Question sur le bilan 2008

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Jean-Claude Dunyach
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Question sur le bilan 2008

Message par Jean-Claude Dunyach » sam. déc. 27, 2008 9:14 pm

En lisant l’article du site ActuSF sur le bilan 2008, je me fais la remarque suivante :

La base Noosfère donne, pour les dix dernières années :

1216 titres parus en 1998
1314 en 1999
1211 en 2000 (dont 3 Bragelonne - qui est né cette année-là)
1205 en 2001 (dont 13 Bragelonne)
1215 en 2002 (dont 20 Bragelonne)
1137 en 2003
1114 en 2004
1182 en 2005
1188 en 2006
1180 en 2007
1000 en 2008

Malgré l’arrivée de Bragelonne en 2000, aucune des années du 21ième siècle n’atteint le nombre de parutions de 1998 et 1999. Et l’augmentation du nombre de titres annuel de Bragelonne parvient à peine à combler l’érosion du nombre global de parutions dans le genre qui nous intéresse. Sans Bragelonne, la courbe de publication des littératures de l’imaginaire aurait connu une sacrée descente depuis dix ans.
Dans ces conditions, peut-on m’expliquer pourquoi les libraires ont du mal à placer sur leurs tables et rayonnages 1000 titres en 2008 alors qu’ils y arrivaient avec 1216 en 1998 et 1314 en 1999 ? Vous allez me dire : il y a plus de grands formats à cause de Bragelonne... Malheureusement, c’est relativement faux. Regardez la liste des parutions sur Noosfère, il y avait globalement le même nombre de grands formats en 1998/1999 qu’en 2008. Les collections ont changé, pas la typologie des bouquins publiés. En plus, il y a dans la liste 2008 des bouquins qui ne sont trouvables que sur internet, ou presque (et qui ne sont pas, ou peu, visibles en librairie). Ce n’était pas le cas en 1998/1999.
Bref, je m’interroge. Le message couramment relayé sur divers forums, à savoir « Bragelonne empêche les autres d’être visibles en prenant toute la place » semble en contradiction avec les faits bruts. Il doit y avoir une explication, mais je ne la connais pas.

Je vous poutoune, et j’en profite pour vous souhaiter plein de bons livres d’imaginaire pour 2009.
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Bouse Bleuâtre

Message par Bouse Bleuâtre » sam. déc. 27, 2008 10:09 pm

Difficile de répondre : il n'y a pas de Bragelonne dans ma librairie favorite.

Par contre, la dernière fois que je suis passé à la Fuck de Bordeaux, la table des "nouveautés" était couverte à… disons 70 % de Bragelonne dont certains moyennement récents, tandis que les deux bouquins que je venais tout juste de sortir, il fallait aller les chercher en rayon.

J'ai donc un exemple précis et certifié de « Bragelonne empêche les autres d’être visibles en prenant toute la place ».

(En fait, j'en aurais bien un deuxième, mais je tiens à rester poli, aimable et souriant.)

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Erion
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Re: Question sur le bilan 2008

Message par Erion » sam. déc. 27, 2008 10:13 pm

Jean-Claude Dunyach a écrit : Bref, je m’interroge. Le message couramment relayé sur divers forums, à savoir « Bragelonne empêche les autres d’être visibles en prenant toute la place » semble en contradiction avec les faits bruts. Il doit y avoir une explication, mais je ne la connais pas.

Je vous poutoune, et j’en profite pour vous souhaiter plein de bons livres d’imaginaire pour 2009.
J'ai même mieux, un éditeur de nos connaissances, grand auteur de SF, a tenté de m'expliquer que la raison fondamentale des "méventes" de la SF, tenait à ce qu'il se publiait TROP de romans de SF. Donc, peut-être, si on suit le raisonnement, l'année 2008 a vu les ventes augmenter en proportion par rapport à 1998.
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Bruno
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Message par Bruno » sam. déc. 27, 2008 10:13 pm

Juste pour apporter quelques précisions à ce que dit Jean-Claude (ça ne changera pas franchement ses conclusions, mais mieux vaut le dire) : on a du mal à recenser la jeunesse, donc en général on a des listings plus complets au bout de quelques années. La différence entre 98 et 2008 vient donc pour partie de là (Pocket jeunesse, par exemple). Et y'a quand même une baisse du nombre de poche : Fleuve Noir, J'ai Lu & Pocket perdent, sans que ça soit contre-balancé par Gallimard.

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jlavadou
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Message par jlavadou » sam. déc. 27, 2008 10:16 pm

Pour ma part j'ai pu constater, au moins dans les FNAC La Défense et Halles, une réduction de la taille du rayon SF/F/F. Peut-être pas une réponse, mais un début d'explication ?

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Jean-Claude Dunyach
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Message par Jean-Claude Dunyach » sam. déc. 27, 2008 11:46 pm

jlavadou a écrit :Pour ma part j'ai pu constater, au moins dans les FNAC La Défense et Halles, une réduction de la taille du rayon SF/F/F. Peut-être pas une réponse, mais un début d'explication ?
Oui, ça c'est sûrement un facteur important.
Si on diminue la taille des rayons (pas seulement de la "table" mais des rayonnages) on a tendance à basculer du mode "j'essaie d'exposer toutes les parutions" au mode "je ne montre que ce qui va se vendre a priori et je mets le reste en rayonnage - quand je prends la peine de le déballer". Les vendeurs essaient d'améliorer le volume de vente par mètre carré, ce n'est pas un phénomène propre à la littérature.
Je ne dispose pas des chiffres me permettant de savoir quelle est l'évolution du volume d'affaire, toutes éditions confondues, des littératures de l'imaginaire. Pour la littérature en général, on dit qu'il est en diminution lente mais régulière. Il serait intéressant de savoir si l'imaginaire suit cette tendance, s'il l'accélère ou si, au contraire, il s'en tire mieux. Et, au sein de l'imaginaire, on peut supposer que l'évolution du chiffre d'affaire de la fantasy est positive depuis dix ans, que celle de la SF est négative - sans doute même très négative - et que le fantastique a touché plus ou moins le fond. Mais je peux me tromper...
Si vous avez des chiffres globaux, je suis preneur.
Notons aussi que la décision de mettre tel ou tel livre sur la table, ou en rayon, ou de le laisser dans son carton, est prise par le responsable du rayon, suivant des critères qui lui sont propres (parce que ça se vend, parce que je veux soutenir tel livre ou tel éditeur, parce que je les range au fur et à mesure des arrivées sans chercher à trier, etc.). Le rôle de l'éditeur est au mieux marginal dans ce genre de décision. Il peut fournir des présentoirs spéciaux pour faciliter le lancement d'un livre ou d'une collection mais, sur le long terme, c'est le responsable de rayon qui arrange son espace de vente.
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Patrice
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Message par Patrice » dim. déc. 28, 2008 10:45 am

Salut,

Ceci rejoint un peu le fil que j'avais initié chez Jules-de-chez-Smith-en-face.
Le fait que toutes les collections de poche ont cessé, en dehors de Milady, de faire paraître des inédits, les deux grandes dernières (qui étaient aussi, paradoxalement, les premières), PdF et le FNA, ont totalement disparu. Or jusque dans les années 80, l'essentiel des inédits paraissait directement en poche.
Donc en matière de présence sur les tables, où la place est chère, on n'a plus de nos jours que des grands formats, donc nécessairement beaucoup moins de titres pour la même place de vente. Et si la place elle-même diminue, que reste-t-il?
Bragelonne, qui sort je ne sais combien d'inédit par mois, et face auxquels, les autres éditeurs, avec leurs un ou deux titres, ne font pas le poids. Un marchand de livre peu consciencieux, ou non lecteur de SF, va donc systématiquement placer du Bragelonne.
Si on regarde bien justement les réponses audit fil chez Jules-de-chez-Smith-en-face, on voit bien que c'est le cas une fois sur deux.
Le simple fait de publier comme une mitrailleuse, que ce soit bon ou mauvais, écrase la concurrence.

Du coup, hein, chez Bragelonne, ça vous dirait pas de sortir un peu plus de bon? Et au même rythme?

A+

Patrice

Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » dim. déc. 28, 2008 10:48 am

Il y a eu une baisse du nombre de librairies indépendantes qui ont pour beaucoup été remplacés par des chaînes.
On peut constater aussi la quasi absence des genres de l'imaginaire en maison de la presse alors qu'il y a seulement dix ans on y trouvais l'essentiel des collections de poche (Fleuve Noir, J'ai Lu et Pocket, plus rarement PDF). L'augmentation de la part des livres vendus en supermarché joue aussi en défaveur des genres de l'imaginaire puisque pour la grande distribution ce qu'il faut vendre ce sont les best sellers (réels ou supposés) et la SF ou la fantasy n'en font pas partis.
En conséquence aujourd'hui il devient difficile de trouver de la SF ou même de la fantasy dans des villes reculées de province et on est bien obligé de reconnaître que dans les petites librairies des petites villes on ne voit que des Bragelonne. Il semblerait donc qu'ils fassent un effort particulier envers les librairies de deuxième niveau (qui se fournissent directement chez des grossistes et qui ne bénéficient pas du système diffuseur/distributeur). En étant méchant je dirais qu'il y a une boboisation du lectorat de la Sf et de la fantasy. Ou en étant plus sympa que les littératures de l'imaginaire deviennent des littératures de centre ville des villes grandes et moyennes.
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Jean-Claude Dunyach
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Message par Jean-Claude Dunyach » dim. déc. 28, 2008 11:57 am

Patrice a écrit :Le fait que toutes les collections de poche ont cessé, en dehors de Milady, de faire paraître des inédits
Deux remarques :
Milady n'est pas qu'une collection de poche, il y a aussi des grands formats publiés sous ce label.
Certaines collections de poche publient de temps en temps des inédits...
Patrice a écrit :Or jusque dans les années 80, l'essentiel des inédits paraissait directement en poche.
Certes. Mais nous sommes en 2008. Je pense qu'on peut comparer l'évolution de la situation durant ces dix dernières années (ce que j'ai essayé d'initier dans mon post) mais les modifications économiques de la structure de fabrication et de diffusion du livre depuis les années 80 sont énormes. Ce qui était valable en 85 ne l'est plus aujourd'hui.
Patrice a écrit :Donc en matière de présence sur les tables, où la place est chère, on n'a plus de nos jours que des grands formats, donc nécessairement beaucoup moins de titres pour la même place de vente.
Non, justement. Ce n'est pas ce qui ressort des chiffres entre 1998 et 2008. C'était vrai en 1985, je suis bien d'accord. Pas il y a dix ans, avant l'apparition de Bragelonne.
Patrice a écrit :Et si la place elle-même diminue, que reste-t-il?
Bragelonne, qui sort je ne sais combien d'inédit par mois, et face auxquels, les autres éditeurs, avec leurs un ou deux titres, ne font pas le poids.
Ca veut dire quoi, "faire le poids" ?
Un éditeur qui publie dix livres par an (Denoël Lune d'Encre, par exemple) à un prix et un format comparable est-il condamné à mourir face à un éditeur qui en publie 40 ? Formulée ainsi, la question est idiote, économiquement parlant. Si les livres sont différenciés, s'il y a un "ton", un "style" Bragelonne et un "ton" et un "style" Lune d'Encre, ce qui est le cas, les lecteurs se partagent entre les deux en fonction de leurs goûts et certains livres de chaque éditeur font un carton.
Et j'ai pris l'exemple de Denoël volontairement car, toujours en terme de "faire le poids", Bragelonne et Denoël (tout Denoël, cette fois) sont des mastodontes à peu près équivalents. Ce qui, dans les librairies généralistes (et en particulier dans les grandes chaînes type Fnac, Virgin, Cultura, Leclerc et j'en passe), les met sur un pied d'égalité, commercialement parlant. Il n'y a pas de "déséquilibre du rapport de force" qui donnerait l'avantage à l'un ou à l'autre.
Patrice a écrit :Un marchand de livre peu consciencieux, ou non lecteur de SF, va donc systématiquement placer du Bragelonne.
J'adore cette phrase merveilleusement réductrice, elle résume à elle seule l'impossibilité du débat. Démonstration :

Un marchand de livre consciencieux et qui lit de la SF devrait, en toute logique, placer les 10 ou 11 titres SF annuels de Bragelonne au milieu des autres livres de SF. Sinon, il se prive de Banks, Reed, Hamilton, Nagata, etc. S'il est réellement consciencieux, il fera l'impasse sur Kevin J. Anderson (chez tous les éditeurs qui le publient) ou sur les novellisations tâcheronesques...
Un marchand de livre qui ne lit pas de SF mais qui est consciencieux regardera ses chiffres de vente et placera ses livres en fonction des attentes de ses lecteurs. En SF, comme en Fantasy, en grand format comme en poche.
Un marchand de livre qui lit de la SF et qui est peu consciencieux (en admettant que ce genre de marchand réussisse à survivre) fera quoi ? Je n'en ai pas la moindre idée, pour être franc. Peut-être mettre en avant les livres qui lui plaisent (ce qui sous-entendrait qu'il a le temps de lire la demi-douzaine de parutions mensuelles de SF grand format avant de faire son rayon). Peut-être se basera-t-il sur des a priori ou des lectures précédentes, ou sur des conseils de copains (comme le disait Cathy Martin, "si on doit écouter les conseils, il vaut mieux que ce soient ceux des gens qui achètent vraiment chez moi, pas ceux qui se contentent de parler et qui ressortent les mains vides"). Peut-être laissera-t-il traîner sur sa table ou dans ses rayons des livres plus anciens au détriment des nouveautés, ou l'inverse.
Un marchand de livre qui ne lit pas de SF et qui est peu consciencieux perdra rapidement notre clientèle...

Bref, le côté "placer systématiquement du Bragelonne" n'est pas l'apanage de telle ou telle catégorie de libraire. Et si le libraire dans ton post était lecteur de SF ET de Fantasy ET de Fantastique, bref d'imaginaire au sens large, ta phrase aurait été sans doute plus intéressante à analyser, non ?
Patrice a écrit :Le simple fait de publier comme une mitrailleuse, que ce soit bon ou mauvais, écrase la concurrence.
Ce qui explique pourquoi le Fleuve Noir continue à dominer le marché après l'application de cette politique dans les années 90 - en plus, ils étaient en poche, donc peu chers, ce qui explique pourquoi il n'y a plus qu'eux sur le marché... :lol: :lol: :lol:

Dans ma réalité à moi, on écrase la concurrence en répondant aux attentes du public et en publiant des livres que la majorité des gens préfère acheter au lieu de ceux du voisin. On ne force pas les lecteurs, on les convainc. Evidemment, s'ils n'ont pas le choix, dans un état totalitaire où il n'y a qu'un seul type de livre disponible, la situation change sans doute (je me souviens d'une immense librairie de Berlin Est avant la chute du mur où le seul livre français disponible était... les discours de Georges Marchais. Authentique.). Ceci dit, hein, faut pas non plus déconner : on peut aller dans 99.99% des librairies possédant un rayon d'imaginaire et acheter autre chose que du Bragelonne. Et je ne parle même pas des achats via internet. L'état actuel du marché repose sur le choix des lecteurs, sur les tendances lourdes du public, pas sur les stratégies marketing des uns et des autres.

Ceci ne répond pas vraiment à ma question d'origine. Par contre, le message de Fabien ouvre des pistes intéressantes : c'est vrai que la part d'imaginaire dans les maisons de la presse, les magasins de gare et d'aéroport a beaucoup chuté depuis des années, d'après mon expérience - au profit du thriller, des ouvrages de marketing, des confessions érotiques...
Et la remarque de Fabien "En étant méchant je dirais qu'il y a une boboisation du lectorat de la Sf et de la fantasy. Ou en étant plus sympa que les littératures de l'imaginaire deviennent des littératures de centre ville des villes grandes et moyennes." me fait frémir... Il est bien possible que tu aies raison, camarade. Et c'est effrayant.
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Bouse Bleuâtre

Message par Bouse Bleuâtre » dim. déc. 28, 2008 12:18 pm

Jean-Claude Dunyach a écrit :librairies possédant un rayon d'imaginaire
C'est bien ça le problème : le mélange des genres.

Placer côte à côté John Brunner et Terry Brooks, ça n'a aucun sens.

Pour nous autres, lecteurs de science-fiction, je crains que notre seul salut ne soit bientôt le rayon généraliste.

Papageno
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Message par Papageno » dim. déc. 28, 2008 12:19 pm

Les premières remarques de Jean-claude mettent à mal la théorie souvent rapportée qui veut que le déclin des littératures de l'imaginaire (de la SF en particulier) soit lié au trop grand nombre de publication.
Mais pour être vraiment significatif, il faudrait d'une part comptabiliser les publications dans d'autres domaines littéraire, simplement pour voir si ce déclin est spécifique a l'imaginaire ou plus généralement à toute la littérature ! et d'autres part regarder le nombre total des ventes (il peut avoir moins de livres publiés, mais plus de ventes)

Moi, perso - je pense que le déclin de la lecture est inéluctable - et par conséquent de l'édition (sous sa forme traditionnelle du moins) - pour des raisons liées au type de société dans laquelle on vie (travaillée par l'image), à la technologie etc... mais ce n'est qu'un avis personnel.

Dans les petites villes de province (la mienne tout du moins), il n'y a pratiquement plus de SF (et pas vraiment plus de Fantasy d'ailleurs, (sauf dans les rayons jeunesses ) ni dans les librairies, ni ailleurs, que se soit des Bragelonne ou autres choses, par exemple aucun Milady nulle part - impossible de trouver le deuxième volume de "L'étoile de Pandore".

Bouse Bleuâtre

Message par Bouse Bleuâtre » dim. déc. 28, 2008 1:04 pm

Pour appuyer ce que je disais plus haut au sujet du mélange des genres nuisible à la SF, un petit clic ici.

Fabien Lyraud
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Message par Fabien Lyraud » dim. déc. 28, 2008 1:05 pm

Autre remarque : la féminisation du lectorat Sf et fantasy a eu lieu dans les pays anglo saxons dans les années 70 (curieusement c'est à peu près à ce moment là que la fantasy commence à prendre réellement son essort). La féminisation en France a commencé à la toute fin des années 90 et nous sommes en plein dedans. Et par contre ce que l'on peut remarquer c'est que si le lectorat se féminise, l'autorat (si l'on peut employer cet hideux néologisme) lui ne se féminise guère. Il y a toujours aussi peu d'auteur féminin dans les rayons (en tout cas chez les francophones). Or, je pense que plus d'auteurs féminins = plus de lecteurs féminins, donc ça apporterait une diversification du lectorat.
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Daelf
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Message par Daelf » dim. déc. 28, 2008 1:40 pm

Je vois pas le problème dans le côtoiement des genres en rayon… (Amazon c'est autre chose, c'est le problème de tous les sites qui essayent de classer une foultitude de trucs. Même soucis avec les sites de recherche d'emploi, faut voir certaines de leurs "catégories"… :evil: )

Bref, non, je vois pas. Probablement pas assez réveillée, ou trop inculte. Va falloir me faire un dessin, j'en ai peur.
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Message par Patrice » dim. déc. 28, 2008 1:43 pm

Salut,
Patrice a écrit:
Un marchand de livre peu consciencieux, ou non lecteur de SF, va donc systématiquement placer du Bragelonne.


J'adore cette phrase merveilleusement réductrice, elle résume à elle seule l'impossibilité du débat. Démonstration :

Un marchand de livre consciencieux et qui lit de la SF devrait, en toute logique, placer les 10 ou 11 titres SF annuels de Bragelonne au milieu des autres livres de SF. Sinon, il se prive de Banks, Reed, Hamilton, Nagata, etc. S'il est réellement consciencieux, il fera l'impasse sur Kevin J. Anderson (chez tous les éditeurs qui le publient) ou sur les novellisations tâcheronesques...
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Si si, le débat est possible. Sans rire.

Ce que tu dis là, c'est un peu le serpent qui se mort la queue. Ben oui, Gérard Klein publie aussi Anderson. Ca fait vivre "Ailleurs et Demain" qui arrive ainsi à placer bien des choses qu'il ne pourrait pas autrement. Maintenant, on pourrait voir aussi quels sont les autres compromissions de Gérard Klein.
Parce que c'est bien de rappeler que Bragelonne publie aussi Banks, Reed, etc. Mais ça représente quoi en matière de chiffre par rapport au reste? C'est bien les contre-exemples, mais ça ne sont pas les exceptions qui font la règle.
Ce qui explique pourquoi le Fleuve Noir continue à dominer le marché après l'application de cette politique dans les années 90 - en plus, ils étaient en poche, donc peu chers, ce qui explique pourquoi il n'y a plus qu'eux sur le marché...
Oui, c'est un modèle qui marche: la preuve, le Fleuve Noir, après avoir abandonné Anticipation, est toujours le leader de la crotte, avec les licences "Star Wars", Warhammer" et compagnie. Mais Milady s'empresse de copier le modèle avec "Indiana Jones" "Lancedragon" et "Largo Winch". Il faut donc croire que je n'ai pas tout à fait tort.
Et si le libraire dans ton post était lecteur de SF ET de Fantasy ET de Fantastique, bref d'imaginaire au sens large, ta phrase aurait été sans doute plus intéressante à analyser, non ?
C'est vrai, j'ai mis SF par soucis de raccourci. J'aurais du mettre "Imaginaire". Mea culpa.
Ceci-dit, nous rêvons donc du même libraire... Je le cherche toujours, dans mon secteur...

Tout ça pour dire que, je suis désolé et je persiste, mais dans les librairies dite générales, sans responsable de rayon un tant soit peu lecteur, Bragelonne sera, de nos jours, toujours certain de remporter le pompon tant que cet éditeur pourra tenir ce rythme de parution. On n'achète que ce qu'on voit, que ce dont on est au courant, et vu le nombre de lecteurs des revues spécialisées, ça n'est pas demain la veille que les lecteurs lambda vont sortir de ça.

A+

Patrice

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