Les traductions de SF démodées?
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Les traductions de SF démodées?
En dehors du problème des traductions tronquées ou franchement massacrées, est-ce une bonne idée de retraduire des textes de SF, au prétexte que la langue du traducteur de l'époque aurait "vieilli"?
Question parfois abordée sur ce forum, mais qui n'a peut-être pas été creusée à fond...
Oncle Joe
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- dracosolis
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Re: Les traductions de SF démodées?
ça dépendLensman a écrit :En dehors du problème des traductions tronquées ou franchement massacrées, est-ce une bonne idée de retraduire des textes de SF, au prétexte que la langue du traducteur de l'époque aurait "vieilli"?
Question parfois abordée sur ce forum, mais qui n'a peut-être pas été creusée à fond...
Oncle Joe
si la trad est de baudelaire...

bon je déconne.
je ne sais pas?
ça dépend des textes et des traducteurs?
- dracosolis
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d'accordLensman a écrit :Bon, donnons un exemple.
"Jack Barron et l'éternité" de Spinrad.
L'espèce d'argot rendu à l'époque pose-t-il problème aujourd'hui?
Moi, je dirais non, mais je me demande si un lecteur plus jeune aurait le même avis.
Oncle Joe
moi je dirais non aussi sur ce point parce que l'argot utilisé est part intégrante du bouquin, très compréhensible immédiatement.
maintenant faut faut voir pour la narration générale...
j'ai plus le bouquin sous la main
pour rock machine en tout cas, ça se justifierait pas du tout ni pour l'un ni pour l'autre
(çuilà je l'ai toujours)
- dracosolis
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- dracosolis
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(voirE, VoiRE, sorry ça fait plein de fois que tu la fais, j'ai craqué, désolée)Papageno a écrit :Oui mais, peut-être qu'un livre ancien doit être écrit avec... des expressions anciennes (j'ai failli écrire, style - mais style, c'est l'autre fil!) - c'est ce qui fait son charme.
Qui te dit que l'original, lui, n'utilise pas, justement des formes anciennes ?
D'un certain point de vue, moderniser, c'est trahir l'auteur, voir le ridiculiser, en collant une conception moderne sur un livre qui ne l'est plus.
Et puis comme l'ancien est deja vieux, il ne vieilli plus (plus vieux que vieux, hum!) alors que le moderne, lui, a une facheuse tendance a vieillir a toute vitesse. *
(et katioucha était pas là pour craquer à ma place)
(sinon j'ai déplacé le truc à l'endroit où la conversation continue)
et tu as peut-être raison sur le fond
C'est toujours une bonne idée de retraduire, ça donne du boulot aux traducteurs...
Bon, maintenant, sans rire, il y a des trucs qu'il faut vraiment changer et d'autres qui nécessitent plus de réflexion.
Un exemple sur des choses qu'il faut absolument retraduire :
a. Quand des passages entiers ont été sucrés (cfr l'exemple que donnait Dracosolis dans un autre post avec H'einlein ou, pire encore, Cugel l'astucieux où tout un chapitre a disparu à la traduction - ce qui a d'ailleurs entraîné une réécriture (!) de la fin du chapitre le précédant et du début du chapitre le suivant).
b. Quand la traduction est vraiment pénible niveau langue, truffée d'erreurs de syntaxe ou autres aberrations grammaticales (exemple, la plupart des titres des collections Le Masque SF, souvent reprises telles quelles en réédition, alors que, bien souvent, pour donner un exemple flagrant, des règles simples de concordance des temps (!) n'y sont pas respectées).
Maintenant, d'autres cas méritent réflexion.
Par exemple, en ce qui concerne, Jack Barron et l'éternité, il est évident que l'argot qui y est utilisé reflète une époque - qui est d'ailleurs stigmatisée dans le roman. Ce qui me fait poser la question suivante : le bouquin parlerait-il exactement de la même chose si on le retraduisait en employant des expressions plus modernes ? Dans ce cas-ci, je crois qu'en cas de retraduction, on perdrait une partie de la dimension témoignage de ma désillusion envers mon époque que Spinrad a injecté dans le bouquin. Non pas que ses désillusions ou critiques ne soient plus pertinentes à notre époque, mais plutôt parce que le livre se trouverait complètement décontextualisé - et partant, certaines de ses nuances rendues incompréhensibles - pour le lecteur français. Ce serait un peu comme changer les termes d'argot utilisés par San-Antonio sous prétexte que plus personne ne parle comme ça. Ca changerait tout le bouquin, à l'exception de son intrigue.
Evidemment, bien que je n'ai pas spontanément d'exemple à citer, je suis sûr que l'on peut trouver l'un ou l'autre exemple contraire.
Enfin, il est TOTALEMENT VRAI que certaines retraductions me paraîssent superflues. Un exemple, malgré tout le respect que j'ai pour son traducteur, Le maître des ombres de Roger Zelazny. La retraduction ne me paraît pas énormément différer de la précédente qui me semblait, d'ailleurs, légérement plus convaincante que la nouvelle. (Vous me suivez ?)
Voilà voilà.
Bon, maintenant, sans rire, il y a des trucs qu'il faut vraiment changer et d'autres qui nécessitent plus de réflexion.
Un exemple sur des choses qu'il faut absolument retraduire :
a. Quand des passages entiers ont été sucrés (cfr l'exemple que donnait Dracosolis dans un autre post avec H'einlein ou, pire encore, Cugel l'astucieux où tout un chapitre a disparu à la traduction - ce qui a d'ailleurs entraîné une réécriture (!) de la fin du chapitre le précédant et du début du chapitre le suivant).
b. Quand la traduction est vraiment pénible niveau langue, truffée d'erreurs de syntaxe ou autres aberrations grammaticales (exemple, la plupart des titres des collections Le Masque SF, souvent reprises telles quelles en réédition, alors que, bien souvent, pour donner un exemple flagrant, des règles simples de concordance des temps (!) n'y sont pas respectées).
Maintenant, d'autres cas méritent réflexion.
Par exemple, en ce qui concerne, Jack Barron et l'éternité, il est évident que l'argot qui y est utilisé reflète une époque - qui est d'ailleurs stigmatisée dans le roman. Ce qui me fait poser la question suivante : le bouquin parlerait-il exactement de la même chose si on le retraduisait en employant des expressions plus modernes ? Dans ce cas-ci, je crois qu'en cas de retraduction, on perdrait une partie de la dimension témoignage de ma désillusion envers mon époque que Spinrad a injecté dans le bouquin. Non pas que ses désillusions ou critiques ne soient plus pertinentes à notre époque, mais plutôt parce que le livre se trouverait complètement décontextualisé - et partant, certaines de ses nuances rendues incompréhensibles - pour le lecteur français. Ce serait un peu comme changer les termes d'argot utilisés par San-Antonio sous prétexte que plus personne ne parle comme ça. Ca changerait tout le bouquin, à l'exception de son intrigue.
Evidemment, bien que je n'ai pas spontanément d'exemple à citer, je suis sûr que l'on peut trouver l'un ou l'autre exemple contraire.
Enfin, il est TOTALEMENT VRAI que certaines retraductions me paraîssent superflues. Un exemple, malgré tout le respect que j'ai pour son traducteur, Le maître des ombres de Roger Zelazny. La retraduction ne me paraît pas énormément différer de la précédente qui me semblait, d'ailleurs, légérement plus convaincante que la nouvelle. (Vous me suivez ?)
Voilà voilà.
Modifié en dernier par justi le dim. sept. 28, 2008 5:50 pm, modifié 1 fois.
Pour ce qui est de la langue "vieillie", faut voir. Ca peut effectivement gêner pour certains termes argotiques ou néologismes, mais, bon, ça ne me dérange pas vraiment en temps normal (je ne crois pas avoir peiné sur Jack Barron..., d'ailleurs) ; ça peut même participer du charme de l'oeuvre...
Maintenant, le fait est qu'un certain nombre de bouquins de SF ont été traduits n'importe comment, et méritent un sacré dépoussiérage. Même sans parler des coupes ou traficotages, certaines bévues sont quand même entrées dans la légende : le contresens sur le "TANSTAAFL!" de Révolte sur la Lune, "louer une tente" dans Les Sirènes de Titan, "Si long, Carter !", etc. Au-delà, pour certains textes, on avait à peine l'impression de lire du français (c'est parfois toujours le cas aujourd'hui, en même temps...).
Et puis, au risque de dévier, il y a aussi le problème des "noms francisés", qui le plus souvent me posent problème. Montana Patachon, Arthur Accroc et Compute-Un, CARL 9000... yeurk.
Par contre, "de guerre lasse" n'a rien de désuet...
EDIT : Zob, passablement grillé...
Maintenant, le fait est qu'un certain nombre de bouquins de SF ont été traduits n'importe comment, et méritent un sacré dépoussiérage. Même sans parler des coupes ou traficotages, certaines bévues sont quand même entrées dans la légende : le contresens sur le "TANSTAAFL!" de Révolte sur la Lune, "louer une tente" dans Les Sirènes de Titan, "Si long, Carter !", etc. Au-delà, pour certains textes, on avait à peine l'impression de lire du français (c'est parfois toujours le cas aujourd'hui, en même temps...).
Et puis, au risque de dévier, il y a aussi le problème des "noms francisés", qui le plus souvent me posent problème. Montana Patachon, Arthur Accroc et Compute-Un, CARL 9000... yeurk.
Par contre, "de guerre lasse" n'a rien de désuet...
EDIT : Zob, passablement grillé...
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
justi:
Je suis assez d'accord avec ta position, mais je crois que l'exemple de San Antonio n'est pas très pertinent, car il me semble que l'argot de San Antonio est entièrement inventé par San Antonio...
Il ne viendrait à personne l'idée (il me semble...) de réécrire un roman français écrit en 1960 sous prétexte que la langue a veillé!
Par contre, pour un roman de SF de 1960 traduit en 1960, on se pose des questions (encore une fois, hors coupure et sabotage). C'est assez étonnant (pour moi).
Oncle Joe
Je suis assez d'accord avec ta position, mais je crois que l'exemple de San Antonio n'est pas très pertinent, car il me semble que l'argot de San Antonio est entièrement inventé par San Antonio...
Il ne viendrait à personne l'idée (il me semble...) de réécrire un roman français écrit en 1960 sous prétexte que la langue a veillé!
Par contre, pour un roman de SF de 1960 traduit en 1960, on se pose des questions (encore une fois, hors coupure et sabotage). C'est assez étonnant (pour moi).
Oncle Joe
Pour San Antonio (pas de tiret ?), ok, c'est peut-être pas le meilleur exemple.Lensman a écrit :justi:
Je suis assez d'accord avec ta position, mais je crois que l'exemple de San Antonio n'est pas très pertinent, car il me semble que l'argot de San Antonio est entièrement inventé par San Antonio...
I
C'est exactement ce que je voulais dire avec mon exemple à la con.Il ne viendrait à personne l'idée (il me semble...) de réécrire un roman français écrit en 1960 sous prétexte que la langue a veilli!
Ca, c'est une horreur. Il faudrait trouver un châtiment exemplaire pour les traducteurs responsables de telles abominations. J'ai toute une série d'idées à ce sujet, mais je suis ouvert aux suggestions...Nébal a écrit :Et puis, au risque de dévier, il y a aussi le problème des "noms francisés", qui le plus souvent me posent problème. Montana Patachon, Arthur Accroc et Compute-Un, CARL 9000... yeurk !
Hum... Ca se discute !justi a écrit :Ca, c'est une horreur. Il faudrait trouver un châtiment exemplaire pour les traducteurs responsables de telles abominations. J'ai toute une série d'idées à ce sujet, mais je suis ouvert aux suggestions...Nébal a écrit :Et puis, au risque de dévier, il y a aussi le problème des "noms francisés", qui le plus souvent me posent problème. Montana Patachon, Arthur Accroc et Compute-Un, CARL 9000... yeurk !
Je me faisais la réflexion il n'y a pas si longtemps que c'était scandaleux de ne plus traduire les titres de films en français. De même pour les noms.. "Wolverine", ça ne veut rien dire en français, alors qu'un "serval", c'est un mot du dictionnaire...
En particulier concernant Douglas Admas - et Pratchett aussi - le français moyen perdrait la moitié de l'intérêt du livre si les jeux de mots n'étaient pas traduits...
C'est moins grave que si c'était pire ! (S.A.)