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Julien Gracq
Posté : lun. déc. 24, 2007 9:28 am
par rmd
Entendu ce matin sur france-culture:
"il avait dans ses influences des auteurs moins nobles comme Jules Verne ou Tolkien" ...
Posté : lun. déc. 24, 2007 10:40 am
par Le_navire
Le crime une veille de Noël est-il puni par la loi ?
Qu'on se méfie : hier, j'ai vu un documentaire sur Marie-Antoinette qui n'a fait que confirmer à mes yeux que, toute question de peine de mort mise à part, on a bien fait de lui couper la tête, et à son imbécile de mari aussi...
C'était pourtant pas le but du documentaire, qu'est-ce qu'on nous fais schmout avec cette pauvre noblesse ces dernier temps... ça me donne envie de mettre des pantalons, tiens...
Re: Julien Gracq
Posté : lun. déc. 24, 2007 12:41 pm
par Davidian
rmd a écrit :Entendu ce matin sur france-culture:
"il avait dans ses influences des auteurs moins nobles comme Jules Verne ou Tolkien" ...
Heureux les citoyens imposables qui financent cette radio (qui propose des émissions intéressantes parfois. Enfin, elles font passer le temps sur l'autoroute

).
Re: Julien Gracq
Posté : lun. déc. 24, 2007 2:04 pm
par Erion
rmd a écrit :Entendu ce matin sur france-culture:
"il avait dans ses influences des auteurs moins nobles comme Jules Verne ou Tolkien" ...
Il faudrait donner le contexte. La phrase, telle que citée, n'est pas vraiment choquante. Il est objectivement exact de dire que Verne et Tolkien sont moins nobles. Cela ne fait pas partie des auteurs qu'on se vante d'avoir dans ses influences quand on fait de la littérature. Ca ne donne aucune indication de valeur.
Le journaliste aurait dit "il avait dans ses influences des auteurs moins nobles comme Jimmy Guieu et Paul-Loup Sulitzer", personne ne se serait indigné du qualificatif.
Re: Julien Gracq
Posté : lun. déc. 24, 2007 2:43 pm
par rmd
Erion a écrit :Il faudrait donner le contexte. La phrase, telle que citée, n'est pas vraiment choquante.
Ho, c'est plus amusant que choquant. Au contraire, il y avait un peu de second degré dans ce "moins noble".
c'était aux matins de france-cul, si quelqu'un veut écouter le podcast.
A propos de verne, on trouve aussi cela dans l'article de libé:
Mais, par écrit, il défend fermement son idée de la littérature. Il préfère Stendhal et Balzac à Flaubert, entretient avec Proust un rapport compliqué («J’admire. Mais je ne sais pas si j’aime ça»), il déteste Sartre, moque le Nouveau Roman, et adore Nerval, Tolkien et Jules Verne : «Je le vénère, un peu filialement. Je supporte mal qu’on me dise du mal de lui. Ses défauts, son bâclage m’attendrissent. […] Et nul ne me donnera jamais honte de répéter que les Aventures du capitaine Hatteras sont un chef-d’œuvre.»
http://www.liberation.fr/culture/livre/300039.FR.php
Re: Julien Gracq
Posté : jeu. déc. 27, 2007 7:24 pm
par systar
rmd a écrit :
Mais, par écrit, il défend fermement son idée de la littérature. Il préfère Stendhal et Balzac à Flaubert, entretient avec Proust un rapport compliqué («J’admire. Mais je ne sais pas si j’aime ça»), il déteste Sartre, moque le Nouveau Roman, et adore Nerval, Tolkien et Jules Verne : «Je le vénère, un peu filialement. Je supporte mal qu’on me dise du mal de lui. Ses défauts, son bâclage m’attendrissent. […] Et nul ne me donnera jamais honte de répéter que les Aventures du capitaine Hatteras sont un chef-d’œuvre.»
http://www.liberation.fr/culture/livre/300039.FR.php
C'est dingue: j'ai exactement les mêmes goûts que lui... Sur Stendhal, Balzac, Flaubert, Proust, sur Sartre, je pense tout pareil. Sur Tolkien et Verne aussi.
Par contre, à dire que Verne c'était "moins noble", les mecs de France Culture ont perdu une occasion de se taire.
Faut-il rappeler tout ce qu'a écrit un Michel Serres, sur Verne, ou bien que cet auteur était il y a trois ans au programme d'option lettres modernes d'Ulm? (ce qui s'appelle bien une "reconnaissance institutionnelle", ou je ne m'y connais pas).
Posté : jeu. déc. 27, 2007 7:44 pm
par Nébal
Heu, on peut aussi dire du bien de Verne sans passer par Michel Serres, c'est déjà plus crédible...
Posté : jeu. déc. 27, 2007 8:25 pm
par Papageno
[..] que cet auteur était il y a trois ans au programme d'option lettres modernes d'Ulm?
Et bien les temps changent et pour une fois dans le bon sens! Parce qu'il n'y a pas si longtemps, les universitaires en général parlaient de Verne avec condescendance - (Verne c'est très bien..... vouai! ...a douze ans!) - et si affirmiez aimer Verne - vous aviez droit un un regard qui en disait plus long qu'un discours et qui voulait dire - bien, bien, jeune homme, il ne vous reste plus maintenant qu'a grandir pour enfin aborder la VRAI littérature.
Verne au en option au programme des lettres modernes - ça me fait tout chose - du coup je me demandes si je vais pas l'aimer moins

Ha merde, j'avais pas lu le dernier mot "Ullm",... a vouai.... tout s'explique

Posté : jeu. déc. 27, 2007 8:49 pm
par Fabien Lyraud
Tant que l'on parle de Gracq, est ce que le "Rivage des Syrtes" est mentionné dans l'ouvrage de Eric B Henriet sur l'uchronie ?
Posté : jeu. déc. 27, 2007 9:14 pm
par systar
Fabien Lyraud a écrit :Tant que l'on parle de Gracq, est ce que le "Rivage des Syrtes" est mentionné dans l'ouvrage de Eric B Henriet sur l'uchronie ?
Ah, tu le mettrais dans l'uchronie?
Je croyais, comme Gracq, qu'Orsenna, les Syrtes et tout le toutim étaient une contrée "géographique" totalement imaginaire, sans rapport avec notre Histoire...
Menfin, u-chronie, u-topie, a-topie, a(na)-chronique... on va s'y perdre avec tous ces concepts!
Ah,
le Rivage des Syrtes...! Pour les fesse-bouqueurs, sachez que Laurent Fabius, sur son profil, mentionne ce roman comme étant son préféré... ça, c'était la non-info du jour.
Posté : jeu. déc. 27, 2007 9:16 pm
par systar
Papageno a écrit :[..] que cet auteur était il y a trois ans au programme d'option lettres modernes d'Ulm?
Et bien les temps changent et pour une fois dans le bon sens! Parce qu'il n'y a pas si longtemps, les universitaires en général parlaient de Verne avec condescendance - (Verne c'est très bien..... vouai! ...a douze ans!) - et si affirmiez aimer Verne - vous aviez droit un un regard qui en disait plus long qu'un discours et qui voulait dire - bien, bien, jeune homme, il ne vous reste plus maintenant qu'a grandir pour enfin aborder la VRAI littérature.
Verne au en option au programme des lettres modernes - ça me fait tout chose - du coup je me demandes si je vais pas l'aimer moins

Ha merde, j'avais pas lu le dernier mot "Ullm",... a vouai.... tout s'explique

Mdr... t'as raison, la vraie consécration, c'est d'être au programme d'agrèg'... la vraie, pas le ch'tit concours pour les futurs pensionnaires de la rue d'Ulm!
Posté : jeu. déc. 27, 2007 9:45 pm
par Fabien Lyraud
Ah, tu le mettrais dans l'uchronie?
Un ouvrage où le sud de l'Italie est dominé par une cité etat du nom d'Orsenna et qui est en guerre contre une Sicile musulmane qui s'appelle le Farghestan, j'appelle ça une uchronie. Il faut se souvenir que dans l'antiquité le golfe de Naple était appelé Syrte. Et qu'il y a des allusions à des artistes baroques du sud de l'Italie comme Joachim de Flore. On nous parle des tours normandes égalemement. Autant de détails qui placent le roman dans une Italie du sude alternative. Quant à la Sicil pour le Farghestant c'est aussi assez évident géographiquement avec le volcan Tangri qui n'est autre que l'Etna. Mais tout cela est mon interprétation.
Posté : jeu. déc. 27, 2007 9:57 pm
par systar
Fabien Lyraud a écrit :Ah, tu le mettrais dans l'uchronie?
Un ouvrage où le sud de l'Italie est dominé par une cité etat du nom d'Orsenna et qui est en guerre contre une Sicile musulmane qui s'appelle le Farghestan, j'appelle ça une uchronie. Il faut se souvenir que dans l'antiquité le golfe de Naple était appelé Syrte. Et qu'il y a des allusions à des artistes baroques du sud de l'Italie comme Joachim de Flore. On nous parle des tours normandes égalemement. Autant de détails qui placent le roman dans une Italie du sude alternative. Quant à la Sicil pour le Farghestant c'est aussi assez évident géographiquement avec le volcan Tangri qui n'est autre que l'Etna. Mais tout cela est mon interprétation.
Effectivement, c'est une interprétation, puisque Gracq ne l'avait pas conçu comme une uchronie.
On taperait peut-être plus juste en regardant du côté du "récit poétique" tel que défini par Jean-Yves Tadié, à mon sens. Et encore...
En tout cas, ce qui emmerdera les faux amoureux de littérature (ceux qui s'empressent d'en faire la servante ou le vecteur d'un "message" politique, comme... Sartre justement!), c'est le fait qu'il n'y ait rien à déduire d'éventuelles correspondances entre la prose de Gracq et notre réel. Zéro dénonciation. Zéro indignation. Zéro engagement. Que du talent, que de la langue à l'état pur. Et de belles émotions (le personnage de Vanessa, la fin du roman, aussi, où un retour à l'univers de la décision politique ne nous donne pas le fin mot de ce que Gracq pourrait "avoir voulu dire")...
(Après, là où tu as sans doute parfaitement raison, c'est sur les sources de l'acte imaginatif de Gracq: un géographe de sa trempe n'allait pas imaginer ex nihilo un "rivage", une croisée de mondes, il s'est sans doute inspiré de tous les éléments que tu as mentionnés).
Posté : jeu. déc. 27, 2007 10:56 pm
par Ferocias
systar a écrit :Papageno a écrit :[..] que cet auteur était il y a trois ans au programme d'option lettres modernes d'Ulm?
Et bien les temps changent et pour une fois dans le bon sens! Parce qu'il n'y a pas si longtemps, les universitaires en général parlaient de Verne avec condescendance - (Verne c'est très bien..... vouai! ...a douze ans!) - et si affirmiez aimer Verne - vous aviez droit un un regard qui en disait plus long qu'un discours et qui voulait dire - bien, bien, jeune homme, il ne vous reste plus maintenant qu'a grandir pour enfin aborder la VRAI littérature.
Verne au en option au programme des lettres modernes - ça me fait tout chose - du coup je me demandes si je vais pas l'aimer moins

Ha merde, j'avais pas lu le dernier mot "Ullm",... a vouai.... tout s'explique

Mdr... t'as raison, la vraie consécration, c'est d'être au programme d'agrèg'... la vraie, pas le ch'tit concours pour les futurs pensionnaires de la rue d'Ulm!
Un texte de Verne fut donné dans un groupement de textes pour une épreuve de l'agrégation interne de Lettres Modernes (1998?).
Posté : jeu. déc. 27, 2007 10:58 pm
par Ferocias
Fabien Lyraud a écrit :Tant que l'on parle de Gracq, est ce que le "Rivage des Syrtes" est mentionné dans l'ouvrage de Eric B Henriet sur l'uchronie ?
Je viens de vérifier dans la 2e édition (euh juste dans l'index en fait): pas de Gracq ni de rivage.
(mais bon ce n'est pas trop une uchronie pour moi)