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Posté : mar. nov. 13, 2012 4:11 pm
par bormandg
Autre chose: j'ai fait ma caricature en supposant une élasticité assez forte. Sans autre motif à cette supposition qu'une impression liée à ce que j'entends ou lis. Mais peut-être y a-t-il eu des études qui permettent de mesurer réellement cette élasticité. 8)

Posté : mar. nov. 13, 2012 4:12 pm
par Sand
un revenu médian, ce n'est pas un revenu moyen...

Posté : mar. nov. 13, 2012 4:12 pm
par Gérard Klein
Prière de me relire sérieusement et de ne pas faire de coupure intéressée dans mes posts.
J'ai écrit:
Mais le princeps supporte plein pot les à-valoir et le coût très élevé de la traduction s'il y a lieu.

Il n'y a aucune certitude d'un poche après un princeps ou un GF. Le poche n'interviendra que si l'espérance de vente est suffisante et la corrélation est manifeste avec les ventes en princeps.
S'il n'y a pas de princeps, dans l'état actuel des choses, il n'y aura jamais de poche, au moins dans notre domaine. Le princeps, je le rappelle, supporte le coût de l'à-valoir initial et surtout celui de la traduction.
La fabrication, papier etc, dans un cas comme dans l'autre, représente aujourd'hui moins de 10% du prix de vente.
Mais si l'acheteur-lecteur ne veut pas supporter les coûts du texte et de la traduction, il n'aura rien du tout, ni GF ni poche. Attendre n'a donc aucun sens à moyen terme.
Le problème se pose exactement dans les mêmes termes avec le livre numérique ou plutôt en termes aggravés car les ventes numériques ne peuvent pas supporter ces coûts, même pour ce qu'on en sait, aux USA sauf exceptions rarissimes.

Globalement, nettement moins d'un roman sur dix passe en poche.

Évidemment, il restera le choix entre la VO et Bernard Werber.
Ou encore Twilight et ses successeurs.

Posté : mar. nov. 13, 2012 4:15 pm
par bormandg
Sand a écrit :un revenu médian, ce n'est pas un revenu moyen...
Gérard avait parlé du revenu médian. Le revenu moyen n'aurait aucun sens quand l'appropriation par tel patron d'un million d'euro compense la baisse de 1 euro chez un million de personnes. Ce qui ne se produit pas pour le revenu médian.

Posté : mar. nov. 13, 2012 4:19 pm
par Gérard Klein
Sand a écrit :un revenu médian, ce n'est pas un revenu moyen...
Trivial.
La distribution n'étant pas gaussienne, le médian est un meilleur indicateur.

>bormandg:
Si le Fleuve Noir anticipation a disparu et si personne n'a pris le relais sur ce créneau, c'est peut-être aussi parce qu'il n'y a pas de public là.

Bon, il y a Werber. Mais apparemment ses lecteurs, du reste en diminution, ne vont pas plus loin.

Il n'a du reste jamais été montré que le FNA recrutait pour des collections plus "élitistes".
Sur les dix dernières années, Ailleurs et demain se vendait nettement mieux que le FNA.

De nombreuses séries ont montré que sur le livre l'élasticité était faible pour une catégorie de livres donnée.
Dans le parfum, l'élasticité est inverse: plus c'est cher, mieux ça se vend.
L'univers n'est pas simple.

Posté : mar. nov. 13, 2012 4:33 pm
par MF
Gérard Klein a écrit :Il n'y a aucune certitude d'un poche après un princeps ou un GF. Le poche n'interviendra que si l'espérance de vente est suffisante et la corrélation est manifeste avec les ventes en princeps.
Ôte moi d'un doute : tu es bien conscient que c'est un argument de pure stratégie commercial, tentant de mettre en échec la stratégie contraire d'attente du lecteur/acheteur ?
S'il n'y a pas de princeps, dans l'état actuel des choses, il n'y aura jamais de poche, au moins dans notre domaine.
Bien sur. Il n'y aura jamais de poche issu d'un princeps inexistant.

On peut toutefois se demander pourquoi il y en a eu, pourquoi il y en a encore (small press) et pourquoi il est probable qu'il y en aura encore demain.
Le princeps, je le rappelle, supporte le coût de l'à-valoir initial et surtout celui de la traduction.
La fabrication, papier etc, dans un cas comme dans l'autre, représente aujourd'hui moins de 10% du prix de vente.
Et comme les calculs des directions commerciales sont fait sur la base d'entrants qui sont coûts d'à-valoir et de traduction et de sortants qui sont ventes de princeps ET de poche, ce n'est plus la "réussite" d'un texte en princeps qui fera qu'il sort, ou pas, en poche.
Il sortira, coûte que coûte, vaille que vaille.
Parce que l'investissement a été réalisé. C'est trop tard. Les choix économiques ont été faits.

Sinon, le directeur commercial serait déjà lourdé...

La stratégie adoptée par les grandes maisons d'édition, adossé à des structures de diffusion/distribution qu'il faut alimenter, a conduit à cette situation ubuesque où je vois des piles de poche s'entasser à la fenaque alors que le princeps a été un échec.
Pardon, n'a pas trouvé son lectorat...

Posté : mar. nov. 13, 2012 4:33 pm
par Eons
MF a écrit :
Gérard Klein a écrit :Le princeps et le poche ne sont pas des produits comparables
Oui et non ; ça dépend de qui fait la comparaison.

Pour l'acheteur, ce ne sont pas des produits comparables et l'avantage va nettement au poche.

Pour le lecteur, ce sont des produits parfaitement comparables (le texte, toujours), et l'âge du lecteur (ou plus exactement sa presbytie ou son usage des transport en commun) lui feront éventuellement préférer l'un à l'autre. Le princeps pour les plus âgés, le poche pour les plus jeunes (oui, je sais, il y a des exceptions)
C'est exactement ça.

Et les lecteurs à petits revenus privilégieront le poche quel que soit leur âge.

Posté : mar. nov. 13, 2012 4:52 pm
par bormandg
@Gérard: J'ai bien écrit que la disparition du FN était une conséquence de la disparition du créneau, pas une cause, non?
Sinon je veux bien croire que l'élasticité soit plus faible que celle que j'ai utilisée pour ma caricature. Mais le lecteur qui a un budget livre à respecter diminuera le nombre d'achats quand le prix augmente; et celui dont les revenus diminuent (en fait, ou même seulement dans sa perception) réduira le budget et le nombre de livres achetés diminuera plus vite que la seule application de la règle de trois ne donnerait. ce qui me fait conclure que la hausse du prix unitaire peut très bien aboutir à une baisse du CA final....

Posté : mar. nov. 13, 2012 6:55 pm
par Gérard Klein
>MF
Non sur toute la ligne.
Il y a de moins en moins de poches sans princeps. De princeps en poche, au Livre de Poche, il n'y en a jamais eu. C'est contraire à ses principes. Et ailleurs dans notre domaine, il n'y en a plus depuis des années. Ou peut-être une exception ou deux. Pas significatives du tout.
La small press n'a rien à voir. Quand elle n'est pas déficitaire, elle est bénévole pratiquement sur toute la ligne.
Environ un tiers des A&D ne sont jamais passés en poche, et pas forcément les moins bons.
L'éditeur princeps tient évidemment compte de la possibilité d'une reprise en poche mais ça ne va pas loin. En gros, il touche environ 40% de l'à-valoir. 50% vont à l'auteur, 5% au directeur de collection et 5 % à d'autres prédateurs divers , Sur 4000 à 6000€ (allons disons 8000 dans des cas exceptionnels), ça ne couvre pas grand chose des frais de traduction.
Les investissements, précisément, quand ils se traduisent par des coûts non couverts, on ne les fait plus ou on disparait.
Il arrive même que l'investissement soit fait en grande partie et que l'éditeur y renonce. Ainsi Bragelonne pour le gros Stephenson traduit mais non publié. Sa publication ne ferait qu'augmenter les pertes. Il y a plusieurs autres exemples.
Ce qui est vrai pour le princeps est également vrai pour les reprises en poche. Quand les éditeurs de poche constatent qu'ils perdent de l'argent à répétition ou qu'ils n'en gagnent pas, ils arrêtent.
Il y a toujours un décalage car les éditeurs renoncent à regret. Mais ça finit par arriver. Il suffit de considérer la raréfaction des parutions.

Bizarrement, bormandg, le consommateur ne rechigne pas sur les mobiles et autres gadgets hors de prix et qui, de plus, coûtent cher à l'usage.

Je vais cesser là de répondre car manifestement à peu près personne sur ce fil et même sur ce Forum n'a le moindre égard pour la réalité.

Posté : mar. nov. 13, 2012 7:01 pm
par Lensman
Gérard Klein a écrit :
Je vais cesser là de répondre car manifestement à peu près personne sur ce fil et même sur ce Forum n'a le moindre égard pour la réalité.
S'il y a bien un domaine qui n'a pas besoin d'égard, c'est la réalité: elle a tout et son contraire...

Oncle Joe

Posté : mar. nov. 13, 2012 7:08 pm
par Aldaran
Gérard Klein a écrit :[...] à peu près personne sur ce fil et même sur ce Forum n'a le moindre égard pour la réalité.
Faut pas non plus exagérer. Chacun regarde précisément son paillasson, tout au plus...

Posté : mar. nov. 13, 2012 7:11 pm
par Gérard Klein
Aldaran a écrit :
Gérard Klein a écrit :[...] à peu près personne sur ce fil et même sur ce Forum n'a le moindre égard pour la réalité.
Faut pas non plus exagérer. Chacun regarde précisément son paillasson, tout au plus...
Précisément, la réalité n'est pas un paillasson.

Posté : mar. nov. 13, 2012 7:51 pm
par JDB
Gérard Klein a écrit :Je vais cesser là de répondre car manifestement à peu près personne sur ce fil et même sur ce Forum n'a le moindre égard pour la réalité.
Si je n'ai pas répondu, c'est parce que j'estime que tu as raison (en gros) et qu'il me semblait redondant de le souligner.
Le public s'amenuise, c'est vrai. Et ce n'est pas seulement vrai de la SF, mais aussi de bien d'autres genres (peut-être pas tous : la santé du polar me semble insolente, mais je ne suis pas spécialiste) et sans doute, aussi, du livre dans son ensemble. Jusqu'à la bande dessinée qui vacille.
Comme le dit Gérard, nombre de gens, et notamment des jeunes gens, sont prêts à dépenser des sommes assez élevées (ou à convaincre leurs parents de les dépenser) pour avoir un smartphone, une tablette ou un autre gadget. L'envie est là.
Par ailleurs, je me souviens que si je lisais beaucoup dans ma folle jeunesse, je n'avais à ma disposition une quantité vertigineuse de films, de séries télé et autres produits audiovisuels abordables.
Il y a quelques années, j'ai lu une interview de Connie Willis dans Locus (je crois) où elle faisait part de son pessimisme quant à l'évolution de la SF écrite. Elle voyait le genre devenir dans quelques décennies l'équivalent de ce qu'est l'opéra aujourd'hui : une forme d'art ayant perdu les faveurs du grand public pour n'être plus cultivée que par un cercle restreint de passionnés. Je vous laisse déduire ce que cela signifie pour la création originale.
C'est vers cela, je crois, que tend la petite édition.
JDB

Posté : mar. nov. 13, 2012 8:10 pm
par Pontiac
JDB a écrit :
Gérard Klein a écrit :Je vais cesser là de répondre car manifestement à peu près personne sur ce fil et même sur ce Forum n'a le moindre égard pour la réalité.
Si je n'ai pas répondu, c'est parce que j'estime que tu as raison (en gros) et qu'il me semblait redondant de le souligner.
Le public s'amenuise, c'est vrai. Et ce n'est pas seulement vrai de la SF, mais aussi de bien d'autres genres (peut-être pas tous : la santé du polar me semble insolente, mais je ne suis pas spécialiste) et sans doute, aussi, du livre dans son ensemble. Jusqu'à la bande dessinée qui vacille.
Comme le dit Gérard, nombre de gens, et notamment des jeunes gens, sont prêts à dépenser des sommes assez élevées (ou à convaincre leurs parents de les dépenser) pour avoir un smartphone, une tablette ou un autre gadget. L'envie est là.
Par ailleurs, je me souviens que si je lisais beaucoup dans ma folle jeunesse, je n'avais à ma disposition une quantité vertigineuse de films, de séries télé et autres produits audiovisuels abordables.
Il y a quelques années, j'ai lu une interview de Connie Willis dans Locus (je crois) où elle faisait part de son pessimisme quant à l'évolution de la SF écrite. Elle voyait le genre devenir dans quelques décennies l'équivalent de ce qu'est l'opéra aujourd'hui : une forme d'art ayant perdu les faveurs du grand public pour n'être plus cultivée que par un cercle restreint de passionnés. Je vous laisse déduire ce que cela signifie pour la création originale.
C'est vers cela, je crois, que tend la petite édition.
JDB
J'espère que le monde sera détruit avant. Comme ça, nous n'aurons pas à le vivre.

Posté : mar. nov. 13, 2012 8:16 pm
par kibu
Pas besoin.
Il suffit juste d'une personne.