Célia a écrit :
S'il y a toujours autant de gâteaux différents dans la boulangerie, même si certains se vendent moins, je ne vois pas trop où est le problème du point de vue du mangeur de gâteaux. (Je propose qu'on continue cette discussion par métaphores, ça donne des résultats marrants.)
Ben c'est pas trop ce que les éditeurs ont l'air de dire....
Visiblement, nos analyses de base diffèrent. Je suis convaincue que la montée en puissance de la fantasy/bit-lit/autre chose est la résultante et non la cause de la baisse du lectorat SF. À tout le moins, une cause extrêmement marginale. Comme toutes les histoires d'œuf et de poule, c'est invérifiable, et vice versa. Mais je crains que le réflexe "état de siège" ne mène pas bien loin : Fort-Alamo, on sait comment ça se termine.
Je ne vois personnellement pas beaucoup de rapport entre la montée de l'un et la baisse de l'autre. Plus précisément, je ne vois pas de lien de cause à effet. Pour dire les choses un peu bêtement, la Fantasy monte parce que la Fantasy monte, la SF baisse par ce que la SF baisse. Là encore, je ne crois pas - je peux me tromper - aux vases communicants.
Mélanie a écrit :Et je regrette moi aussi cette impression de "mise en opposition croissante entre les catégories" dont parle Célia.
En vrai j'ai du mal à la voir, cette opposition. J'imagine que c'est dû au raisonnement expliqué plus haut.Quitte à me re-répéter bêtement, La Fantasy c'est le Mal parce que la Fantasy c'est le Mal. La SF c'est le Bien parce que la SF c'est le Bien. Mais en aucun la Fantasy c'est le Mal
parce que la SF c'est le bien. Il n'y a pas d'opposition, il y a co-existence des deux phénomènes.
C'est un procédé psychologique qui m'a toujours laissé désarmé, cette tendance à considérer que si l'on critique une chose, cela signifie nécessairement, obligatoirement, qu'on en défend une autre.
Quand j'étais petit, j'adorais les tartes aux pommes. Maintenant je mange surtout des fraisiers. Mais ce n'est pas parce que je mange des fraisiers que je ne mange plus de tartes aux pommes. C'est parce que je n'aime plus les tartes au pommes. Les fraisiers n'y sont pour rien.
Listen now. Whoever you are, with these eyes of yours that move themselves along this line of text; whoever, wherever, whenever. If you can read this sentence, this one fragile sentence, it means you're alive. (Jeff Noon - Falling out of cars)