Comment le voyage spatial a tué la science fiction
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
-
- Administrateur - Site Admin
- Messages : 14748
- Enregistré le : jeu. déc. 15, 2005 4:12 pm
- Localisation : Chambéry
Comment le voyage spatial a tué la science fiction
How Space Travel Almost Killed Science Fiction est un article de John DeNardo que l'on peut lire ici.
Voici le début
Within the science fiction community, people mark their calendars not with the cycle of seasons, but with a handful of rotating, perennial discussions that usually ignite mailing lists and blogs. One of the most heated of these arguments is whether "science fiction is dying." There are some who believe it to be undoubtedly true, others who believe it to be ridiculous, and still others who are so tired of the subject constantly rearing its ugly head, that to even give it utterance evokes a disgusted eye roll. Some of the more seasoned fans of science fiction have reason to be skeptical of the claim: this same discussion has been going on for decades (which itself is evidence of the truthfulness of the claim). There was even a point in the late 1950s where the advent of the space program was being blamed for the demise of science fiction.
Voici le début
Within the science fiction community, people mark their calendars not with the cycle of seasons, but with a handful of rotating, perennial discussions that usually ignite mailing lists and blogs. One of the most heated of these arguments is whether "science fiction is dying." There are some who believe it to be undoubtedly true, others who believe it to be ridiculous, and still others who are so tired of the subject constantly rearing its ugly head, that to even give it utterance evokes a disgusted eye roll. Some of the more seasoned fans of science fiction have reason to be skeptical of the claim: this same discussion has been going on for decades (which itself is evidence of the truthfulness of the claim). There was even a point in the late 1950s where the advent of the space program was being blamed for the demise of science fiction.
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
Argument bien surprenant...
Indépendamment de l'intérêt limité de l'article, et nonobstant le fait que je pense également que le "vrai" voyage spatial n'a sans doute pas affecté la science-fiction, voici pourquoi ce type d'argument est spécieux.
Quand les romans policiers se sont développés, les meurtres et les enquêtes existaient déjà : c'est la fascination pour des choses déjà existantes, et le développement des techniques d'enquête, qui a stimulé l'intérêt pour ce genre.
Quand la science-fiction s'est développée, le voyage spatial n'était pas pratiqué : c'est la fascination pour quelque chose qui n'existait pas encore, tout en paraissant possible, qui a stimulé l'intérêt pour la science-fiction (entre autres, et il y a bien d'autres facteurs...).
Donc, plus il y a de meurtres et d'enquêtes, plus ça peut nourrir l'intérêt pour le polar. En revanche, la "réalisation" d'un programme spatial peut affecter la fascination exercée par la science-fiction. Air connu de "la science-fiction est dépassée", qui pour être stupide ne repose pas sur un paralogisme du type développé ici à propos du polar.
Indépendamment de l'intérêt limité de l'article, et nonobstant le fait que je pense également que le "vrai" voyage spatial n'a sans doute pas affecté la science-fiction, voici pourquoi ce type d'argument est spécieux.
Quand les romans policiers se sont développés, les meurtres et les enquêtes existaient déjà : c'est la fascination pour des choses déjà existantes, et le développement des techniques d'enquête, qui a stimulé l'intérêt pour ce genre.
Quand la science-fiction s'est développée, le voyage spatial n'était pas pratiqué : c'est la fascination pour quelque chose qui n'existait pas encore, tout en paraissant possible, qui a stimulé l'intérêt pour la science-fiction (entre autres, et il y a bien d'autres facteurs...).
Donc, plus il y a de meurtres et d'enquêtes, plus ça peut nourrir l'intérêt pour le polar. En revanche, la "réalisation" d'un programme spatial peut affecter la fascination exercée par la science-fiction. Air connu de "la science-fiction est dépassée", qui pour être stupide ne repose pas sur un paralogisme du type développé ici à propos du polar.
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.
-
- Messages : 12
- Enregistré le : mer. nov. 28, 2012 3:48 pm
- Contact :
Pour ma part, je trouve l'article plutôt intéressant.
L'auteur ne dit pas que le voyage spatial a tué la science-fiction mais l'a presque tué. Jusque dans les années 60, la science-fiction avait une approche très "projectiviste" : elle cherchait à véritablement prédire l'avenir, les auteurs de science-fiction essyaient d'imaginer à quoi ressemblerait l'avenir.
Or, lorsque le voyage spatial est apparu, il y a eu une grande désillusion puisque, jusque-là triomphante, la science-fiction avait complètement fantasmé ce voyage spatial et s'était pour la première fois trompé. Spoutnik, Gagarine et même la conquête de la Lune sont apparus bien fades pour les lecteurs de science-fiction qui lisaient des récits où l'homme parvenait à conquérir et coloniser des planètes dans tout l'univers très rapidement (on pensait même que Mars serait colonisé à la fin du XXème siècle).
Dès lors, la science-fiction a dû évoluer et s'adapter et elle est depuis en permanente mutation. La meilleure des preuves selon moi est que beaucoup de livres de science-fiction mêlent des genres comme le fantastique, l'horreur voire la fantasy et que la science-fiction de type originelle est moins présente.
L'auteur ne dit pas que le voyage spatial a tué la science-fiction mais l'a presque tué. Jusque dans les années 60, la science-fiction avait une approche très "projectiviste" : elle cherchait à véritablement prédire l'avenir, les auteurs de science-fiction essyaient d'imaginer à quoi ressemblerait l'avenir.
Or, lorsque le voyage spatial est apparu, il y a eu une grande désillusion puisque, jusque-là triomphante, la science-fiction avait complètement fantasmé ce voyage spatial et s'était pour la première fois trompé. Spoutnik, Gagarine et même la conquête de la Lune sont apparus bien fades pour les lecteurs de science-fiction qui lisaient des récits où l'homme parvenait à conquérir et coloniser des planètes dans tout l'univers très rapidement (on pensait même que Mars serait colonisé à la fin du XXème siècle).
Dès lors, la science-fiction a dû évoluer et s'adapter et elle est depuis en permanente mutation. La meilleure des preuves selon moi est que beaucoup de livres de science-fiction mêlent des genres comme le fantastique, l'horreur voire la fantasy et que la science-fiction de type originelle est moins présente.
-
- Messages : 1595
- Enregistré le : ven. oct. 06, 2006 6:06 pm
- Localisation : En face de la Fac Jussieu
En 1969, après l'alunissage, la plupart des quotidiens et hebdomadaires ont annoncé que la science-fiction était morte, dépassée par l'actualité.
On sait ce qu'il en est advenu dans les années 1970.
Cet article me semble complètement stupide. Ou plutôt, il reprend des arguments évoqués il y a quarante ans. Personne n'a été assez idiot pour penser que la conquête des étoiles se ferait en deux temps et trois mouvements. Au contraire, c'est la rapidité de l'exploration de l'espace qui a surpris tout le monde. Aucun auteur important de sf ne l'avait prévue pour avant le XXIème siècle.
La vraie crise, survenue sur la fin des années 1990 à peu près, à de toutes autres causes.
On sait ce qu'il en est advenu dans les années 1970.
Cet article me semble complètement stupide. Ou plutôt, il reprend des arguments évoqués il y a quarante ans. Personne n'a été assez idiot pour penser que la conquête des étoiles se ferait en deux temps et trois mouvements. Au contraire, c'est la rapidité de l'exploration de l'espace qui a surpris tout le monde. Aucun auteur important de sf ne l'avait prévue pour avant le XXIème siècle.
La vraie crise, survenue sur la fin des années 1990 à peu près, à de toutes autres causes.
Mon immortalité est provisoire.
Cet article n'est pas stupide. Il reprend des éléments évoqués il y a 40 ans pour susciter une réflexion sur la "mort de la science-fiction". Il n'établit pas de parallélisme mais suggère que les acteurs du passé se sont retrouvés dans une situation qui n'est pas sans points communs avec la situation actuelle. Il nous invite à une réflexion positive sur ce sujet ici et maintenant.
La valeur de cet article n'est pas dans ce qu'il dit, mais dans ce qu'il nous amène à penser.
La valeur de cet article n'est pas dans ce qu'il dit, mais dans ce qu'il nous amène à penser.
Aldaran a écrit :C'est un peu vrai pour tous les articles, non ? Les stupides et les pas stupides.justi a écrit :La valeur de cet article n'est pas dans ce qu'il dit, mais dans ce qu'il nous amène à penser.
Et ceux qui ont le cul entre deux chaises aussi, d'ailleurs.
Euh, certes...
Mais ici plus particulièrement je pense...
Avec un accent plus prononcé sur cette qualité intrinséque de l'objet /article/.
En réfléchissant bien à la question, ça marche presque aussi bien pour les gens, tiens...justi a écrit :Euh, certes...Aldaran a écrit :C'est un peu vrai pour tous les articles, non ? Les stupides et les pas stupides.justi a écrit :La valeur de cet article n'est pas dans ce qu'il dit, mais dans ce qu'il nous amène à penser.
Et ceux qui ont le cul entre deux chaises aussi, d'ailleurs.
Mais ici plus particulièrement je pense...
Avec un accent plus prononcé sur cette qualité intrinséque de l'objet /article/.
Aldaran a écrit :En réfléchissant bien à la question, ça marche presque aussi bien pour les gens, tiens...justi a écrit :Euh, certes...Aldaran a écrit :C'est un peu vrai pour tous les articles, non ? Les stupides et les pas stupides.justi a écrit :La valeur de cet article n'est pas dans ce qu'il dit, mais dans ce qu'il nous amène à penser.
Et ceux qui ont le cul entre deux chaises aussi, d'ailleurs.
Mais ici plus particulièrement je pense...
Avec un accent plus prononcé sur cette qualité intrinséque de l'objet /article/.
Je pense que tu as une définition trop large de la catégorie /gens/