Askaris a écrit :
Seulement, je me pose une question, malgré les conventions internationales, le copyright américain peut-il s'assimiler à notre droit d'auteur ? Et par conséquent, la jurisprudence française ne nous laisse-t-elle pas plus de liberté que l'américaine (qui assimile les livres et le reste à de la marchandise) ???
Non, la jurisprudence américaine n'est pas assimilable à notre droit d'auteur. Mais il faudrait des pages et des pages pour tout détailler. La philosophie n'est pas la même : le droit d'auteur défend le droit moral des auteurs, la propriété et le respect de leur oeuvre sous la forme que les auteurs ont choisie et le fait qu'ils ont droit à une rémunération en cas d'exploitation. Le copyright défend plutôt les droits de l'exploitant (c'est d'abord celui qui fait de l'argent avec qui a des droits). C'est une présentation à la hache, bien sûr, mais c'est en gros l'idée.
De plus, les Américains ont des droits beaucoup plus étendus relatifs à la satire et au pastiche que nous, les Européens, aussi curieux que ça puisse paraître. Le droit de parodier est constitutionnel, ce qui fait que des parodies très cul et provocantes du Seigneur des Anneaux ou de Harry Potter (Lord of the Ringard et Barry Trotter, publiés chez Bragelonne si vous voulez jeter un coup d'oeil, ce que je déconseille) sont publiées là-bas en ayant été interdites en Angleterre, si mes souvenirs sont exacts. Dans Barry Trotter, le héros adolescent baise tout ce qui bouge, ou essaie de, Dumbledore est pédophile, etc.
Par contre, comme toujours si on s'attaque à un gros méchant qui a plein de pognon façon Di$ney, on se prend une rafale d'avocats qui finissent pas vous ruiner, même si vous gagnez à la fin (de nombreux fanzines américains des années 60 peuvent en témoigner).
Ceci dit, on parle bien de parodie, attention. Publier un livre "sérieux" qui serait simplement une aventure de plus dans le monde de Harry Potter (ou Dune, ou whatever) est interdit sauf accord des ayants-droits tant que l'oeuvre originale est protégée par le droit d'auteur. On peut écrire librement une histoire de Sherlock Holmes ou des mousquetaires du Roy, pas une histoire de Dune.
C'est là que la distinction est cruciale. Les fanfics que j'ai lues ne sont pas parodiques ou satiriques en général, elles sont souvent respectueuses du canon et du message de l'oeuvre originale, ce qui les rend justement attaquables

Par contre, publier une nouvelle mettant en scène une planète de sable envahie de gigantesques ténias qui produiraient de l'épice de façon totalement scatologique serait sans doute possible.
S'il y a des volontaires...