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Éditeurs français
Posté : lun. avr. 30, 2007 3:51 pm
par Mîreldar
Le moment le plus fort de Boréal fut lors des deux tables présentées par les éditeurs, une table française et une table canadienne. On a eut la chance ainsi de comparer les deux politiques éditoriales, qui sont bien différentes.
Les éditeurs français présents étaient Jean-Claude Dunyach (coll. science-fiction - (Bragelonne), Olivier Girard (Bélial et Bifrost), Bénédicte Lombardo (Univers Poche - collection Pocket SF), et Stephane Marsan (Mnémos puis ensuite Bragelonne)
De l'autre côté de l'atlantique (à des années lumières) Joël Champetier (Solaris), Jean Pettigrew (Alire), Daniel Sernine (Médiapaul), David G. Hartwell (Tor Book) et Brian Hades (les deux plus grands éditeurs Canadiens anglais).
Les éditeurs Français ont amenés un sujet étonnant (pour nous

) et j'aimerais que vous me dites ce que vous en pensez. Les quatre éditeurs nous ont dit que la plupart des oeuvres qu'ils publiaient étaient internationales, et que très peu d'auteurs français étaient publiés en France. Ce qui fait un gros contraste avec les éditeurs Québécois, qui eux publient principalement (pour ne pas dire d'abord et avant tout) des oeuvres d'auteurs Québécois. Pettigrew ajoutait qu'il reçoit environ 150 manuscrits d'auteurs Français, mais qu'il ne sait pas trop quoi faire avec.
J'aimerais savoir ce que vous en pensez avant de commenter sur mon blogue. Selon vous, les éditeurs présents, étaient-ils représentatif du marché français? Qui sont les principaux éditeurs Français qui publient un contenu raisonnable d'auteurs Français?
Jean Pettigrew soulignait que 1/500 auteurs québécois est publié, mais qu'en France, c'était plutôt 1/5000. Est-ce un chiffre raisonnable?
Finalement, que pensez-vous du protectionnisme québécois?
Posté : lun. avr. 30, 2007 4:43 pm
par Bull
Je ne suis pas du "milieu" donc je ne peux te donner qu'un avis profane :
....
Je pense il s'agit avant tout d'une question de retour sur investissement !!!
C'est triste, mais c'est comme cela.
Je caricature, mais je pense que le raisonnement est le suivant :
-Déjà que la SF est une littérature "populaire",
-il faut au moins qu'elle soit écrite par à non français pour gagner un minimum de crédibilité/respectabilité
Posté : lun. avr. 30, 2007 5:01 pm
par Eric
En fait, c'est une question de rentabilité.
La SF française (et par-delà francophone) vend peu. Donc c'est un risque financier, qui va, au mieux, se solder par une opération blanche.
Parmi les 4 éditeurs présents, seul Olivier Girard prend régulièrement le risque d'aller sur des auteurs français peu, voire pas connu. Il le fait en connaissance de cause, et le paye généralement le prix fort. Aussi est-il parcimonieux dans ses choix.
Pour en avoir souvent parlé avec Bénédicte, elle le déplore, mais sortir du français va être, pour elle, assez marginal, et ne va se faire (sauf rare exception) que sur des valeurs installées, les seules qu'elle pourra défendre auprès de ses boss.
Le cas de Bragelonne est plus singulier. Notamment la collection SF qui a été lancée en disant que les auteurs français pourraient éventuellement y faire leur apparition, mais plus tard. On attend...
Sur le volet fantasy, le matelat de la société s'est fait sur la BCF américaine, mais de nombreux auteurs français et francophones ont fait leur apparition au catalogue. C'est, des quatre, sans doute celui qui a le catalogue le plus ecléctique, mais avec une politique éditoriale plus resserrée, et surtout un gros travail de fidélisation d'une communauté de lecteurs.
Les proportions données par Jean Pettigrew (avec qui j'ai aussi eu l'occasion d'en parler souvent) sont assez dans la fourchette (même sur les 4999 non publiés, il y a aussi beaucoup d'impubliables).
Cela dit, 1 sur 5000 chez nous, et 1 sur 500 chez vous, alors que vous êtes 7 millions et nous 65, le ratio reste à peu près identique ; )
Concernant le protectionnisme, je comprends votre point de vue de culture assiégée, même si, parfois, je vous trouve un peu radicaux.
Posté : lun. avr. 30, 2007 6:16 pm
par Eons
Il semble y avoir eu des oublis ou des quiproquos : Eons était également représenté, au moins avec Alain le Bussy et Pierre Gévart, qui avaient amené leurs propres livres - plus quelques exemplaires d'un résidant canadien depuis 35 ans : Serge Farcasan..
Contrairement à nos quatre confrères susmentionnés, nous publions une majorité d'auteurs francophones (français et belges, principalement).
Et si l'Atalante était absent, on trouve aussi chez eux pas mal d'auteurs français.
Posté : lun. avr. 30, 2007 6:32 pm
par Mîreldar
Merci pour ton commentaire. C'est pas un oubli, en fait. Au Congrès, j'ai pas eu l'occasion d'entredre beaucoup cette voix, conflit d'horraire. J'aurais aimé l'entendre aussi sur la table des éditeurs, puisque c'était aussi leur place.
Posté : lun. avr. 30, 2007 7:33 pm
par Papageno
Pour le protectionnisme la situation ne me semble pas symétrique. Traduire des écrivains US au Québec, n'a peut-être pas grand sens.
Ces auteurs sont probablement très accessible chez vous, directement dans leurs langues.
Pour les écrivain français, il faudrait déjà savoir si nos éditeurs diffusent leurs Livres au Canada et si économiquement, cela en vaut la peine?
Inversement je ne vois pas beaucoup de livre d'éditeurs Québécois, ici en France. (du moins en librairie, et dans ma province profonde)
Par exemples, de tous les auteurs Québécois, récompensés que tu cite, je ne connais bien que Élisabeth Vonarburg (j'ai lu deux livres d'elle), les autres me sont quasiment inconnus? et vraiment c'est dommage.
Posté : lun. avr. 30, 2007 7:49 pm
par Patrice
Salut,
C'est vrai qu'en France, si tu n'es pas américain, tu es forcément nul.
Une certaine revue de référence (en retard, toujours en retard) exige que les textes qui lui sont soumis soient à la hauteur des textes américains, comme si il n'y avait pas de modèles francophones de qualité!
Le Fleuve Noir Anticipation a publié des auteurs francophones pendant près de 50 ans. Présence du Futur, plus de 40. Et J'ai Lu, et d'autres encore.
Le fait est que maintenant, les éditeurs n'ont plus le courage de se farcir des manuscrits. C'est tellement plus facile de choisir une oeuvre déjà triée par quelqu'un d'autre, voire déjà primé, et de la faire traduire. C'est encore plus facile quand c'est de l'anglais: les traducteurs sont nombreux et pas cher (15€ tarif de base contre 18 pour tout autre langue).
Bref, les éditeurs français manquent singulièrement d'audace. Et l'argument des ventes est un faux argument. Il ne faut pas prendre les lecteurs pour des imbéciles.
Ca me rappelle ce que me disait quelqu'un au sujet de sa bibliothèque communale, où on n'achetait que des niaiseries genre Danièle Steel, parce que ça "plaisait aux lecteurs". Jusqu'à ce qu'un directeur un peu plus courageux stoppe ces achats débiles et face le forcing avec de vrais romans. Ca a marché. Les gens prennent ce qu'on ose leur proposer.
A+
Patrice
Posté : lun. avr. 30, 2007 7:57 pm
par Roland C. Wagner
Puis-je me permettre de rappeler qu'il a été annoncé au moment d'un lancement de la collection dirigée par Dunyach chez Bragelonne que c'était inutile d'envoyer des manuscrits car il ne comptait pas publier d'auteurs français pour l'instant ?
Je crois que l'argument avancé était qu'il fallait asseoir la collection avec des valeurs sûres, ou un truc dans le genre.
Il y a des gens qui n'ont pas de couilles.
Posté : lun. avr. 30, 2007 8:08 pm
par Patrice
Salut,
Il y a des gens qui n'ont pas de couilles.
Je n'osais pas le dire comme ça.
A+
Patrice
Posté : lun. avr. 30, 2007 8:15 pm
par Mîreldar
Je suis parfaitement d'accord avec vous là dessus. Au Québec il y a des petites maisons d'éditions qui ne vendent pas plus de 500 exemplaires. Mais elle reste là quand même. Et puis Alire, qui réalisent quand même de belle recette. Pourtant la plus grande partie de son contenu est québécois. Est-ce que c'est plus facile de survivre au Québec qu'en France?
On aura beau dire que le protectionnisme, peut sembler extrémiste. Mais boyenne, faut pas aller à l'autre extrême non plus.
Posté : lun. avr. 30, 2007 9:13 pm
par Arnaldus
Patrice a écrit :Le fait est que maintenant, les éditeurs n'ont plus le courage de se farcir des manuscrits. C'est tellement plus facile de choisir une oeuvre déjà triée par quelqu'un d'autre, voire déjà primé, et de la faire traduire. C'est encore plus facile quand c'est de l'anglais: les traducteurs sont nombreux et pas cher (15€ tarif de base contre 18 pour tout autre langue).
Je suis bien d'accord, et ensuite on se plaint qu'il n'y a pas assez d'auteurs SF francophone... Cherchez l'erreur.
Posté : lun. avr. 30, 2007 11:24 pm
par Eric
Je sais que des éditeurs comme Jean Pettigrew, éditent certes beaucoup d'auteurs québequois, mais qu'il se fait un point d'honneur à publier aussi des textes français. L'inverse n'est, hélas, pas vrai.
Il y a, je crois, un petit complexe de supériorité par chez nous qui nous fait croire que nous sommes les gardiens du temple, et qui aboutit à d'insolubles difficultés de distributiion. Au point que Jean ait fini quasiment par renoncer, si ce n'est par l'intermédiaire de l'excellente Librairie du Québec.
Pourtant, pour avoir lu récemment les Sources du Temps de Daniel Sernine, je peux vous dire que peu d'auteurs français seraient capable de se hisser à ce niveau.
Posté : lun. avr. 30, 2007 11:37 pm
par Mîreldar
Les Québécois publiés en France? Je n'y pense même pas. Qu'ils soient lu, c'est déjà un début. Mais il est plutôt question ici des Français publiés dans leur propre pays.
Posté : mar. mai 01, 2007 12:32 am
par Eric
Et pourtant si, puisque Champetier est chez Bragelonne si je ne m'abuse (mais là j'ai flemme de vérifier).
Sans parler de Trudel, Vonnarburg, etc...
Posté : mar. mai 01, 2007 8:24 am
par Qui?
tu ne te trompe pas.