Souhaiteriez-vous que la science-fiction soit plus littérair
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Il faudrait déjà savoir ce qu'on appelle littéraire. Une des raisons pour lesquelles je lis de la SF (en dehors du fait qu'elle me fait rêver, ce qui est tout de même la raison n°1), c'est que la littérature littérateuse me fait souverainement chier. Les auteurs sont tellement occupés à littérater qu'ils en oublient de raconter des histoires. Pourtant, ce n'est pas incompatible : une bonne histoire peut aller de paire avec un beau style, une langue maitrisée, un recours à des procédés stylistiques originaux...
Modifié en dernier par agarwaen le ven. sept. 26, 2008 9:51 am, modifié 1 fois.
Il y a un grand snobisme, et une grande facilité à dire que les textes de SF ne sont pas "assez" littéraires. On peut dire la même chose dans tous les domaines. Pour la SF, certains disent ça parce qu'ils n"arrivent pas comprendre la passion qui entoure ce genre. Alors, il faut bien lui trouver un défaut. Qui veut noyer son chien...
Oncle Joe
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Dans l'ensemble, je plussoie.Lensman a écrit :Il y a un grand snobisme, et une grande facilité à dire que les textes de SF ne sont pas "assez" littéraires. On peut dire la même chose dans tous les domaines. Pour la SF, certains disent ça parce qu'ils n"arrivent pas comprendre la passion qui entoure ce genre. Alors, il faut bien lui trouver un défaut. Qui veut noyer son chien...
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N'empêche, moins de "héros héroïques" et plus "d'ambiguïté", je suis pas sûr que ça soit forcément "plus littéraire", mais je serais pas contre.
Pour ce qui est du style, dès l'instant qu'on fait mieux que Van Vogt (ce qui devrait pas être trop dur, en même temps), je ne hurle pas (ou si peu...). Maintenant, plus on s'en éloigne, et plus je jubile, je ne vais pas prétendre le contraire...
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Je me suis souvent fait la réflexion qu'une des principales raisons de la reconnaissance critique/ publique/ "universiteuse" du genre policier/ polar, était la qualité stylistique d'un grand nombre d'auteur (je viens de lire un James Ellroy et franchement, c'est presque du Céline à la ricain, presque...).
Ne pensez-vous pas que cette "invention stylistique" manque encore trop dans la littérature de l'imaginaire et que ce soit une des raisons du manque de reconnaissance de ce genre?
Ne pensez-vous pas que cette "invention stylistique" manque encore trop dans la littérature de l'imaginaire et que ce soit une des raisons du manque de reconnaissance de ce genre?
Si la science est l'unique aspect déterminant de la SF, et que la psychologie est une science, alors Madame Bovary est de la SF
- Virprudens
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Ok, je suis snob.
Mais honnêtement, ça vous fait pas rager qu'un auteur (de SF, mettons) sabote volontairement son oeuvre par manque de travail (oui, j'y reviens) simplement parce que 'de toute façon, ça me rapportera pas plus' ? Il y donc tellement d'ego et si peu d'amour propre chez les auteurs ?
Mais honnêtement, ça vous fait pas rager qu'un auteur (de SF, mettons) sabote volontairement son oeuvre par manque de travail (oui, j'y reviens) simplement parce que 'de toute façon, ça me rapportera pas plus' ? Il y donc tellement d'ego et si peu d'amour propre chez les auteurs ?
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De toute façon, ça ne se décrète pas par des "il faudrait que". Il n'y a pas d'organisme directeur de la SF, qui recruterait des auteurs spécialisés en style, ou donnerait des sortes de consignes générales du genre: "Améloirez votre style!"Aikau le bô a écrit :Je me suis souvent fait la réflexion qu'une des principales raisons de la reconnaissance critique/ publique/ "universiteuse" du genre policier/ polar, était la qualité stylistique d'un grand nombre d'auteur (je viens de lire un James Ellroy et franchement, c'est presque du Céline à la ricain, presque...).
Ne pensez-vous pas que cette "invention stylistique" manque encore trop dans la littérature de l'imaginaire et que ce soit une des raisons du manque de reconnaissance de ce genre?
Je persiste à dire que ces raisonnements n'ont aucun sens. A la limite, qui sait, un (prétendu) déficit de "style" est peut-être inhérent au genre SF, pour des raisons difficiles à mettre en évidence.
Par ailleurs, pour répondre au camarade Nebal, je prétends que van Vogt est un styliste, si on met en rapport la manière dont il écrit avec le résultat qu'il veut obtenir. Mais on peut ne pas apprécier (ce n'est pas à la portée de tout le monde...).
Parler de style "en soi" n'a pas de signification pour moi.
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J'appelerai ça plutôt des "Ecoles" ou des "Mouvements littéraires", comme il y en a eu de nombreux dans l'histoire de la littérature... Avoir une recherche stylistique est possible, mais il faut le vouloir...Lensman a écrit : [ Il n'y a pas d'organisme directeur de la SF, qui recruterait des auteurs spécialisés en style, ou donnerait des sortes de consignes générales du genre: "Améloirez votre style!"
Si la science est l'unique aspect déterminant de la SF, et que la psychologie est une science, alors Madame Bovary est de la SF
Cela ne me dérange en rien. Il suffit de ne s'intéresser qu'à ceux qui écrivent bien et on de l'imagination. Que t'importe le reste? Tu n'es pas l'Education Nationale! Ne me fais pas croire que les grands stylistes imaginatifs ont du mal à s'imposer aux éditeurs!Virprudens a écrit :Ok, je suis snob.
Mais honnêtement, ça vous fait pas rager qu'un auteur (de SF, mettons) sabote volontairement son oeuvre par manque de travail (oui, j'y reviens) simplement parce que 'de toute façon, ça me rapportera pas plus' ? Il y donc tellement d'ego et si peu d'amour propre chez les auteurs ?
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Le plus souvent, les "écoles" existent après coup. Ce sont des constructions de critiques.Aikau le bô a écrit :J'appelerai ça plutôt des "Ecoles" ou des "Mouvements littéraires", comme il y en a eu de nombreux dans l'histoire de la littérature... Avoir une recherche stylistique est possible, mais il faut le vouloir...Lensman a écrit : [ Il n'y a pas d'organisme directeur de la SF, qui recruterait des auteurs spécialisés en style, ou donnerait des sortes de consignes générales du genre: "Améloirez votre style!"
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Pour moi la littérarité ne réside pas dans le style mais surtout dans la narration. La narration ce n'est pas seulement la progression d'un récit, c'est aussi être capable de maintenir un rythme cohérent avec ce que l'on raconte. Lorsque l'on raconte une bataille il faut être vif et incisif. Pour de la romance savoir prendre son temps etc...
La maîtrise de la narration est le clé de la littérarité. Savoir être cohérent dans son récit, savoir ménager une progression (ce que Goodkind n'a jamais su faire), savoir articuler entre eux les différents rôles que peut avoir un même personnage c'est aussi ça être littéraire.
La maîtrise de la narration est le clé de la littérarité. Savoir être cohérent dans son récit, savoir ménager une progression (ce que Goodkind n'a jamais su faire), savoir articuler entre eux les différents rôles que peut avoir un même personnage c'est aussi ça être littéraire.
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Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
http://propos-iconoclastes.blogspot.com
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Quelques écrivains de sf marqués, à mon avis, par le sceau de l' "invention stylistique".Aikau le bô a écrit : Ne pensez-vous pas que cette "invention stylistique" manque encore trop dans la littérature de l'imaginaire et que ce soit une des raisons du manque de reconnaissance de ce genre?
Roger Zelazny (lire ses nouvelles et des romans comme "Royaumes d'ombre et de lumière"), Harlan Ellison, Antoine Volodine, Lucius Shepard, Iain Banks, Christopher Priest, P.J. McAuley, Gardner Dozois, Géo Alec Effinger, ...
C'est à peine un échantillonage, je pourrais en citer plus. Mais bon, je vais travailler dans 10 minutes.
La sf est ce qu'elle est. Elle a déjà ses littéraires. Comme elle a ses comiques, ses philosophes, ses doux rêveurs ou ses grosses merdes illisibles.
Q uant à savoir d'où vient le manque de reconnaissance de ce genre, voilà la question à 1000 euros. Aux USA, la sf est enseignée à l'université. Ici, en Belgique, j'ai étudié du Jean Ray et du Thomas Owen au cours de paralittérature dans mon univ. Mais la sf n'a jamais été abordée (même dans le cadre d'une nouvelle comme Le psautier de Mayence, bonjour la valeur théorique et intellectuelle dudit cours). Mon avis perso, c'est que la plupart des universitaires sont des cons, comme la plupart des critiques littéraires grand public (faut être con pour encenser Amélie Nothomb). Et ce sont eux qui sont censés donner une image plus "sérieuse" de la sf.
On n'est pas sortis de l'auberge...
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Oh non cher Tonton, je ne dirais jamais ça. J'ai tendance à penser qu'aucun chef d'oeuvre ne reste inconnu, qu'il ne s'agirait là que d'un mythe pour auteurs aigris.Lensman a écrit :Ne me fais pas croire que les grands stylistes imaginatifs ont du mal à s'imposer aux éditeurs!
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Cette histoire de recherche stylistique me casse les couilles. On s'en branle du style. Ce qui compte, c'est les idées.
Quant à la reconnaissance par les mundanes, je m'en tamponne le coquillard et je ne suis pas le seul.
À quoi bon écrire pour des gens incapables de comprendre le fond d'un texte de SF ?
Il y a bien assez d'auteurs qui branlent du chef dans le reste de la littérature.
Conservons ce qui fait la spécificité de la science fiction et pissons à la raie de ses contempteurs snobs et ignares !
(Putain, je tiens une de ces formes, ce matin !)
Quant à la reconnaissance par les mundanes, je m'en tamponne le coquillard et je ne suis pas le seul.
À quoi bon écrire pour des gens incapables de comprendre le fond d'un texte de SF ?
Il y a bien assez d'auteurs qui branlent du chef dans le reste de la littérature.
Conservons ce qui fait la spécificité de la science fiction et pissons à la raie de ses contempteurs snobs et ignares !
(Putain, je tiens une de ces formes, ce matin !)
Robert A. Heinlein a écrit :« Une histoire de science-fiction mal fagotée contenant une seule idée neuve valide a plus de valeur pour la survie de l'humanité qu'une étagère entière de non-science-fiction à la forme sublime. »
+1!justi a écrit :Quelques écrivains de sf marqués, à mon avis, par le sceau de l' "invention stylistique".Aikau le bô a écrit : Ne pensez-vous pas que cette "invention stylistique" manque encore trop dans la littérature de l'imaginaire et que ce soit une des raisons du manque de reconnaissance de ce genre?
Roger Zelazny (lire ses nouvelles et des romans comme "Royaumes d'ombre et de lumière"), Harlan Ellison, Antoine Volodine, Lucius Shepard, Iain Banks, Christopher Priest, P.J. McAuley, Gardner Dozois, Géo Alec Effinger, ...
C'est à peine un échantillonage, je pourrais en citer plus. Mais bon, je vais travailler dans 10 minutes.
La sf est ce qu'elle est. Elle a déjà ses littéraires. Comme elle a ses comiques, ses philosophes, ses doux rêveurs ou ses grosses merdes illisibles.
Q uant à savoir d'où vient le manque de reconnaissance de ce genre, voilà la question à 1000 euros. Aux USA, la sf est enseignée à l'université. Ici, en Belgique, j'ai étudié du Jean Ray et du Thomas Owen au cours de paralittérature dans mon univ. Mais la sf n'a jamais été abordée (même dans le cadre d'une nouvelle comme Le psautier de Mayence, bonjour la valeur théorique et intellectuelle dudit cours). Mon avis perso, c'est que la plupart des universitaires sont des cons, comme la plupart des critiques littéraires grand public (faut être con pour encenser Amélie Nothomb). Et ce sont eux qui sont censés donner une image plus "sérieuse" de la sf.
On n'est pas sortis de l'auberge...
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PS: et ravi de tomber sur un autre admirateur de Jean Ray!!!