Parution : Ces Français qui ont écrit demain

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MF
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Message par MF » mer. sept. 19, 2012 10:37 am

silramil a écrit :Nous touchons là à une une autre question : peut-on faire de la science-fiction sans la prendre au sérieux.
je ne sais pas qui serait ce "on" qui prend au sérieux (auteur, lecteur, éditeur...)
si c'est l'auteur, c'est une des questions à la limite : celle qui distingue (à mes yeux) la s.f. de la barjoterie
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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silramil
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Message par silramil » mer. sept. 19, 2012 12:25 pm

MF a écrit :
silramil a écrit :Nous touchons là à une une autre question : peut-on faire de la science-fiction sans la prendre au sérieux.
je ne sais pas qui serait ce "on" qui prend au sérieux (auteur, lecteur, éditeur...)
si c'est l'auteur, c'est une des questions à la limite : celle qui distingue (à mes yeux) la s.f. de la barjoterie
je ne voulais pas dire "prendre au sérieux" au sens de "croire à la réalité littérale de ce qui est raconté".

Je me suis peut-être mal exprimé : je reformule : un artiste (ou une équipe artistique dans le cas d'une oeuvre collective) fait-il de la science-fiction s'il utilise des images de la science-fiction pour s'en moquer ? Je distingue ici la science-fiction humoristique (brown, wagner, qui subvertissent les codes de l'intérieur) de textes tournant en dérision la science-fiction (au demeurant, il y a peu d'exemples qui me viennent en tête).
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Lensman
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Message par Lensman » mer. sept. 19, 2012 12:28 pm

bormandg a écrit :
MF a écrit :
silramil a écrit :Je te renvoie à ce que disait Joseph plus haut : il y a encore des récits d'anticipation à l'ancienne.
c'est comme la "blanquette à l'ancienne", le veau a beau être truffé d'hormones, on fait croire au consommateur qu'il mange un produit bio...
Il y a de la fausse "anticipation à l'ancienne" et il y a une nécessité qui impose une anticipation qui, comme l'anticipation ancienne, s'adresse aux lecteurs qui n'ont pas 86 ans de lectures anciennes acquises....
Sinon et pour en revenir à la discussion sur les limites de l'utilisation du terme que, comme le rappelle un post, Hugo Gernsback a inventé pour combler un vide de l'anglais auquel correspondait un trop-plein du français désignant séparément différents avatars de la même démarche littéraire par des termes distincts (ce qui aboutit, encore aujourd'hui, à poser la question de savoir lequel est le plus propre à désignar telle ou telle oeuvre), et qui est revenu en France pour essayer de désigner la totalité d'une branche encore plus large que ce que publient les éditeurs américains.... on ne peut AMA l'utiliser que dans l'acception la plus large quitte, le cas échéant, à discuter des frontières entre les sous-catégories....
Peut-être, mais utiliser de manière large n'a pas à signifier mettre n'importe-quoi dedans, au prétexte, par exemple, que l'on constate une anticipation dans un texte donné. La science-fiction est aussi un état d'esprit, pas seulement une collection de thématiques. Tu parles, et je suis assez d'accord, de "démarche littéraire". On ne va pas nécessairement qualifier de "roman policier", par exemple, tout roman où se produit un meurtre. Pour la SF, je considère (tout le monde ne sera pas forcément d'accord, mais c'est mon avis et je le parage) qu'il y a une question de démarche...
Sur les "86 ans de lecture acquise", on remarquera que pas mal de lecteurs français on été frappé quand ils ont lu des textes de SF traduits à partir du début des années cinquante du siècle dernier. Ils leurs ont semblé appartenir à catégorie nouvelle (on peut le discuter, ce caractère de nouveauté, nous sommes d'accord, mais il a été fortement ressenti comme tel, et le ressenti, en matière de production culturelle, c'est assez important). Pour moi, ce n'est pas seulement l'"exotisme" des textes qui a provoqué cet étonnement, c'est aussi leur fonctionnement très différent de ce que les lecteurs du temps, même quand ils connaissaient les vieux trucs plus ou moins qualifiés de merveilleux scientifique ou d'anticipation scientifique ou autres. quand on lisait les Simak, les Heinlein, les Van Vogt, les Sturgeon etc, on était vraiment dans "autre chose". Cela se ressentait immédiatement, sans avoir besoin de posséder un culture considérable sur la notion d'utopie, merveilleux scientifique, etc., de posséder un culture particulière pour être frappé. C'était un autre monde littéraire, et cette originalité, cette altérité, pourrait-on même dire, a sans doute contribué au fait que le mot "science-fiction" s'est très vite imposé. C'était... autre chose, une nouvelle branche de la littérature (pour en rester à la littérature), pas un nouveau mot pour redésigner quelque chose d'ancien, mais un nouveau mot pour désigner quelque chose de nouveau.

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Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » mer. sept. 19, 2012 12:30 pm

Non, Silramil, en situant La machine… et La Planète des singes dans l'utopie, tu contredis complètement l'acception du terme pour les philosophes, les historiens et le public s'il s'en trouve encore pour en lire.

Voir le Dictionnaire des utopies, Larousse (opus cité), et dedans mon article sur Science-fiction et utopie, et le Ruyer, entre cent autres (mais surtout pas le très médiocre Jean Servier: il n'y a pas que dans la pharmacie que cette famille a fait des ravages).
L'utopie implique la bonne loi, c'est pourquoi j'ai proposé de la renommer eunomie pour recouvrir la chose dans sa généralité de Platon à notre siècle (où elle se fait très rare). Sans avoir la moindre illusion sur la probabilité que cette proposition devienne constitutionnelle.

La bonne loi peut être de deux natures:
- favoriser le progrès, c'est-à-dire l'évolution de la société humaine vers des états meilleurs (More, Saint-Simon et alii; je rangerai également Bellamy dans cette catégorie).
- définir une bonne fois pour toutes une société idéale qui n'a plus de raisons de bouger (Campanella, Cabet, Fourier et alii). Ayant percé tous les secrets de l'âme humaine, l'utopiste a trouvé les moyens de la satisfaire définitivement, moyennant si nécessaire un peu de coercition pour établir et maintenir l'homme nouveau qui doit trouver pleine satisfaction dans la bonne loi avec un peu d'entrainement.

La Machine à explorer le temps n'a aucun caractère utopique. Wells extrapole jusqu'à un point que j'admets satirique l'opposition faite assez communément de son temps, en particulier par les socialistes, entres les aristocrates et rentiers considérés comme oisifs et les ouvriers considérés comme seuls producteurs (on retrouve à peu près cette idée dans Métropolis). Et il inverse le sens de l'exploitation. Les oisifs qui se nourrissaient de la sueur du peuple deviennent le plat de résistance des prolétaires. Rien d'utopique là-dedans, et encore moins d'eschatologique.

Le cas des textes cités par l'Oncle est plus délicat parce que dans toute son œuvre conjecturale, et c'est ce qui fait sa richesse, Wells mélange et parfois superpose la prospective, l'anticipation et l'utopie socialisante. Dans Quand le dormeur… il se montre manifestement Fabien, c'est à dire considérant que le socialisme s'installera sans révolution par le simple jeu des forces capitalistes même s'il y faut ici un très long vivant bénéficiant des intérêts composés. D'un côté Wells invente la prospective au sens moderne du terme (je ne connais aucune œuvre antérieure qui prétende dire sur le mode de l'essai problématique de quoi l'avenir sera fait et si quelqu'un en trouve, ça m'intéresse), de l'autre il est assez convaincu que cet avenir sera Fabien avec beaucoup de chance, et enfin, il explore des possibles, dans le futur ou non, pour le plaisir du jeu.

La Planète des singes n'a aucun caractère utopique, même en sollicitant fortement le terme. Ce monde n'a rien d'idéal, même pour les singes qui sont divisés et en proie à des antagonismes raciaux.

Une fois encore Silramil, une tradition n'est pas inventée au début du XXème siècle (celle de la science-fiction) supposément par Gernsback dans Modern electrics puis dans Amazing. Gernsback s'inscrit dans une tradition préexistante, il le sait et il est tout à fait clair là-dessus dans ses éditoriaux et dans ses choix de textes. Il invente un nom pour cette tradition parce que ça l'arrange pour les raisons déjà dites.
Prétendre le contraire reviendrait à dire que la Série Noire a inventé une littérature. Le terme, très bien trouvé qui a produit celui de roman noir pour une catégorie de romans criminels, recouvre des œuvres antérieures.

L'anticipation datée (au moins allusivement) est en effet rare avant le vingtième siècle mais il s'agit bien d'une anticipation quand un auteur met en scène une invention (généralement une machine) qui n'existe explicitement pas dans son époque. Il anticipe sur l'apparition d'un objet (ou parfois d'un comportement) toutes choses demeurant égales d'ailleurs dans la société. Restreindre l'anticipation à la description d'une société entière située dans l'avenir est contraire à l'acception générale, en tout cas ancienne, du terme.

Rechercher dans ce domaine et plus généralement dans celui des humanités des définitions à la fois compréhensives et exhaustives conduit nécessairement à des apories. Ce dont on a besoin, c'est de définitions centrales approximatives, d'un examen des usages, et s'il y a des problèmes sur les lisières, ce qui est toujours très intéressant, on les examine. Par exemple avec la politique-fiction, les guerres futures et certaines autres anticipations plus ou moins récentes qu'invoque l'Oncle.

Il est évident qu'il n'y a pas d'essences mais on ne peut pas nom plus être purement nominaliste. Ou alors, il faudrait évoquer un nominalisme collectif qui a une histoire pratique, du type: la science-fiction, c'est ce que des lecteurs successifs ont considéré comme tel.
Ça arrive du reste dans les sciences réputées les plus exactes: l'atome n'a rien d'atomique, d'insécable.

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Lensman
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Message par Lensman » mer. sept. 19, 2012 12:36 pm

silramil a écrit : Nous touchons là à une une autre question : peut-on faire de la science-fiction sans la prendre au sérieux.
Je pense que oui... à condition que le lecteur ne s'en aperçoive pas (ma remarque est sérieuse, contrairement aux apparences).

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Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » mer. sept. 19, 2012 12:48 pm

L'Oncle, il est dangereux d'analyser les sentiments de lecteurs d'une époque qu'on n'a pas vécue soi-même.
Certes les lecteurs des années 1950 dont je fus, ont été sensibles à l'innovation qu'apportaient les traductions de l'américain (mais aussi de l'anglais des Îles) mais ils ont tout de suite relié la chose à des textes qu'ils connaissaient, par exemple La chute dans le néant de Wersinger (1947, sauf erreur) ou évidement les Barjavel, voire les Léon Groc et les premiers Bruss, liste non limitative. Les premiers lecteurs du Rayon, de Présence, de Fiction et probablement d'Anticipation du FN étaient déjà des lecteurs de science-fiction même s'ils ne connaissaient pas le terme ou se cantonnaient en général à celui d'anticipation. Ce fut du reste un problème car ces lecteurs avertis n'étaient pas si nombreux (quoique ceux de Barjavel avaient été légions). Ce qui entraîna entre autres l'échec de la toute première collection publiant Les Humanoïdes chez Stock, "Science-Fiction, le roman des temps futurs". Et ce qui explique la prudence de Maurice Renault concernant Fiction. Ces textes et revues n'étaient du reste pas faciles à trouver en librairie. Pour Le Rayon, j'ai longtemps dû aller les chercher à la LIbrairie Hachette, bd Saint-Germain, à Paris.

Ce sentiment de nouveauté, en grande partie dû aux cinq ans de blocus culturel de la guerre qu'on peut étendre pratiquement à dix ans compte tenu de la reconstruction, se retrouve dans bien d'autres domaines, le roman noir, le jazz, le roman historique à l'américaine, façon Autant en emporte le vent ou Ambre, et même la littgén avec la découverte d'Hemingway, de Steinbeck et bien d'autres. En sus de l'isolement dû à la guerre, la différence des sociétés française (rurale à 50%) et américaine (industrielle), différence dont le ressenti a été exacerbé par la guerre, a joué un grand rôle dans ce sentiment de nouveauté et d'étrangeté. Les Britanniques, jamais coupés de l'Amérique, ne l'ont pas du tout ressenti de la même façon.
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silramil
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Message par silramil » mer. sept. 19, 2012 1:05 pm

Gérard Klein a écrit :Non, Silramil, en situant La machine… et La Planète des singes dans l'utopie, tu contredis complètement l'acception du terme pour les philosophes, les historiens et le public s'il s'en trouve encore pour en lire.
A cet égard, je suis tout à fait d'accord pour dire mon emploi du terme est fautif.
Il me faudrait trouver un meilleur terme, mais je vais essayer déjà de répondre sur le fond : mon objectif n'est pas de dire que la machine à explorer le temps est une utopie, mais de mettre en valeur un caractère que j'ai dit "utopique", mais...
La Machine à explorer le temps n'a aucun caractère utopique. Wells extrapole jusqu'à un point que j'admets satirique l'opposition faite assez communément de son temps, en particulier par les socialistes, entres les aristocrates et rentiers considérés comme oisifs et les ouvriers considérés comme seuls producteurs (on retrouve à peu près cette idée dans Métropolis). Et il inverse le sens de l'exploitation. Les oisifs qui se nourrissaient de la sueur du peuple deviennent le plat de résistance des prolétaires. Rien d'utopique là-dedans, et encore moins d'eschatologique.
Je suis d'accord avec la description; et avec l'interprétation.
En ce cas, qu'est-ce que ce "caractère utopique" que je prête au texte ? Stricto sensu, pas de rapport avec l'utopie.

Ce que je pense voir dans ce type de texte n'a rien à voir avec l'utopie au sens de "qui montre une bonne loi", mais dans un sens plus lâche de "qui présente une société équilibrée, sans exemple actuel dans notre monde", cette société étant de plus "stylisée", "idéalisée" en un sens neutre, par opposition à une société dont les critères de faisabilité sont établis au moins fictivement. (ce dernier critère est très faible en l'état actuel de ma réflexion). de plus, le propos commun de ce type de texte et de l'utopie est de fournir un reflet de la société contemporaine, engageant à la réflexion (on touche ici à la satire, comme nous l'avons relevé l'un et l'autre).

Cela dit, mon propos est moins d'instaurer des catégories (la distinction proposée ne tient pas vraiment la distance) que de mettre en question des évidences et de proposer une forme d'héritage pour le questionnement utopique, dans sa dimension morale, qui ne se confonde pas avec une forme de spéculation sociale.
Je mesure la fragilité de mon hypothèse, mais reste persuadé qu'il y a quelque chose à creuser.
Une fois encore Silramil, une tradition n'est pas inventée au début du XXème siècle (celle de la science-fiction) supposément par Gernsback dans Modern electrics puis dans Amazing. Gernsback s'inscrit dans une tradition préexistante, il le sait et il est tout à fait clair là-dessus dans ses éditoriaux et dans ses choix de textes. Il invente un nom pour cette tradition parce que ça l'arrange pour les raisons déjà dites.
Prétendre le contraire reviendrait à dire que la Série Noire a inventé une littérature. Le terme, très bien trouvé qui a produit celui de roman noir pour une catégorie de romans criminels, recouvre des œuvres antérieures.
Je suis tout à fait convaincu de l'existence d'une tradition antérieure, dont gernsback s'inspire et qu'il entend continuer. Je ne nie nullement qu'il existe une littérature spéculant sur la réalité, anticipant, questionnant le monde, avant lui et parallèlement à la pratique anglo-saxonne de la science fiction.
je ne suis pas non plus simplement nominaliste, à dire que l'acte de baptême marque l'apparition ex nihilo d'une science-fiction toute casquée et armée.
je ne propose d'ailleurs pas de définition exhaustive : comme tu le proposes, je vise plutôt un examen des usages.
Pour autant, je reste persuadé que dans ce cas précis, l'apparition du nom, coordonné à une pratique plus cohérente et nombreuse, a permis la cristallisation d'un type de littérature jusque-là sans grand pôle d'organisation. Cette cristallisation a eu un tel impact sur la réception qu'on a identifié à partir d'elle (et en utilisant largement le nom) des tendances de toute sorte.
Je ne m'oppose pas, d'ailleurs, à l'identification rétrospective à la science-fiction de précurseurs et de textes appartenant à la tradition dont est issue la science-fiction. Je défends l'idée, que je crois simple mais utile, selon laquelle il faut se souvenir du cadre de publication d'un texte pour l'interpréter, et que l'absence ou la présence d'un continuum tel que celui de la science-fiction a un poids non négligeable pour ce cadre de publication et cette interprétation.

Quant à l'extension du terme anticipation (incluant la seule invention nouvelle en cadre contemporain), elle me convient tout à fait.
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Message par Lensman » mer. sept. 19, 2012 1:11 pm

Justement, le fait que cinq ans seulement suffisent (apparemment) à provoquer un tel décalage montre, pour moi, qu'un mouvement original et puissant était à l'oeuvre aux Etats-Unis (on peut y adjoindre cette petite colonie des USA qu'est le Royaume Uni..). Et je trouve que le terme de "science-fiction" est parfait pour le désigner.

A propos des guerres futures, la tradition s'est poursuivie, et se poursuit encore aux Etats-Unis, par exemple. Il est souvent question de guerres futures dans les romans de SF, mais ça ne fait pas de tous les romans de guerres futures publiés actuellement des romans de SF

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Message par MF » mer. sept. 19, 2012 1:14 pm

silramil a écrit :Je me suis peut-être mal exprimé : je reformule : un artiste (ou une équipe artistique dans le cas d'une oeuvre collective) fait-il de la science-fiction s'il utilise des images de la science-fiction pour s'en moquer ? Je distingue ici la science-fiction humoristique (brown, wagner, qui subvertissent les codes de l'intérieur) de textes tournant en dérision la science-fiction (au demeurant, il y a peu d'exemples qui me viennent en tête).
l'emblématique Douglas Adams, bien sur
à un moindre niveau, Schekley, Lem
on pourrait aussi citer Pagel ou Mottier

en gros, la satire de s.f. est de la s.f. : ça relève de l'axiome LAGS
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
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Message par silramil » mer. sept. 19, 2012 1:26 pm

MF a écrit :
silramil a écrit :Je me suis peut-être mal exprimé : je reformule : un artiste (ou une équipe artistique dans le cas d'une oeuvre collective) fait-il de la science-fiction s'il utilise des images de la science-fiction pour s'en moquer ? Je distingue ici la science-fiction humoristique (brown, wagner, qui subvertissent les codes de l'intérieur) de textes tournant en dérision la science-fiction (au demeurant, il y a peu d'exemples qui me viennent en tête).
l'emblématique Douglas Adams, bien sur
à un moindre niveau, Schekley, Lem
on pourrait aussi citer Pagel ou Mottier

en gros, la satire de s.f. est de la s.f. : ça relève de l'axiome LAGS
Les exemples que tu donnes sont pour moi de la première catégorie... c'est peut-être un peu subjectif, mais pour moi la deuxième catégorie ce sont les textes d'auteurs qui n'aiment pas la science-fiction et l'attaquent indirectement dans leur texte. Est-ce le cas de la planète des singes? fais-je un mauvais procès à Pierre Boulle, qui a par ailleurs fait de bonnes nouvelles? Ce n'est pas trop crucial pour moi...
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Message par Lensman » mer. sept. 19, 2012 1:28 pm

MF a écrit :
silramil a écrit :Je me suis peut-être mal exprimé : je reformule : un artiste (ou une équipe artistique dans le cas d'une oeuvre collective) fait-il de la science-fiction s'il utilise des images de la science-fiction pour s'en moquer ? Je distingue ici la science-fiction humoristique (brown, wagner, qui subvertissent les codes de l'intérieur) de textes tournant en dérision la science-fiction (au demeurant, il y a peu d'exemples qui me viennent en tête).
l'emblématique Douglas Adams, bien sur
à un moindre niveau, Schekley, Lem
on pourrait aussi citer Pagel ou Mottier

en gros, la satire de s.f. est de la s.f. : ça relève de l'axiome LAGS
Je pense qu'il faut aussi distinguer "tourner en dérision la science-fiction" (ce qui me semble fort peu courant) et "tourner en dérision certains auteurs ou tropismes de science-fiction", ce qui me semble bien plus courant. Tout le monde n'est pas traité à la même enseigne. Je n'ai pas l'impression que des productions du type Tous à Zanzibar ou Le troupeau aveugle, de Brunner, par exemple, fassent l'objet de beaucoup de tournage (sic) en dérision...
Mais on dévie, je crois...

Oncle Joe
Modifié en dernier par Lensman le mer. sept. 19, 2012 2:07 pm, modifié 1 fois.

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Message par MF » mer. sept. 19, 2012 1:56 pm

silramil a écrit :
MF a écrit :
silramil a écrit :Je me suis peut-être mal exprimé : je reformule : un artiste (ou une équipe artistique dans le cas d'une oeuvre collective) fait-il de la science-fiction s'il utilise des images de la science-fiction pour s'en moquer ? Je distingue ici la science-fiction humoristique (brown, wagner, qui subvertissent les codes de l'intérieur) de textes tournant en dérision la science-fiction (au demeurant, il y a peu d'exemples qui me viennent en tête).
l'emblématique Douglas Adams, bien sur
à un moindre niveau, Schekley, Lem
on pourrait aussi citer Pagel ou Mottier

en gros, la satire de s.f. est de la s.f. : ça relève de l'axiome LAGS
Les exemples que tu donnes sont pour moi de la première catégorie... c'est peut-être un peu subjectif, mais pour moi la deuxième catégorie ce sont les textes d'auteurs qui n'aiment pas la science-fiction et l'attaquent indirectement dans leur texte. Est-ce le cas de la planète des singes? fais-je un mauvais procès à Pierre Boulle, qui a par ailleurs fait de bonnes nouvelles? Ce n'est pas trop crucial pour moi...
Si tu rajoutes une volonté de nuire à "se moquer de" (ce qui, au passage, ne relève pas pour moi de la perversion des codes), je retire mes exemples.

Et je crois que tu fais probablement un mauvais procès à Boulle (c.f. Les jeux de l'esprit comme exemple de guerres du futur)
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
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Message par silramil » mer. sept. 19, 2012 2:09 pm

MF a écrit :]Si tu rajoutes une volonté de nuire à "se moquer de" (ce qui, au passage, ne relève pas pour moi de la perversion des codes), je retire mes exemples.

Et je crois que tu fais probablement un mauvais procès à Boulle (c.f. Les jeux de l'esprit comme exemple de guerres du futur)
Oui, sans doute.
N'empêche que j'ai toujours trouvé qu'il y avait quelque chose de méprisant pour la science-fiction dans son texte. Un ressenti personnel, je suppose.

Et pour revenir à ma séparation (mais existe-t-il vraiment des textes de ce type?), les textes méchants ne pervertissent pas les codes, ils les tournent en ridicule.
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Message par Gérard Klein » mer. sept. 19, 2012 2:19 pm

La moitié au moins de l'œuvre de Pierre Boulle relève de la science-fiction, en particulier parmi ses nouvelles:
Le titre du recueil E=MC2 n'a pas été choisi par hasard.
Une nuit interminable en est un exemple exceptionnel à tous points de vue.

Et Boulle le savait, et n'ignorait pas l'espèce littéraire mais il détestait qu'on parle de science-fiction à propos de son œuvre parce qu'il redoutait de se trouver enfermé dans un genre, voire dans un ghetto. C'était une simple précaution d'auteur, au demeurant sans doute encouragée par ses éditeurs. La crainte de repousser un public généraliste.
Alors il tournait autour du pot et parlait de contes philosophiques. En quoi il ne différait pas des auteurs de littgén tentés par la sf de son temps (et d'aujourd'hui encore, paraît-il) ainsi Robert Merle.
Je me souviens qu'il a fait des manières quand j'ai repris Une nuit… dans une anthologie ouvertement de science-fiction en 1975 mais il a accepté et en était très content. Je crois même que j'ai une lettre quelque part.

Il est regrettable qu'il soit surtout connu pour un roman mineur, La Planète des singes, qui demeure son seul texte aujourd'hui disponible.
Assez curieusement du reste, le roman La planète… n'a jamais été traduit en anglais et le public américain n'en connaît que la novelisation du film !!!.
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Message par Lensman » mer. sept. 19, 2012 2:19 pm

Tiens, me revient à l'esprit un texte que j'aime bien, L'Apocalypse est pour demain (avec des illustrations de Cardon). Cela doit dater de 1978, en pleine période glorieuse de la SF en France. Ce texte s'inscrit très bien dans la bonne vieille tradition satirique. Pour moi, ce n'est pas un roman de science-fiction (même si ça se passe dans l'avenir, même si ça conjecture à tout-va, et même si, en passant Jean Yanne cite Lovecraft...), mais je le recommande à tout le monde, et notamment aux amateurs de SF...

Oncle Joe

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