GillesDumay a écrit :Personnellement, j'adorerais publier des "déracinés", des "immigrés de la troisième génération", des boat people ou descendants de boat people qui ont sans doute des choses très pertinentes à dire sur notre présent en tentant d'imaginer les braises de notre futur.
/no irony inside
Je rebondis juste sur ce passage pour insister sur le côté insensé (à mes yeux) de cette idée de minorité.
Je suis une immigrée deuxième génération et le racisme ordinaire a eu des conséquences directes et financières sur ma vie ordinaire (quand ton père perd ses procès contre les clients mauvais payeurs parce qu'il est l'étranger et que tu te retrouves à quitter ta maison).
Et ?
Quel rapport avec la littérature ?
Je veux dire : un homosexuel, une femme... tout le monde, à un moment donné, vit des trucs difficiles à cause même de son identité.
L'écrivain va utiliser son expérience, mais aussi celle de ses amis, de ses rencontres...
On est tous la minorité de quelqu'un, au fond, et la SFFF est un ghetto.
Mais je n'en reçois point, ou disons très très très peu, c'est pas plus compliqué que ça. Et quand j'en reçois, j'ai plutôt la curiosité de regarder "vite". Et en tout cas, si c'est une femme qui écrit de la SF, c'est sûr que je regarde vite parce que ça reste encore aujourd'hui une "minorité" dans ce que je reçois (peut-être un par an).
Ca, ça me tracasse.
Je suis une femme de la SFFF entourée de plein de femmes.
Dans l'équipe "dirigeante" de Nice Fictions, nous sommes 4 femmes pour 3 mecs (la partie Littérature est codirigée par Anne Larue et Ugo Bellagamba). (La liste des invités sera paritaire et ça n'est pas un casse-tête, y'a largement autant d'artistes femmes qu'hommes.)
Dans plusieurs structures d'édition, y'a pas mal d'éditrices, de directrices littéraires...
Alors, voilà, tiens, si on parlait des femmes
Ca me semble bien plus pertinent que la question du racisme qui, si elle touche la France, ne touche pas spécialement notre ghetto.