Le mur est-il en train de tomber ?
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
Hm, c'est pareil pour tout auteur, en littérature générale ou pas.Eric a écrit :En fait, le manque de bol de tomber sur quelqu'un qui est capable d'apprécier à sa juste valeur ce que tu écris, en somme...
On peut envoyer à des collections de littérature générale des ouvrages "différents" ("à la verticalité contrariée" on pourrait dire) et trouver la personne qui va trouver ça bien et en faire quelque chose.
Le souci, c'est que les collections de littérature générale, il y en a des centaines, alors que les collections de littérature de genre, il y en a dix ou vingt (comptons large).
En terme de probabilité, c'est jouer au loto. Ca peut marcher, mais c'est pas sûr. En revanche, ce dont je ne suis pas du tout persuadé, c'est que le fait d'avoir été publié en collection de genre facilite le passage en collection générale. Faut considérer, dans ce cas, qu'on repart de zéro (c'est un peu ce qu'a fait Volodine en effaçant de sa biblio tout ce qui a été publié en SF, et dans un autre genre, le petit gag arrivé à Lionel Davoust sur le plateau de Field quand on a présenté son roman "Léviathan la Chute" comme son "premier roman").
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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Et Laura Kasischke? Et Kazuo Ishiguro? Et Ronald Wright? Et James Flint? Et Michael Chabon? Sans oublier Vonnegut et Ballard qui ont baigné allègrement des deux côtés bien avant que ça ne semble devenir un effet de mode. En plus des Auster, Atwood, McCarthy, Roth ou Fry déjà cités précédemment donc.Eric a écrit :Ben pas tant que ça, on dirait... C'est d'ailleurs l'aspect de l'article que j'ai trouvé le plus intéressant.
Je ne suis pas une spécialiste de la littérature anglo-saxonne (en tout cas pas de la littérature américaine, je connais déjà un peu mieux celle anglaise), donc je ne fais que donner les premiers noms à me venir en tête et que je connais (il n'y a que deux auteurs que je n'ai pas lus dans le tas, mais ça ne devrait pas tarder).
Je ne sais pas, mais ça ressemble furieusement à un phénomène grandissant tout ça, non...?
Bientôt, oh horreur, tout le monde fera de la SF comme tout le monde fait des policiers/thrillers si ça se trouve O_O.
surtout, comme tu l'as indiqué, le manque de bol de tomber sur quelqu'un à la recherche d'une nouveauté, d'un démarquage, d'un pas de coté...Eric a écrit :En fait, le manque de bol de tomber sur quelqu'un qui est capable d'apprécier à sa juste valeur ce que tu écris, en somme...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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- bormandg
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Sauf que Ishiguro, comme autrefois Margaret Atwood avant qu'elle ne reconnaisse avoir été influencée par les auteurs de la "New wave" britannique, revendique haut et fort le fait de n'écrire QUE de la "vraie" littérature sans aucune référence SF. A côté, nous avons aussi des auteurs qui avaient honte d'avoir été classés SF (Ballard ou Vonnegut)... Je ne sais pas pour les autres que tu cites. Alors la chute du mur, on en est certainement plus près qu'hier, mais on ne la voit pas approcher.Cachou a écrit :Et Laura Kasischke? Et Kazuo Ishiguro? Et Ronald Wright? Et James Flint? Et Michael Chabon? Sans oublier Vonnegut et Ballard qui ont baigné allègrement des deux côtés bien avant que ça ne semble devenir un effet de mode. En plus des Auster, Atwood, McCarthy, Roth ou Fry déjà cités précédemment donc.Eric a écrit :Ben pas tant que ça, on dirait... C'est d'ailleurs l'aspect de l'article que j'ai trouvé le plus intéressant.
Je ne suis pas une spécialiste de la littérature anglo-saxonne (en tout cas pas de la littérature américaine, je connais déjà un peu mieux celle anglaise), donc je ne fais que donner les premiers noms à me venir en tête et que je connais (il n'y a que deux auteurs que je n'ai pas lus dans le tas, mais ça ne devrait pas tarder).
Je ne sais pas, mais ça ressemble furieusement à un phénomène grandissant tout ça, non...?
Bientôt, oh horreur, tout le monde fera de la SF comme tout le monde fait des policiers/thrillers si ça se trouve O_O.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Vonnegut, il l'a aussi expliqué pour une raison tout à fait valable : les revues de SF payaient 2 cents le mot, les revues de littgen 5 cents. Quand on veut vivre de son écriture, les considérations d'étiquettes laissent la place aux contingences matérielles.bormandg a écrit : A côté, nous avons aussi des auteurs qui avaient honte d'avoir été classés SF (Ballard ou Vonnegut)
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- bormandg
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Soit dit entre parenthèses cette situation financière n'a sans doute pas toujours été telle. Ou est-ce une particularité US?J'ai l'exemple de Volodine expliquant qu'on lui avait demandé chez Denoël de choisir entre un tirage de 500 en littgen et 5000 en SF.Erion a écrit :Vonnegut, il l'a aussi expliqué pour une raison tout à fait valable : les revues de SF payaient 2 cents le mot, les revues de littgen 5 cents. Quand on veut vivre de son écriture, les considérations d'étiquettes laissent la place aux contingences matérielles.bormandg a écrit : A côté, nous avons aussi des auteurs qui avaient honte d'avoir été classés SF (Ballard ou Vonnegut)
mais il est clair que si les impératifs financiers vont dans le même sens que l'élitisme de la littgen...
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En France, plus c'est prestigieux, moins c'est payé. Si j'ai bien compris...bormandg a écrit :Soit dit entre parenthèses cette situation financière n'a sans doute pas toujours été telle. Ou est-ce une particularité US?J'ai l'exemple de Volodine expliquant qu'on lui avait demandé chez Denoël de choisir entre un tirage de 500 en littgen et 5000 en SF.Erion a écrit :Vonnegut, il l'a aussi expliqué pour une raison tout à fait valable : les revues de SF payaient 2 cents le mot, les revues de littgen 5 cents. Quand on veut vivre de son écriture, les considérations d'étiquettes laissent la place aux contingences matérielles.bormandg a écrit : A côté, nous avons aussi des auteurs qui avaient honte d'avoir été classés SF (Ballard ou Vonnegut)
mais il est clair que si les impératifs financiers vont dans le même sens que l'élitisme de la littgen...
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- bormandg
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Non, dans le cas de Volodine, c'était parce qu'il débutait: Denoël pouvait (à l'époque) tirer à 5000 un inconnu en Présence du futur, pas dans ses collections "de prestige". Actuellement je pense qu'ils ne prendraient plus ce risque avec un nouvel auteur de SF, même si Gilles est enthousiaste.Lensman a écrit :En France, plus c'est prestigieux, moins c'est payé. Si j'ai bien compris...bormandg a écrit :Soit dit entre parenthèses cette situation financière n'a sans doute pas toujours été telle. Ou est-ce une particularité US?J'ai l'exemple de Volodine expliquant qu'on lui avait demandé chez Denoël de choisir entre un tirage de 500 en littgen et 5000 en SF.Erion a écrit :Vonnegut, il l'a aussi expliqué pour une raison tout à fait valable : les revues de SF payaient 2 cents le mot, les revues de littgen 5 cents. Quand on veut vivre de son écriture, les considérations d'étiquettes laissent la place aux contingences matérielles.bormandg a écrit : A côté, nous avons aussi des auteurs qui avaient honte d'avoir été classés SF (Ballard ou Vonnegut)
mais il est clair que si les impératifs financiers vont dans le même sens que l'élitisme de la littgen...
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Faut être culotté, quand même !Virprudens a écrit :je les achète plus, je les vole. Mais ça fais chier, ça rentre pas dans le slip.
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
Salut,
C'est marrant, mais dans le dernier Sorokine (qui n'en est pas à son premier coup d'essai, cela dit), il y a des drogues de synthèses, des personnages modifiés génétiquement et donc minuscules, ou bien hauts comme des immeubles, des zombies, et tout ça dans une Russie future à nouveau gouvernée par un tsar, avec un fort parfum de post-apocalyptique.
C'est publié chez Verdier. C'est étonnant, limite surréaliste, en tout cas franchement bon (sans être un chef d'oeuvre). Mais bizarrement, je ne suis pas sûr qu'il se serait trouvé un seul éditeur ou directeur de collection "de genre" pour le prendre.
A+
Patrice
C'est marrant, mais dans le dernier Sorokine (qui n'en est pas à son premier coup d'essai, cela dit), il y a des drogues de synthèses, des personnages modifiés génétiquement et donc minuscules, ou bien hauts comme des immeubles, des zombies, et tout ça dans une Russie future à nouveau gouvernée par un tsar, avec un fort parfum de post-apocalyptique.
C'est publié chez Verdier. C'est étonnant, limite surréaliste, en tout cas franchement bon (sans être un chef d'oeuvre). Mais bizarrement, je ne suis pas sûr qu'il se serait trouvé un seul éditeur ou directeur de collection "de genre" pour le prendre.
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Patrice
... un éditeur "de genre", chez nous, et capable de payer correctement une traduction du russe, on en cherche, aujourd'hui... à la grande époque de Présence du Futur, c'était possible...Patrice a écrit :
C'est publié chez Verdier. C'est étonnant, limite surréaliste, en tout cas franchement bon (sans être un chef d'oeuvre). Mais bizarrement, je ne suis pas sûr qu'il se serait trouvé un seul éditeur ou directeur de collection "de genre" pour le prendre.
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- bormandg
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Sans compter que les éditeurs capables de payer sont persuadés que, en dehors des "valeurs sûres" tirées là-bas à plus d'un million et déjà lues par tous les russophones français, les auteurs russes sont invendables.Lensman a écrit :... un éditeur "de genre", chez nous, et capable de payer correctement une traduction du russe, on en cherche, aujourd'hui... à la grande époque de Présence du Futur, c'était possible...Patrice a écrit :
C'est publié chez Verdier. C'est étonnant, limite surréaliste, en tout cas franchement bon (sans être un chef d'oeuvre). Mais bizarrement, je ne suis pas sûr qu'il se serait trouvé un seul éditeur ou directeur de collection "de genre" pour le prendre.
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