J'interviens suite à la remarque d'Erion sur l'autre fil, qui est enfin une remarque réfléchie. Je profite surtout de la retombée de la tension :
Erion a écrit :Mais on ne dit pas "tel personnage, c'est un artifice". On se pose la question de l'utilité du personnage, comment il s'intègre, et selon le principe que j'ai évoqué, on regarde son rôle dans le texte. Une fois qu'on a fait le tour, on peut faire toutes les déductions qu'on veut.
Exactement ce que j'ai fait. Pour moi,
Une porte sur l'été est un roman qui met en scène, entre autres, un chat, qui au début du roman est présenté comme un personnage important. Il s'avère, au fil de roman qu'il devient un figurant. Dans la construction du personnage, il a un rôle qui ne m'a pas paru d'une importance capitale (le personnage a son caractère, le chat n'intervenant pas là-dedans).
Attention, j'ai bien en tête que le chat a au moins deux interventions remarquables :
- distraire les associés du personnage principal au moment de sa capture par ses associés. Une intervention remarquable mais pas tellement importante au regard de ce qui se passe ensuite et à la fin du roman
- fournir une motivation au héros pour se venger : oui, mais le personnage se rend compte avant ça que le conditionnement qu'il a subi n'a pas fonctionné. L'importance du chat est toute relative.
Donc avant de dire que je ne réfléchis pas quand j'écris une chronique, posez-vous la questions de savoir, aussi, si je n'ai pas une vision différente de la vôtre, que je n'analyse pas le livre d'une façon différente.
Je ne dis pas que je ne peux pas me tromper parfois sur des livres, mais là j'ai bien réfléchi à la question. On n'est pas d'accord sur l'importance du chat dans le roman, je ne vais pas en pleurer.
Pour nous départager, nous ne pouvons que nous tourner vers d'autres lecteurs qui découvriraient le roman et pourront nous dire ce qu'ils en ont pensé.
Et je rebondis sur une remarque de Roland (qui répondra peut-être en même temps à Hoêl) :
C'est la méthode de « critique » qui est en cause ici, pas le texte dont il existe de nombreuses analyses et dont la réputation n'est plus à faire.
La réputation, ça change. Le fait que ce soit un classique, je ne le conteste pas. Ça ne fait pas la qualité d'un roman. Car le temps à un impact sur la portée d'un roman, la pertinence du propos de l'auteur, le style qui a ses modes. Les romans vieillissent (la plupart en tout cas ; peu en proportion de la production passée et actuelle ont ce quelque chose ou cette combinaison de choses - sujet, idées, style de l'auteur, personnages... - qui les rendent intemporels ou presque). C'est le cas de
Une porte sur l'été, roman qui a beaucoup vieilli. Vous remarquerez d'ailleurs que pour le moment
Une porte sur l'été divise les lecteurs SF en deux catégories
- ceux qui aiment : des gens plus âgés (je ne connais pas les âges de chacun, j'espère ne vexer personne). Ce roman représente sans doute quelque chose pour ces vieux (au sens noble du terme) lecteurs, qui y sont attachés.
- ceux qui n'aiment pas : ils sont plus jeunes (moi et Nébal) et ont un regard neuf sur ce roman, ce qui n'est pas sans intérêt.
Peut-être que dans 50 ans (je ne sais pas si la "mode" est cyclique en SF),
Une porte sur l'été redeviendra un excellent roman. Mais en 2010, ce n'est une lecture qui n'a un intérêt que relatif (celui de l'approfondissement de la culture générale du lecteur en matière de littérature de SF).
C'est toujours mon avis personnel que j'estime pertinent, donc je l'exprime.
Voilà, maintenant que je me suis expliqué, je me retire en vous laissant très certainement grogner, voire continuer à m'insulter.