George R.R. Martin critiqué

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Aldaran
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Message par Aldaran » jeu. sept. 01, 2011 6:52 pm

Florent a écrit :
silramil a écrit :
Florent a écrit :Elle ne prend en compte que ce qui arrange sa propre opinion et ses préjugés, surtout. Si on se place du point de vue des associations de protections de l'enfance, cette histoire est également horrible. Du point de vue des protecteurs des animaux, pareil. Mais encore une fois, c'est le contexte médiéval qui veut ça. C'est à croire qu'elle n'a jamais ouvert un livre d'Histoire, la réalité est bien pire que tout ce que peut décrire Martin. Ou bien alors il faudrait réécrire les livres d'Histoire, pour qu'ils soient en accord avec ses principes. Et c'est à peine une blague...
L'argument de "la réalité contient x, donc l'auteur a le droit (voire raison) de reconduire x dans sa fiction" est très faible, surtout s'agissant d'un monde dans lequel on trouve de la magie.
Alors là je ne suis pas du tout d'accord. Encore une fois, il y a un contexte. L'auteur choisit de raconter ce qu'il veut de la manière qu'il veut, mais il se doit d'être cohérent avec l'univers qu'il a choisi. Si j'écris une saga sur les bisounours, j'ai un cahier des charges que je dois respecter si je veux être cohérent. Et quand je choisis un contexte moyen-âgeux, je ne peux pas mettre en scène une femme possédant tous les pouvoirs, obéies des hommes, etc. Il y en a eu, qu'elles soient régentes (le personnage de Cersei tient d'ailleurs ce rôle) ou, plus rare, héroïnes (Jeanne d'Arc), mais si l'auteur veut être HONNÊTE, il décrit la condition réelle des femmes à cette époque et non une condition fantasmée par une femme occidentale vivant en 2011. Or LE TRONE DE FER a ceci de particulier qu'il s'inspire de l'Histoire, d'un contexte réaliste ayant réellement existé, et qu'il ne s'inscrit pas dans la lignée d'une fantasy où, si l'auteur en a envie, il peut créer à foison des personnages de femmes puissantes, craintes et respectées. La réalité ne s'est pas imposée à lui, mais il a choisi de la respecter : le reste est question de cohérence.
Ensuite, avancer que les femmes, dans cette histoire, ne font que des mauvais choix là où les hommes sont admirables, c'est aller un peu vite en besogne. Barathéon est un roi alcoolique, un héros déchu vivant dans le souvenir d'une défunte aimée. Stark, en tant que main du roi, ne fait que des mauvais choix et provoque la chute du royaume par sa naïveté. Les fils Lannister, admirables ? L'un d'eux trahit son roi et le tue de sa main, balance un enfant de 10 ans du haut d'une tour... Les hommes du TRONE DE FER font constamment des mauvais choix, autant, sinon plus que les femmes, et leurs actes n'ont rien d'admirable, ils sont plus pathétiques qu'autre chose. Martin s'amuse à démonter ses idoles et celles de la fantasy : ici il n'y a pas de héros. Jamme Lannister, qui correspond à l'archétype du chevalier blanc, est une belle ordure, etc.
Si on compare les morts féminines et masculines, il y a bcp plus de morts chez les hommes, par ailleurs. Les femmes sont plus malines, elles s'en sortent généralement. Cersei est tout sauf idiote, Catelyn Stark idem, par contre leurs époux ne sont pas bien malins. Et leurs fils guère plus, il suffit de voir la conclusion de leurs "destins extraordinaires", de Geoffrey à Robb Stark.
Donc pour conclure, je dirais que l'on trouve dans ce livre ce que l'on veut bien y trouver, comme dans tous les livres par ailleurs. Mais prétendre que ses personnages féminins sont des idiotes (ce qui reste à prouver, comme je viens de l'écrire) juste là pour se faire martyriser, au grand plaisir du lecteur, c'est considérer l'auteur comme un racoleur, au mieux, ou comme une espèce de taré au pire.
D'ailleurs, en lisant tout ça, pour qui n'aurait jamais lu le livre, on a l'impression qu'à chaque page des femmes se font violer, torturer, massacrer... Or de mémoire, je me souviens d'une nuit de noce forcée, d'une reine dont le roi se désintéresse, d'une princesse malgré elle humiliée par son prince, d'une femme violée par un prince, événement qui provoqua une révolte et la chute d'un roi... Autant d'éléments choquants mais courants au Moyen Age et, qui d'une, servent l'histoire, et d'autre part ne sont pas relatés en détails, comme le ferait un auteur souhaitant racoler comme tu le prétends.
Je dois avouer que Florent me semble plus convainquant en étant bavard qu'en disant d'une manière lapidaire ce que sont censés contenir les livres ou pas...
Et son argumentaire me rappelle qu'on trouve quelques wagons de violences, tueries et viols dans La Parabole du semeur et La Parabole des talents d'Octavia Butler sans que personne ne taxe cet auteur de racisme ou autre déviance. Un oubli ?

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Message par Aldaran » jeu. sept. 01, 2011 6:55 pm

Sybille a écrit :Mais je crois que le lecteur moyen de roman de fantasy n'a pas trois ans. Me trompé-je ?
Absolument pas : il ne les a pas encore atteint.
:arrow:

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silramil
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Message par silramil » jeu. sept. 01, 2011 6:57 pm

Sybille a écrit :
silramil a écrit :
Et puis , la violence et l'humanité , c'est une vieille histoire d'amour , non ?
Oui, mais justement. L'argument de la critique consiste à dire que ceux qui lisent ces livres y trouvent de quoi nourrir leur penchant pour la violence envers les femmes. Est-ce une bonne chose ? Moi, ça ne m'empêche pas d'aimer ces bouquins, mais je ne prétendrai pas que cette violence ne s'y trouve pas.
La question subsidiaire étant toujours, quel est l'impact d'une fiction sur ses lecteurs? Je ne me place dans aucun camp à ce sujet.
Deux questions donc :
1/ Pourquoi des femmes aiment le roman s'il nourrit des penchants etc. ?
2/ Toi, personnellement, est-ce que ça nourrit tes penchants toussa ?
silramil a écrit :Je ne me place dans aucun camp à ce sujet.
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.

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Message par Sybille » jeu. sept. 01, 2011 7:00 pm

silramil a écrit :
Sybille a écrit :
silramil a écrit :
Et puis , la violence et l'humanité , c'est une vieille histoire d'amour , non ?
Oui, mais justement. L'argument de la critique consiste à dire que ceux qui lisent ces livres y trouvent de quoi nourrir leur penchant pour la violence envers les femmes. Est-ce une bonne chose ? Moi, ça ne m'empêche pas d'aimer ces bouquins, mais je ne prétendrai pas que cette violence ne s'y trouve pas.
La question subsidiaire étant toujours, quel est l'impact d'une fiction sur ses lecteurs? Je ne me place dans aucun camp à ce sujet.
Deux questions donc :
1/ Pourquoi des femmes aiment le roman s'il nourrit des penchants etc. ?
2/ Toi, personnellement, est-ce que ça nourrit tes penchants toussa ?
silramil a écrit :Je ne me place dans aucun camp à ce sujet.
Ben, tu sais bien ce que ça suscite en toi. Et, déjà, tu peux extrapoler à partir de ta propre expérience.

Ma mère m'a toujours dit que les putes, devenues trop vieilles pour vendre leurs charmes, prêchaient alors l'abstinence et tout (Madame de Maintenon ? Ca marche si je la cite ou je confonds ?) parce qu'elles ne pouvaient plus, mais prêtaient aux autres leurs mauvais penchants.
Bref, je me méfie de ceux qui voient trop de violence dans les oeuvres de fiction.

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silramil
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Message par silramil » jeu. sept. 01, 2011 7:07 pm

Florent a écrit :
silramil a écrit :
Florent a écrit :Elle ne prend en compte que ce qui arrange sa propre opinion et ses préjugés, surtout. Si on se place du point de vue des associations de protections de l'enfance, cette histoire est également horrible. Du point de vue des protecteurs des animaux, pareil. Mais encore une fois, c'est le contexte médiéval qui veut ça. C'est à croire qu'elle n'a jamais ouvert un livre d'Histoire, la réalité est bien pire que tout ce que peut décrire Martin. Ou bien alors il faudrait réécrire les livres d'Histoire, pour qu'ils soient en accord avec ses principes. Et c'est à peine une blague...
L'argument de "la réalité contient x, donc l'auteur a le droit (voire raison) de reconduire x dans sa fiction" est très faible, surtout s'agissant d'un monde dans lequel on trouve de la magie.
Alors là je ne suis pas du tout d'accord. Encore une fois, il y a un contexte. L'auteur choisit de raconter ce qu'il veut de la manière qu'il veut, mais il se doit d'être cohérent avec l'univers qu'il a choisi. Si j'écris une saga sur les bisounours, j'ai un cahier des charges que je dois respecter si je veux être cohérent. Et quand je choisis un contexte moyen-âgeux, je ne peux pas mettre en scène une femme possédant tous les pouvoirs, obéies des hommes, etc. Il y en a eu, qu'elles soient régentes (le personnage de Cersei tient d'ailleurs ce rôle) ou, plus rare, héroïnes (Jeanne d'Arc), mais si l'auteur veut être HONNÊTE, il décrit la condition réelle des femmes à cette époque et non une condition fantasmée par une femme occidentale vivant en 2011. Or LE TRONE DE FER a ceci de particulier qu'il s'inspire de l'Histoire, d'un contexte réaliste ayant réellement existé, et qu'il ne s'inscrit pas dans la lignée d'une fantasy où, si l'auteur en a envie, il peut créer à foison des personnages de femmes puissantes, craintes et respectées. La réalité ne s'est pas imposée à lui, mais il a choisi de la respecter : le reste est question de cohérence.
Il ne le choisit pas, il le confectionne. La cohérence (l"honnêteté") se justifie une fois qu'on est dans l'histoire, pas en amont. Il a gardé certains éléments des civilisations médiévales, il n'en a pas gardé d'autres. Il me semble qu'on peut commenter ces choix, sans pour autant faire un faux procès à l'auteur.
Et le réalisme n'est pas le seul moteur de l'histoire de Martin. Le romanesque est très très présent. Les aventures d'Aria Stark, pour ne prendre qu'un petit exemple, n'ont rien de réaliste. C'est martin qui choisit quand il fait des péripéties romanesques et quand il fait dans le réalisme.
Ensuite, avancer que les femmes, dans cette histoire, ne font que des mauvais choix là où les hommes sont admirables, c'est aller un peu vite en besogne. Barathéon est un roi alcoolique, un héros déchu vivant dans le souvenir d'une défunte aimée. Stark, en tant que main du roi, ne fait que des mauvais choix et provoque la chute du royaume par sa naïveté. Les fils Lannister, admirables ? L'un d'eux trahit son roi et le tue de sa main, balance un enfant de 10 ans du haut d'une tour... Les hommes du TRONE DE FER font constamment des mauvais choix, autant, sinon plus que les femmes, et leurs actes n'ont rien d'admirable, ils sont plus pathétiques qu'autre chose. Martin s'amuse à démonter ses idoles et celles de la fantasy : ici il n'y a pas de héros. Jamme Lannister, qui correspond à l'archétype du chevalier blanc, est une belle ordure, etc.
Oh, je n'ai pas dit que tous les hommes étaient admirables. Mais ils réussissent, au moins temporairement. La naïveté de ned Stark est le revers de son idéalisme, ce qui me paraît peu critiquable. Les mauvaises décisions de Catelyn Stark sont le revers de son obsession pour ses enfants, en tant que mère. On n'est pas dans le même registre.

Cela dit, les arguments de cette dame sont excessifs. Je voulais simplement indiquer que cette ligne d'analyse n'est pas illégitime.
Donc pour conclure, je dirais que l'on trouve dans ce livre ce que l'on veut bien y trouver, comme dans tous les livres par ailleurs. Mais prétendre que ses personnages féminins sont des idiotes (ce qui reste à prouver, comme je viens de l'écrire) juste là pour se faire martyriser, au grand plaisir du lecteur, c'est considérer l'auteur comme un racoleur, au mieux, ou comme une espèce de taré au pire.

D'ailleurs, en lisant tout ça, pour qui n'aurait jamais lu le livre, on a l'impression qu'à chaque page des femmes se font violer, torturer, massacrer... Or de mémoire, je me souviens d'une nuit de noce forcée, d'une reine dont le roi se désintéresse, d'une princesse malgré elle humiliée par son prince, d'une femme violée par un prince, événement qui provoqua une révolte et la chute d'un roi... Autant d'éléments choquants mais courants au Moyen Age et, qui d'une, servent l'histoire, et d'autre part ne sont pas relatés en détails, comme le ferait un auteur souhaitant racoler comme tu le prétends.
Où ai-je dit que c'était racoleur ? C'est efficace. C'est de très bons bouquins, que j'ai aimés lire et que je conseillerais volontiers. Cela n'empêche qu'il y a un déséquilibre entre le traitement des personnages féminins et le traitement des personnages masculins. Les femmes ne sont pas toutes des victimes stupides, mais on n'y trouve guère de modèle positif (mais il y en a, je ne suis pas aussi extrême que tigerdown).
Personnellement, je trouve ça un peu dommage.
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.

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silramil
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Message par silramil » jeu. sept. 01, 2011 7:08 pm

Sybille a écrit :
silramil a écrit :
Sybille a écrit :
silramil a écrit :
Et puis , la violence et l'humanité , c'est une vieille histoire d'amour , non ?
Oui, mais justement. L'argument de la critique consiste à dire que ceux qui lisent ces livres y trouvent de quoi nourrir leur penchant pour la violence envers les femmes. Est-ce une bonne chose ? Moi, ça ne m'empêche pas d'aimer ces bouquins, mais je ne prétendrai pas que cette violence ne s'y trouve pas.
La question subsidiaire étant toujours, quel est l'impact d'une fiction sur ses lecteurs? Je ne me place dans aucun camp à ce sujet.
Deux questions donc :
1/ Pourquoi des femmes aiment le roman s'il nourrit des penchants etc. ?
2/ Toi, personnellement, est-ce que ça nourrit tes penchants toussa ?
silramil a écrit :Je ne me place dans aucun camp à ce sujet.
Ben, tu sais bien ce que ça suscite en toi. Et, déjà, tu peux extrapoler à partir de ta propre expérience.

Ma mère m'a toujours dit que les putes, devenues trop vieilles pour vendre leurs charmes, prêchaient alors l'abstinence et tout (Madame de Maintenon ? Ca marche si je la cite ou je confonds ?) parce qu'elles ne pouvaient plus, mais prêtaient aux autres leurs mauvais penchants.
Bref, je me méfie de ceux qui voient trop de violence dans les oeuvres de fiction.
Oh, méfie-toi de qui tu veux. Je ne vois pas le rapport avec moi.
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Message par Florent » jeu. sept. 01, 2011 7:10 pm

Perso, je m'intéresse avant tout aux intrigues, aux personnages et à leur personnalité, le sexe et la violence faisant office, comme dans toutes les oeuvres que j'apprécie, de "sel et poivre". Pas indispensable, mais ça donne du goût. Quand un personnage se fait couper les doigts, la langue, ça me choque, j'imagine la scène, ça me dégoûte, me choque, me perturbe, et me procure une poussée d'adrénaline. Mais c'est anecdotique.L'oeuvre du Marquis de Sade, ça ne m'intéresse pas, par exemple. Parce que là, pour le coup, c'est vraiment l'étalage malsain d'un type qui prend son pied en imaginant des tortures (et à côté, LE TRONE DE FER c'est BARBAPAPA).
« J’ai un projet, devenir fou. »

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Message par bormandg » jeu. sept. 01, 2011 7:23 pm

Sybille a écrit : Ben, déjà, si l'auteur veut faire "réaliste" (ce qui peut être un projet même en fantasy), il doit reproduire l'absurdité du réel.
"Réaliste" est un terme d'escroc dans tout roman, fut-il contemporain et intimiste.
Ceci étant, construire un monde romanesque qui ressemble à tous les autres mondes romanesques, en particulier un monde dans lequel les femmes sont aussi potiches que dans TOUS les romans écrits de l'antiquité au milieu du 20° siècle, cent fois plus que dans toute réalité moyen-âgeuse ou antique, n'est absolument pas une prise de position machiste, tout au plus une conformité à l'usage littéraire. 8)
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Message par Sybille » jeu. sept. 01, 2011 7:35 pm

silramil a écrit :
Ben, tu sais bien ce que ça suscite en toi. Et, déjà, tu peux extrapoler à partir de ta propre expérience.

Ma mère m'a toujours dit que les putes, devenues trop vieilles pour vendre leurs charmes, prêchaient alors l'abstinence et tout (Madame de Maintenon ? Ca marche si je la cite ou je confonds ?) parce qu'elles ne pouvaient plus, mais prêtaient aux autres leurs mauvais penchants.
Bref, je me méfie de ceux qui voient trop de violence dans les oeuvres de fiction.
Oh, méfie-toi de qui tu veux. Je ne vois pas le rapport avec moi.
Tout n'a pas rapport avec toi.
D'où la ligne qui sépare d'ailleurs la réponse que je te fais de la suite de mon développement où j'explique, par analogie, que je me méfie de ceux qui se méfient de la violence dans les fictions.
(ceci est une explication de textes offerte gracieusement par le Troll ensommeillé)

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Message par dracosolis » jeu. sept. 01, 2011 7:41 pm

à Sybille

à la question pourquoi les femmes aiment-elles le roman si...
bon déjà les femmes sont notoirement de mauvaises gardiennes de leurs propres temples (et d'ailleurs on se demande pourquoi en cela elles seraient meilleures que les hommes)
il n'empêche que 65 pour cent peut-être même plus du public de John Norman (le tarnier de gor un des trucs sf les plus machistes sadiques ever) étaient des filles
il y a un certain masochisme chez les nanas,
"les mauvais penchants" des putes, c'est quoi au fait ?
dans le cas de madame de Maintenon, ce n'était pas ça en tout cas son point.
son point c'était de tenir son Louis sous bonne garde (et il y avait du boulot)


Il n'y a que deux persos qui s'en sortent réellement bien dans TOUT le LTDF (jusqu'au tome 4 après j'ai commencé le 5 je sais pas)
et ce sont les deux frères et soeurs enfants de la forêt
un mâle et une femelle
d'ailleurs c'est plutôt la femelle qui commande
Antéchrist N°4
Idéologue Relativiste à mi-temps
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Message par Florent » jeu. sept. 01, 2011 8:04 pm

Et il faut arrêter avec les personnages "potiches" de Martin. La seule potiche c'est une des filles de Stark, qui voudrait vivre dans un monde de fée. Toutes les autres ont du caractère, de la volonté, de l'intelligence à revendre.
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Message par Sylvaner » jeu. sept. 01, 2011 8:05 pm

Sybille a écrit :
silramil a écrit :
Ben, tu sais bien ce que ça suscite en toi. Et, déjà, tu peux extrapoler à partir de ta propre expérience.

Ma mère m'a toujours dit que les putes, devenues trop vieilles pour vendre leurs charmes, prêchaient alors l'abstinence et tout (Madame de Maintenon ? Ca marche si je la cite ou je confonds ?) parce qu'elles ne pouvaient plus, mais prêtaient aux autres leurs mauvais penchants.
Bref, je me méfie de ceux qui voient trop de violence dans les oeuvres de fiction.
Oh, méfie-toi de qui tu veux. Je ne vois pas le rapport avec moi.
Tout n'a pas rapport avec toi.
D'où la ligne qui sépare d'ailleurs la réponse que je te fais de la suite de mon développement où j'explique, par analogie, que je me méfie de ceux qui se méfient de la violence dans les fictions.
(ceci est une explication de textes offerte gracieusement par le Troll ensommeillé)
De toutes façons, je trouve que la question de l'impact des œuvres violentes sur le comportement des lecteurs est largement hors-sujet ici : personne ne va sérieusement prétendre que lire ASoIaF va inciter au viol, à la mutilation ou aux violences conjugales.

En revanche, d'aucun peuvent tout-à-fait dire (et de façon légitime) "toute cette violence, c'est pas mon truc, surtout ce que subissent les femmes et les enfants". Soit, dans ce cas il suffit de choisir d'autres lectures, Robin Hobb par exemple où dans un univers medieval-fantasy plus ou moins comparable, l'auteur a choisi de dépeindre une société un peu plus avancée sur les questions des rapports homme-femme, de l'homosexualité, etc. Et où certaines femmes ont la part belle pour ce qui est d'être raisonnables et de ne pas se laisser prendre aux mêmes pièges que les hommes.

Le problème, c'est quand on transforme ce qui n'est qu'un jugement de valeur comme un autre sur une œuvre (trop violent, personnages féminins trop peu valorisés) en jugement moral - sur l’œuvre, sur l'auteur, sur les lecteurs qui apprécient. Le procédé - résumer une oeuvre en choisissant quelques faits marquants, pour lui donner le sens qu'on veut y voir - est largement malhonnête, quoique amusant quand le second degré est présent... voir par exemple la récente polémique sur les Schtroumpfs, potentiellement stalinistes, antisémites, misogynes, ...
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Message par silramil » jeu. sept. 01, 2011 8:07 pm

Oh, je pense qu'il y a du second degré dans ces critiques, pour violentes qu'elles paraissent.
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.

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Message par Sylvaner » jeu. sept. 01, 2011 8:09 pm

silramil a écrit :Oh, je pense qu'il y a du second degré dans ces critiques, pour violentes qu'elles paraissent.
Celles sur GRRM ou sur les Schtroumpfs ? pour les secondes, c'est ce que je voulais dire.
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Message par silramil » jeu. sept. 01, 2011 8:12 pm

Sur Martin. La fille qui critique est subtile, mais ça se voit plus dans les réponses aux commentaires de son blog que dans son post provocateur.
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.

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