Gérard Klein a écrit :
Cela dit, la stat de Draco ne répond pas à la question initiale: comment se fait-il que des lycéens puis des étudiants de l'enseignement supérieur, en principe ni analphabètes ni illettrés, ne maîtrisent plus du tout, pour une proportion importante, l'orthographe la plus élémentaire, ce qui s'observe aussi dans les sites et sur les blogs, même si l'on tient compte des fautes de frappe et d'inattention, et jusque dans la presse où la confusion entre les infinitifs et les participes passés, par exemple, est désormais courante parce que les correcteurs automatiques ne la signalent en général pas?
L'interprétation de draco est parfaitement valide. Ce qu'elle dit sur le collège est valable aussi pour le primaire (on est passé d'une 10aine d'heures de français par semaine, à beaucoup, beaucoup moins).
Si on demande aux étudiants les règles d'orthographe et de grammaire, ils les connaissent, pour la plupart, même ceux qui font de grosses fautes.
En revanche, ils n'ont pas d'automatismes, et faute de pratique régulière durant les années d'enseignement d'exercices systématiques.
A la fin des années 80, mes parents ont écrit une méthode de rattrapage orthographique. Ils avaient repéré les fautes les plus courantes et produit tout un ensemble de trucs et d'exercices adaptés aux élèves les plus faibles afin, surtout, de développer des réflexes. Le livre est encore utilisé et on le voit encore apparaître dans les mémoires des IUFM quand il s'agit d'orthographe.
Sauf qu'à l'origine, c'était pour les élèves en difficulté, et que désormais, on utilise ce livre pour la classe en totalité.
Bref, les élèves sont pas devenus plus cons en quelques années, mais on ne leur laisse plus le temps d'acquérir les mécanismes et les automatismes. Les plus forts s'en sortent, mais pour les plus faibles, l'enseignement est beaucoup plus dur qu'il n'était. Ils ont moins de temps pour apprendre ce que leurs camarades saisissent tout de suite.
Ceci combiné au fait de la démocratisation, qui a vu arriver dans l'enseignement général des élèves qui en était chassés dans les années 60, et boum !
En plus, les récentes réformes visent à instituer un soutien scolaire au primaire, plus personnalisé, sauf que les mairies n'ont pas les moyens de l'assurer et que ce soutien est en train de disparaître, faute de sous.