Parutions Denoël août-janvier 2013 (+ couvertures)

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GillesDumay
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Message par GillesDumay » sam. juin 09, 2012 7:08 am

MF a écrit :Si les réassorts sont insignifiants, un système de production basé sur la mise en place de seulement 50 % des produits car 50 % sont des déchets (pilon) est inadapté !
C'est très variable d'un titre à l'autre.
Je crois plus du tout à cette économie de mises en place ; il faut trouver des titres qui vont avoir un taux de réassorts suffisant. Moi c'est du fonds incontournable, Stalker, H2G2 et des nouveautés vraiment sexy comme Spin.
Malheureusement entre ces deux bornes point de salut.
Au jour d'aujourd'hui on raisonne davantage en ventes potentielles sur 18 mois et points morts, en visant la mise en place la plus raisonnable possible.
Les mécanismes de provisions (provisions sur méventes, provisions sur retours) sont complexes, et les retours se payent deux fois, dans le relevé de ventes, évidemment, et dans la hausse des provisions.
Depuis un an je fais baisser mon taux de retours, je suis passé de 38 à 31 (grosso modo), ce qui est encore beaucoup trop. Vortex, La Maison des derviches et Omale 1&2, donc un pari 100% SF, devraient assainir les comptes sur le second semestre pour démarrer 2013 en forme et pas avec 40% de taux de retours et les provisions qui vont avec.
Il suffit d'un succès dans ce quatuor pour tout faire basculer, et les bienfaits de ce potentiel succès se répercuteront jusqu'en 2014.
Comme dirait l'autre : "les dés sont jetés".

GD

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Lensman
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Message par Lensman » sam. juin 09, 2012 7:09 am

Gérard Klein a écrit : C'est tout un système qui est devenu fou, une bulle de papier qui n'en finit pas d'éclater.
Bien ! Il leur arrive de prendre un café ensemble, aux membres du système, pour réfléchir aux modifications nécessaires?

Oncle Joe

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Sylvaner
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Message par Sylvaner » sam. juin 09, 2012 7:32 am

Juste un grain de sel du lecteur lambda, beaucoup de VF et un peu de VO...

j'avais acheté ça en anglais à la sortie :
http://www.amazon.com/Jonathan-Strange- ... 1582344167

Un hardcover de toute beauté, papier épais, tranche irrégulière comme s'il était coupé à la main... bref un bel objet. Pour moins de 25 €.
J'ai ensuite offert la VF, pour le même prix... mais c'était un broché, certes de belle tenue et avec deux couvertures alternatives, mais ... rien à voir !

En VF, mes trois plus beaux livres dans le domaine SFF sont :
- les éditions "luxe" du seigneur des anneaux et du Silmarillion chez Bourgois (mais le phénomène éditorial est bien sûr à part)
- l'édition "anniversaire" de Princess Bride de W. Goldman chez Bragelonne, une exception exceptionnelle : un bel objet, un éditeur SF/F, un prix raisonnable (25€ !), un peu de contenu inédit pour justifier le rachat... était-ce un tel gouffre financier ?

Enfin, je suis assez surpris de voir arriver comme un grain de sel l'argument très à la mode du pourcentage du PIB dévolu aux dépenses publiques, comparé aux USA. Il me semblait que si on ajoutait à ce taux américain les dépenses d'éducation et de santé (plus ou moins incluses chez nous, pas chez eux) c'était bonnet blanc et blanc bonnet.
---
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bormandg
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Message par bormandg » sam. juin 09, 2012 7:37 am

Sylvaner a écrit : Enfin, je suis assez surpris de voir arriver comme un grain de sel l'argument très à la mode du pourcentage du PIB dévolu aux dépenses publiques, comparé aux USA. Il me semblait que si on ajoutait à ce taux américain les dépenses d'éducation et de santé (plus ou moins incluses chez nous, pas chez eux) c'était bonnet blanc et blanc bonnet.
C'est vrai que le principe américain est "faire payer au consommateur TOUS les frais"; de telle sorte que les dépenses utiles à tous soient assumées au prix réel aussi par les pauvres.... mais comme ce ne sont pas eux qui achètent les hardcover... :twisted:
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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » sam. juin 09, 2012 9:24 am

marie.m a écrit :Puisqu'on en parle, la couverture d'Omale signée Manchu.

Image

Magnifique.
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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » sam. juin 09, 2012 11:06 am

Lensman a écrit :
Gérard Klein a écrit :
J'estime à la louche que le prix de revient d'un livre, relié ou pas, au USA, est la moitié de ce qu'il est en France.
Prenons un livre français qui, non relié, doit être vendu, disons 29 euros. Quel serait, en gros, le prix où il devrait être vendu s'il était relié, avec jaquette ?
Dans les 50 euros pour un hardcover avec jaquette façon Les Moutons. Je laisse les spécialistes discuter pour déterminer si c'est du "vrai" ou du "faux" hardcover. Cela dit, pour l'édition luxe de Poupée aux yeux morts, je crois qu'on est en-dessous de 40 ex. vendus.

En ce qui concerne le prix des grands formats, je me souviens que chez l'Atalante, ils ne voulaient pas dépasser 25 euros pour Rêves de Gloire. Le livre a fini par sortir à 24,50, pour passer à 25 au moment de la hausse de la TVA. La première édition avait une couverture simple, la réimpression en a une avec des rabats. J'imagine que chez un éditeur avec une structure plus lourde, le bouquin aurait dû être vendu 28 ou 29 euros, avec un point d'équilibre sans doute plus élevé.

Le hardcover, j'y pense même pas…
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Herbefol
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Message par Herbefol » sam. juin 09, 2012 11:50 am

Roland C. Wagner a écrit :J'imagine que chez un éditeur avec une structure plus lourde, le bouquin aurait dû être vendu 28 ou 29 euros, avec un point d'équilibre sans doute plus élevé.
Au final, c'est ça qui me rend dingue. Plus l'éditeur est gros, plus ses livres sont chers. Y a un moment où doit clairement se poser la question de la rentabilité de ces grandes structures. Si les économies d'échelle ne compensent plus l'inertie de la structure, alors il faut changer la structure.
Soit dit en passant, je pense qu'une structure comme Denoël ne survit que parce qu'elle est financée derrière par un groupe. Avec plus d'un million et demi d'euros de perte nette en cinq ans, je suppose que ça ne tient debout que parce que quelqu'un y injecte de l'argent.
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.

GillesDumay
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Message par GillesDumay » sam. juin 09, 2012 1:28 pm

Herbefol a écrit :
Roland C. Wagner a écrit :J'imagine que chez un éditeur avec une structure plus lourde, le bouquin aurait dû être vendu 28 ou 29 euros, avec un point d'équilibre sans doute plus élevé.
Au final, c'est ça qui me rend dingue. Plus l'éditeur est gros, plus ses livres sont chers.
Il faut pas devenir dingue pour si peu...
Très sincèrement je trouve la situation actuelle plutôt drôle...
On paye depuis septembre 2009 des années de surproduction (De mon point de vue, Denoël ne surproduit pas sur le segment, j'ai fait 8 livres en 2010, 7 en 2011, il y en aura 9 cette année) et c'est pas faute d'avoir prévenu.
On paye à tous les niveaux : les lecteurs n'ont pas les livres qu'ils ont envie de lire (vous vous souvenez de ce truc qui s'appelle Anathem), les auteurs n'ont pas les ventes qu'ils méritent, les éditeurs ne font pas les livres qu'ils ont envie de faire (ma liste de trucs que j'aimerais faire, mais que je ne fais pas et ne ferai probablement jamais commence à devenir très longue).
On crève lentement, mais on crève...
Et tant qu'il y a une telle surproduction, c'est difficile de mettre en place "autre chose". Qui va se risquer à investir maintenant dans l'imaginaire ? Les seuls trucs qui marchent vraiment sont portés par les médias (Trône de fer, Hunger Games, True Blood, etc.), le succès de ces livres/séries n'est pas dû à un travail éditorial de longue haleine. Ce qui ne veut pas dire que les gens qui les ont dénichés ou arrachés n'ont pas de talent, bien au contraire.

GD

Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » sam. juin 09, 2012 1:58 pm

On paye depuis septembre 2009 des années de surproduction (De mon point de vue, Denoël ne surproduit pas sur le segment, j'ai fait 8 livres en 2010, 7 en 2011, il y en aura 9 cette année) et c'est pas faute d'avoir prévenu.
Il y a deux manières de voir les choses. La tienne d'une part, il y a trop de livres. Et d'autre part se dire qu'il n'y pas assez de lecteurs. Et là il faut peut être essayer d'amener un nouveau public vers les littératures de l'imaginaire. Et là c'est pas facile et c'est une tâche de longue haleine. Il faudrait plus de visibilité.

Parce qu'en théorie les littératures de l'imaginaire sont des littératures populaires, destinées à un large public. Et la blanche est plutôt pour un public haut de gamme et pourtant les ventes sont plus élevées.
Bienvenu chez Pulp Factory :
http://pulp-factory.ovh


Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
http://propos-iconoclastes.blogspot.com

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Erion
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Message par Erion » sam. juin 09, 2012 2:36 pm

Fabien Lyraud a écrit :Et la blanche est plutôt pour un public haut de gamme et pourtant les ventes sont plus élevées.
Euh, ça se discute. Ventes plus élevées de qui ? Sur quel volume, quel nombre de titres ?
Oui, les auteurs de blanche qui vendent, vendent plus que les auteurs de SF qui vendent. Mais combien d'auteurs de blanche peuvent baver avec envie sur les ventes d'auteurs de SF ? Si on ramène à la masse de titres, je suis pas certain que la situation de la blanche soit si enviable.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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Lensman
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Message par Lensman » sam. juin 09, 2012 2:41 pm

Roland C. Wagner a écrit :
Lensman a écrit :
Gérard Klein a écrit :
J'estime à la louche que le prix de revient d'un livre, relié ou pas, au USA, est la moitié de ce qu'il est en France.
Prenons un livre français qui, non relié, doit être vendu, disons 29 euros. Quel serait, en gros, le prix où il devrait être vendu s'il était relié, avec jaquette ?
Dans les 50 euros pour un hardcover avec jaquette façon Les Moutons. Je laisse les spécialistes discuter pour déterminer si c'est du "vrai" ou du "faux" hardcover. Cela dit, pour l'édition luxe de Poupée aux yeux morts, je crois qu'on est en-dessous de 40 ex. vendus.
En fait, ma question était mal formulée. C'est une expérience de pensée. Elle est plutôt: pour un livre Denoël ou Laffont qui fonctionnerait (ie atteint le fameux point d'équilibre), s'il est à 29 euros, combien faudrait-il le vendre si, en supposant que le nombre d'acheteurs reste le même (c'est une expérience de pensée!), il était vendu avec reliure et jaquette? J'aimerais savoir le surcoût technique qu'imposerait une reliure avec jaquette, par rapport au brochage. 21 euros de surcoût, cela me paraît délirant... on retombe sur la reliure en vraie peau de licorne façonnée par des vierges authentiques.
Ma question est juste sur une technique: combien coûte de plus une reliure avec jaquette par rapport au brochage normal ? 21 euros de plus??? Evidemment, chez les Moutons, ce sont des ouvrages à tirages purement anecdotiques (quelques dizaines). Là, je parle d'ouvrages à tirer à plusieurs milliers d'exemplaires.

(En passant, tu signales le rabat, ce qui est déjà ça, ça donne une meilleurs allure au livre. Cela montre que des éditeurs ont parfois une petite lumière qui s'allume dans leur tête (tiens, je vais faire un bel objet, plutôt que le minable broché habituel...)).

Je continue à penser que les éditeurs devraient réfléchir sérieusement dès maintenant à l'option "valorisation" de l'objet livre, c'est-à-dire à voir le livre comme un véritable objet de valeur en lui-même, et pas comme un truc à la vie rapide destiné à finir dans la déchetterie au bout de quelques mois . (Enfin, hors best-sellers, j'entends, je parle de livre).
On va peut-être me répondre que, travailler sur ça, ce n'est pas leur métier...


Oncle Joe

Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » sam. juin 09, 2012 2:44 pm

MF a écrit :
Il faut tenir compte aussi de la multiplication, absurde voire indécente, du nombre de titres nouveaux sortis chaque année...
ce n'est qu'une conséquence de la concentration oligopolistique ; quand tu intègres dans le même groupe économique l'éditeur, le diffuseur et le distributeur, l'éditeur n'est plus qu'un moyen de production au service du diffuseur/distributeur.
N'est-ce point Gallimard qui a mis en place la fonction de "vendeur" dont la mission est de diffuser le catalogue Gallimard dans les librairies. Il n'y a plus de livre, individuel ; il y a un catalogue...
Le système des offices y pousse qui finance les éditeurs sur le dos des libraires.
Temporairement, car les retours sont rapides et massifs. Des taux de retour de 50% et plus ne sont pas rares alors que naguère au dessus de 20% on était franchement inquiet.
C'est tout un système qui est devenu fou, une bulle de papier qui n'en finit pas d'éclater.
ce n'est pas de la folie ; juste un changement de paradigme de l'économie de l'édition qui fait que l'on ne comprend plus la réalité en essayant de l'expliquer avec les anciens paramètres...
Mais recommander à un éditeur de réduire sa production, c'est le condamner à perdre du linéaire, de la présence, d'où une permanente fuite en avant. En dehors des best-sellers, la durée effective de vie d'un livre s'établit entre trois semaines et trois mois au mieux. Dans un domaine de vente lente et régulière comme a toujours été la science-fiction, ça ne peut être que la catastrophe, les réassorts étant insignifiants.
Si les réassorts sont insignifiants, un système de production basé sur la mise en place de seulement 50 % des produits car 50 % sont des déchets (pilon) est inadapté !
C'est fou ce que les idées fausses ont la vie dure.
D'abord la relation éditeur-diffuseur-distributeur est très ancienne. Elle remonte au moins à l'après-guerre et probablement avant. Donc le "paradigme" est préhistorique.
Pendant longtemps, Hachette jouissait d'un quasi monopole de la distribution.
Lorsque dans les années 1960, Gallimard s'est séparé de son entente avec Hachette, ça a été pour créer son propre système de distribution. Le Rayon fantastique a été une victime collatérale de ce divorce.
Pierre Seghers a créé vers 1950 une société de diffusion distribution très efficace, Forum (à moins que ça soit l'Inter, je confonds toujours. Lorsque Robert Laffont a racheté Seghers au début des années 1970, ça n'a pas été par amour de la poésie mais pour Forum qui, joint à l'Inter, a donné Inter-Forum. Tous les grands groupes ont été obligés de se doter de moyens propres de distribution.
La diffusion est généralement restée l'affaire des moyens et grands éditeurs qui ont leur propre équipe de représentants pour des raisons évidentes.

D'autre part, la diffusion-distribution pousse plutôt à limiter le nombre de titres, car comme ils sont payés en gros au pourcentage et qu'un livre qui se vendra à 3000 si tout va bien et un autre qui fera 500 000 représente pour eux à peu près les mêmes efforts et les mêmes coûts de base, ils se passeraient très volontiers du premier. Si on les écoutait, on diviserait les programmes par deux ou trois ou quatre.
Je ne suis du reste pas du tout certain que ce secteur soit dans une situation enviable. La montée irrésistible d'Amazon et autres distributeurs par le net leur coupe l'herbe sous les pieds. Donc, ce n'est pas du tout la vache à lait que certains imaginent.

Pourquoi les éditeurs publient-ils autant de titres et ont-ils en particulier multiplié le nombre global de titres par deux et plus en vingt ans.
C'est complexe.
D'abord, comme déjà dit, ça fait de la trésorerie à court terme, de trois mois à six mois. La croissance de certains éditeurs ne s'explique pas autrement avec évidemment le risque de chute à l'effondrement de la pyramide de Ponzi à la fin.
Il y a aussi le côté prise de risque nécessaire. On peut considérer à la louche qu'un livre sur dix rapporte de l'argent et que trois ou quatre au mieux couvriront leurs frais au final. Mais au départ, on ne sait pas lesquels. Autant demander aux joueurs de loto pourquoi ils y reviennent régulièrement alors que eux sont sûrs et certains de perdre, statistiquement.
Il y a la pression des éditeurs passionnés comme moi et quelques autres qui acceptent bien des sacrifices pour que leur projet subsiste.
Il y a un certain côté sentimental: aucun responsable suprême d'une maison d'édition n'aime arrêter brutalement une collection qui a connu son heure de gloire et de prestige. Il y a toujours l'espoir que ça redémarre. Il y a l'admiration sincère pour un travail d'éditeur et pour des textes dont on se dit que c'est vraiment trop injuste que le public ne s'y intéresse pas.

Mais c'est comme ça dans toutes les entreprises. Ainsi dans la banque, que j'ai un peu fréquentée, quand on regarde les comptes, on dit parfois, mais pourquoi continuez-vous à faire crédit à cette entreprise, elle est débitrice depuis dix ans et ses bilans ne sont pas fameux. Et votre interlocuteur qui a pourtant la réputation de n'être pas un tendre, lève les yeux, voire les bras, au ciel et laisse échapper un faible je sais, puis continue.

Quant à ce que les lecteurs ont envie de lire, j'ai un sérieux doute. Anathem par exemple, si publié, il fait 1000 ventes, ce sera le bout du monde.N'ayant pas de chapeau, je ne le mangerai pas s'il faisait les 10 000 nécessaires à son équilibre. Moi, j'ai carrément détesté.
Mon immortalité est provisoire.

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Lensman
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Message par Lensman » sam. juin 09, 2012 2:56 pm

Gérard Klein a écrit : La montée irrésistible d'Amazon et autres distributeurs par le net leur coupe l'herbe sous les pieds. Donc, ce n'est pas du tout la vache à lait que certains imaginent.
Tant mieux, non ? Tel que tu le décris, c'est un système nuisible qui va disparaitre (ou je n'ai rien compris...)

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Jindi
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Message par Jindi » sam. juin 09, 2012 5:38 pm

Chez Brage ils sortent parfois des bouquins reliés pour 30 euros je crois, comme le Rothfuss ou les Carey.
Donc pas impossible de le faire en SF non ?
On ne vit que deux fois

GillesDumay
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Message par GillesDumay » sam. juin 09, 2012 6:09 pm

Jindi a écrit :Chez Brage ils sortent parfois des bouquins reliés pour 30 euros je crois, comme le Rothfuss ou les Carey.
Donc pas impossible de le faire en SF non ?
Si c'était si facile, ils l'auraient sans doute fait pour Peter F. Hamilton, non ?

GD

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