En fait, est Hard SF tout ce qui n'est pas de la fantasy.Roland C. Wagner a écrit :Onc' Joe, la frontière mentale de la "hard SF" s'est déplacée dans notre pays. Dès qu'il y a un quark, une brane, de la thiotimoline ou de la prostaglandine, c'est de la hard SF.
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Je suis curieux de voir s'il se trouvera un éditeur français pour oser publier Incandescence,Roland C. Wagner a écrit :Onc' Joe, la frontière mentale de la "hard SF" s'est déplacée dans notre pays.
Dès qu'il y a un quark, une brane, de la thiotimoline ou de la prostaglandine,
c'est de la hard SF.
le dernier Egan, qu'il a jugé utile de compléter de quelques équations sur son site...
(et qui, pour moi, déplace aussi le curseur, mais dans l'autre sens !)
Plus que sur la science elle-même, voire sur la méthode scientifique ?Lensman a écrit : Par "hard SF", j'entends SF avec l'accent mis sur la technologie
Hard science fiction dans les deux cas, évidemment. Y a-t-il un doute ?systar a écrit : Question en toute bonne foi, juste pour me situer:
Un paysage du temps: Hard SF ou pas?
L'énigme de l'univers: Hard SF ou pas?
toutafé d'accordpanoramix a écrit : le dernier Egan, qu'il a jugé utile de compléter de quelques équations sur son site...
(et qui, pour moi, déplace aussi le curseur, mais dans l'autre sens !)
me sens moins seule màpanoramix a écrit :Hard science fiction dans les deux cas, évidemment. Y a-t-il un doute ?systar a écrit : Question en toute bonne foi, juste pour me situer:
Un paysage du temps: Hard SF ou pas?
L'énigme de l'univers: Hard SF ou pas?

Malheureusement, les progrès de la science sont souvent comme une hache dans les mains d’un criminel pathologique - Albert Einstein
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Pour moi, oui, on pouvait discuter (c'est pour ça que j'ai demandé à Roland et à Joseph).panoramix a écrit :Hard science fiction dans les deux cas, évidemment. Y a-t-il un doute ?systar a écrit : Question en toute bonne foi, juste pour me situer:
Un paysage du temps: Hard SF ou pas?
L'énigme de l'univers: Hard SF ou pas?
Hard SF, j'avais retenu ce qu'en disait Lorris Murail dans son Guide Totem de la SF: des livres difficiles, parce que n'hésitant pas à mettre des équations et des développements complexes de physique fondamentale dans le corps du récit.
Le fait est que tout ce que j'ai tenté de lire estampillé hard SF ne m'a jamais tellement rebuté pour son niveau d'abstraction. ça avait plutôt tendance à m'attirer.
C'est pour ça que je demandais si ces deux livres-là, par exemple, en relevaient vraiment, ou si "hard SF" impliquait vraiment un niveau de technicité supérieur dans les développements scientifiques présents dans le récit.
Soit dit en passant, vu l'évolution du contenu des programmes dans les disciplines scientifiques au lycée, on va avoir de plus en plus de mal à susciter l'intérêt des lycéens (futurs étudiants) pour les théories scientifiques complexes, et pour leur mise en oeuvre littéraire dans la (hard)SF. (simple hypothèse, liée à mes convictions de jeune prof: on ne suscite pas l'intérêt pour une discipline en en proposant des versions de plus en plus simplifiées, de moins en moins substantielles). L'appétit vient en mangeant, mais quand on ne donne plus grand chose à bouffer...
Vous me direz: on ne causait de toute façon pas de physique quantique et autres joyeusetés dans les terminales il y a une dizaine d'années.
Mais...
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Suis-je bête. C'est probablement ça.Lensman a écrit :Tu veux dire, un peu comme pourquoi on ne demande jamais leur avis aux femmes dans un débat sérieux?systar a écrit : La raison de l'absence de la fantasy dans le débat "SF, métaphysique, et devenirs du genre"... Tiens, en voilà, une bonne question...
Oncle Joe
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Un petit quizz.
Science-fiction, hard SF ou transfiction orthogonale ?
Science-fiction, hard SF ou transfiction orthogonale ?
Au commencement des temps, l’univers comptait onze dimensions, dont deux temporelles. Mais par suite d’un déficit en énergie, seules quatre d’entre elles ont pu être pleinement conservées. Les autres continuaient à exister, tellement « rétrécies » qu’il était impossible de les percevoir. Peut-être même ne subsistaient-elles que sous la forme de simples potentialités. [La brane dont nous parlons] serait née d’un transfert d’énergie de nos trois dimensions habituelles en direction de trois autres, qui leur sont perpendiculaires — ou peut-être orthogonales, ça revient au même, dans ce cas… […] Je suis allé un peu vite en besogne. Je n’aurais pas dû employer le terme « énergie ». Voyez-vous ce qui transite d’un plan vers l’autre constitue un troisième aspect des quantons.
[…]
— Qu’est-ce qu’un quanton ?
[…]
— Un objet quantique qui n’est ni une onde, ni une particule, mais qui présente les caractéristiques de l’une ou de l’autre en fonction des circonstances choisies pour l’observer. Le troisième aspect que j’ai évoqué ouvre la voie vers un nouvel état du couple matière/énergie — la psyché. V. et B. en étaient arrivés à la conclusion que le cerveau humain joue le rôle d’un convertisseur, émettant des flux de quantons en direction de ce que j’appellerais un « continuum sécant », avec lequel nous ne partageons que la dimension temporelle… [La brane en question.] Le seul problème, c’est que les expériences de B. ne sont pas toujours reproductibles.
— Comment ça ?
[…]
— Le troisième état est très… fugitif. Que vous lui donniez le nom d’esprit, d’énergie psychique ou spirituelle ne change rien à l’affaire. Il m’est arrivé de refaire vingt fois la même expérience, pour obtenir autant de résultats différents — et même très différents, dans certains cas. De quoi devenir maboul. La psyché ne semble pas réductible aux techniques d’observation dont nous disposons. Ou alors, il s’agit d’un état qui ne peut se maintenir dans nos trois dimensions, peut-être parce que cet aspect du quanton n’est pas compatible avec les deux autres… Non, je ne devrais pas dire ça. Ce n’est pas la même chose. Ça n’a rien à voir. Enfin pas directement. Quoique, si l’on en croit l’Unification… Mais ça nous emmènerait trop loin.
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- Roland C. Wagner
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Mode TROLL:Roland C. Wagner a écrit :Un petit quizz.
Science-fiction, hard SF ou transfiction orthogonale ?
Au commencement des temps, l’univers comptait onze dimensions, dont deux temporelles. Mais par suite d’un déficit en énergie, seules quatre d’entre elles ont pu être pleinement conservées. Les autres continuaient à exister, tellement « rétrécies » qu’il était impossible de les percevoir. Peut-être même ne subsistaient-elles que sous la forme de simples potentialités. [La brane dont nous parlons] serait née d’un transfert d’énergie de nos trois dimensions habituelles en direction de trois autres, qui leur sont perpendiculaires — ou peut-être orthogonales, ça revient au même, dans ce cas… […] Je suis allé un peu vite en besogne. Je n’aurais pas dû employer le terme « énergie ». Voyez-vous ce qui transite d’un plan vers l’autre constitue un troisième aspect des quantons.
[…]
— Qu’est-ce qu’un quanton ?
[…]
— Un objet quantique qui n’est ni une onde, ni une particule, mais qui présente les caractéristiques de l’une ou de l’autre en fonction des circonstances choisies pour l’observer. Le troisième aspect que j’ai évoqué ouvre la voie vers un nouvel état du couple matière/énergie — la psyché. V. et B. en étaient arrivés à la conclusion que le cerveau humain joue le rôle d’un convertisseur, émettant des flux de quantons en direction de ce que j’appellerais un « continuum sécant », avec lequel nous ne partageons que la dimension temporelle… [La brane en question.] Le seul problème, c’est que les expériences de B. ne sont pas toujours reproductibles.
— Comment ça ?
[…]
— Le troisième état est très… fugitif. Que vous lui donniez le nom d’esprit, d’énergie psychique ou spirituelle ne change rien à l’affaire. Il m’est arrivé de refaire vingt fois la même expérience, pour obtenir autant de résultats différents — et même très différents, dans certains cas. De quoi devenir maboul. La psyché ne semble pas réductible aux techniques d’observation dont nous disposons. Ou alors, il s’agit d’un état qui ne peut se maintenir dans nos trois dimensions, peut-être parce que cet aspect du quanton n’est pas compatible avec les deux autres… Non, je ne devrais pas dire ça. Ce n’est pas la même chose. Ça n’a rien à voir. Enfin pas directement. Quoique, si l’on en croit l’Unification… Mais ça nous emmènerait trop loin.
Non mais si tu commences à citer les frères Bogdanoff, aussi, on ne va pas y arriver...

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Marre-toi, mais tu sais, il y a 10 ans, quand j'ai commencé à lire de la SF, il fallait bien commencer par quelque chose!Roland C. Wagner a écrit :systar a écrit :Hard SF, j'avais retenu ce qu'en disait Lorris Murail dans son Guide Totem de la SF![]()
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Et les Bodga, ils en disent quoi ?
Ce livre m'a beaucoup servi pour apprendre les noms importants (même si après, j'ai découvert qu'il était partiel, partial, etc.), et cadrer un peu les choses, quitte, après, à ajuster les cadres...
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Je suis un peu décalé, visiblement, dans ma conception de la "hard SF"... Pour moi, c'est les trucs techniques sérieux, potentiellement réalisables, qui relèveraient de la hard SF. Les machins genre Egan que l'on peut lire en se marrant sans rien comprendre aux pseudo explications scientifiques, je ne ressens pas ça comme de la hard SF... Pas plus que les Baxter où on se promène d'un univers alternatif à l'autre avec des scaphandres spéciaux (bonjour le côté sérieux!).
Il est vrai que de la hard SF comme je la définis, on n'en voit pas beaucoup! Il paraîtrait qu'il y en a aux USA, mais j'en ai pas lu, en tout cas... Je vois tout de même un exemple, ce Baxter qui décrivait une conquête de l'espace uchronique, "Voyage", qui m'a donné l'impression (je peux me tromper) d'être vraiment valable technologiquement parlant. Bizarrement, ça ne m'a pas ennuyé, alors que ça aurait dû...
Apparemment, il faut comprendre par "hard SF", comme le dit Roland, à peu près tout texte où apparaît une terminologie relevant des sciences expérimentales, quand bien même ce serait juste là pour stimuler la réflexion ou faire joli, quand bien même ça ne tiendrait pas debout (comme dans "Vision aveugle" de Watts, que j'aime beaucoup pour les idées et la poésie de la terminologie).
OK, moi, je veux bien. Mais SF me suffirait largement, comme désignation, dans ce cas.
Oncle Joe
Il est vrai que de la hard SF comme je la définis, on n'en voit pas beaucoup! Il paraîtrait qu'il y en a aux USA, mais j'en ai pas lu, en tout cas... Je vois tout de même un exemple, ce Baxter qui décrivait une conquête de l'espace uchronique, "Voyage", qui m'a donné l'impression (je peux me tromper) d'être vraiment valable technologiquement parlant. Bizarrement, ça ne m'a pas ennuyé, alors que ça aurait dû...
Apparemment, il faut comprendre par "hard SF", comme le dit Roland, à peu près tout texte où apparaît une terminologie relevant des sciences expérimentales, quand bien même ce serait juste là pour stimuler la réflexion ou faire joli, quand bien même ça ne tiendrait pas debout (comme dans "Vision aveugle" de Watts, que j'aime beaucoup pour les idées et la poésie de la terminologie).
OK, moi, je veux bien. Mais SF me suffirait largement, comme désignation, dans ce cas.
Oncle Joe
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Mais c'est ce que je pense également, Onc' Joe.Lensman a écrit :Apparemment, il faut comprendre par "hard SF", comme le dit Roland, à peu près tout texte où apparaît une terminologie relevant des sciences expérimentales, quand bien même ce serait juste là pour stimuler la réflexion ou faire joli, quand bien même ça ne tiendrait pas debout (comme dans "Vision aveugle" de Watts, que j'aime beaucoup pour les idées et la poésie de la terminologie).
OK, moi, je veux bien. Mais SF me suffirait largement, comme désignation, dans ce cas.
Ce que je veux dire, c'est que le terme, en France, est parfois (souvent ?) employé de la manière que je décris.
Faudrait que je jette un coup d'œil au Nichols pour préciser le sens "normal" du terme, mais là j'ai la flemme.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
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D'un autre côté, tu as fini philosophe : on peut soupçonner une prédisposition àsystar a écrit : Le fait est que tout ce que j'ai tenté de lire estampillé hard SF ne m'a jamais tellement
rebuté pour son niveau d'abstraction. ça avait plutôt tendance à m'attirer.
l'abstraction... Quid de la technicité, par exemple (je reste sur l'exemple d'Incandescence,
mais on peut aussi penser au Voyage de Baxter, dans un autre genre) ?
La fascination pour les idées quantiques ou pour la relativité reste inchangée chez leson va avoir de plus en plus de mal à susciter l'intérêt des lycéens (futurs étudiants)
pour les théories scientifiques complexes, et pour leur mise en oeuvre littéraire dans la
(hard)SF. (simple hypothèse, liée à mes convictions de jeune prof: on ne suscite pas
l'intérêt pour une discipline en en proposant des versions de plus en plus simplifiées,
de moins en moins substantielles). L'appétit vient en mangeant, mais quand on ne
donne plus grand chose à bouffer...
meilleurs lycéens scientifiques, il me semble. Mon intuition serait plutôt qu'on estampille
plus facilement "bachelier scientifique" des gamins qui n'aiment pas la science, et n'y
comprennent pas grand chose ; mais ceux-là, de toute façon, n'ont jamais fourni les
gros bataillons ni de lecteurs de (hard) SF, ni de scientifiques professionnels...
D'autre part, une amie formatrice "sciences" en IUFM m'assurait récemment que des
textes bien choisis, mettant en scène l'efficacité de la démarche scientifique pour
appréhender le monde, marchaient toujours aussi bien auprès des gamins. Ce qui ne
fonctionne plus, c'est la promesse d'aventures spatiales et de lendemains qui chantent :
si c'est affaire de programme, il s'agit peut-être plus de la banalité ostensible de ceux
de la NASA que du périmètre de celui de terminale...
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Comment ça?panoramix a écrit : Quid de la technicité, par exemple (je reste sur l'exemple d'Incandescence,
mais on peut aussi penser au Voyage de Baxter, dans un autre genre) ?
(si tu peux reformuler la question)
Oui, c'est vrai qu'il faut faire le distinguo que tu précises entre les élèves vraiment "scientifiques", et le tout venant qui fait S par pure apathie, et parce qu'ils ne sont pas trop mauvais en maths, et que papa/maman ne voulaient surtout pas qu'ils quittent le général.La fascination pour les idées quantiques ou pour la relativité reste inchangée chez les
meilleurs lycéens scientifiques, il me semble. Mon intuition serait plutôt qu'on estampille
plus facilement "bachelier scientifique" des gamins qui n'aiment pas la science, et n'y
comprennent pas grand chose ; mais ceux-là, de toute façon, n'ont jamais fourni les
gros bataillons ni de lecteurs de (hard) SF, ni de scientifiques professionnels...
D'autre part, une amie formatrice "sciences" en IUFM m'assurait récemment que des
textes bien choisis, mettant en scène l'efficacité de la démarche scientifique pour
appréhender le monde, marchaient toujours aussi bien auprès des gamins. Ce qui ne
fonctionne plus, c'est la promesse d'aventures spatiales et de lendemains qui chantent :
si c'est affaire de programme, il s'agit peut-être plus de la banalité ostensible de ceux
de la NASA que du périmètre de celui de terminale...
Mais quand j'étais en S, on me faisait calculer, à grands coups de logarithmes et de dérivées, les variations de trajectoires d'un électron dans un canon d'oscillo (ou de télé).
Qu'en quelques années on ait fait disparaître ça des programmes (et plein d'autres trucs en bio, en physique) m'inquiète, parce que ça signifie que justement, le lycée ne donne pas assez "à manger" à ses éléments les plus attirés par les théories complexes, etc. (sans parler des consignes de certains IPR de maths, ahem).
Je me demandais si cela ne risquait pas de faire perdre un peu de lecteurs potentiels à la SF (il y a des élèves dont l'évolution dépend énormément de l'enseignement qu'on leur propose: un prof à poigne et passionnant obtiendra d'eux un intérêt pour l'astrophysique, la SF même si on veut, qu'un prof plus coulant et moins à cheval sur les résultats n'aura pas), mais au fond ce que tu dis me semble assez juste. Il y a plein de gens qui, de toute façon, ne liront jamais de SF, qu'ils aient fait S ou pas.
Bon, avec tout ça, on est bien loin du titre initial du thread...
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