Les femmes de Conan
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Les femmes de Conan
Le site des Chroniques Némédiennes a mis en ligne un article sur Les femmes de Conan signé Simon Sanahujas.
Le début de l'article :
"Conan le Cimmérien, et Robert E. Howard avec lui, ont longtemps été taxés de misogynie et de machisme. L’étude des textes, et ce qu’ils montrent de la prévenance du barbare à l’égard de la gente féminine, prouvent la fausseté de cette idée. Néanmoins, celle-ci reste fermement ancrée dans les esprits, en grande partie par la faute d’une iconographie, devenue classique, présentant Conan en compagnie d’une femme amplement dévêtue et étendue à ses pieds. En fait, le nombre des conquêtes du Cimmérien, outre sa multitude, présente plusieurs types féminins distincts que nous pourrions résumer de cette manière : les femmes idéalisées, les femmes objets et les femmes fortes. Ces trois types de personnages, auxquels il faut encore ajouter les aventures dans lesquelles aucune représentante du beau sexe n’apparaît, répondent à une logique précise et représentent l’une des clefs des univers conanesque et howardien, une clef que nous allons nous efforcer de mettre en lumière. "
La suite est ici
Le début de l'article :
"Conan le Cimmérien, et Robert E. Howard avec lui, ont longtemps été taxés de misogynie et de machisme. L’étude des textes, et ce qu’ils montrent de la prévenance du barbare à l’égard de la gente féminine, prouvent la fausseté de cette idée. Néanmoins, celle-ci reste fermement ancrée dans les esprits, en grande partie par la faute d’une iconographie, devenue classique, présentant Conan en compagnie d’une femme amplement dévêtue et étendue à ses pieds. En fait, le nombre des conquêtes du Cimmérien, outre sa multitude, présente plusieurs types féminins distincts que nous pourrions résumer de cette manière : les femmes idéalisées, les femmes objets et les femmes fortes. Ces trois types de personnages, auxquels il faut encore ajouter les aventures dans lesquelles aucune représentante du beau sexe n’apparaît, répondent à une logique précise et représentent l’une des clefs des univers conanesque et howardien, une clef que nous allons nous efforcer de mettre en lumière. "
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Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
Mouhahaha ! J'ai relu un Conan dernièrement, c'est bien simple : à chaque fois qu'on voit le héros, il a une fille nouée autour du genou. Si. Une fille, certes, mais de race humaine, c'est à voir. Car chez Conan, la fille ne court pas : elle titube. Elle ne marche pas : elle rampe. Elle ne dort pas : elle gémit dans son sommeil. Elle ne parle pas : elle hurle ou elle halète (au choix). En général, elle commence l'histoire en nuisette "qui souligne plus qu'elle ne dissimule ses formes voluptueuses", et l'abandonne au premier prétexte (rapt, incendie, baignade au clair de lune).
Je ne sais pas trop quelle définition Simon donne à "misogynie", mais elle doit être spéciale.
Je ne sais pas trop quelle définition Simon donne à "misogynie", mais elle doit être spéciale.
Modifié en dernier par Katioucha le jeu. oct. 16, 2008 10:17 am, modifié 1 fois.
- crazy guide
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Misogynie, bof.
Machisme, par contre...
Mais bon, fallait bien choper la couverture de Weird Tales...
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Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
Ben, prendre les femmes pour des connasses encombrantes qui passent leur temps à tituber en haletant et à gémir en rampant.
Je veux dire, j'aime bien Conan, ça me fait marrer, et Howard touche parfois à une ampleur épique de la mort des mammouths, mais c'est quand même une littérature hyper misogyne et 'achement machiste, hein ? Pour en être sûr, il suffit de remplacer "femme" par "noir". Ou "juif" ou "homosexuel". Et voir l'effet que ça fait.
"Mamadou tituba encore quelques pas, puis il tomba à genoux en gémissant. Il se cramponna de toutes ses forces au genou musculeux de Conan, qui abaissa sur lui son regard d'un bleu flamboyant.
"Bwana, bwana, haleta Mamadou, j'ai peuw !""
Là, Howard ne serait même plus réédité. Moralité : toujours cogner sur les gonzesses, c'est ce qui vieillit le moins mal.
Je veux dire, j'aime bien Conan, ça me fait marrer, et Howard touche parfois à une ampleur épique de la mort des mammouths, mais c'est quand même une littérature hyper misogyne et 'achement machiste, hein ? Pour en être sûr, il suffit de remplacer "femme" par "noir". Ou "juif" ou "homosexuel". Et voir l'effet que ça fait.
"Mamadou tituba encore quelques pas, puis il tomba à genoux en gémissant. Il se cramponna de toutes ses forces au genou musculeux de Conan, qui abaissa sur lui son regard d'un bleu flamboyant.
"Bwana, bwana, haleta Mamadou, j'ai peuw !""
Là, Howard ne serait même plus réédité. Moralité : toujours cogner sur les gonzesses, c'est ce qui vieillit le moins mal.
Modifié en dernier par Katioucha le jeu. oct. 16, 2008 10:25 am, modifié 1 fois.
Y'a-t-il de la misogynie et du machisme dans le corpus Conan ? Certes. Est-ce le cas de tous les personnages féminins de la série, ben non.
Le but de cet article était d'en expliquer le pourquoi. Et notamment que si Howard utilise des personnages effacés qui gémissent, rampent, se collent à son héros et ne sont pas très doués pour attacher leurs vêtements d'une manière solide, ça n'est pas parce que ça le fait bander devant sa machine à écrire. Howard mettait en scène ce genre de personnage, à une certaine époque préciserai-je encore, pour répondre à l'attente d'un lectorat. Parce que ça fait vendre, que du coup ses nouvelles étaient pratiquement toutes acceptées, et rapidement publiées donc lui rapidement payé.
L'idée était de simplement expliquer que la représentation de la femme dans une majeure partie des textes de Conan n'est pas celle de Howard. Il aurait été intéressant de développer en s'appuyant sur le reste de son oeuvre, mais l'article devait s'insérer dans le BR Conan, d'où la restriction de l'étude.
Voilà tout.
Le but de cet article était d'en expliquer le pourquoi. Et notamment que si Howard utilise des personnages effacés qui gémissent, rampent, se collent à son héros et ne sont pas très doués pour attacher leurs vêtements d'une manière solide, ça n'est pas parce que ça le fait bander devant sa machine à écrire. Howard mettait en scène ce genre de personnage, à une certaine époque préciserai-je encore, pour répondre à l'attente d'un lectorat. Parce que ça fait vendre, que du coup ses nouvelles étaient pratiquement toutes acceptées, et rapidement publiées donc lui rapidement payé.
L'idée était de simplement expliquer que la représentation de la femme dans une majeure partie des textes de Conan n'est pas celle de Howard. Il aurait été intéressant de développer en s'appuyant sur le reste de son oeuvre, mais l'article devait s'insérer dans le BR Conan, d'où la restriction de l'étude.
Voilà tout.
Ben, faut voir : quelque part, en remplaçant Conan par Solomon Kane...Katioucha a écrit :Pour en être sûr, il suffit de remplacer "femme" par "noir". Ou "juif" ou "homosexuel". Et voir l'effet que ça fait.
"Mamadou tituba encore quelques pas, puis il tomba à genoux en gémissant. Il se cramponna de toutes ses forces au genou musculeux de Conan, qui abaissa sur lui son regard d'un bleu flamboyant.
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C'est là qu'on se rend compte que la sword and sorcery a bien changé.
Bienvenu chez Pulp Factory :
http://pulp-factory.ovh
Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
http://propos-iconoclastes.blogspot.com
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D'accord là-dessus.Lensman a écrit :Quand bien même ce serait la représentation de Howard, où est le problème? Que Howard ait été gentil, méchant, bien ou mal élevé, etc, que nous importe, si ses textes sont bons? (et même s'ils sont mauvais, d'ailleurs).
Oncle Joe
Encore une fois, l'idée était d'expliquer le pourquoi du "Conan + femme dévêtue accrochée à son genoux", et de préciser que Howard et Conan ne se résumaient pas à cette vision certes répandue mais un rien réductrice. Ca ne va pas plus loin. C'est d'ailleurs pourquoi nous avons écarté cet article lorsque nous nous sommes rendu compte du manque de place.
PS : j'ai eu moi aussi, en relisant le thread, l'impression que des choses avaient changé. Est-ce en Pratchett ("les mots possèdent leur vie propre") que réside la solution à ce mystère ?
C'est un des lieux communs d'Howard que je n'apprécie guère même si ça correspond à un cahier des charges propre aux parutions cheap des années 20-30. Oui c'est machiste et même mysogine, et comme le souligne Katioucha, les femmes représentent "une minorité" (dingue non ?) parmi d'autres, aux côtés des sauvages noirs, des Shémites (Juifs) pas dignes de confiance et des affreux civilisés qui ne sont vraiment que des lopettes décadentes. Mais tout cela est purement rhétorique et ne sert qu'à mettre en relief les qualités propres à Conan et aux "barbares". Adaptation, courage, abnégation, volonté de fer...etc.
Tout cela a bien vieilli et aujourd'hui, ça sent un peu sous les bras, mais je préfère m'en tenir à ce qui fait la force de cet auteur, le rythme, l'ambiance, le souffle épique.
J'avais pondue une nouvelle dans le Hors série N°1 d'Outremonde, il y a deux ans. Un genre de pastiche. Je m'étais efforcé d'éviter de coller dans les pattes de mon héros une oie blanche classique et j'avais opté pour la "femme forte" car cette "étiquette" permet des variations de caractère assez sympa malgré tout.
Mais comme le précise Fabien, la Sword and Sorcery a pris des rides...
Tout cela a bien vieilli et aujourd'hui, ça sent un peu sous les bras, mais je préfère m'en tenir à ce qui fait la force de cet auteur, le rythme, l'ambiance, le souffle épique.
J'avais pondue une nouvelle dans le Hors série N°1 d'Outremonde, il y a deux ans. Un genre de pastiche. Je m'étais efforcé d'éviter de coller dans les pattes de mon héros une oie blanche classique et j'avais opté pour la "femme forte" car cette "étiquette" permet des variations de caractère assez sympa malgré tout.
Mais comme le précise Fabien, la Sword and Sorcery a pris des rides...