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Hier j'ai fait une interview de Manuel Tricoteaux, directeur de la collection Exofictions chez Actes Sud. Parmi les projets pour 2014 et après, il espère rééditer R. A. Lafferty, et publier des inédits.

L'interview sera en ligne lundi ou mardi le temps que je la retranscrive. Il y aura aussi un roman israélien de fantasy et un roman japonais steampunk.

Tout cela est très prometteur et il est temps que les éditeurs se rendent compte qu'une des cause de l'ankylose actuelle de la science-fiction, c'est que l'on publie toujours les mêmes auteurs jusqu'à plus soif.

La SF est une littérature de découvertes, ergo l'édition de littérature sf doit être une édition de découvertes !

Je serais très heureux de voir Lafferty reparaître et ses inédits publiés.
Le problème est que je l'ai publié par deux fois, chez des éditeurs différents et qu'il a été en plus abondamment représenté dans la GASF.
Les deux fois, à une époque faste pour la sf en France, ont été des bides retentissants et ruineux.
Jacques Goimard a fait la même expérience de son côté.
Robert Louit aussi, si j'ai bonne mémoire.
De plus Lafferty est particulièrement difficile à traduire.

Que Lafferty soit un des très grands de la sf américaine ne fait de doute pour personne de compétent.
Qu'il y ait en France, et même aux USA où il est devenu presque introuvable, un public pour ses écrits est une autre question.

Gloire à l'éditeur courageux pour ne pas dire intrépide..

jerome a écrit :Il y aura aussi un roman israélien de fantasy et un roman japonais steampunk.

C'est surtout ça qui m'intrigue. Ainsi que les space op de 'Corey'.

D'une certaine manière, une publication chez Actes Sud est, pour un auteur de SF, une façon de sortir du ghetto. Les essais antérieurs, Ursula K. Le Guin, Gene Wolfe, n'ont malheureusement pas été probants, puisque les lecteurs de SF ont boudé des oeuvres importantes de ces auteurs, sans que les lecteurs de "blanche" leur fassent l'accueil que ces auteurs méritent; Lafferty réussira-t-il?

Il est hélas permis d'en douter.

Comment il disait, déjà, Guillaume ? "Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre...."

Pareil, j'adore Lafferty, et des rééditions me feraient plaisir.
Problème, j'ai déjà tout les romans parus en français.
Pour les nouvelles (le meilleur de Lafferty à mon sens), il faudrait publier des inédits en français - du moins, inédits en volume -. et je ne sais pas si c'est possible ?
Reste que le roman 'Les quatrièmes demeures' à été réédité il n'y a pas très longtemps, ce serait intéressant de savoir si l’éditeur a été satisfait de ses ventes ?

Si je ne m'abuse, les éditions Zanzibar ont fermé boutique après la publication du Lafferty, non ?

(Quel magnifique travail ils proposaient pourtant)

bormandg a écrit :Comment il disait, déjà, Guillaume ? "Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre...."

Ma version personnelle:
Il n'est pas nécessaire d'entreprendre pour espérer ni de persévérer pour réussir.

Regardez autour de vous, et vous verrez qui a le plus raison.

justi a écrit :Si je ne m'abuse, les éditions Zanzibar ont fermé boutique après la publication du Lafferty, non ?

(Quel magnifique travail ils proposaient pourtant)

Il me semble bien que oui.
Tous (n'ont pas été) à Zanzibar.

Gérard Klein a écrit :

justi a écrit :Si je ne m'abuse, les éditions Zanzibar ont fermé boutique après la publication du Lafferty, non ?

(Quel magnifique travail ils proposaient pourtant)

Il me semble bien que oui.
Tous (n'ont pas été) à Zanzibar.

Malheur !

Papageno a écrit :Pareil, j'adore Lafferty, et des rééditions me feraient plaisir.
Problème, j'ai déjà tout les romans parus en français.
Pour les nouvelles (le meilleur de Lafferty à mon sens), il faudrait publier des inédits en français - du moins, inédits en volume -. et je ne sais pas si c'est possible ?
Reste que le roman 'Les quatrièmes demeures' à été réédité il n'y a pas très longtemps, ce serait intéressant de savoir si l’éditeur a été satisfait de ses ventes ?

Je partage cet avis. Lafferty est meilleur dans ses nouvelles que dans ses romans qui sont parfois des espèces de collages plus ou moins biscornus de nouvelles.
Mais un ou des recueils de nouvelles, c'est déjà l'échec assuré, et un ou des recueils de Lafferty c'est s'exposer à recevoir plus de retours qu'on n'a mis de livres en place.

Même à la grande époque, Le Livre d'or de Lafferty fut un bide, si je me souviens bien (je n'ai pas les chiffres) et il n'a jamais été réédité contrairement à d'autres.
Ce qui n'ôte rien au fait que Lafferty est indubitablement un génie, ce sur quoi les trois anthologistes de la GASF, entre autres, étaient d'accord.
Mais je suppose que seuls des génies peuvent le lire et le reconnaître.
Ce qui restreint légèrement le public.

Sauf faux souvenir de ma part, la réédition des Quatrièmes demeures a été largement soldée, et j'en ai acheté quelques uns pour les distribuer.

Le problème est, bien sûr, que la publication de Lafferty ou de n'importe quel autre auteur des franges de la SF dans une collection qui n'est pas une collection de SF et qui essaye de s'adresser au grand public risque de se voir ignorée aussi bien par les amateurs de SF que par les non-amateurs de SF. Comme cela a été le cas des autres publications d'auteurs de SF (Le Guin, Wolfe) chez Actes Sud.

bormandg a écrit :Le problème est, bien sûr, que la publication de Lafferty ou de n'importe quel autre auteur des franges de la SF dans une collection qui n'est pas une collection de SF et qui essaye de s'adresser au grand public risque de se voir ignorée aussi bien par les amateurs de SF que par les non-amateurs de SF. Comme cela a été le cas des autres publications d'auteurs de SF (Le Guin, Wolfe) chez Actes Sud.

Certes, mais dans une collection de sf, au hasard Ailleurs et demain, Dimensions, OPTA, Présence du Futur, Presses-Pocket SF, même à la grande époque où on ne vendait jamais moins de 8000 en GF et de 25/30 000 en poche, Lafferty faisait des bides.

Il faut dissoudre le public, spécialisé ou non.
Et puis comment lutter contre Cinquante nuances… ou le dernier Dan Brown dont je découvre avec horreur et compassion que ma sœur et ma nièce l'ont acheté et lu.
Je ne reconnais pas mon sang.