Oh mais ça marche aussi avec Ursula Le Guin, si tu préfères.bormandg a écrit :Américain?Erion a écrit :Ouais, "Le fleuve des dieux", c'est trop bas de gamme en comparaison.bormandg a écrit :En même temps, une SF "qui prend la tête" (autrement dit qui mobilise plus de deux neurones) genre Horde du Contrevent, Déchronologue ou May le monde, je ne vois pas les américains la rechercher
Les auteurs SF français à l'étranger
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"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Un Cartésien (c.a.d. un contempteur de Descartes) répondrait "L'exception qui confirme la règle"; disons l'exception qui ne remet pas la règle en cause, surtout s'il s'agit de l'appliquer aux traductions.Erion a écrit :Oh mais ça marche aussi avec Ursula Le Guin, si tu préfères.bormandg a écrit :Américain?Erion a écrit :Ouais, "Le fleuve des dieux", c'est trop bas de gamme en comparaison.bormandg a écrit :En même temps, une SF "qui prend la tête" (autrement dit qui mobilise plus de deux neurones) genre Horde du Contrevent, Déchronologue ou May le monde, je ne vois pas les américains la rechercher
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Non, ce que je veux dire, c'est qu'aux USA, ils ont des auteurs de grande qualité qui sont tout aussi bien que les nôtres, et qu'il n'y a aucune raison de faire un complexe de supériorité très français, en attribuant aux américains l'apanage du manque de culture et de la bêtise.bormandg a écrit :Un Cartésien (c.a.d. un contempteur de Descartes) répondrait "L'exception qui confirme la règle"; disons l'exception qui ne remet pas la règle en cause, surtout s'il s'agit de l'appliquer aux traductions.Erion a écrit :Oh mais ça marche aussi avec Ursula Le Guin, si tu préfères.bormandg a écrit :Américain?Erion a écrit :Ouais, "Le fleuve des dieux", c'est trop bas de gamme en comparaison.bormandg a écrit :En même temps, une SF "qui prend la tête" (autrement dit qui mobilise plus de deux neurones) genre Horde du Contrevent, Déchronologue ou May le monde, je ne vois pas les américains la rechercher
Merci, mais les français sont aussi servis de ce côté, et le Da Vinci Code a été un succès de librairie en France, aussi.
En revanche, ce qu'ils désirent, à traduire, c'est ce qu'ils ne savent pas faire. On est plus à l'époque où l'aura de la nouvelle vague ou du nouveau roman suffisait pour impressionner les éditeurs américains. Le complexe vis à vis de la "civilisation européenne" est terminé.
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En partie d'accord, et comme tu le remarques, les français aussi préfèrent traduire et diffuser le mauvais que le bon. Et c'est vrai que les américains peuvent dire "nous aussi, on sait écrire des livres exigeants". Mais la différence est que, en France, "de qualité" n'implique pas automatiquement "à ne pas traduire"...Erion a écrit :Non, ce que je veux dire, c'est qu'aux USA, ils ont des auteurs de grande qualité qui sont tout aussi bien que les nôtres, et qu'il n'y a aucune raison de faire un complexe de supériorité très français, en attribuant aux américains l'apanage du manque de culture et de la bêtise.bormandg a écrit :Un Cartésien (c.a.d. un contempteur de Descartes) répondrait "L'exception qui confirme la règle"; disons l'exception qui ne remet pas la règle en cause, surtout s'il s'agit de l'appliquer aux traductions.Erion a écrit :Oh mais ça marche aussi avec Ursula Le Guin, si tu préfères.bormandg a écrit :Américain?Erion a écrit :Ouais, "Le fleuve des dieux", c'est trop bas de gamme en comparaison.bormandg a écrit :En même temps, une SF "qui prend la tête" (autrement dit qui mobilise plus de deux neurones) genre Horde du Contrevent, Déchronologue ou May le monde, je ne vois pas les américains la rechercher
Merci, mais les français sont aussi servis de ce côté, et le Da Vinci Code a été un succès de librairie en France, aussi.
En revanche, ce qu'ils désirent, à traduire, c'est ce qu'ils ne savent pas faire. On est plus à l'époque où l'aura de la nouvelle vague ou du nouveau roman suffisait pour impressionner les éditeurs américains. Le complexe vis à vis de la "civilisation européenne" est terminé.
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Il y a un truc pas très clair dans votre échange : vous parlez de traductions en général, ou de traductions vers l'anglais en particulier ? Ce sont deux cas de figures un peu différents. Le marché anglophone est considéré comme un des plus difficiles à intégrer, mais ça ne veut pas dire qu'il ne se traduit rien vers les autres langues.
Les américains ont un marché énorme, et leurs propres auteurs "exigeants" n'ont pas une place illimitée, pourquoi traduire des livres qui vont grignoter une niche ? Les américains n'ont tout simplement PAS besoin de traduire quoi que ce soit pour que leur marché se développe et fonctionne, alors qu'à l'inverse, le marché français a BESOIN de traduire.bormandg a écrit : En partie d'accord, et comme tu le remarques, les français aussi préfèrent traduire et diffuser le mauvais que le bon. Et c'est vrai que les américains peuvent dire "nous aussi, on sait écrire des livres exigeants". Mais la différence est que, en France, "de qualité" n'implique pas automatiquement "à ne pas traduire"...
On peut pas comparer les deux situations. Il se trouve en plus que la France est culturellement plus ouverte dans le domaine de la production artistique (encore que, il faudrait beaucoup nuancer, les étudiants étrangers dans le cinéma sont accueillis très confortablement aux USA), mais le marché US n'a tout simplement pas besoin d'être plus ouvert pour se développer. Il y a suffisamment d'écrivains pour fournir la machine et répondre à la demande. Pourquoi traduire un space-opéra français ? Quelle est la raison économique d'un tel choix ? Pour faire plaisir ? Oh mais pour ça, y'a la small press, et elle remplit son rôle. Mais pour les gros éditeurs, une telle opération n'aurait qu'un intérêt symbolique. Il faudrait véritablement une volonté forte et l'impression d'avoir un gisement d'oeuvres sur la durée pour que l'investissement vaille la peine.
On est pas sur 500 ou 1000 exemplaires, mais sur 10 fois plus, avec des logistiques bien différentes et des coûts afférents. Sans même avoir des considérations de rentabilité financière, un gros éditeur va pas lancer une opération en faveur d'un auteur étranger (donc inconnu) en sachant dès le départ qu'il va y perdre sa chemise. Quand un éditeur français ose, il ne va se planter que sur 1000 à 2000 exemplaires, c'est gérable, quand un éditeur US se plante, les sommes montent vite.
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Merci Mélanie, il me semble que j'avais moi aussi fait ce recentrage deux pages plus tôt, et c'est vrai que les problèmes du marché anglo-saxon (abordés dans la remarque sur le space-opera qui a alimenté ce sous-débat) sont spécifiques... Sans les mettre de côté, évitons de leur laisser l'exclusivité du débat.Mélanie a écrit :Il y a un truc pas très clair dans votre échange : vous parlez de traductions en général, ou de traductions vers l'anglais en particulier ? Ce sont deux cas de figures un peu différents. Le marché anglophone est considéré comme un des plus difficiles à intégrer, mais ça ne veut pas dire qu'il ne se traduit rien vers les autres langues.
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C'est vrai et cela explique l'aggravation et la confirmation d'une tendance dont les bases n'en restent pas moins une forme de xénophobie et d'auto-satisfaction excessive. Mais pour inverser la tendance, il faudrait que n'existent pas les blocages économiques que tu signales et qui sont réels.Erion a écrit :Les américains ont un marché énorme, et leurs propres auteurs "exigeants" n'ont pas une place illimitée, pourquoi traduire des livres qui vont grignoter une niche ? Les américains n'ont tout simplement PAS besoin de traduire quoi que ce soit pour que leur marché se développe et fonctionne, alors qu'à l'inverse, le marché français a BESOIN de traduire.bormandg a écrit : En partie d'accord, et comme tu le remarques, les français aussi préfèrent traduire et diffuser le mauvais que le bon. Et c'est vrai que les américains peuvent dire "nous aussi, on sait écrire des livres exigeants". Mais la différence est que, en France, "de qualité" n'implique pas automatiquement "à ne pas traduire"...
On peut pas comparer les deux situations. Il se trouve en plus que la France est culturellement plus ouverte dans le domaine de la production artistique (encore que, il faudrait beaucoup nuancer, les étudiants étrangers dans le cinéma sont accueillis très confortablement aux USA), mais le marché US n'a tout simplement pas besoin d'être plus ouvert pour se développer. Il y a suffisamment d'écrivains pour fournir la machine et répondre à la demande. Pourquoi traduire un space-opéra français ? Quelle est la raison économique d'un tel choix ? Pour faire plaisir ? Oh mais pour ça, y'a la small press, et elle remplit son rôle. Mais pour les gros éditeurs, une telle opération n'aurait qu'un intérêt symbolique. Il faudrait véritablement une volonté forte et l'impression d'avoir un gisement d'oeuvres sur la durée pour que l'investissement vaille la peine.
On est pas sur 500 ou 1000 exemplaires, mais sur 10 fois plus, avec des logistiques bien différentes et des coûts afférents. Sans même avoir des considérations de rentabilité financière, un gros éditeur va pas lancer une opération en faveur d'un auteur étranger (donc inconnu) en sachant dès le départ qu'il va y perdre sa chemise. Quand un éditeur français ose, il ne va se planter que sur 1000 à 2000 exemplaires, c'est gérable, quand un éditeur US se plante, les sommes montent vite.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
En ce qui concerne les lecteurs aux USA, d'après les échanges que j'ai pu avoir avec des fans de SF/fantastique/fantasy sur le Net et l'expérience de mes nouvelles traduites, je les ai trouvés beaucoup plus ouverts d'esprits qu'on ne veut bien le croire. Ce qui m'a frappée notamment, c'est qu'ils semblent avoir beaucoup moins tendance que nous à mettre les bouquins dans des cases selon leur appartenance ou non à un genre, mais aussi selon leur provenance. Dans la discussion, ils ne vont jamais préciser que tel bouquin traduit en anglais est d'origine étrangère, ils vont le mettre sur le même plan que d'autres bouquins écrits directement en anglais. Je n'ai jamais eu l'impression qu'il y ait de méfiance par rapport aux livres étrangers - par contre, il faut qu'on leur fournisse lesdits bouquins déjà traduits dans leur langue.Erion a écrit :On peut pas comparer les deux situations. Il se trouve en plus que la France est culturellement plus ouverte dans le domaine de la production artistique (encore que, il faudrait beaucoup nuancer, les étudiants étrangers dans le cinéma sont accueillis très confortablement aux USA), mais le marché US n'a tout simplement pas besoin d'être plus ouvert pour se développer.
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Autrement dit: pas de blocage au niveau des lecteurs, mais seulement à celui des éditeurs. Cela tient, bien sûr, au fait que les contraintes économiques pèsent seulement sur les seconds; et à celui qu'ils (les édteurs) prètent aux lecteurs les tendances au rejet qui ne sont pas réelles...Mélanie a écrit :En ce qui concerne les lecteurs aux USA, d'après les échanges que j'ai pu avoir avec des fans de SF/fantastique/fantasy sur le Net et l'expérience de mes nouvelles traduites, je les ai trouvés beaucoup plus ouverts d'esprits qu'on ne veut bien le croire. Ce qui m'a frappée notamment, c'est qu'ils semblent avoir beaucoup moins tendance que nous à mettre les bouquins dans des cases selon leur appartenance ou non à un genre, mais aussi selon leur provenance. Dans la discussion, ils ne vont jamais préciser que tel bouquin traduit en anglais est d'origine étrangère, ils vont le mettre sur le même plan que d'autres bouquins écrits directement en anglais. Je n'ai jamais eu l'impression qu'il y ait de méfiance par rapport aux livres étrangers - par contre, il faut qu'on leur fournisse lesdits bouquins déjà traduits dans leur langue.Erion a écrit :On peut pas comparer les deux situations. Il se trouve en plus que la France est culturellement plus ouverte dans le domaine de la production artistique (encore que, il faudrait beaucoup nuancer, les étudiants étrangers dans le cinéma sont accueillis très confortablement aux USA), mais le marché US n'a tout simplement pas besoin d'être plus ouvert pour se développer.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
En tout cas en ce qui concerne les passionnés que j'ai pu croiser sur le Net - le grand public, c'est sans doute une autre question. En tout cas, j'avais remarqué que j'étais la seule à mentionner l'origine des livres dont on parlait, alors qu'en face on me citait Millennium, Le Parfum ou l'essai de Houellebecq sur Lovecraft au beau milieu des bouquins anglophones.bormandg a écrit :Autrement dit: pas de blocage au niveau des lecteurs, mais seulement à celui des éditeurs. Cela tient, bien sûr, au fait que les contraintes économiques pèsent seulement sur les seconds; et à celui qu'ils (les édteurs) prètent aux lecteurs les tendances au rejet qui ne sont pas réelles...
Edit : Ce qui me fait penser que ce serait intéressant de connaître l'avis d'Aliette de Bodard sur la question, étant donné qu'elle écrit et publie directement en anglais.
Je viens de repenser à un contre-exemple, un cas où une anthologiste a demandé explicitement à lire des nouvelles en français plutôt que d'attendre qu'elles soient traduites : Delia Sherman faisant circuler il y a deux ans aux Utopiales un appel à textes pour son antho Interfictions 2, pour laquelle elle a fini par sélectionner une nouvelle de Lionel Davoust. Ce n'est pas fréquent, mais il y a peut-être d'autres exemples du même genre -- même si encore une fois, c'est du côté de la small press qu'a lieu ce genre d'initiatives.
On ne te le fait pas dire.Pontiac a écrit :Il y a les mêmes idiots aux Etats-Unis qu'en France.bormandg a écrit :(les édteurs) prètent aux lecteurs les tendances au rejet qui ne sont pas réelles...
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg