Jeoseungsaja a écrit :Comme le macramé, quoi. Mais la StarAc, justement, ce n'est PAS une forme d'art, c'est juste une "forme". Et cette forme, elle prétend que n'importe qui peut devenir un artiste (en gros), et c'est cet aspect là qui est valorisé. Ce ne sont pas les artistes, ce ne sont pas les chansons. La célébrité devient une valeur, et pas ce qui peut la mériter.
Alors que le rock, la SF, les mangas, n'ont jamais été des arts reconnus par l'élite, mais c'est le genre en lui-même qui produit une culture (sub, contre, anti, tout ce qu'on veut). Je ne fais pas de hiérarchie, juste que ça appartient au même domaine.
La StarAc produit des fans, mais pas de culture.
Si tu entends que la culture descend obligatoirement d'une forme d'art, alors ton raisonnement tiens debout.
Je suis d'accord avec ton opinion pour ma part, mais dans ma vision de la culture, qui s'apparente plus à l'aspect "phénomène social auquel un nombre conséquent de personnes s'identifie et participe", alors pour moi c'est une forme de culture, fortement critiquable certes, mais quand même.
Vous mélangez plusieurs sens de "culture". (indépendamment de Banks).
Ce qui a été appelé ici "culture légitime" c'est "Ensemble de connaissances et de valeurs abstraites qui, par une acquisition généralement méthodique, éclaire l'homme sur lui-même et sur le monde, enrichit son esprit et lui permet de progresser" ; traditionnellement, c'est ce qui est réputé ouvrir l'esprit, essentiellement les formes éprouvées en art et tout le savoir scientifique validé.
Dans ce même ordre d'idée, les uns et les autres pourront ajouter leurs arts préférées et leurs matières scientifiques favorites (la SF, ça ouvre l'esprit, la fantasy ça développe l'imagination,etc.)
Ensuite, la culture comme "phénomène social", c'est ce qu'en socio on appelle la "culture de masse" : l'idée c'est qu'à partir d'un certain seuil de population qui la pratique, une activité ludique/divertissante prend un sens nouveau, qu'elle conditionne le rapport au monde et à la société de ceux qui s'y adonnent.
Erion nie que cet effet de masse ait des conséquences à long terme (peut-on vraiment dire que la société ait été changée par le succès de la starAc? je dirais pour ma part que la starAc est un symptôme, pas une cause, même si cela peut faire partie d'un même cercle vicieux) ; il oppose à cela les effets durables de l'introduction de nouvelles formes d'art, ou d'approches nouvelles dans des arts pré-existants (l'esthétique et l'éthique des mangas accompagne et aide à former des esprits, au sens du précédent).
Enfin, Erion évoque la subculture associée à tel ou tel art ; il y a ici un malentendu lexical possible - il ne faut pas confondre "culture de" au sens de "ce qu'on a en tête quand on connaît" (culture de SF = s'y connaître en SF) et "culture de" au sens de "civilisation de" : dire "la SF est une subculture" revient à dire "des pratiques sociales repérables sont nées de l'intérêt pour la SF et de la fréquentation des oeuvres s'en réclamant, pratiques sociales qui se sont développées de manière relativement autonome".
On pourrait prétendre que la starAc favorise des pratiques sociales autonomes nées d'un intérêt pour ses chanteurs, mais je pense qu'un tel raisonnement trouverait vite ses limites.
J'espère que ces quelques précisions pourront aider à entretenir ce gentil troll.