Message
par Dominique Raymond Poirier » sam. sept. 25, 2010 10:49 am
Sand,
Je me suis expliqué clairement. Je relève les problèmes suivants dans la syntaxe de votre message :
Vous réduisez mes propos à l’extrême, soit intentionnellement, en recourant à des sophismes (tantôt informels tantôt de forme), soit parce que, comme vous le dites vous-mêmes, vous n’en comprenez pas les termes.
En peu de phrases vous avez utilisé plusieurs sophismes qui sont, entre autres :
- L’assertion sophiste pure (argumenter en prétendant ne pas avoir à justifier vos propos) ;
- la réduction à l’extrême (argumenter sur la base du sens que vous choisissez de donner péremptoirement à l’argument de votre interlocuteur).
Je développe :
« Alors quand même, faut qu'on te dise... »
Emploi d’un langage délibérément simplifié (alors que vous êtes certainement capable de mieux).
« je sais ça va venir comme un choc... »
Présumer des résultats de ses intentions et, en même temps, exprimer implicitement une certitude dépourvue de prémisses. Vous ne pouviez être convaincant en vous exprimant ainsi, pour répondre à un argument soutenu.
« l'orientation sexuelle n'a pas de rapport avec l'identité sexuelle. »
Attribuer aux mots et aux propos de son interlocuteur un sens détourné ou généraliste. Si je m’efforce, moi aussi, de ne pas vouloir comprendre ce que vous voulez dire, je peux alors péremptoirement conclure que le fait qu’un partenaire mâle choisisse un partenaire femelle (ou n’importe quelle autre combinaison) est le simple fait du hasard, puisque l'orientation sexuelle n'a pas de rapport avec l'identité sexuelle… Ce serait faux, bien sûr, et surtout malhonnête de ma part.
« Les homosexuels ne sont pas des "femmes dans leur tête". »
Même remarque que précédemment. Vous tentez de réduire mes propos en créant une confusion autour de « identité sexuelle » et « orientation sexuelle ».
Même en considérant que cet argument est approprié, il demeure un sophisme. Si vous aviez été objectif, vous auriez plutôt dit : « les homosexuels ne sont pas tous des femmes dans leur tête ».
« C'est une idée reçue complètement fausse. »
Assertion sophiste pure. Pas de développement ni prémisse fournis. Il fallait dire, «C'est une idée reçue complètement fausse, parce que… ou en raison de… etc. » Staline, Mao, Hitler, Mussolini, et d’autres, faisaient la même chose. Faites attention.
« Quant à la "promotion" de la sexualité, je ne comprends même pas le terme. »Refus péremptoire et autoritaire de l’argument de votre interlocuteur. Dans le cas présent, il s’agit plutôt d’une négation, puisqu’aucune demande de précision n’apparait.
« Ouais, devenons tous gay et lesbiennes ! Hop, une pub à la télé et tout le monde va se "convertir" ! Ce point de vue ne sent pas très bon des pieds... »
Même remarque que pour le premier exemple. Et, à nouveau, tentative de réduction.
A propos de ce dernier point, et pour expliquer aux autres lecteurs : l’animal fait largement appel à l’inné dans son comportement général. Par exemple, un chat mâle répond (par pulsion) aux différents signaux que la femelle émet lorsqu’elle est en chaleur. Cela n’a jamais changé depuis que le chat existe, malgré l’arrivée des talons aiguilles et des bas résille.
Tel n’est pas le cas des humains, dont le comportement est très largement acquis (par l’apprentissage, donc). Que cela nous plaise ou non, les accessoires employés par la femme pour séduire l’homme (ainsi que les canons de la beauté féminine) changent au fil du temps et selon les cultures. L’acteur Tom Cruise n’intéressait pas particulièrement les femmes avant d’être connu et promu comme « un bel homme ». Ce phénomène s’applique à d’innombrables stars du monde du spectacle qui, avant d’avoir été désignées par les media comme des canons de beauté et de séduction, n’avaient pas plus d’opportunités sexuelles que d’autres. Choisissez les noms d’acteurs et de chanteurs que vous voulez. Ceux qui sont objectivement beau et attirants au naturel (selon nos canons de beauté actuels) et ce en l’absence de toute promotion médiatique, sont finalement peu nombreux.
Pour Sand : lisez Henri Laborit, Paul McLean, Sigmund Freud, ou d’autres de votre choix appartenant à la communauté scientifique, afin d’acquérir les prémisses qui vous font défaut. Ou, à défaut, relisez attentivement mon message précédent.
« Et je vais m'arrêter là parce que sinon la modération va me bannir. »
Argumentation par la passion, et non par la raison. L’émotion n’est que le produit de quelques pulsions fondamentales provenant du « cerveau reptilien ». La raison s’acquière par l’apprentissage et la répétition des expériences, lesquels mènent à la maturité intellectuelle, et donc à l’identification et à la maitrise de nos pulsions. Cependant, la frustration provoque également la domination de la raison par la passion (et il se trouve que la frustration n’épargne personne, puisque nous sommes obligés de vivre en société). Mais là encore, seule la maturité nous permet de comprendre et de maitriser nos frustrations.
Je ne cherche pas à rendre mon propos « académique » ou « ampoulé ». Je justifie mon argumentation en en fournissant les prémisses, aussi simplement que je le peux. Ainsi que je le fais dire par le personnage central Richard Martin dans un des extraits de mon précédent message, et une seconde fois, « la vérité et la moralité ne sont pas déterminées par le vote populaire ».
En outre, Grandoria est un roman anti-utopique, et non un essai traitant de l’homosexualité. Vous y trouverez bien d’autres phrases qui peuvent déplaire à certains (et plaire à d’autre). Je peux également affirmer qu’en l’écrivant, je me suis totalement affranchi de cette sinistre chose que l’on appelle « la correction politique », et qui oblige celui qui la pratique à commettre le pire de tous les mensonges : celui que l’on s’inflige à soi-même (non, cette dernière remarque ne s’applique pas spécifiquement au sujet de l’homosexualité ou de sa promotion).
Sybille,
Sand n’a pas bien répondu pour les raisons que je viens d’évoquer. Qu’allez vous devenir et que va-t-il vous arriver, si, en général, vous vous contentez de si peu pour être convaincu d'une chose? En temps qu'ancien professionnel de la publicité, je peux vous dire que vous êtes un client désirable.