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Les femmes écrivains ignorées par la critique ?
Posté : jeu. févr. 24, 2011 9:26 am
par Jean-Claude Dunyach
Depuis quelque temps, aux Etats-Unis, un débat fait rage sur le thème : les femmes écrivains voient leurs livres en général ignorés par les critiques - et on ne leur demande pas non plus de faire partie du staff des critiques des grandes revues littéraires.
Il y a eu divers pamphlets publiés, suivis d'échanges de noms d'oiseaux, etc. Et le site VIDA (Women in Literary Arts) vient de réaliser une enquête accablante sur les grands journaux, magazines et revues Américains. Le résultat est là :
http://vidaweb.org/the-count-2010
Cela s'applique à l'ensemble de la littérature, bien sûr. Mais la situation est-elle différente chez nous ?
Posté : jeu. févr. 24, 2011 9:36 am
par Sand
j'ai juste survolé, mais il me semble qu'il manque un chiffre important : sur le nombre de livres publiés au total dans l'année, combien écrits par des hommes et combien par des femmes ?
En gros, on voit qu'un quart (à la louche) des livres ou des auteurs "reviewed" sont (écrits par) des femmes. Mais si jamais cela est conforme à l'ensemble de la production, ce n'est pas significatif, juste proportonnel.
Re: Les femmes écrivains ignorées par la critique ?
Posté : jeu. févr. 24, 2011 9:37 am
par Lensman
Jean-Claude Dunyach a écrit :Depuis quelque temps, aux Etats-Unis, un débat fait rage sur le thème : les femmes écrivains voient leurs livres en général ignorés par les critiques - et on ne leur demande pas non plus de faire partie du staff des critiques des grandes revues littéraires.
Il y a eu divers pamphlets publiés, suivis d'échanges de noms d'oiseaux, etc. Et le site VIDA (Women in Literary Arts) vient de réaliser une enquête accablante sur les grands journaux, magazines et revues Américains. Le résultat est là :
http://vidaweb.org/the-count-2010
Cela s'applique à l'ensemble de la littérature, bien sûr. Mais la situation est-elle différente chez nous ?
Je crois que chez nous, ce n'est pas seulement en littérature que le problème se pose...
En France, on a longtemps prétendu que les femmes ne pouvaient pas faire de la politique, parce qu'elles sont plus raisonnables et équilibrées que les hommes. On commence à s'apercevoir que ce n'est pas le cas: elles peuvent se montrer tout aussi incompétentes. Donc rien ne s'oppose à une généralisation.
Oncle Joe
Posté : jeu. févr. 24, 2011 9:39 am
par Florent
Harry Potter, le journal de Bridget Jones, les Chroniques de Vampires, Twilght... Personne n'en a jamais entendu parler, c'est sûr.
Posté : jeu. févr. 24, 2011 9:59 am
par Daelf
Florent a écrit :Harry Potter, le journal de Bridget Jones, les Chroniques de Vampires, Twilght... Personne n'en a jamais entendu parler, c'est sûr.
Oui, et bien sûr tout ça a été écrit la même année, constitue un quart de la production ittéraire américaine et est donc très pertinent dans la discussion en cours.
Ahem.
Je me suis fait la même remarque que Sand, et pas que dans ce cas-là. Faudrait faire plus de pub aux statistiques, en particulier à tout ce qui touche aux probabilités (la Française des Jeux et autres organismes du genre apprécieraient moyen, mais bon.)
Posté : jeu. févr. 24, 2011 10:02 am
par Florent
Daelf a écrit :Florent a écrit :Harry Potter, le journal de Bridget Jones, les Chroniques de Vampires, Twilght... Personne n'en a jamais entendu parler, c'est sûr.
Oui, et bien sûr tout ça a été écrit la même année
Vu qu'un tome sort tous les ans, je suis tenté de dire oui
Posté : jeu. févr. 24, 2011 10:11 am
par Daelf
Florent a écrit :Daelf a écrit :Florent a écrit :Harry Potter, le journal de Bridget Jones, les Chroniques de Vampires, Twilght... Personne n'en a jamais entendu parler, c'est sûr.
Oui, et bien sûr tout ça a été écrit la même année
Vu qu'un tome sort tous les ans, je suis tenté de dire oui
Ok. Profitons-en donc pour affirmer que tout le monde connaît la littérature suédoise puisque tout le monde a entendu parler de Millenium.
Posté : jeu. févr. 24, 2011 10:18 am
par Eons
Je note deux cas où les femmes sont plus présentes que les hommes :
- sur les couvertures
- en poésie.
Posté : jeu. févr. 24, 2011 10:19 am
par Florent
Ah, tiens... un raisonnement par l'absurde. En tout cas, c'est comme en politique : les statistiques, on leur fait dire ce qu'on veut. On pourrait faire un camembert en comparant l'exposition médiatique internationale des titres que j'ai cités avec celle de livres écrits par des hommes. Le résultat ne démontrerait absolument rien du tout, sinon qu'il y a une demande pour ce genre de romans, qu'ils soient écrits par un homme, une femme ou un martien. Donc voilà, ne croyez pas aveuglément les camemberts, ils ne représentent qu'un aspect des choses, et en plus ils puent.
Posté : jeu. févr. 24, 2011 10:34 am
par MF
Florent a écrit :Ah, tiens... un raisonnement par l'absurde. En tout cas, c'est comme en politique : les statistiques, on leur fait dire ce qu'on veut. On pourrait faire un camembert en comparant l'exposition médiatique internationale des titres que j'ai cités avec celle de livres écrits par des hommes.
Pour le coté absurde de l'usage possible de l'outil statistique, tu as raison...
Posté : jeu. févr. 24, 2011 11:21 am
par LDavoust
Sand a écrit :j'ai juste survolé, mais il me semble qu'il manque un chiffre important : sur le nombre de livres publiés au total dans l'année, combien écrits par des hommes et combien par des femmes ?
En gros, on voit qu'un quart (à la louche) des livres ou des auteurs "reviewed" sont (écrits par) des femmes. Mais si jamais cela est conforme à l'ensemble de la production, ce n'est pas significatif, juste proportonnel.
Tout à fait. Ca peut éventuellement orienter sur un sexisme de l'édition et ça ne veut pas dire non plus qu'il est absent de la critique, mais ça change beaucoup le problème.
Posté : jeu. févr. 24, 2011 11:42 am
par Florent
Je propose la discrimination positive. Entre deux manuscrits de qualité égale, publier celui proposé par une femme, afin d'atteindre un quota représentatif.
Posté : jeu. févr. 24, 2011 11:46 am
par Eons
Florent a écrit :Je propose la discrimination positive. Entre deux manuscrits de qualité égale, publier celui proposé par une femme, afin d'atteindre un quota représentatif.
C'est très con (comme toute discrimination quel que soit son sens).
Parce que publier les deux rapprocherait de toute manière de la parité.
Posté : jeu. févr. 24, 2011 11:52 am
par Lensman
Et les écrivains transexuels?
Oncle Joe
Posté : jeu. févr. 24, 2011 12:11 pm
par Sand
LDavoust a écrit :Sand a écrit :j'ai juste survolé, mais il me semble qu'il manque un chiffre important : sur le nombre de livres publiés au total dans l'année, combien écrits par des hommes et combien par des femmes ?
En gros, on voit qu'un quart (à la louche) des livres ou des auteurs "reviewed" sont (écrits par) des femmes. Mais si jamais cela est conforme à l'ensemble de la production, ce n'est pas significatif, juste proportonnel.
Tout à fait. Ca peut éventuellement orienter sur un sexisme de l'édition et ça ne veut pas dire non plus qu'il est absent de la critique, mais ça change beaucoup le problème.
et on peut changer le problème à loisir : est-ce pertinent de comparer à la
totalité des publications ?
Parce que si on inclut Harlequin, chick-litt et assimilés, des branches trustées par les auteures (ou du moins remplies de nom de plume féminins), forcément, ça fait monter les chiffres des femmes.
Mais sont-ce des livres habituellement chroniqués/critiqués ?
Serait-il plus parlant de comparer les chiffres des critiques aux chiffres des livres susceptibles ("méritant" ?) d'être chroniqués ?
Comment définir des "critères" pour repérer quels livres auraient pu/dû faire l'objet d'une critique dans les médias cités, afin de les compter exhaustivement ?
Un critère assez neutre me semble être le chiffre des ventes, mais ce n'est pas un critère très fin. C'est difficile à manier.
Une première comparaison peut probablement se faire avec la liste des 200 ou 300 meilleures ventes de l'année, et la proportion d'hommes et de femmes là-dessus.
En affinant (mais ça nécessite un gros boulot) : éplucher/lister les livres chroniqués (une partie de ce travail a été fait, puisque le site les a déjà comptés pour faire ses camemberts), repérer le titre le moins vendu, et prendre sa position dans le liste des best sellers comme limite (à la place des 200 ou 300 évoqués plus haut). De là, compter les titres écrits par des hommes ou des femmes, jusqu'en haut de la liste.
Comparer avec les chiffres des chroniques.
Je crois qu'on pourrait ainsi avoir une idée de si les chroniques sont un reflet de l'édition ou s'il y a un biais spécifique.
(ce qui n'empêche pas l'existence d'un éventuel biais au niveau éditorial, je suis d'accord)