Littérature jeunesse - avenir des genres ?

[Nébal]

Ben ouais. C'est un peu léger, donc...

[MF]

mais pas demi déesse pour autant, si vous me voyez manifester quoi que ce soit de ce style flnguez-moi

Quelqu'un a un pieu aiguisé et une masse ?


Éventuellement, une bible et un chapelet seraient les bienvenus.

... ou alors est-ce une bible et un fusil ?

[Anne]

Et en quoi le Maedre ne publie-t-il PAS des livres jeunesse?


@ Jérôme: c'est tout à ton honneur. D'autres ont des déformations professionnelles ou se sentent un devoir moral ou cherchent à former. Les auteurs-profs, par excellence...

[dracosolis]

Ben ouais. C'est un peu léger, donc...

je ne te le fais pas dire


Je vois pas trop ce qui aurait pu empêcher mon dernier (Trash) d'être dans fleuve noir à l'époque glorieuse
(bon ça manque un peu de cul mais y'en avait pas tant que ça au Fleuve)

[Le_navire]

[ouais sauf que
a) en fait j'ai jamais écrit Plaguers pour la jeunesse, je l'ai écrit parce que je l'ai senti comac point barre et qu'une éditrice, - toi -- m'a encouragée à continuer et il se trouve que tu faisais de la jeunesse...
mais du point de vue de l'écriture, du style, de la ligne narrative, on est en pleine Draco baroque, la Draco pas "grand public" (mais pas demi déesse pour autant, si vous me voyez manifester quoi que ce soit de ce style flnguez-moi)
b) je l'ai envoyé à Manfredo parce qu'il me l'a demandé après LVA mais tout de suite le doute "jeunesse, euh, pas vraiment hein?" a été posé par Mireille

en revanche, j'ai écrit tous mes soons avec autant d'amour, plus d'angoisse (c'est difficile de se rendre moins baroque pour être comprise) ET pour toucher un public plus large
pas des noeunoeuds, juste des gens plus nombreux
c'est ça qui me gave d'entrée dans ton discours là
l'idée que d'office ce soit des noeunoeud les autres, ceux qui accèdent pas d'entrée à Noirez (et j'aime ce que fait Jérôme, donc cool hein?)


d) j'ai pas dit ça, jérôme, la littérature ne DOIT former personne. J'ai dit qu'elle le faisait de facto, pas que c'était son but
c) le propos du fil n'est pas là malgré tout, revenons-y

En gros, tu dis la même chose que moi tout en me reprochant de dire le contraire. Tu fais du Erion, là.

Je te rappelle qu'on a eu un sacré problème avec les Virus de l'Ombre. Et là, pas de contestation possible : l'auteur a choisi d'écrire pour les jeunes. On a toujours placé ce bouquin dans la catégorie 12-14, et il a reçu le Farniente pour ça. On était ravis, et putain, ce bouquin le méritait. Pourtant, il a aussi eu le Prix Méditerranée des Lycéens, et là, ça nous a fait bizarre, à l'auteur comme à moi, d'autant qu'il était en concurrence avec des livres pour adultes. Tu crois que ça a changé notre regard sur la qualité du bouquin qu'on avait écrit/publié, avec autant de bonheur et de plaisir ? Non, sérieusement, là. Je rêve.

Sans compter que quand on écrit un bouquin avec des ados comme personnages principaux, on sait déjà (ou on devrait savoir, me semble-t-il) que les échos en jeunesse seront évidents.

Quant à l'avis de Mireille sur la place de ton bouquin en jeunesse ou pas, il est le sien, mais le mien n'est pas, me semble-t-il, moins compétent. Et je suis polie.

La preuve, le Bathelot que personne ne voulait mettre en jeunesse, et qui s'est vendu en jeunesse plus que bien, sans compter les critiques du milieu jeunesse sur la bête.

Et si tu essayes de me faire croire que des bouquins neuneus pour les 15-25, qui ne risquent pas de se retrouver dans une collec adulte, ça n'existe pas je ne peux répondre que :

On se connaissait avant d'avoir cette discussion, là ? Je ne sais pas, en fait je crois que non. En fait.

[Erion]

Deux petites remarques, histoire de causer :

- La littérature jeunesse n'a pas à former de "futurs lecteurs". Elle n'a pas à former quoi que ce soit. De ce point de vue, elle n'a pas plus de "vocation" ou de "mission" que la littérature adulte. Quelle horreur que cette littérature à visée "évangélique". Quand j'écris pour les gosses, quand je travaille avec eux, quand je joue avec eux, je ne vois pas des adultes en devenir, mais des enfants présents. C'est, crois-je, entre autres, pourquoi ils m'apprécient : mon regard ne les précipite pas dans le devenir (ça ne veut évidemment pas dire que je me désintéresse de ce dernier).

On va le refaire avec le contexte, hein.
L'un des traits assez spécifiques de la SF, Lensman sera d'accord et d'autres aussi, c'est qu'il faut y avoir été sensibilisé assez tôt pour en lire par la suite. Il ne s'agit pas d'évangéliser et de dire qu'il faut lire de la SF, mais que si on en fait pas goûter, y'a zéro chance que le goût vienne adulte (et proportionnellement, ça se vérifie, quand je teste chez mes étudiants qui ont une vingtaine d'années, ils ont tous été sensibilisés tôt).
Après, on peut se demander si ça marche, si le fait de sensibiliser tôt à la SF, fait qu'on aura après des lecteurs de SF quand ils seront adultes. Dans quelle proportion ? Pourquoi le transfert ne se fait pas ? etc.

Parce que, dans le monstrueux débat des 680p et quelques, un des trucs qui apparaît régulièrement, c'est que la SF n'est pas évidente à lire si on a pas les clés, si on y va pas avec une certaine disposition d'esprit. Pour lire de la littérature générale, il faut aussi une certaine disposition d'esprit, mais tout l'enseignement littéraire en France est conçu pour la faire apparaître, on ne se pose donc pas trop la question (on devrait, mais en réalité, on ne le fait pas).
Ensuite, si l'enfant, l'ado, le jeune adulte a aimé un genre de littérature jeunesse (sf, fantasy, fantastique) et n'y adhère pas quand il est "adulte et sérieux, marié 2 enfants, une maison un chien", c'est aussi une question qui mérite d'être approfondie. On extrapole qu'arrivé à l'âge adulte, par une sorte de transformation magique, il perd son attrait pour ces littératures-là. Hm, regardez les loisirs des français : ils achètent de plus en plus de jeux vidéos, ils lisent beaucoup de BD, ils vont au ciné voir des blockbusters, ils regardent un peu de télé réalité, beaucoup de feuilletons américains. C'est pas vraiment ce que j'appellerais devenir des adultes sérieux.
Pourquoi ce qui marche au cinéma, la BD et dans le jeu vidéo, ne marcherait pas dans la littérature ?
Je ne crois pas à l'hypothèse magique, je penche plutôt pour une hypothèse d'offre. Il y a quelque chose que les ados trouvent dans la littérature jeunesse qu'ils ne trouvent plus quand ils ont 20-25 ans, voire plus.

Et attention, quand on parle "lectorat adulte", on est pas en train de parler des gens qui ont 40 ans et plus, mais de gens qui ont entre 20 et 30 ans. C'est pas encore les cadres dynamiques overbookés.

[Anne]

Là, désolée, je réagis.
Que connais-tu des compétences de Mireille?
Vas-y, sois impoli sur le sujet, qu'on ait une nouvelle leçon d'humilité de ta part.

[MF]

en fait j'ai jamais écrit Plaguers pour la jeunesse, je l'ai écrit parce que je l'ai senti comac point barre et qu'une éditrice, - toi -- m'a encouragée à continuer et il se trouve que tu faisais de la jeunesse...
mais du point de vue de l'écriture, du style, de la ligne narrative, on est en pleine Draco baroque...

faut bien reconnaître qu'à l'accouchement, c'était franchement hideux ^^

[Lensman]

Malgré les prescripteurs, les bibliothécaires, les profs, les académies qui trouvent que la SF c'est pas sérieux, les élèves en lisent et aiment ça. Par quel mécanisme, arrivés à l'âge adulte, tout ça disparaît comme par magie et qu'il n'en reste rien ?
Dire que c'est la faute des médias, c'est vraiment prendre les gamins pour des imbéciles. S'ils ont aimé un truc, ils vont pas se mettre à le rejeter sous prétexte que Libé, Le Monde et Télérama en disent du mal.

Bref, un jour, faudra se pencher sur la question, qui n'est pas du tout anodine.

On s'est déjà interrogés sur cette question, sans trouver d'explications bien convaincantes. Il y a vraiment une recherche à mener (mesurer l'ampleur du problème - on se trompe peut-être dans nos impressions -, étudier les comportements, faire des enquêtes avec questionnaires... un travail de sociologue!)

Et si tout simplement, c'était lié au fait que l'imaginaire est un goût associé à l'enfance et que la plupart des adultes s'évertuent à être des... adultes?
Avec des désirs et des rêves d'adultes, concrets: du cul, du fric, de la reconnaissance, des réponses simples et puis un abonnement au club de tennis?

Tu oublies sans doute une phase entre l'enfant et l'adulte : l'adolescent.
Je fais le constat suivant sur mes neveux et nièces (est-ce représentatif ?) :
- tu peux faire lire pratiquement à tous les enfants de l'imaginaire (dont, bien sûr de la SF). Émerveillement et la découverte, ça marche à tous les coups.
- puis, à l'adolescence, une majeure partie passe par la "littérature romantique" (aujourd'hui la bit' lit'), ce qui semble être une étape structurante de la personnalité.
- certains trouvent une continuité dans de la "SFFF romantique" (ce qui se faisait beaucoup à l'âge d'or quand le héros sauvait l'héroïne peu vêtue des griffes de l'infâme professeur ou du verdâtre monstre à tentacules et yeux pédonculés) et continuent (ceux auxquels j'ai réussi, malgré les hauts cris des parents, à refiler des vieux Astounding, Amazing ou Weird Tales)
- d'autres ne passe pas par cette case là et ne sont plus émerveillés (par ces littératures)

Ce n'est qu'un avis très partiel qui, comme le dit Joe, mériterait d'être structuré dans le cadre d'une étude socio...

Ton premier découpage brute de décoffrage me semble (hélas ?), un bon point de départ...

Oncle Joe

[dracosolis]

je crois que tu ne m'as pas comprise, Hélène, mais alors pas du tout

le propos n'est pas sur Plaguers
le propos est sur les livres "jeunesse écrit pour les noeunoeus"


ce sont les noeunoeuds qui passent pas
ton élitisme terrifiant, ton mépris pour le grand public en général, en jeunesse ou ailleurs
c'est ça qui passe pas
MOI, je suis persuadée que tout le monde peut tout lire, en fait
et pas toi

je dis "la draco baroque " pas grand public, ça veut pas dire que le grand public est con, ça veut dire que je m'adresse d'entrée à des gens qui ont les mêmes références que moi
je dis la draco grand public, je tente au max d'éclairer ces références point.

et je suis désolée mais si, Mireille est plus compétente que toi, elle tient sa maison depuis 20 ans

[Le_navire]

Pour que ce soir clair pour tout le monde, au cas ou quelqu'un aurait l'esprit aussi mal tourné que certains, je ne remet pas une seconde en cause les compétences de Mirelle Rivaland. Je me contente de dire que les miennes ne sont pas négligeables, et que nous pouvons donc prétendre à avoir des avis différents.

Et que oui, je me retiens de passer au mode franchement impoli quand les miennes sont visiblement si souvent remises en question.

[Anne]

Est-ce qu'on pourrait recadrer le débat avant que ce post devienne Ramdani-land et ses déboires avec les auteurs et autres éditeurs et directeurs littéraires?

[Anne]

Sand: il y a le site des histoires sans fin, consacré à la jeunesse mais une rubrique dans Actusf (mais là, la jeunesse n'est pas vraiment au même niveau que la littérature adulte, dans les mises en avant)

[Le_navire]

je crois que tu ne m'as pas comprise, Hélène, mais alors pas du tout

le propos n'est pas sur Plaguers
le propos est sur les livres "jeunesse écrit pour les noeunoeus"


ce sont les noeunoeuds qui passent pas
ton élitisme terrifiant, ton mépris pour le grand public en général, en jeunesse ou ailleurs
c'est ça qui passe pas
MOI, je suis persuadée que tout le monde peut tout lire, en fait
et pas toi

je dis "la draco baroque " pas grand public, ça veut pas dire que le grand public est con, ça veut dire que je m'adresse d'entrée à des gens qui ont les mêmes références que moi
je dis la draco grand public, je tente au max d'éclairer ces références point.

et je suis désolée mais si, Mireille est plus compétente que toi, elle tient sa maison depuis 20 ans

Bon, je ne discute plus là.

L'interprétation qui est faite de mes propos me scandalise au plus haut point, mais j'en ai vraiment, mais vraiment marre. Je n'ai pas envie de devenir vulgaire.

Quant à Mireille, je comparais ses compétence en jeunesse avec les miennes. Et pas pour les dénigrer, mais pour affirmer que je pouvais prétendre sans honte à avoir un avis divergent du sien.

Je m'arrête-là.

[Nébal]

((((((((((

))))))))))


(((((((((((((((((((


)))))))))))))))))))

(Non, là, en fait, j'essaie d'envoyer des ondes positives.)

(Paske y'en a besoin.)