Le coup de gueule de Bernard Werber

[Roland C. Wagner]

Quant à la légitimation, puisqu'on a parlé thunes, je sors d'en prendre : l'an dernier bourse refusée pour un projet SF, cette année bourse accordée pour un truc bien litt gén à légitimation maximale.

Traître !

[fabrice]

Disons au roman scientifique d'avant-guerre.

Je ne suis pas loin de loler.

[Roland C. Wagner]

Combien de sujets ai-je lu, ici même, sur le thème "quand est-ce que la SF sera enfin reconnue ?". Beaucoup de fans de SF passent leur temps à faire ce que tu reproches ici à Werber, à savoir pleurnicher sur la soi-disant non-reconnaissance de la SF en tant qu'ARRRRRT (les majuscules et les multiples R, c'est pour faire un effet snob, je ne sais pas si ça marche).

Ouaip. Les pôvres. Qu'est-ce qu'ils doivent souffrir…

Alors certes, on peut se dire qu'il est reconnu, qu'il vit de sa plume et après tout, qu'est-ce qu'il peut en avoir à foutre que son genre de prédilection soit vu avec condescendance par le milieu littéraire, mais sur le coup il n'est pas plus ridicule que la plupart des fans de SF qui ont déjà fait 1000 fois le même genre de déclaration sans que personne ne leur tombe dessus.

Euh, personne, tu en es bien sûr ?

[fabrice]

Sois sérieux, Fabrice : si Bernard Werber se met à raconter des trucs sérieux, on ne le saura pas. Ça ne sera tout simplement pas relayé !

Je me demande si cette phrase est drôle exprès.

[Erion]

Euh, personne, tu en es bien sûr ?

Personne, bien sûr, voyons.

Y'a 684 pages quelque part sur ce forum, qui n'ont jamais existé, je crois.

[Florent]

Combien de sujets ai-je lu, ici même, sur le thème "quand est-ce que la SF sera enfin reconnue ?". Beaucoup de fans de SF passent leur temps à faire ce que tu reproches ici à Werber, à savoir pleurnicher sur la soi-disant non-reconnaissance de la SF en tant qu'ARRRRRT (les majuscules et les multiples R, c'est pour faire un effet snob, je ne sais pas si ça marche).

Ouaip. Les pôvres. Qu'est-ce qu'ils doivent souffrir…

Alors certes, on peut se dire qu'il est reconnu, qu'il vit de sa plume et après tout, qu'est-ce qu'il peut en avoir à foutre que son genre de prédilection soit vu avec condescendance par le milieu littéraire, mais sur le coup il n'est pas plus ridicule que la plupart des fans de SF qui ont déjà fait 1000 fois le même genre de déclaration sans que personne ne leur tombe dessus.

Euh, personne, tu en es bien sûr ?

Si, il y a moi, mais je me sens bien seul.

[Lucie]

A priori je suis assez d'accord avec Fabrice sauf sur un point : quand quelqu'un qui fait de l'audience l'ouvre pour défendre l'imaginaire, je commence par penser que c'est bien pour l'imaginaire.

Après seulement je regarde qui l'ouvre, pourquoi, comment...

Et voilà ! Parce que c'est pas un pote, tu changes d'avis sur ce que tu estimais au départ ?

Flûte, je ne retrouve pas la référence... J'ai lu il y a peu un article sur une étude dans laquelle un cobaye était placé au milieu d'autres gens. Tous devaient répondre à une question, et tous sauf le cobaye répondaient de façon erronée. Le plus souvent, le cobaye changeait sa réponse après avoir entendu les autres...

Oui, je crois que c'était dans Là-bas si j'y suis :
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1888

Et il faut reconnaître que Werber n'est pas forcément le mieux placé pour défendre autre chose que Werber, mais la plupart de ceux qui sont mieux placés font nettement moins d'audience.

Mais n'importe qui d'entre nous n'est pas le mieux placé pour défendre autre chose que nous même ! Ça veut dire quoi "défendre l'Imaginaire" ?

Quant à la légitimation, puisqu'on a parlé thunes, je sors d'en prendre : l'an dernier bourse refusée pour un projet SF, cette année bourse accordée pour un truc bien litt gén à légitimation maximale.
Comme tu dis Roland, quand on choisit de faire dans l'imaginaire on ferme sa gueule... ou on fait autre chose. Et je persiste à trouver ça dommage.

J'ai du mal à croire que Roland ait pu dire qu'il fallait fermer sa gueule, tout de même..

[Florent]

Flûte, je ne retrouve pas la référence... J'ai lu il y a peu un article sur une étude dans laquelle un cobaye était placé au milieu d'autres gens. Tous devaient répondre à une question, et tous sauf le cobaye répondaient de façon erronée. Le plus souvent, le cobaye changeait sa réponse après avoir entendu les autres...

Ca, c'est le secret ultime pour avoir une vie peinard !

[Roland C. Wagner]

Alors certes, on peut se dire qu'il est reconnu, qu'il vit de sa plume et après tout, qu'est-ce qu'il peut en avoir à foutre que son genre de prédilection soit vu avec condescendance par le milieu littéraire, mais sur le coup il n'est pas plus ridicule que la plupart des fans de SF qui ont déjà fait 1000 fois le même genre de déclaration sans que personne ne leur tombe dessus.

Euh, personne, tu en es bien sûr ?

Si, il y a moi, mais je me sens bien seul.

Viens donc ici, on y est toute une bande.

[Sand]

je propose de rajouter Werber dans la liste des mots-déclencheurs de flame-ware.

Ca ne loupe jamais.

[Lucie]

Tu aurais dit "Je comprends surtout pas de quoi il se plaint, vu son succès", j'aurais abondé dans ton sens L'argument fric ne tenait pas.

Ben son succès il lui rapporte plein de fric, non ?

Oui, mais il ne se plaint pas de ne pas gagner assez : il se plaint de ne pas être reconnu par les critiques littéraires de mainstream. Ça n'est pas du tout la même chose. Là, pour moi, l'argument que peut-être il s'intéressait à autre chose qu'au fric était trop facile, pas pu résister !

Et puis, je veux dire, l'intérêt du succès, c'est quand même le pognon qu'il te rapporte.

Pas seulement. Comme tu le disais, il y a l'ego. Je ne peux pas dire que ce que je publie me fait gagner des milles et des cents (doux euphémisme), mais une bonne critique est très agréable.

Et c'est de ça qu'il se plaint, Werber, non ? De ce que les critiques de litt-gén le traitent comme un guignol. Qu'on ne le prenne pas au sérieux.

Tout ça me fait penser à la situation du rock il y a quelques années (oui, bon, décennies). Les rockers voulaient à toute force être reconnus comme les musiciens qu'ils étaient. On les a reconnu, et maintenant, sous l'appellation "rock", on vent de la daube.

Pas que de la daube, évidemment. Mais une grosse quantité, qui noie la bonne musique.

Et parfois, j'ai peur que ça finisse par faire ça avec la SF(FF). Ça a commencé avec la fantasy (et pourtant, il y a de la fantasy sublime), ça continue avec le fantastique noyé dans la bitlitt, etc.

C'est le problème de l'Art qui veut se marchander tout en ne se marchandant pas.

Et sinon, parce qu'une phrase de Fabrice m'est finalement montée au cerveau (mieux vaut tard que jamais ) si réellement Wereber dit que la littérature mimétique est à chier, alors oui, c'est complètement con.

Aussi con que de dire que la SF est à chier. C'est exactement la même chose.

Et comment j'ai pu me retrouver dans un débat d'étiquettes, moi

[Roland C. Wagner]

Comme tu dis Roland, quand on choisit de faire dans l'imaginaire on ferme sa gueule... ou on fait autre chose. Et je persiste à trouver ça dommage.

J'ai du mal à croire que Roland ait pu dire qu'il fallait fermer sa gueule, tout de même..

Ben en tout cas, je ne me souviens pas de m'être plaint de l'absence de légitimisation de mon genre de prédilection.

Maintenant, si ça devait me permettre de gagner de sous, qu'on légitime à tout va, mais je suis franchement sceptique.

[fabrice]

Mais n'importe qui d'entre nous n'est pas le mieux placé pour défendre autre chose que nous même ! Ça veut dire quoi "défendre l'Imaginaire" ?

Ça veut dire, par exemple : essayer de montrer aux gens qui ne connaissent pas cette littérature qu'elle est - contrairement à ce qu'ils croient, peut-être - intéressante et bien écrite.
Ce qui est assez compliqué quand on écrit soi-même comme un bidet.

[Roland C. Wagner]

Et puis, je veux dire, l'intérêt du succès, c'est quand même le pognon qu'il te rapporte.

Pas seulement. Comme tu le disais, il y a l'ego. Je ne peux pas dire que ce que je publie me fait gagner des milles et des cents (doux euphémisme), mais une bonne critique est très agréable.

Entre une bonne critique et un chèque de mille euros, mon choix est fait d'avance.

Et c'est de ça qu'il se plaint, Werber, non ? De ce que les critiques de litt-gén le traitent comme un guignol. Qu'on ne le prenne pas au sérieux.

Juste une question : est-ce que tu le prends au sérieux ?

C'est le problème de l'Art qui veut se marchander tout en ne se marchandant pas.

La science-fiction n'est pas de l'Art.

[Roland C. Wagner]

Mais n'importe qui d'entre nous n'est pas le mieux placé pour défendre autre chose que nous même ! Ça veut dire quoi "défendre l'Imaginaire" ?

Ça veut dire, par exemple : essayer de montrer aux gens qui ne connaissent pas cette littérature qu'elle est - contrairement à ce qu'ils croient, peut-être - intéressante et bien écrite.
Ce qui est assez compliqué quand on écrit soi-même comme un bidet.

J'ai lolé.