Ca, c'est un problème qui ne se pose qu'à toi, et dont tu es le seul à détenir la réponse.bormandg a écrit : Et pourquoi estimons-nous nul ce qui apporte du plaisir aux lecteurs? La question n'est pas du tout résolue avec ta déviation.
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- bormandg
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En fait le parallèle proposé par Sand permet effectivement de donner des motifs autres que l'élitisme à l'existence de critères de qualité. ceci étant, et cela s'applique aussi à la nourriture, comment se fait-il que les plats "super mauvais" soient aussi "super bons" sur une autre échelle de jugement et que ces deux échelles, soient corrélées de façon négative?Sand a écrit :Frites et sel.bormandg a écrit : Et pourquoi estimons-nous nul ce qui apporte du plaisir aux lecteurs?
C'est super bon, et c'est super mauvais.
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
L'inondation du marché et la promotion rentrent aussi en ligne de compte : ce qui est "nul" a une efficacité commerciale prévisible, suivant des ressorts que toute la chaîne (auteur - éditeur - pubeux - vendeur - lecteur) maîtrise ou croit maîtriser.bormandg a écrit :Et pourquoi estimons-nous nul ce qui apporte du plaisir aux lecteurs? La question n'est pas du tout résolue avec ta déviation.Erion a écrit :Parce que ces livres apportent du plaisir à leurs lecteurs.bormandg a écrit :Il y a quand même une question à nous poser: pourquoi ce qui se vend est-il toujours ou presque ce que nous estimons nul? pourquoi les critères "qualité" (jugée par nous, et nous sommes quand même un certain nombre à nous entendre à peu près à ce sujet) et "chiffre de vente" sont-ils corrélés de façon aussi négative?
Fin de la discussion, merci d'avoir posé la question.
Ce qui est "bon" (ambitieux, original, bien conçu...) est sûrement vendable, mais nécessite que chacun fasse un petit effort pour sortir des schémas établis.
On va dire que je suis monomaniaque, mais je suis à nouveau en train de lire un "Dresden files" (en V.O.). Ces romans sympathiques obtiennent la mention "new york times bestseller" et, sans faire entrer Butcher dans le top 10 des revenus, semblent se vendre plutôt très bien aux US.
En france, ils ont été vendus pratiquement selon les mêmes codes que les Anita Blake ou d'autres choses encore plus ... bref. Toujours est-il qu'avec ce traitement "standard", Dresden n'a eu aucune chance. Comme des speculoos vendus au rayon biscuits apéro.
Alors que Aaronovitch ou Carriger, par exemple (non nuls à mon avis) ont eu droit à un traitement "personnalisé" par l'édition française... ce qui leur évite peut-être le bouillon, ou du moins leur donne la possibilité de sortir d'un lot dans lequel ils entreraient mal.
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"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
Va t'inscrire en psycho.bormandg a écrit : En fait le parallèle proposé par Sand permet effectivement de donner des motifs autres que l'élitisme à l'existence de critères de qualité. ceci étant, et cela s'applique aussi à la nourriture, comment se fait-il que les plats "super mauvais" soient aussi "super bons" sur une autre échelle de jugement et que ces deux échelles, soient corrélées de façon négative?
Prends la spé psychologie cognitive. Reviens dans quelques années avec la thèse de 100 pages qui va bien.
(ou lis un article sur la dissonance cognitive)
- crazy guide
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Je trouve le parallèle avec la nourriture un peu osé. Les plats "super mauvais" le sont pour des raisons scientifiques (médicales) difficilement discutables (ça bouche les artères, ça brule les reins, etc.). Alors que le qualificatif de "super mauvais" appliqué à des œuvres artistiques (livres ou autres) par une petite minorité ne relève absolument pas de la vérité scientifique. Si nous étions si nombreux (majoritaires) que ça à trouver ça mauvais et à ne pas en acheter ils ne réaliseraient pas de tels chiffres d'affaire.bormandg a écrit :En fait le parallèle proposé par Sand permet effectivement de donner des motifs autres que l'élitisme à l'existence de critères de qualité. ceci étant, et cela s'applique aussi à la nourriture, comment se fait-il que les plats "super mauvais" soient aussi "super bons" sur une autre échelle de jugement et que ces deux échelles, soient corrélées de façon négative?Sand a écrit :Frites et sel.bormandg a écrit : Et pourquoi estimons-nous nul ce qui apporte du plaisir aux lecteurs?
C'est super bon, et c'est super mauvais.
On se contredit même souvent puisqu'on considère qu'un bon auteur finit toujours par plaire et, en même temps, qu'un auteur qui plait est forcément mauvais....
Personnellement je n'aime pas non plus la plupart de ces gros pavetons US et ces auteurs industriels, mais je préfère me dire que c'est parce que je suis différent et cultiver cette différence plutôt que de considérer que tous ceux qui les aiment et les achètent sont des gros c...
Je dirai même plus : un petit pour argument final
Les médecins et scientifiques sont loin d'être une majorité de la population, et ne sont pas forcément d'accord entre eux (y compris pour les frites et le sel). Donc c'est bien une minorité qui porte un jugement (et mange des frites en général).
Merci en outre de prêter des jugements sur les lecteurs aux personnes qui ont des jugements sur les oeuvres.
Merci aussi d'estimer qu'un jugement sur les oeuvres est basé sur le fait qu'"un auteur qui plait est forcément mauvais". 1/on parle des oeuvres pas de l'auteur 2/personne n'a dit cela.
Merci d'inventer, quoi.
Par ailleurs, tu fais un raccourci bien rapide : ce qui est mauvais ne sera pas acheté.
Sauf si ça plait. Et pour expliquer cela, même réponse qu'à Georges, avec en prime : si on avait la recette pour vendre un livre à tous les coups, les éditeurs ne publieraient que des best sellers.
Merci en outre de prêter des jugements sur les lecteurs aux personnes qui ont des jugements sur les oeuvres.
Merci aussi d'estimer qu'un jugement sur les oeuvres est basé sur le fait qu'"un auteur qui plait est forcément mauvais". 1/on parle des oeuvres pas de l'auteur 2/personne n'a dit cela.
Merci d'inventer, quoi.
Par ailleurs, tu fais un raccourci bien rapide : ce qui est mauvais ne sera pas acheté.
Sauf si ça plait. Et pour expliquer cela, même réponse qu'à Georges, avec en prime : si on avait la recette pour vendre un livre à tous les coups, les éditeurs ne publieraient que des best sellers.
- Lisore
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Hum, ce n'est pas tout à fait ça. En fait, la première édition des Dossiers Dresden s'est faite en moyen format chez Brage (édition que je trouve assez classe, soit dit en passant) et a été vendue comme du fantastique, au même titre, par exemple, que le roman de Mélanie Fazi, Arlis des Forains (même collec).Sylvaner a écrit : On va dire que je suis monomaniaque, mais je suis à nouveau en train de lire un "Dresden files" (en V.O.). Ces romans sympathiques obtiennent la mention "new york times bestseller" et, sans faire entrer Butcher dans le top 10 des revenus, semblent se vendre plutôt très bien aux US.
En france, ils ont été vendus pratiquement selon les mêmes codes que les Anita Blake ou d'autres choses encore plus ... bref. Toujours est-il qu'avec ce traitement "standard", Dresden n'a eu aucune chance. Comme des speculoos vendus au rayon biscuits apéro.
ça n'a pas marché.
Ce n'est que lorsque Milady a été créée qu'ils ont retenté le coup en publiant la série façon Anita Blake, dans l'espoir que les lecteurs de ce genre de bouquins s'y intéresseraient. Nouvel échec.
Il y a un truc qui ne plaît pas en France avec Dresden et que je ne m'explique pas...
On peut poser la question à l'envers aussi : pourquoi ce qui est nul se vend-t-il aussi bien ?bormandg a écrit :pourquoi ce qui se vend est-il toujours ou presque ce que nous estimons nul?
Tout ce qui rencontre du succès n'est pas, loin s'en faut, mauvais, mais ça ne veut pas dire pour autant que tout ce qui a du succès est bon et que c'est faire preuve de snobisme que de prétendre le contraire.
...!
- crazy guide
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Sand a écrit :Les médecins et scientifiques sont loin d'être une majorité de la population, et ne sont pas forcément d'accord entre eux (y compris pour les frites et le sel). Donc c'est bien une minorité qui porte un jugement (et mange des frites en général).
Merci en outre de prêter des jugements sur les lecteurs aux personnes qui ont des jugements sur les oeuvres.
Merci aussi d'estimer qu'un jugement sur les oeuvres est basé sur le fait qu'"un auteur qui plait est forcément mauvais". 1/on parle des oeuvres pas de l'auteur 2/personne n'a dit cela.
Merci d'inventer, quoi.
Par ailleurs, tu fais un raccourci bien rapide : ce qui est mauvais ne sera pas acheté.
Sauf si ça plait. Et pour expliquer cela, même réponse qu'à Georges, avec en prime : si on avait la recette pour vendre un livre à tous les coups, les éditeurs ne publieraient que des best sellers.
Chouette ! Je vais devenir un auteur à succès.
Ben oui :
1 - J'invente (c'est pas indispensable pour écrire un roman, mais c'est mieux)
2 - Mes propos te déplaisent et t’agacent fortement ==> ils devraient donc plaire à beaucoup de gens.
Promis, c'est la dernière fois (de la journée) que je joue au casse pieds (et plus si affinités)
- Eons
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Le fabricant de Nutella se fait des millions, et pourtant je suis loin d'être le seul à trouver ça abominable (alors que j'aime le chocolat, y compris à tartiner… mais SANS noisettes – alors que j'aime aussi les noisettes !)Sand a écrit :Les médecins et scientifiques sont loin d'être une majorité de la population, et ne sont pas forcément d'accord entre eux (y compris pour les frites et le sel). Donc c'est bien une minorité qui porte un jugement (et mange des frites en général).
Des goûts et des couleurs…
La "daube" blanche contient certains ingrédients en trop et/ou en manque pour certains comme nous, mais se laisse consommer telle quelle par beaucoup.
D'ailleurs, la bouffe industrielle marche bien, alors que souvent, hein… Même chose pour la nourriture de l'esprit.
Les beaux livres, c’est aussi par ici : www.eons.fr
Point taken sur l'exemple Dresden, mais je reste sur mon idée générale : une oeuvre que les lecteurs expérimentés considèreront comme "nulle" est souvent facile à catégoriser, formatée, donc facile à vendre avec les mêmes stratégies marketing que pour les biscuits, la soupe en boîte ou le R n'B. Et de la même manière, sa "nullité" est relative : elle correspond à une attente chez certains lecteurs moins regardants...Lisore a écrit :Hum, ce n'est pas tout à fait ça. En fait, la première édition des Dossiers Dresden s'est faite en moyen format chez Brage (édition que je trouve assez classe, soit dit en passant) et a été vendue comme du fantastique, au même titre, par exemple, que le roman de Mélanie Fazi, Arlis des Forains (même collec).Sylvaner a écrit : On va dire que je suis monomaniaque, mais je suis à nouveau en train de lire un "Dresden files" (en V.O.). Ces romans sympathiques obtiennent la mention "new york times bestseller" et, sans faire entrer Butcher dans le top 10 des revenus, semblent se vendre plutôt très bien aux US.
En france, ils ont été vendus pratiquement selon les mêmes codes que les Anita Blake ou d'autres choses encore plus ... bref. Toujours est-il qu'avec ce traitement "standard", Dresden n'a eu aucune chance. Comme des speculoos vendus au rayon biscuits apéro.
ça n'a pas marché.
Ce n'est que lorsque Milady a été créée qu'ils ont retenté le coup en publiant la série façon Anita Blake, dans l'espoir que les lecteurs de ce genre de bouquins s'y intéresseraient. Nouvel échec.
Il y a un truc qui ne plaît pas en France avec Dresden et que je ne m'explique pas...
Au contraire, une oeuvre qui nous* plaît rentrera moins dans les cases, et ne pourra se vendre que si les vendeurs font l'effort... au moins de la lire.
* : oui, sur ce coup-là j'ai la faiblesse de m'associer à la catégorie "lecteurs expérimentés"... au moins pour les goûts.
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"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
"Il aura fallu des millions d'années à l'espèce humaine pour descendre des arbres et seulement dix de plus pour se mettre en vitrine." R. Powers
Et l'électeur dans tout ça ?
pardon... pouf, pouf...
Et les lecteurs, dans tout ça ? Préfèrent-ils le cassoulet à la graisse d'oie de raclage d'abattoir de volailles au hamburger ? Le beaujolais coupé d'algérois au coca light ?
pardon... pouf, pouf...
Et les lecteurs, dans tout ça ? Préfèrent-ils le cassoulet à la graisse d'oie de raclage d'abattoir de volailles au hamburger ? Le beaujolais coupé d'algérois au coca light ?
Modifié en dernier par MF le mar. août 14, 2012 6:33 pm, modifié 1 fois.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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Tu veux dire que ce qui se vend le plus ne demande pas d'effort de la part des lecteurs ?Sylvaner a écrit :Au contraire, une oeuvre qui nous* plaît rentrera moins dans les cases, et ne pourra se vendre que si les vendeurs font l'effort... au moins de la lire.
Si j'ai tendance à le penser aussi, j'ai du mal m'en convaincre. Comment savoir l'effort fourni par cette majorité ?