Supplément "SF" du Courrier International

[Patrice]

Salut,

Salut,

Juste en passant: j'ai beaucoup lu de SF politique, et je dois être un des rares à ne pas cracher sur cette SF française de la fin des années 70 début 80, celle d'Andrévon, Frémion, bref, l'école Kesselring.
Ca n'était pas toujours très bon, mais ça secouait fort, ça prenait aux tripes.
Et puis on dit: voilà la chose qui a tué la SF française...

Voui, enfin, on a aussi écrit que ce qui a tué la SF française, c'est qu'elle avait renoncé au récit, qu'elle ne voulait plus raconter d'histoires, mais que désormais, cette période était révolue, et que la SF renouait avec sa veine populaire, qu'elle était maintenant reconnue, partout.

C'était ce qu'on écrivait en 1999.

Je crois même, il faudrait vérifier, que c'était dans une anthologie intitulée "Escales".

Oui, il y avait aussi "Limite". Je sais. J'aimais bien aussi, d'ailleurs.

A+

Patrice

[Patrice]

Salut,

Ensuite, les choses se gâtent nettement avec la page 24 consacrée à un projet russe en cours qui semble totalement dénué d’intérêt et à côté duquel Perry Rhodan pourrait aspirer à un Nobel de littérature, sans même que l’on connaisse la réserve exprimée sur le même fil et qui tendrait à montrer que la Russie, même post-soviétique, n’a aucune morale. C’est toutefois intéressant en tant que témoignage comme il arrive souvent dans le CI. Mais la source n’est pas un périodique mais un site Internet, vzgliad.ru, probablement aussi douteux que la plupart de tels sites, y compris celui-ci.

En fait, si, Vzgliad.ru a bien une licence de presse, et est périodique, mais que en ligne. Cela ne préjuge en rien de sa qualité: l'essentiel de la presse informative indépendante russe étant sur internet, à de rares exceptions près comme Kommersant ou Novaya Gazeta. Vzgliad.ru n'est en général pas déshonorant, sans être génial, mais est très ouvert aux tribunes libres dans lesquelles se sont régulièrement des écrivains qui s'expriment.
Mais certes, là, il faut bien reconnaître qu'ils se sont fait avoir, chez Courrier International.

La page 25 se partage entre un glossaire approximatif des sous-genres mais on a vu pire et une polémique bizarre apparue dans le quotidien ukrainien Den entre Russses et Ukrainiens à propos de la politique-fiction locale. Pour connaître l’endroit, j’aurais tendance à penser que, de toute façon, la politique locale est une fiction, très mauvais genre.

Cf. ce que m'avais dit Andreï Kourkov, lors des derniers Etonnants Voyageurs:

RF : La classe politique actuelle dans son ensemble ne vous satisfait pas ?
AK : Ca n'est pas une élite, ça n'est pas la même classe. C'est sont des gens qui viennent du monde de l'économie. Des gens qui étaient hommes d'affaire ou fonctionnaires et qui entrent au gouvernement car cela leur confère une immunité contre les affaires criminelles. Ils ne peuvent pas être jugés. Ca n'est pas la classe politique de demain.

A+

Patrice

[Lensman]

Merci, Gérard, de ce compte rendu hilarant du CI, qui a bien égayé ma matinée (après mes fiançailles avec Marc sur un autre fil)!
Dans le domaine de la vulgarisation, j'ai l'impression que les émissions religieuses du dimanche matin à la télé, que je regarde de temps à autre (là, j'ai suivi celle sur l'Orthodoxie), ont l'air d'avoir davantage de tenue, du moins dans leur domaine de compétence...
Oncle Joe

[Gérard Klein]

Merci, Gérard, de ce compte rendu hilarant du CI, qui a bien égayé ma matinée (après mes fiançailles avec Marc sur un autre fil)!
Dans le domaine de la vulgarisation, j'ai l'impression que les émissions religieuses du dimanche matin à la télé, que je regarde de temps à autre (là, j'ai suivi celle sur l'Orthodoxie), ont l'air d'avoir davantage de tenue, du moins dans leur domaine de compétence...
Oncle Joe

C'est bien ce qu'avait compris le regretté L. Ron Hubbard !

[Lensman]

Merci, Gérard, de ce compte rendu hilarant du CI, qui a bien égayé ma matinée (après mes fiançailles avec Marc sur un autre fil)!
Dans le domaine de la vulgarisation, j'ai l'impression que les émissions religieuses du dimanche matin à la télé, que je regarde de temps à autre (là, j'ai suivi celle sur l'Orthodoxie), ont l'air d'avoir davantage de tenue, du moins dans leur domaine de compétence...
Oncle Joe

C'est bien ce qu'avait compris le regretté L. Ron Hubbard !

Et tu as vu comment il est calomnié !!!
Oncle Joe

[Fabien Lyraud]

Jean Claude Dunyach a écrit sur un autre post à propos de la bit lit

Ca fait longtemps que je n'ai pas lu une histoire d'extraterrestre qui m'ait fait le même effet.

Doit on en déduire que la SF non contente de bouder le futur comme le dit Roland, se détourne de l'altérité. La SF sans le demain et sans l'ailleurs ce n'est plus la SF. Et l'altérité va se réfugier dans la fantasy et dans la bit lit.

Autre chose. Il y a deux manières d'écrire de la SF. Soit on s'attache aux problèmes et l'on montre des futurs sans espoir. Soit on s'attache aux solutions. Il va de soi que je préfère la deuxième. Le défaut de la première étant surtout de faire la morale au lecteur. Il vaut mieux promouvoir une SF constructive, plutôt qu'une littérature de résignés. Critiquer le système c'est bien mais ça ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes et prêcher des convaincus.

Sauf en dictature. Là, on fait passer le truc hard sans rien changer, et ceux qui gueulent on les met en prison.

Reagan avait inventé la criminalisation de la pauvreté en détruisant le peu d'état providence existant aux USA. Sarkozy lui, invente la criminalisation de la classe moyenne.

[Lensman]

Reagan avait inventé la criminalisation de la pauvreté .

Je suppose que tu plaisantes? en France, le vagabondage doit toujours être considéré comme un délit. Je crois que l'on est censé avoir une certaine somme minimum sur soi, d'après la loi (bon, ça a peut-être été modifié, je veux bien le croire, un connaisseur de la la loi va sans doute nous le préciser...)

Oncle Joe

[Lensman]

Jean Claude Dunyach a écrit sur un autre post à propos de la bit lit

Ca fait longtemps que je n'ai pas lu une histoire d'extraterrestre qui m'ait fait le même effet.

Doit on en déduire que la SF non contente de bouder le futur comme le dit Roland, se détourne de l'altérité. La SF sans le demain et sans l'ailleurs ce n'est plus la SF. Et l'altérité va se réfugier dans la fantasy et dans la bit lit.

Tu es trop jeune pour avoir connu l'époque où on nous expliquait que le fantastique moderne à la Clive Barker (le genre écorché vif avec des clous plantés dans tête, pour faire vite) , c'était l'avenir, que ça allait remplacer la SF (j'ai des noms, et des bons copains, en plus !). Pas plus de pertinence que la plupart des imbécilités sur la fin de l'Histoire...

Oncle Joe

[Roland C. Wagner]

Tu es trop jeune pour avoir connu l'époque où on nous expliquait que le fantastique moderne à la Clive Barker (le genre écorché vif avec des clous plantés dans tête, pour faire vite) , c'était l'avenir, que ça allait remplacer la SF (j'ai des noms, et des bons copains, en plus !). Pas plus de pertinence que la plupart des imbécilités sur la fin de l'Histoire...

Si ma mémoire est bonne, Brussolo a déclaré quelque chose comme ça au milieu des années 80 à l'occasion d'une interview, peut-être dans L'Écran fantastique…

[JDB]

Tu es trop jeune pour avoir connu l'époque où on nous expliquait que le fantastique moderne à la Clive Barker (le genre écorché vif avec des clous plantés dans tête, pour faire vite) , c'était l'avenir, que ça allait remplacer la SF (j'ai des noms, et des bons copains, en plus !). Pas plus de pertinence que la plupart des imbécilités sur la fin de l'Histoire...

Oncle Joe

Présent !
Et entre l'apparition de Clive Barker (1984) et la disparition éditoriale de l'"horreur moderne" (entre 1995 et 2000, grosso modo), ça l'a presque fait.
Même que certains SF fans réagissaient violemment.
JDB

[Lensman]

Même que certains SF fans réagissaient violemment.
JDB

... ça vivait, un peu, que diable ! aujourd'hui, il faut dire que tout est bien dans la grande famille de l'Imaginaire, des cosplays à Notre Club... Les ravages de la mondialisation !
Oncle Joe

[PierrePaul]

Je ne reviendrai pas sur ce supplément de CI, que j'ai parcouru et dont Gérard a fait un résumé auquel je souscris des deux mains (hélas, j'avais déjà lu il y a quelques mois, en VO, l'article de KSR, le plus intéressant de tout le lot), sinon pour signaler que le co-responsable éditorial du numéro, Raymond Clarinard, a signé trois romans dans le genre, dont deux au Fleuve Noir. Ne le connaissant ni d'Eve ni des dents, j'ignore, par exemple, s'il est lecteur d'Axxon.

[marypop]

Je crois que l'on est censé avoir une certaine somme minimum sur soi, d'après la loi (bon, ça a peut-être été modifié, je veux bien le croire, un connaisseur de la la loi va sans doute nous le préciser...)

Me semble que c'était genre 10 FF à l'époque, de quoi prendre un bus quoi, ou un métro. En gros.

[Jean-Claude Dunyach]

Je ne reviendrai pas sur ce supplément de CI, que j'ai parcouru et dont Gérard a fait un résumé auquel je souscris des deux mains (hélas, j'avais déjà lu il y a quelques mois, en VO, l'article de KSR, le plus intéressant de tout le lot), sinon pour signaler que le co-responsable éditorial du numéro, Raymond Clarinard, a signé trois romans dans le genre, dont deux au Fleuve Noir. Ne le connaissant ni d'Eve ni des dents, j'ignore, par exemple, s'il est lecteur d'Axxon.

J'ai lu de lui "L'ombre de Mars", paru au Fleuve Noir en 1997, co-écrit avec Mikaël Olliver... C'était le n°1 de la nouvelle et éphémère collection du Fleuve, avec une des maquettes les plus hideuses de la SF française.
Le livre était une sombre merde. D'une connerie qui avait décidé de ne pas frôler le ridicule mais de lui rentrer en plein dedans, mal torché et mal écrit à un point qui m'a laissé pantois. Il est rarissime que je ne trouve rien à sauver dans un livre mais là, je suis resté sec. A côté, Aubenque est un génie.
J'avais même évoqué le sujet avec les gens du Fleuve Noir, très gênés, qui m'avaient confié à l'époque "On sait que ce n'est pas très bon mais au moins, on devrait avoir de la Presse pour ce bouquin".

[Eons]

Je crois que l'on est censé avoir une certaine somme minimum sur soi, d'après la loi (bon, ça a peut-être été modifié, je veux bien le croire, un connaisseur de la la loi va sans doute nous le préciser...)

Me semble que c'était genre 10 FF à l'époque, de quoi prendre un bus quoi, ou un métro. En gros.

C'était bien la somme qu'il fallait avoir sur soi, en effet. Ça pouvait aussi servir à appeler depuis une cabine publique.

Le délit de vagabondage a été abrogé en 1992. Depuis, on n'a "techniquement" plus que des SDF, terme qui fait l'amalgame entre ceux qui se retrouvent à la rue malgré eux et ceux – beaucoup moins nombreux – qui ont volontairement choisi de vivre au jour le jour.