social définissable et constitué ici, en tout cas. Mais une constellation de démissionnaires délibérés ou involontaires, comme celle que réunissent tous les populismes dans une fuite en avant qui conduit généralement, parvenus au bord du gouffre, à faire un grand pas en avant.
Ou en arrière.
Attention : le gouffre est partout.

Avatar du membre
Eons
Messages : 6338
Enregistré le : sam. févr. 17, 2007 6:49 pm
Localisation : Le cœur de Flandre
Contact :

Message par Eons » mar. juin 09, 2009 8:54 am

Gérard Klein a écrit :Je suis persuadé que beaucoup d'énarques ont une conception de l'univers pré-copernicienne.
L'actuel directeur de Galaxies étant à la fois énarque et auteur de SF, il serait intéressant de lui poser la question au sujet de ses confrères.
Mais je ne suis pas du tout sûr qu'il ne te donne pas raison. :wink:
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » mar. juin 09, 2009 9:01 am

Eons a écrit :
Gérard Klein a écrit :Je suis persuadé que beaucoup d'énarques ont une conception de l'univers pré-copernicienne.
L'actuel directeur de Galaxies étant à la fois énarque et auteur de SF, il serait intéressant de lui poser la question au sujet de ses confrères.
Mais je ne suis pas du tout sûr qu'il ne te donne pas raison. :wink:
Mais si ce sont des tenants d'Aristarque, ce n'est pas si mal!
Oncle Joe

Gérard Klein
Messages : 1595
Enregistré le : ven. oct. 06, 2006 6:06 pm
Localisation : En face de la Fac Jussieu

Message par Gérard Klein » mar. juin 09, 2009 1:14 pm

Lensman a écrit :
Eons a écrit :
Gérard Klein a écrit :Je suis persuadé que beaucoup d'énarques ont une conception de l'univers pré-copernicienne.
L'actuel directeur de Galaxies étant à la fois énarque et auteur de SF, il serait intéressant de lui poser la question au sujet de ses confrères.
Mais je ne suis pas du tout sûr qu'il ne te donne pas raison. :wink:
Mais si ce sont des tenants d'Aristarque, ce n'est pas si mal!
Oncle Joe
Aristarque de Samos ne figure pas au programme de l'ENA, pas plus que Straton de Lampsaque. J'ai vérifié.

Papageno
Messages : 2270
Enregistré le : dim. sept. 10, 2006 10:28 am
Localisation : Auxerre (Yonne)

Message par Papageno » mar. juin 09, 2009 2:32 pm

Je n’ai rien a ajouter à ce qu’a écrit Gérard Klein – j’adhère complètement, sans restriction !

PS : Cependant – un autre internaute ne possédant pas l’autorité intellectuelle Gérard Klein se serait fait complètement éviscérer (virtuellement) si il a avait osé proclamer ces vérités qui me semblent, pourtant, incontournables - et Gutboy, pour une fois n’y serait pour rien ;-)

Avatar du membre
Hoêl
Messages : 4288
Enregistré le : mer. mars 04, 2009 5:20 pm
Localisation : GREAT NORTH

Message par Hoêl » mer. juin 10, 2009 7:40 am

Les lecteurs de fantasy me semblent former un ensemble composite réactionnaire (sans ici de connotation politique précise) au sens de en réaction à, en retrait voire opposé au présent, à l'avenir et à l'idée d'avenir, aux effets de la science et des techniques, et se réfugiant dans une représentation sociétale non seulement passéiste, anachronique, mais délibérément irréaliste de quelque point de vue qu'on se place. Cela ne date pas d'hier.
Et que deviennent dans cette belle catégorisation ceux qui lisent de la S.F. ET de la Fantasy ? Ils me semblent quand même assez nombreux , et ce qui est amusant , c'est que j'en connais bon nombre et qu'ils ne correspondent pas non plus à la définition du lecteur de S.F. telle que Klein la donne , il faut dire que , comme moi , ils sont de formation littéraire...Certes , je n'ai pas de statistiques pour appuyer mes dires , mais je connais trop de personnes ayant ce profil pour que ce ne soit qu'anecdotique .En revanche , aucune n'appartient au fandom et leur champ d'intérêt en matière de littérature est très diversifié , polar , romans historiques , classiques , philo , poésie . Il me semble que les catégorisations proposées doivent davantage concerner ceux qui s'adonneraient exclusivement à l'un de ces genres littéraires , s'ils existent car je n'en ai jamais rencontré .
"Tout est relatif donc rien n'est relatif !"

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » mer. juin 10, 2009 8:01 am

Hoêl a écrit :
Les lecteurs de fantasy me semblent former un ensemble composite réactionnaire (sans ici de connotation politique précise) au sens de en réaction à, en retrait voire opposé au présent, à l'avenir et à l'idée d'avenir, aux effets de la science et des techniques, et se réfugiant dans une représentation sociétale non seulement passéiste, anachronique, mais délibérément irréaliste de quelque point de vue qu'on se place. Cela ne date pas d'hier.
Et que deviennent dans cette belle catégorisation ceux qui lisent de la S.F. ET de la Fantasy ? Ils me semblent quand même assez nombreux , et ce qui est amusant , c'est que j'en connais bon nombre et qu'ils ne correspondent pas non plus à la définition du lecteur de S.F. telle que Klein la donne , il faut dire que , comme moi , ils sont de formation littéraire...Certes , je n'ai pas de statistiques pour appuyer mes dires , mais je connais trop de personnes ayant ce profil pour que ce ne soit qu'anecdotique .En revanche , aucune n'appartient au fandom et leur champ d'intérêt en matière de littérature est très diversifié , polar , romans historiques , classiques , philo , poésie . Il me semble que les catégorisations proposées doivent davantage concerner ceux qui s'adonneraient exclusivement à l'un de ces genres littéraires , s'ils existent car je n'en ai jamais rencontré .
Heureusement, je crois que les lecteurs peuvent être un peu schizophrènes, c'est-à-dire appartenir à plusieurs catégories à la fois... Mais je pense que cela ne change rien à l'analyse de Gérard Klein: ceux qui s'intéressent à la SF sont moins nombreux. L'intersection SF/Fantasy existe évidemment, mais ça n'empêche pas que l'ensemble lecteurs SF a diminué de taille.
Oncle Joe

Répondre

Retourner vers « Les événements salons/festivals/dédicaces »