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Une interprétation jungienne du Seigneur des Anneaux
Posté : lun. déc. 22, 2008 8:08 am
par jerome
C'est le titre d'un article qui a été
traduit ici. Il est signé par Pia Skogemann.
Petit extrait :
"L’anneau est évidemment le plus fort symbole de l’unité et derrière cet anneau d’or se cache son créateur. Le Seigneur des Ténèbres, La Grande Ombre, est le personnage principal de la trilogie. Face à Sauron, l’Esprit de la Haine, nous avons ses plus puissants opposants, les Porteurs des Trois Anneaux : Elrond, Galadriel, et Gandalf. Galadriel est une magnifique figure de l’Anima Mundi. Elle est une Ame du Monde. Il est donc évidemment bien choisi que sa petite-fille, Arwen, soit la partenaire Anima du jeune roi Aragorn, dont le beau-père et père d’adoption, Elrond, représente l’archétype du Vieux Roi.
Gandalf est bien évidemment le Vieux Sage, l’archétype de l’Esprit. Il est l’Esprit qui vole ici et là, l’enthousiaste initiateur qui inspire, qui unit ce que l’Esprit Malin cherche à séparer. Son Ombre est le personnage de Saroumane, celui qui cherche le pouvoir, l’Esprit Négatif. Réunis, on pourrait les comparer au Mercurius Duplex, l’esprit patron des alchimistes, à la fois serviable et venimeux.
Frodon est pour sa part confronté à une figure de l’Ombre nettement plus petite que Sauron ou Saroumane. Il rencontre Gollum, que l’on reconnaît plus facilement comme représentant l’ombre personnelle d’un être humain. Il serait tentant de faire du Porteur de l’Anneau le héros principal de la trilogie, mais en faisant cela on simplifierait énormément la légende, car le Seigneur des Anneaux contient bien plus qu’une description du processus d’individuation de Frodon. Tous les personnages principaux traversent un processus de maturation et vivent des transformations. Cela offre aux lecteurs un grand nombre de possibilités d’identification, ou de réflexions à travers plusieurs personnages d’âge et de sexe différents. En plus de cela, les lecteurs peuvent s’identifier avec plusieurs aspects des personnages. Un de mes amis, observateur politique, a le sentiment que son travail ressemble beaucoup au personnage de Gandalf, lorsqu’il est ce voyageur infatigable, alors qu’un autre qui travaille comme soignant, se reconnaît plutôt dans la capacité de Gandalf à être un guide spirituel."
Posté : lun. déc. 22, 2008 12:40 pm
par Bull
Amusant.
Une très bonne copine a travaillé sur ce sujet !
Titre du document / Document title
Tolkien, Sauron et le nom du père. Une analyse psychopathologique du Seigneur des anneaux. Discussion
Tolkien, Sauron and the Name-of-the-Father. A Psycho-pathological Analysis of The Lord of the Rings. Discussion
Auteur(s) / Author(s)
BAHADORI S. (1) ; SKURNIK N. (1) ; AILAM L. (1) ; HACHE E. ; HOUILLON P. ;
Affiliation(s) du ou des auteurs / Author(s) Affiliation(s)
(1) 28e secteur psychiatrique de Paris, Hôpital Maison Blanche, Centre Avron, 129, rue d'Avron, 75020 Paris, FRANCE
Résumé / Abstract
Le Seigneur des anneaux est l'oeuvre la plus importante de Tolkien, écrivain, linguiste, médiéviste et professeur de littérature anglaise. Certains la considèrent comme un chef-d'oeuvre alors que pour d'autres il s'agit d'un conte pour enfants, mais elle ne laisse personne indifférent. Trente ans après sa publication, elle fascine encore. Le but des auteurs de cet article est d'approcher la dimension autobiographique de ce roman sous une perspective dynamique et à travers le paradigme oedipien. C'est pourquoi les éléments dégagés sont étudiés à la fois sur le plan psychanalytique et structurel, et que l'accent est mis sur les données bibliographiques et culturelles de l'auteur.
Revue / Journal Title
Annales médico-psychologiques ISSN 0003-4487 CODEN AMPYAT
Source / Source
Congrès
Société Médico-Psychologique. Séance (27/11/2006)
2007, vol. 165, no4, pp. 282-289 [8 page(s) (article)] (13 ref.)
Langue / Language
Français
Editeur / Publisher
Elsevier, Paris, FRANCE (1843) (Revue)
Mots-clés anglais / English Keywords
Name-of-the-Father ; Human ; Narcissism ; Parental imago ; Death ; Mourning ; Psychopathology ; Literature ; Fiction work ; Psychoanalytic interpretation ; Oedipus complex ; Myth ; Applied psychoanalysis ;
Mots-clés français / French Keywords
Nom du père ; Roman John Ronald Reuel Tolkien ; Homme ; Narcissisme ; Imago parental ; Mort ; Deuil ; Psychopathologie ; Littérature ; Oeuvre fiction ; Interprétation psychanalytique ; Complexe Oedipe ; Mythe ; Psychanalyse appliquée ;
Mots-clés espagnols / Spanish Keywords
Nombre del Padre ; Hombre ; Narcisismo ; Imago padres ; Muerte ; Duelo ; Psicopatología ; Literatura ; Obra ficcíon ; Interpretación psicoanalítica ; Complejo Edipo ; Mito ; Psicoanálisis aplicado ;
Mots-clés d'auteur / Author Keywords
Culture ; Mort ; Mythe; Œdipe; Tolkien ;
Posté : lun. déc. 22, 2008 3:07 pm
par Sylean
Ce qu'il y'a de dôle - ou de profondément ennuyeux, c'est selon - avec la mauvaise psychologie / psychanalyse, c'est qu'on peut interpréter n'importe quel texte à n'importe quelle sauce.
Du coup, si ça peut faire sourire la première fois, ça devient en revanche rapidement agaçant...
Posté : lun. déc. 22, 2008 3:22 pm
par Anne
Roh, mais qu'est-ce qu'ils peuvent faire chier, les psys...
Posté : lun. déc. 22, 2008 3:26 pm
par Sylean
Voilà pourquoi je disais ça...
Posté : lun. déc. 22, 2008 3:36 pm
par Erion
Une analyse Jungienne en utilisant les concepts d'archétypes me semble plutôt pertinente. En fait, la fantasy est un genre absolument jungien. Après, faut voir à quoi ça conduit, mais c'est sans doute la meilleure manière d'aborder le SdA. Après avoir lu l'article, je trouve que l'angle est plutôt bon, et le travail m'apparaît comme sérieux (c'est à dire qu'il va aussi jusqu'à tenir compte des travaux annexes de Tolkien et certaines ébauches).
Posté : lun. déc. 22, 2008 4:46 pm
par Sand
Anne a écrit :Roh, mais qu'est-ce qu'ils peuvent SE faire chier, les psys...
Ceci expliquant cela.
Ceci dit, une explication à base d'archétypes pour la fantasy classique, ça va fonctionner à fond les manettes, vu que ce n'est que ça, voire l'inverse : on se souvient des travaux tirant le schéma narratif des contes populaires russes, à la base (avouée)de la création de Star Wars par Lucas, qui a eu le prof qui a réalisé ces travaux. (mais je ne me souviens jamais du nom du prof chercheur).
A la limite, c'est faire dans la facilité, tellement c'est un cas d'école.
Re: Une interprétation jungienne du Seigneur des Anneaux
Posté : lun. déc. 22, 2008 5:32 pm
par Célia
L’anneau est évidemment le plus fort symbole de l’unité et derrière cet anneau d’or se cache son créateur. Le Seigneur des Ténèbres, La Grande Ombre, est le personnage principal de la trilogie. Face à Sauron, l’Esprit de la Haine, nous avons ses plus puissants opposants, les Porteurs des Trois Anneaux : Elrond, Galadriel, et Gandalf. Galadriel est une magnifique figure de l’Anima Mundi. Elle est une Ame du Monde. Il est donc évidemment bien choisi que sa petite-fille, Arwen, soit la partenaire Anima du jeune roi Aragorn, dont le beau-père et père d’adoption, Elrond, représente l’archétype du Vieux Roi.
Ouah, y a des archétypes !
Tous les personnages principaux traversent un processus de maturation et vivent des transformations. Cela offre aux lecteurs un grand nombre de possibilités d’identification, ou de réflexions à travers plusieurs personnages d’âge et de sexe différents. En plus de cela, les lecteurs peuvent s’identifier avec plusieurs aspects des personnages.
Ben ça, alors.
Un de mes amis, observateur politique, a le sentiment que son travail ressemble beaucoup au personnage de Gandalf, lorsqu’il est ce voyageur infatigable, alors qu’un autre qui travaille comme soignant, se reconnaît plutôt dans la capacité de Gandalf à être un guide spirituel.
Et sinon, moi j'ai un copain qui a bien aimé le film.
Posté : lun. déc. 22, 2008 7:26 pm
par dracosolis
y'a aussi l'interprétation selon laquelle ce serait une apologie dissimulée de l'homosexualité
perso je préfère
les homos c'"est quand même plus fun que les archétypes
Posté : lun. déc. 22, 2008 7:44 pm
par Cibylline
Moi qui pensais que le SdA n'était qu'une apologie de la bonne bouffe puisque les héros appartiennent à une race qui fait 7 repas par jour.
Déçue je suis.
Sinon, j'ai bien aimé le film.

Posté : lun. déc. 22, 2008 8:30 pm
par Jeoseungsaja
Un jour on cherchera à créer des œuvres plutôt qu'en niaisement interpréter d'autres.
Posté : lun. déc. 22, 2008 10:44 pm
par Virprudens
Cibylline a écrit :Moi qui pensais que le SdA n'était qu'une apologie de la bonne bouffe puisque les héros appartiennent à une race qui fait 7 repas par jour.
C'est aussi une apologie du tabac.
Le film y compris.
Yeeeeeeeeeeeeees !!!
Posté : lun. déc. 22, 2008 10:50 pm
par Bouse Bleuâtre
Virprudens a écrit :Cibylline a écrit :Moi qui pensais que le SdA n'était qu'une apologie de la bonne bouffe puisque les héros appartiennent à une race qui fait 7 repas par jour.
C'est aussi une apologie du tabac.
Le film y compris.
Yeeeeeeeeeeeeees !!!
Ah ? C'est du tabac ?
Posté : mar. déc. 23, 2008 9:40 am
par Patrice
Salut,
Ouah, y a des archétypes !
C'est vrai, c'est totalement faux. Dans la Fantasy, il n'y a que des stéréotypes (des types avec deux oreilles, taillées en pointe si possible).
A+
Patrice
Posté : mar. déc. 23, 2008 10:12 am
par Transhumain
Jeoseungsaja a écrit :Un jour on cherchera à créer des œuvres plutôt qu'en niaisement interpréter d'autres.
Qu'est-ce qui est le plus niais : une interprétation (sérieuse), jungienne, freudienne, lacanienne ou autre, ou bien un commentaire jeté en neuf secondes sur un forum ?
Erion : la psychanalyse jungienne n'est pas forcément "la meilleure" pour interpréter le Seigneur des Anneaux. D'ailleurs l'amie de Bull semble explorer, elle, des pistes lacaniennes (le Nom-du-Père), donc très différentes...