Je partage ce point de vue mais il m'est arrivé, dans des pays que je n'évoquerai pas ici, de manger du poulet qui avait un très fort goût de poisson. On est ce qu'on mange.Sand a écrit :je n'ai pas de savoir académique qui-sait-tout-sur-tout, aussi je vais faire simple : entendre que l'anticipation c'est pas de la SF, ça me fait le même effet qu'entendre que le poulet c'est pas de la viande.
On peut ergoter des siècles sur le fait que si on a inventé les termes volaille, gibier, etc, et que si on précise viande blanche/viande rouge, gibier à plumes/d'eau/etc et que si les animaux de basse-cour, aussi, bien sûr, et les races à lait et les races à viande... c'est pas par hasard et que ça veut dire quelque chose.
N'empêche que.
Parution : Ces Français qui ont écrit demain
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Mon immortalité est provisoire.
On pourrait dire que l'utopie est virtuelle, sinon conjecturale... au contraire de la vertu, bien sûr !Gérard Klein a écrit :Stricto sensu, l'utopie classique n'est pas conjecturale. Elle est normative et le plus souvent dogmatique.
Elle est généralement aussi atemporelle, c'est à dire qu'avec elle, l'histoire est terminée, atteint sa fin (Fourier, Cabet, Marx et alii).
C'est du reste à se demander si L'Utopie de Thomas More est une utopie, au sens généralement donné au terme au dix-huitième et surtout au dix neuvième siècles. Avec quelques précurseurs, genre Campanella.
Le Bon Lieu de More est progressiste. Son grand successeur est Saint-Simon.
Lire et méditer L'Utopie et les utopies de Raymond Ruyer, trop ignoré des jeunes générations.
J'en reviens tout de même à mon exemple, qui de toute évidence n'a impressionné ni intéressé personne : Une utopie moderne, de Wells (utopie au sens progressiste que tu soulignes), qui ressemble peu à de la SF (mais évidemment, les jeunes ne l'on pas lue...) et Histoire des temps à venir (un texte assez court, d'ailleurs) , et Quand le dormeur s'éveillera, qui commencent à ressembler à ce que sera la SF...
Oncle Joe
Le système des Elois et des Morlocks me fait l'effet d'une utopie (à tendances satiriques) - équilibre parfait entre deux groupes complémentaires, bonheur extrême des uns et des autres, chacun restant à sa place. Le fait que les deux groupes en question soient devenus inhumains chacun à leur manière n'enlève rien au caractère utopique du texte - on peut même y voir une mise en évidence du caractère sur-/ab- humain des individus postulés par les utopies.
Le voyageur temporel échoue dans ce fragment de notre monde comme un voyageur échouait avant sur une île lointaine.
Il y a bien dans ce type du texte un embryon de pensée du temps, mais c'est sur un mode eschatologique (que sera la fin de l'Histoire?) qui me paraît proche de celui des utopies socialistes qui prévoient un terme à l'Histoire sous forme de société parfaite (là, on a une sorte de satire de cette conception, en introduisant un critère "darwiniste" dans la question de la lutte des classes).
Le voyageur temporel échoue dans ce fragment de notre monde comme un voyageur échouait avant sur une île lointaine.
Il y a bien dans ce type du texte un embryon de pensée du temps, mais c'est sur un mode eschatologique (que sera la fin de l'Histoire?) qui me paraît proche de celui des utopies socialistes qui prévoient un terme à l'Histoire sous forme de société parfaite (là, on a une sorte de satire de cette conception, en introduisant un critère "darwiniste" dans la question de la lutte des classes).
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.
Pourrait-on en conclure que l'observateur étant extérieur à l'utopie visitée, on serait dans une survivance du récit d'exploration géographique plutôt que dans une anticipation ?silramil a écrit :Le système des Elois et des Morlocks me fait l'effet d'une utopie (à tendances satiriques) - équilibre parfait entre deux groupes complémentaires, bonheur extrême des uns et des autres, chacun restant à sa place. Le fait que les deux groupes en question soient devenus inhumains chacun à leur manière n'enlève rien au caractère utopique du texte - on peut même y voir une mise en évidence du caractère sur-/ab- humain des individus postulés par les utopies.
Le voyageur temporel échoue dans ce fragment de notre monde comme un voyageur échouait avant sur une île lointaine.
Mais, si on répond positivement à la question précédente, cette réponse n'est-elle pas battue en brèche lors de la parution de Les vaisseaux du temps de Baxter ? Ce qui me conduirait à croire encore plus fortement que la SF est un flux qui a absorbé l'anticipation...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
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Oui, en ce sens que l'exploration géographique peut inclure des déplacements en des lieux "utopiques".MF a écrit :Pourrait-on en conclure que l'observateur étant extérieur à l'utopie visitée, on serait dans une survivance du récit d'exploration géographique plutôt que dans une anticipation ?silramil a écrit :Le système des Elois et des Morlocks me fait l'effet d'une utopie (à tendances satiriques) - équilibre parfait entre deux groupes complémentaires, bonheur extrême des uns et des autres, chacun restant à sa place. Le fait que les deux groupes en question soient devenus inhumains chacun à leur manière n'enlève rien au caractère utopique du texte - on peut même y voir une mise en évidence du caractère sur-/ab- humain des individus postulés par les utopies.
Le voyageur temporel échoue dans ce fragment de notre monde comme un voyageur échouait avant sur une île lointaine.
Je crois qu'il y a encore ici rencontre entre des catégories de textes proches.
On peut écrire un récit de science-fiction en reprenant des objets d'un autre texte. Un morlock individué, caractérisé, avec des motivations et des actions propres, n'est plus cette grande entité "les morlocks" qui symbolise le devenir et la place de la classe laborieuse dans un système simplifié (et dégénéré).Mais, si on répond positivement à la question précédente, cette réponse n'est-elle pas battue en brèche lors de la parution de Les vaisseaux du temps de Baxter ? Ce qui me conduirait à croire encore plus fortement que la SF est un flux qui a absorbé l'anticipation...
Je te renvoie à ce que disait Joseph plus haut : il y a encore des récits d'anticipation à l'ancienne. Est-ce de la science-fiction qui s'ignore ou ne veut pas dire son nom? Ou est-ce que quelque chose de plus précis est en jeu, qui permet de distinguer anticipation et science-fiction ?
(encore une fois, la distinction entre "anticipation= prévision de choses futures" et "anticipation = tradition incluant des récits de choses futures" perturbe toute classification).
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.
c'est comme la "blanquette à l'ancienne", le veau a beau être truffé d'hormones, on fait croire au consommateur qu'il mange un produit bio...silramil a écrit :Je te renvoie à ce que disait Joseph plus haut : il y a encore des récits d'anticipation à l'ancienne.
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Il y a de la fausse "anticipation à l'ancienne" et il y a une nécessité qui impose une anticipation qui, comme l'anticipation ancienne, s'adresse aux lecteurs qui n'ont pas 86 ans de lectures anciennes acquises....MF a écrit :c'est comme la "blanquette à l'ancienne", le veau a beau être truffé d'hormones, on fait croire au consommateur qu'il mange un produit bio...silramil a écrit :Je te renvoie à ce que disait Joseph plus haut : il y a encore des récits d'anticipation à l'ancienne.
Sinon et pour en revenir à la discussion sur les limites de l'utilisation du terme que, comme le rappelle un post, Hugo Gernsback a inventé pour combler un vide de l'anglais auquel correspondait un trop-plein du français désignant séparément différents avatars de la même démarche littéraire par des termes distincts (ce qui aboutit, encore aujourd'hui, à poser la question de savoir lequel est le plus propre à désignar telle ou telle oeuvre), et qui est revenu en France pour essayer de désigner la totalité d'une branche encore plus large que ce que publient les éditeurs américains.... on ne peut AMA l'utiliser que dans l'acception la plus large quitte, le cas échéant, à discuter des frontières entre les sous-catégories....
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Hum, j'ai toujours un peu de mal avec les comparaisons culinaires.
Un livre lu et interprété mille fois reste le même livre - on peut s'entendre et discuter de ce que chacun y trouve.
Un plat n'est mangé qu'une seule fois.
Comparer l'exécution d'un plat à l'écriture d'un livre, pourquoi pas. Comparer l'évolution des manières de recevoir/catégoriser un texte à l'évolution des pratiques culinaires, bof.
Pour prendre un exemple, je mettrais volontiers La Planète des singes (le roman) dans l'anticipation, tendance satire/utopie, et pas trop dans la science-fiction, en dépit de la dimension "prévisionniste".
Il faut voir, par ailleurs, qu'on sort de la distinction anticipation utopique/anticipation de science-fiction que je défendais plus haut : l'anticipation comme catégorie littéraire a un sens plus flou que la simple "anticipation utopique".
Un livre lu et interprété mille fois reste le même livre - on peut s'entendre et discuter de ce que chacun y trouve.
Un plat n'est mangé qu'une seule fois.
Comparer l'exécution d'un plat à l'écriture d'un livre, pourquoi pas. Comparer l'évolution des manières de recevoir/catégoriser un texte à l'évolution des pratiques culinaires, bof.
Pour prendre un exemple, je mettrais volontiers La Planète des singes (le roman) dans l'anticipation, tendance satire/utopie, et pas trop dans la science-fiction, en dépit de la dimension "prévisionniste".
Il faut voir, par ailleurs, qu'on sort de la distinction anticipation utopique/anticipation de science-fiction que je défendais plus haut : l'anticipation comme catégorie littéraire a un sens plus flou que la simple "anticipation utopique".
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.
c'est pour moi ! (j'avais lu : "il s'écrit toujours des récits d'anticipation à l'ancienne")silramil a écrit :Hum, j'ai toujours un peu de mal avec les comparaisons culinaires.
Un livre lu et interprété mille fois reste le même livre - on peut s'entendre et discuter de ce que chacun y trouve.
Un plat n'est mangé qu'une seule fois.
du point de vue des singes, alors ?Pour prendre un exemple, je mettrais volontiers La Planète des singes (le roman) dans l'anticipation, tendance satire/utopie, et pas trop dans la science-fiction, en dépit de la dimension "prévisionniste".
parce que sérieusement, un récit qui (du point de vue de Mérou) est une exploration spatiale à la recherche (géographique comme psychologique) de ce qu'est l'humanité/altérité, si ce n'est pas à embarquer dans la s.f....
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Le récit cadre est proche, à la limite de la science-fiction, mais avec une pointe d'humour : des voyageurs spatiaux qui découvrent un manuscrit dans une bouteille à la mer...MF a écrit :du point de vue des singes, alors ?silramil a écrit :Pour prendre un exemple, je mettrais volontiers La Planète des singes (le roman) dans l'anticipation, tendance satire/utopie, et pas trop dans la science-fiction, en dépit de la dimension "prévisionniste".
parce que sérieusement, un récit qui (du point de vue de Mérou) est une exploration spatiale à la recherche (géographique comme psychologique) de ce qu'est l'humanité/altérité, si ce n'est pas à embarquer dans la s.f....
Les découvertes de mérou consistent surtout à voir dans la société des singes une réplique figée de la société de son époque (vu que Soror est la réplique de la Terre) : les primates ont singé toutes les habitudes des hommes. C'est de la satire (l'avenir de l'homme, c'est le singe, répétant à l'infini nos ridicules), mollement anticipatrice ; on aurait le même genre de récit facilement en s'échouant chez les yahoos.
Et on reste sur le schéma classique d'une certaine anticipation : savant génial ayant inventé une machine formidable, qu'il emploie en secret et qui ne donne en fait aucun résultat sur notre monde. Cette machine les déplace en un autre temps/lieu (ils voyagent aussi dans le futur, vu le temps passé à voyager, c'est pris en compte dans la logique de leur voyage, ils comptent revenir mille ans plus tard sur Terre forts de leurs découvertes), où ils découvrent des choses surprenantes...
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Je préfère ne pas creuser la vision de la définition de la science-fiction que sous-entend cette phrase..silramil a écrit :Le récit cadre est proche, à la limite de la science-fiction, mais avec une pointe d'humourMF a écrit :du point de vue des singes, alors ?silramil a écrit :Pour prendre un exemple, je mettrais volontiers La Planète des singes (le roman) dans l'anticipation, tendance satire/utopie, et pas trop dans la science-fiction, en dépit de la dimension "prévisionniste".
parce que sérieusement, un récit qui (du point de vue de Mérou) est une exploration spatiale à la recherche (géographique comme psychologique) de ce qu'est l'humanité/altérité, si ce n'est pas à embarquer dans la s.f....

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
moi qui ai toujours cru que l'humour (ou plus exactement la capacité de distanciation au réel, comme peut l'être la satire) était un des marqueurs de la s.f., me voilà fort marri...silramil a écrit :Le récit cadre est proche, à la limite de la science-fiction, mais avec une pointe d'humour : des voyageurs spatiaux qui découvrent un manuscrit dans une bouteille à la mer...MF a écrit :du point de vue des singes, alors ?silramil a écrit :Pour prendre un exemple, je mettrais volontiers La Planète des singes (le roman) dans l'anticipation, tendance satire/utopie, et pas trop dans la science-fiction, en dépit de la dimension "prévisionniste".
parce que sérieusement, un récit qui (du point de vue de Mérou) est une exploration spatiale à la recherche (géographique comme psychologique) de ce qu'est l'humanité/altérité, si ce n'est pas à embarquer dans la s.f....
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tu serais donc tenant d'une spécification de la s.f. comme les récits qui comportent une déconstruction/reconstruction du monde ?silramil a écrit :Et on reste sur le schéma classique d'une certaine anticipation : savant génial ayant inventé une machine formidable, qu'il emploie en secret et qui ne donne en fait aucun résultat sur notre monde. Cette machine les déplace en un autre temps/lieu (ils voyagent aussi dans le futur, vu le temps passé à voyager, c'est pris en compte dans la logique de leur voyage, ils comptent revenir mille ans plus tard sur Terre forts de leurs découvertes), où ils découvrent des choses surprenantes...
si c'est le cas (au moins à la louche) je comprends alors mieux la distinction que tu tentes d'opérer entre "anticipation utopique" et "anticipation de science-fiction"
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Que la science-fiction ait à voir avec du recul sur le réel, oui. Que l'humour en soit une composante obligatoire, non.MF a écrit :moi qui ai toujours cru que l'humour (ou plus exactement la capacité de distanciation au réel, comme peut l'être la satire) était un des marqueurs de la s.f., me voilà fort marri...silramil a écrit :Le récit cadre est proche, à la limite de la science-fiction, mais avec une pointe d'humour : des voyageurs spatiaux qui découvrent un manuscrit dans une bouteille à la mer...MF a écrit :du point de vue des singes, alors ?silramil a écrit :Pour prendre un exemple, je mettrais volontiers La Planète des singes (le roman) dans l'anticipation, tendance satire/utopie, et pas trop dans la science-fiction, en dépit de la dimension "prévisionniste".
parce que sérieusement, un récit qui (du point de vue de Mérou) est une exploration spatiale à la recherche (géographique comme psychologique) de ce qu'est l'humanité/altérité, si ce n'est pas à embarquer dans la s.f....
On peut faire de la science-fiction humoristique. Le détail que je pointais là correspondait plutôt à une façon de disqualifier l'aspect science-fiction du récit : l'espace se voit ramener à une sorte de grande mer où on navigue, et on y retrouve un vieux cliché, la bouteille contenant un manuscrit.
Nous touchons là à une une autre question : peut-on faire de la science-fiction sans la prendre au sérieux.
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c'est à peu près ça.MF a écrit :tu serais donc tenant d'une spécification de la s.f. comme les récits qui comportent une déconstruction/reconstruction du monde ?silramil a écrit :Et on reste sur le schéma classique d'une certaine anticipation : savant génial ayant inventé une machine formidable, qu'il emploie en secret et qui ne donne en fait aucun résultat sur notre monde. Cette machine les déplace en un autre temps/lieu (ils voyagent aussi dans le futur, vu le temps passé à voyager, c'est pris en compte dans la logique de leur voyage, ils comptent revenir mille ans plus tard sur Terre forts de leurs découvertes), où ils découvrent des choses surprenantes...
si c'est le cas (au moins à la louche) je comprends alors mieux la distinction que tu tentes d'opérer entre "anticipation utopique" et "anticipation de science-fiction"
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.