De retour de la Eaton Conference sur la SF

Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m

Répondre
Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » dim. févr. 20, 2011 10:28 am

bormandg a écrit : ou l'emploi de recettes usées donc sûres, autrement dit sur l'académisme rétrograde et caricatural.
Mais ce phénomène se rencontre aussi en SF, sans problème... cela dépend effectivement de chaque écrivain, à voir cas par cas. Là où le phénomène est plus curieux, et là où c'est intéressant, c'est quand l'académisme est revendiqué.
La question se pose alors: à quoi sert, et à qui devrait servir, (ce n'est pas forcément la même chose...) l'académisme? Et qu'appelle-t-on, finalement, l'"académisme"? (dire que l'on n'aime pas ça et que ça sert à entériner de vieilles recettes, ça me semble un peu court! Il n'y a pas d'autres enjeux que ça? parce que si ce n'était qu'un synonyme de "bêtise et frilosité", on n'en discuterait même pas... c'est présent absolument partout, dans les genres, hors des genres, etc.). Il faut bien que ça serve, en principe, à quelque chose ayant un sens qui n'est pas que négatif...
Oncle Joe

Avatar du membre
bormandg
Messages : 11906
Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
Localisation : Vanves (300 m de Paris)
Contact :

A caractéristique majeure de la partie qui revendique l

Message par bormandg » dim. févr. 20, 2011 10:35 am

Lensman a écrit :
bormandg a écrit : ou l'emploi de recettes usées donc sûres, autrement dit sur l'académisme rétrograde et caricatural.
Mais ce phénomène se rencontre aussi en SF, sans problème... cela dépend effectivement de chaque écrivain, à voir cas par cas. Là où le phénomène est plus curieux, et là où c'est intéressant, c'est quand l'académisme est revendiqué.
La question se pose alors: à quoi sert, et à qui devrait servir, (ce n'est pas forcément la même chose...) l'académisme? Et qu'appelle-t-on, finalement, l'"académisme"? (dire que l'on n'aime pas ça et que ça sert à entériner de vieilles recettes, ça me semble un peu court! Il n'y a pas d'autres enjeux que ça? parce que si ce n'était qu'un synonyme de "bêtise et frilosité", on n'en discuterait même pas... c'est présent absolument partout, dans les genres, hors des genres, etc.). Il faut bien que ça serve, en principe, à quelque chose ayant un sens qui n'est pas que négatif...
Oncle Joe
C'est présent dans toutes les branches de la littérature, mais c'est LA caractéristique de la partie qui revendique l'exclusivité de la qualité littéraire, non?
La querelle des Anciens et des Modernes a commencé, si ça se trouve, avec la création de la Sorbonne, sinon ça remonte encore plus loin, mais le "déni" de la SF reste sa manifestation la plus flagrante dans le monde littéraire actuel.... 8)
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

Avatar du membre
bormandg
Messages : 11906
Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
Localisation : Vanves (300 m de Paris)
Contact :

Message par bormandg » dim. févr. 20, 2011 10:41 am

Lensman a écrit :
bormandg a écrit :
Lensman a écrit : sur la notion de "genre" (pardon, Georges), en faisant des comparaisons de genre à genre, et selon les pays.

Oncle Joe
Bon, essayons d'être clair : je ne récuse pas le fait qu'il y a une notion, improprement appelée genre, qui mérite d'être étudiée, qui permette de définir ce qui regroupe des romans de thèmes divers et classés sous l'étiquette SF, mais je ne supporte pas l'emploi du mot "genre" et, pire encore, la pseudo-séparation de la littérature en "grande" littérature et "littérature de genre". Reste donc à trouver un terme adapté pour cet objet d'étude.
Cependant, tu emploies le terme "étiquette SF". En quoi est-ce plus "supportable" que genre?
Il y a une sorte de capitulation devant les imbéciles, à refuser d'employer le terme "genre", au prétexte que certains imbéciles donnent un caractère péjoratif à l'expression "littérature de genre". Pour moi, il n'y aucune raison de céder.
Oncle Joe
"étiquette" est plus précis, limité à des problèmes de classification commerciale ou de rangement en bibliothèque. Dans cet usage limité le terme est adapté.
Sinon je ne considère pas le refus d'accepter l'expression "littérature de genre", avec ou sans la connotation méprisante qu'y mettent les imbéciles, comme une capitulation devant eux mais comme une défense de l'emploi correct, et précis, du mot "genre" pour séparer roman, pièce de théâtre et poésie. :twisted:
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Re: A caractéristique majeure de la partie qui revendique l

Message par Lensman » dim. févr. 20, 2011 10:47 am

bormandg a écrit : C'est présent dans toutes les branches de la littérature, mais c'est LA caractéristique de la partie qui revendique l'exclusivité de la qualité littéraire, non?
La querelle des Anciens et des Modernes a commencé, si ça se trouve, avec la création de la Sorbonne, sinon ça remonte encore plus loin, mais le "déni" de la SF reste sa manifestation la plus flagrante dans le monde littéraire actuel.... 8)
Mais qui écoute cette "partie qui revendique l'exclusivité de la qualité littéraire"? Ceux qui l'écoutent doivent avoir leurs raisons.
J'ai l'impression que le problème n'est pas là, pour moi, en tout cas. Quand je dis que j'aime la SF, c'est un ressenti général, je ne dis pas simplement: "J'aime la SF faisant preuve de qualités littéraires", j'aime aussi, quelque part, des trucs ringards. Je leur trouve des qualités qui, honnêtement, ne sont pas celle des belles lettres.
Oncle Joe

Avatar du membre
Erion
Messages : 5025
Enregistré le : sam. oct. 21, 2006 10:46 am

Message par Erion » dim. févr. 20, 2011 10:50 am

caliban a écrit : Je ne suis pas sûr que parler de littérature "normale" ait beaucoup de sens : presque
par construction, tout écrivain notable a vocation à inventer son propre rapport à la
langue, à entreprendre sa propre "révolution", toujours au sens kuhnien. Ceux qui se
placent en phase "normale" au regard de la langue, ce sont ceux pour lesquels l'écriture
est un outil — journalistes, essayistes, polémistes, grammairiens (les mêmes parfois,
évidemment).
Je ne crois pas, en regardant la production littéraire période par période, que chaque auteur veut entreprendre sa révolution. Il existe des tendances littéraires, des paradigmes (Naturalisme, Nouveau Roman), avec des auteurs qui exploitent ces paradigmes et les mettent à l'épreuve.
Je ne crois pas que Houellebecq soit révolutionnaire, c'est un auteur très classique. Si on regarde les prix littéraires attribués cette année, on ne peut pas dire qu'on soit devant des auteurs super-révolutionnaires.
Même l'autofiction n'a pas provoqué de gros bouleversements.
Bref, le terme de littérature normale peut s'appliquer à la littérature générale, même si certaines expériences littéraires sont plus extrêmes que d'autres.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » dim. févr. 20, 2011 10:54 am

bormandg a écrit : Sinon je ne considère pas le refus d'accepter l'expression "littérature de genre", avec ou sans la connotation méprisante qu'y mettent les imbéciles, comme une capitulation devant eux mais comme une défense de l'emploi correct, et précis, du mot "genre" pour séparer roman, pièce de théâtre et poésie. :twisted:
Alors, quel est le mot que tu emploies pour qualifier le Western (qui est présent en roman, au cinéma, en BD, même au théâtre: Du vent dans les branches de sassafras)? J'ai l'impression que tout le monde comprend quand on dit "genre" à son sujet, et que l'on est pas en train de parler de la distinction "roman", "pièce de théâtre", etc.
Si il y a un meilleur mot, je veux bien, mais je ne comprends pas le problème. Le contexte lève la possible confusion pratiquement à chaque fois, il me semble.
Oncle Joe

Répondre

Retourner vers « Les infos sur la Science Fiction, la Fantasy et le fantastique en général »