Herbefol a écrit :Après, on peut s'amuser à séparer les rayonnages fantasy des rayonnages sf dans les librairies, mais j'ai peur que le résultat ne fasse que ressentir encore plus à quel point le second est moins vendeur que le premier.
Et ?
Prenons une analogie. Tu es amateur de pommes golden (chacun son vice) et quand tu vas à ton supermarché, toutes les pommes sont mélangées, toutes les variétés. Tu sais qu'il y a des pommes golden, mais tu te dis que tu vas mettre des heures à trouver la variété que tu cherches. C'est décourageant. Or, il se trouve que dans la plupart des supermarchés, les pommes sont rangées dans des casiers avec à chaque fois sa variété. Tu vas perdre moins de temps à trouver ce que tu cherches. C'est le service que te rend ton supermarché (et que tu paies).
Si on applique cela aux livres, on se rend compte que pour quelqu'un qui est un amateur de SF, qui veut en lire parce que, au hasard, il aime les vaisseaux spatiaux, les extra-terrestres, les cyberhackers que sais-je encore, c'est quand même plus simple pour lui de trouver ce qu'il cherche s'il y a une séparation.
Ca ne signifie pas que le jour d'après, il n'aura pas envie de lire de la fantasy, ou du fantastique, mais au moins, s'il désire quelque chose, il se repère facilement.
J'ai plutôt tendance à flâner dans une librairie, parce qu'en général j'y vais en attendant l'heure d'un rendez-vous, le fait que les rayons soient mélangés n'est pas un gros handicap pour moi, et en plus, connaissant bien ce qui paraît, je sais rapidement où chercher. Cependant, ce n'est pas le cas de tous les acheteurs.
Tout ça pour en arriver au point de ma remarque, si l'objectif de mélanger les genres, c'est juste pour cacher la misère, c'est de l'hypocrisie. Je pense plutôt que tout mélanger crée de la confusion et fait diminuer en visibilité. S'il y a un quart d'étal de librairie dédié à la SF, il sera occupé uniquement par des livres de SF, s'il y a trois mètres dédiés à l'imaginaire, il sera occupé par de la fantasy ou du twilight-like. Après, c'est le choix du libraire que de dédier ou pas un rayon ou de la place sur un étal, mais en terme de visibilité, séparer les genres me paraît un avantage sur ce point précis.
Je ne crois pas, et j'admets que c'est très subjectif, que le cas de la personne qui entre dans une librairie en voulant acheter de la fantasy et ressort avec un bouquin de SF par erreur soit très fréquent. Je suis certain qu'on va me citer des cas de ce type, mais comme le dit Audiard : "il y a des poissons-volants, mais c'est pas la majorité de l'espèce".