
Les meilleures ventes d'Imaginaire 2011
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Pendant la matinée, j'ai essayé d'imaginer la réaction de Xavier, libraire de chez Scylla, si on lui disait "maintenant tu vas devoir séparer la sf de la fantasy et mettre le fantastique dans un coin". 

L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
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- dracosolis
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- Jean-Claude Dunyach
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C'est un de mes gros sujets de réflexion du moment...dracosolis a écrit :je crains que nonRoland C. Wagner a écrit :Mais peut-il nous sauver sans tuer les librairies indépendantes ?dracosolis a écrit :je crois que JC a raison, le futur grand prescripteur, le déjà, grand prescripteur, c'est le net
peut-être qu'il nous sauvera^^
mais je suis désolée, elles sont déjà mortes et elles le savent*
à moins d'un miracle
* je ne m'en réjouis pas, que ce soit bien clair
Les grosses librairies numériques type Amazon commencent à offrir à leurs clients un bon nombre des avantages des librairies indépendantes, souvent spécialisées. C'est un fait. Il y a déjà des morts, il y en aura des tas d'autres dans les deux ans qui viennent.
Je me demande néanmoins si une coexistence à peu près pacifique avec le numérique ne pourrait pas se mettre en place, en utilisant certaines des méthodes utilisées pour le cinéma, par exemple. Retarder systématiquement la sortie numérique de six mois par rapport aux sorties papier, par exemple - au bout de six mois, le libraire fait tourner son stock, ce qui oblige à revoir un brin le principe de l'office...
Personne ne se réjouit de cette mort des libraires, même les gros qui savent qu'ils sont les prochains à en baver. Mais, pour l'instant, il est impossible de discuter avec la chaîne du livre dans son ensemble.
Au passage, la SF a écrit un certain nombre de textes montrant l'effondrement de la civilisation sous l'effet de l'apparition de la corne d'abondance ou du duplicateur parfait. C'est ce que vit la civilisation culturelle en ce moment. On a été prophétiques, on a juste oublié de se relire...
Je compte pour 1. Comme chacun de vous...
http://www.dunyach.fr/
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Ils sont représentatifs de gens qui ont un intérêt pour la SF (à travers le cinéma, comme je l'ai précisé) et qui sont prêts à en lire. Ce ne sont pas de gros lecteurs (très loin de ça, on est plutôt entre 1 et 3 livres par an que par mois), mais ils ont le désir de connaître.Thomas Geha a écrit : ahah, tes étudiants ne sont absolument pas représentatifs, désolé. Et là tu viens de provoquer chez moi un gros éclat de rire aussi.
L'autre point, c'est que mes étudiants sont parisiens, ce qui fait que l'accès aux livres est quand même très facile, et ils appartiennent à des milieux sociaux chez qui le livre n'est pas un objet étranger. Mais, il se trouve que ce milieu est pile celui des lecteurs de SF. Ce n'est PAS le grand public.
Or, peu de choses sont faites pour ces gens qui constituent le coeur de cible du genre, le lectorat naturel. Ce sont des gens curieux, qui privilégient la démarche personnel sur le besoin d'être guidés, c'est pour ça que le conseil des libraires, ils s'en foutent beaucoup. Le fait qu'ils ne soient pas représentatifs de la population globale n'a pas d'importance, ils représentent un lectorat avec un préjugé très favorable pour la SF. Si les éditeurs sont incapables d'attirer ces lecteurs-là, alors c'est pas la peine de disserter sur les libraires, les frontières entre les genres, etc.
Pour les infos, ils ont le net, et des discussions que j'ai avec eux, ils font plus confiance à des avis sur des forums disparates sur le net qu'à l'avis d'un libraire qu'ils jugent "pas neutre" (quand il n'est pas franchement hostile).
De mon temps, il n'y avait pas de sources d'information, à part le bouche à oreilles et encore. Le monde a changé, l'information circule plus vite, mais de manière très décentralisée et incontrôlable, et surtout de manière connexe. Si Casus Belli m'a fourni une bonne partie de mes références, beaucoup d'amateurs de manga sont apparus grâce à Grégoire Hellot (Le Greg) dans les mag de jeux vidéos.
Par conséquent, je reprends mon point qui est que non il ne "faut" pas un libraire pour se mettre à la SF. C'est possible, c'est souhaitable s'il s'y connaît, mais il n'y a aucun caractère obligatoire. On peut très bien lire de la SF en ne connaissant que les rayons de la Fnac ou en achetant uniquement sur Amazon. C'est un parcours tout à fait possible de nos jours.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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certaines librairies qui vont faire les efforts pourraient (je dis bien "pourraient") se convertir en temples de la SF à long terme (et il faudra qu'elle se fasse une aura prestigieuse façon shakespeare company ou branché façon Starbuck -- je déconne mais à peine)
toutefois le champ d'honneur va être meurtrier, oui, je pense
toutefois le champ d'honneur va être meurtrier, oui, je pense
je m'autocite a écrit :c'est là que j'ai découvert la sf française, mais cependant ce brave type mis à part j'ai jamais demandé à personne pour un livre, j'ai horreur de ça en fait, c'est un peu comme choisir une robe avec la vendeuse sur le dos^^
erion ou on parle des mêmes a écrit :le lectorat naturel. Ce sont des gens curieux, qui privilégient la démarche personnelle sur le besoin d'être guidés, c'est pour ça que le conseil des libraires, ils s'en foutent beaucoup.
Modifié en dernier par dracosolis le mer. févr. 01, 2012 3:04 pm, modifié 2 fois.
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la SF tu l'aimes ou tu la quittes ^^Lensman a écrit :Ou vendre des chaussettes...Herbefol a écrit :Pendant la matinée, j'ai essayé d'imaginer la réaction de Xavier, libraire de chez Scylla, si on lui disait "maintenant tu vas devoir séparer la sf de la fantasy et mettre le fantastique dans un coin".
Oncle Joe
J'espère que tu fais la distinction entre mélange et continuum. Ce n'est pas parce que certaines oeuvres sont à la limite que les genres n'existent pas. C'est même parce que les genres existent que les oeuvres à la limite ont une pertinence.Herbefol a écrit :Et puis c'est bien joli de vouloir séparer la sf du reste, mais dans la mesure où ça fait des décennies que l'on débat pour savoir ce qu'est la sf, ça me parait coton de la séparer correctement du reste.
Après, on peut se poser la question qui est que si la production de SF n'offre que des oeuvres à la limite des genres, il est alors un peu normal que le lectorat qui désire des oeuvres bien identifiées s'en détourne.
D'autre part, comme je disais par ailleurs, le fait d'avoir des oeuvres un peu bizarres au milieu d'un étal dédié à la SF, c'est un avantage pour l'oeuvre bizarre en termes de visibilité. Alors que diluée au milieu de tout, sa particularité a moins de chance d'apparaître et de susciter l'intérêt de l'acheteur (soit les 4 ou 5 secondes où il va poser la main vers un ouvrage pour lire la 4e de couv).
Par conséquent, ce n'est pas parce que certaines oeuvres sont difficiles à classer que ça justifie qu'on mélange tout. Je me souviens avoir discuté avec un ancien amateur de SF qui me racontait qu'il ne va plus dans les rayons parce qu'il ne trouve aucun ouvrage de SF sur les étals. En approfondissant, ce que j'ai pu en déduire c'est que dans la masse, il n'arrivait pas à distinguer ce qui l'intéressait de ce qu'il lui était indifférent. Il a donc préféré renoncer.
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A l'époque où je m'y suis mis je n'ai eu aussi personne pour me conseiller; J'empruntais ce que je trouvais à la bibliothèque. Aussi bien des CLA que des Anticipation. Bref tout ce qui me tombais sous la main. Moi la SF je l'ai d'abord découverte grâce aux dessins animés japonais ( Capitain Flam, Albator, Ulysse 31) comme beaucoup de gens de ma génération.
Et puis les librairies où je suis allé par la suite n'avaient pas vraiment spécialiste. La librairie Annecotes à Limoges n'a commencé à en avoir un qu'à partir 1995 ou dans ces eaux là. Ca faisait déjà presque 10 ans que j'en lisais.
Et puis à l'époque où je commençais à lire de la SF, j'ai aussi découvert la fantasy grâce aux jeux de rôles.
Je tiens à dire que je viens d'un milieu plutôt modeste. Donc d'une famille pas vraiment ouverte vers ce genre de culture.
La plupart des lecteurs dans les années 80 ont découvert les littératures de l'imaginaire par le jdr, les dessins animés japonais, le cinéma ou la BD. Plus tard dans les années 90 sont apparus d'autres passerelles comme le manga ou les jeux vidéos. Bref la Sf et la fantasy sont des subcultures ( c'est quelque chose qu'elles ont en commun), et on commence par autre chose que la littérature avant d'aller vers elles. Il faut aussi dire qu'avant la fin des années 90, en littérature jeunesse les littératures de l'imaginaire étaient sous représentées. Elles existaient, mais les prescripteurs comme les documentalistes, les bibliothècaires ou les libraires jeunesses ne les mettaient vraiment pas en avant.
Et puis les librairies où je suis allé par la suite n'avaient pas vraiment spécialiste. La librairie Annecotes à Limoges n'a commencé à en avoir un qu'à partir 1995 ou dans ces eaux là. Ca faisait déjà presque 10 ans que j'en lisais.
Et puis à l'époque où je commençais à lire de la SF, j'ai aussi découvert la fantasy grâce aux jeux de rôles.
Je tiens à dire que je viens d'un milieu plutôt modeste. Donc d'une famille pas vraiment ouverte vers ce genre de culture.
La plupart des lecteurs dans les années 80 ont découvert les littératures de l'imaginaire par le jdr, les dessins animés japonais, le cinéma ou la BD. Plus tard dans les années 90 sont apparus d'autres passerelles comme le manga ou les jeux vidéos. Bref la Sf et la fantasy sont des subcultures ( c'est quelque chose qu'elles ont en commun), et on commence par autre chose que la littérature avant d'aller vers elles. Il faut aussi dire qu'avant la fin des années 90, en littérature jeunesse les littératures de l'imaginaire étaient sous représentées. Elles existaient, mais les prescripteurs comme les documentalistes, les bibliothècaires ou les libraires jeunesses ne les mettaient vraiment pas en avant.
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eh ben crois moi que la bourgeoisie intello de gauche ne vaut pas mieux^^Je tiens à dire que je viens d'un milieu plutôt modeste. Donc d'une famille pas vraiment ouverte vers ce genre de culture.
faut pas déconner non ple, des librairies comme Sylla ont leur Xavier pour servir de phare et de filet à amateurs potentiels, ce sont des librairies d'habitués qui causent avec le type derrière sa caisseErion a écrit :J'espère que tu fais la distinction entre mélange et continuum. Ce n'est pas parce que certaines oeuvres sont à la limite que les genres n'existent pas. C'est même parce que les genres existent que les oeuvres à la limite ont une pertinence.Herbefol a écrit :Et puis c'est bien joli de vouloir séparer la sf du reste, mais dans la mesure où ça fait des décennies que l'on débat pour savoir ce qu'est la sf, ça me parait coton de la séparer correctement du reste.
Après, on peut se poser la question qui est que si la production de SF n'offre que des oeuvres à la limite des genres, il est alors un peu normal que le lectorat qui désire des oeuvres bien identifiées s'en détourne.
D'autre part, comme je disais par ailleurs, le fait d'avoir des oeuvres un peu bizarres au milieu d'un étal dédié à la SF, c'est un avantage pour l'oeuvre bizarre en termes de visibilité. Alors que diluée au milieu de tout, sa particularité a moins de chance d'apparaître et de susciter l'intérêt de l'acheteur (soit les 4 ou 5 secondes où il va poser la main vers un ouvrage pour lire la 4e de couv).
Par conséquent, ce n'est pas parce que certaines oeuvres sont difficiles à classer que ça justifie qu'on mélange tout. Je me souviens avoir discuté avec un ancien amateur de SF qui me racontait qu'il ne va plus dans les rayons parce qu'il ne trouve aucun ouvrage de SF sur les étals. En approfondissant, ce que j'ai pu en déduire c'est que dans la masse, il n'arrivait pas à distinguer ce qui l'intéressait de ce qu'il lui était indifférent. Il a donc préféré renoncer.
les autres librairies adoptent le plan de table où ils séparent les familles, et ça marche pour autant que les gens ont envie de se faire chier à aller dans une librairie QUAND TOUT EST à PORTEE DE MAIN SUR AMAZON donc pas la peine de gueuler, les séparations de tables sont faites
pas dans les stats commerciales, ni les lieux eux-mêmes, c'est vrai
il y a pas une librairie sf, une librairie fantasy, une librairie bit lit
(ah au fait, arrêtez de cracher sur la sf jeunesse, éventuellement ça pourrait ramener du client, voire le fidéliser)
(on sait jamais)
Modifié en dernier par dracosolis le mer. févr. 01, 2012 3:18 pm, modifié 1 fois.
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Ouais mais l'empreinte écologique de la vente par correspondance est quand même supérieure à celle de la vente en boutique traditionnelle. C'est plus de camions sur les routes. J'avais lu quelque part que pour qu'elle soit sensiblement égale à celle de la vente en librairie il faudrait acheter 25 livres dans une commande Amazon.
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je crois que tu t'emmêles les pinceaux dans ton truc fab'Fabien Lyraud a écrit :Ouais mais l'empreinte écologique de la vente par correspondance est quand même supérieure à celle de la vente en boutique traditionnelle. C'est plus de camions sur les routes. J'avais lu quelque part que pour qu'elle soit sensiblement égale à celle de la vente en librairie il faudrait acheter 25 livres dans une commande Amazon.
mais si tu as posté ce que je crois au fond, je crains que ça ne suffise pas pour le type qui habite en corrèze et doit se fader 50 bornes pour NE PAS TROUVER son bouquin en librairie
Hum, si on suit la théorie de certains, ça lui ferait presque du bien d'être mélangée à la bit lit... j'en doute un peu, mais enfin, cette idée semble avoir ses défenseurs...dracosolis a écrit :(ah au fait, arrêtez de cracher sur la sf jeunesse, éventuellement ça pourrait ramener du client, voire le fidéliser)
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tu es un vil scolopendre, dear^^Lensman a écrit :Hum, si on suit la théorie de certains, ça lui ferait presque du bien d'être mélangée à la bit lit... j'en doute un peu, mais enfin, cette idée semble avoir ses défenseurs...dracosolis a écrit :(ah au fait, arrêtez de cracher sur la sf jeunesse, éventuellement ça pourrait ramener du client, voire le fidéliser)
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Twilight, c'est paru en Jeunesse, non ?
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