Pourquoi les romans de SF et de Fantasy sont aussi long...
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Pourquoi les romans de SF et de Fantasy sont aussi long...
La réponse est donnée par Charles Stross dans un papier publié sur le net. C'est ici.
Petit extrait :
"Anyway. I began selling novels (in 2001-02) just as the trend for longer novels peaked. I'm actually writing shorter books than my earlier ones — my last two finished manuscripts ran to 102,000 and 107,000 words respectively, whereas my first three SF novels ran to 118,000, 138,000 and 145,000 words each. (On the other hand, I'm not necessarily writing less. Two bloated 150,000 word behemoths take nearly as long to write as three relatively slim 100,000 word novels, if you've got your future projects planned out well in advance.)
There's just one outstanding problem with this Just So tale of publishing folk. We who read SF/F may have been trained to expect longer books by the grocery distributors, but why haven't mysteries grown the same way? It turns out that the average mystery is much the same length that it ever was. There are exceptions, but they're obvious as such — you don't regularly see 400 or 500 page mysteries on the shelves.
I would hypothesize that mysteries didn't succumb to the selection pressure for longer books because there's a countervailing force at work — the reader's ability to keep track of multiple characters and plot threads. If you want to bulk up an SF or fantasy novel, the easy (and lazy) way to do it is to add viewpoint characters and plot threads, small stories interleaved within the larger story that shed light on it. But it's hard to do that if what you're trying to hand the reader is a comprehensive set of clues to a fixed scenario, without burying them in a midden of red herrings. Which leaves stylistic efflorecense; but a gritty, relatively terse style that has been de rigeur in mystery since Raymond Chandler and Dashiel Hammett — there are exceptions, but florid verbosity is generally frowned upon.
"
Petit extrait :
"Anyway. I began selling novels (in 2001-02) just as the trend for longer novels peaked. I'm actually writing shorter books than my earlier ones — my last two finished manuscripts ran to 102,000 and 107,000 words respectively, whereas my first three SF novels ran to 118,000, 138,000 and 145,000 words each. (On the other hand, I'm not necessarily writing less. Two bloated 150,000 word behemoths take nearly as long to write as three relatively slim 100,000 word novels, if you've got your future projects planned out well in advance.)
There's just one outstanding problem with this Just So tale of publishing folk. We who read SF/F may have been trained to expect longer books by the grocery distributors, but why haven't mysteries grown the same way? It turns out that the average mystery is much the same length that it ever was. There are exceptions, but they're obvious as such — you don't regularly see 400 or 500 page mysteries on the shelves.
I would hypothesize that mysteries didn't succumb to the selection pressure for longer books because there's a countervailing force at work — the reader's ability to keep track of multiple characters and plot threads. If you want to bulk up an SF or fantasy novel, the easy (and lazy) way to do it is to add viewpoint characters and plot threads, small stories interleaved within the larger story that shed light on it. But it's hard to do that if what you're trying to hand the reader is a comprehensive set of clues to a fixed scenario, without burying them in a midden of red herrings. Which leaves stylistic efflorecense; but a gritty, relatively terse style that has been de rigeur in mystery since Raymond Chandler and Dashiel Hammett — there are exceptions, but florid verbosity is generally frowned upon.
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Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
Un bon vieux débat...
Un intervenant fait une remarque sur l'"immersion". On aime bien dire qu'il faut développer pour fabriquer un univers ou l'expliquer au lecteur. C'est sans doute vrai, mais alors, ça explique mal comment fonctionnent les nouvelles en SF (relire par exemple la Grande Anthologie en Livre de Poche SF...). Clairement, l'"immersion" est sans doute un plaisir, ou une nécessité (ou les deux) pour toute une catégorie de lecteurs (et d'auteurs!), mais il y en a d'autres qui fonctionnent tout à fait autrement, et qui conservent une "distance" plus grande vis à vis du texte, et n'éprouvent pas le besoin, ou l'envie, de trembler pour le héros ou l'héroïne... Un bonne partie de la fracture doit se trouver là...
Oncle Joe
Un intervenant fait une remarque sur l'"immersion". On aime bien dire qu'il faut développer pour fabriquer un univers ou l'expliquer au lecteur. C'est sans doute vrai, mais alors, ça explique mal comment fonctionnent les nouvelles en SF (relire par exemple la Grande Anthologie en Livre de Poche SF...). Clairement, l'"immersion" est sans doute un plaisir, ou une nécessité (ou les deux) pour toute une catégorie de lecteurs (et d'auteurs!), mais il y en a d'autres qui fonctionnent tout à fait autrement, et qui conservent une "distance" plus grande vis à vis du texte, et n'éprouvent pas le besoin, ou l'envie, de trembler pour le héros ou l'héroïne... Un bonne partie de la fracture doit se trouver là...
Oncle Joe
Pour moi, ça vient d'un malentendu autour des livres-mondes.
Le malentendu c'est un cercle vicieux : vu que les lecteurs réclament toujours plus de détails, l'auteur estime qu'il est tenu de fournir le plus d'informations possibles ; comme le lecteur est de livre en livre submergé d'informations, il considère que l'auteur lui doit des explications sur tout ce qui n'est pas mentionné.
Le malentendu c'est un cercle vicieux : vu que les lecteurs réclament toujours plus de détails, l'auteur estime qu'il est tenu de fournir le plus d'informations possibles ; comme le lecteur est de livre en livre submergé d'informations, il considère que l'auteur lui doit des explications sur tout ce qui n'est pas mentionné.
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Pourquoi les romans de littérature générale sont-ils si court ?
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http://propos-iconoclastes.blogspot.com
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C'est vrai que Les Bienveillantes et Contre-jour, c'est à peine des novellas.
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
Il y a tout de même un problème de poule et d'œuf ; est-ce le lecteur qui, par sa demande, "oblige" (j'aime les guillemets...) l'auteur à transformer un roman "normal" en livre-monde, ou bien est-ce l'auteur qui a prémédité l'entreprise?silramil a écrit :Pour moi, ça vient d'un malentendu autour des livres-mondes.
Le malentendu c'est un cercle vicieux : vu que les lecteurs réclament toujours plus de détails, l'auteur estime qu'il est tenu de fournir le plus d'informations possibles ; comme le lecteur est de livre en livre submergé d'informations, il considère que l'auteur lui doit des explications sur tout ce qui n'est pas mentionné.
Oncle Joe
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J'invoque la sanctifiée "Manne Financière", qui promulgua à l'aube des temps, après que les dernières sagas furent composées :
"- Ton lectorat tu feras crouler sous les suites et les redites, afin que jamais tu n'aies à devoir travailler de nouveaux univers ni de nouvelles figures, ainsi l'argent affluera en ce que tu tiendras un lecteur; non plus curieux ni lucide, mais l'idiot poursuivant une suite, aussi fade et désuète fut-elle ; c'est la quotidienneté et le repère inepte de tomes malhonnêtes se substituant à l'éclat d'une pensée et d'un noème pris au sein d'une fiction crée, idoine, pour l'accueillir, qui égara l'essence de ce pourquoi l'homme écrit et sa plume, obéit."
Sortez offrandes et chapelets !
"- Ton lectorat tu feras crouler sous les suites et les redites, afin que jamais tu n'aies à devoir travailler de nouveaux univers ni de nouvelles figures, ainsi l'argent affluera en ce que tu tiendras un lecteur; non plus curieux ni lucide, mais l'idiot poursuivant une suite, aussi fade et désuète fut-elle ; c'est la quotidienneté et le repère inepte de tomes malhonnêtes se substituant à l'éclat d'une pensée et d'un noème pris au sein d'une fiction crée, idoine, pour l'accueillir, qui égara l'essence de ce pourquoi l'homme écrit et sa plume, obéit."
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Sans doute, sans doute...
On se demande alors quelle pouvait être la motivation de tous ces écrivains qui ont produit des nouvelles (on murmure qu'il s'en écrit encore...). Pendant un certain temps, voire un temps certain, la SF a été publiée aux USA dans des revues, sous forme de textes courts (même les romans découpés en feuilleton n'étaient généralement pas bien longs). Les auteurs, les éditeurs et les lecteurs étaient-ils fous? Ne se rendaient-ils pas compte, pendant tout ce temps, qu'en fait, il préféraient les romans longs?
Oncle Joe
On se demande alors quelle pouvait être la motivation de tous ces écrivains qui ont produit des nouvelles (on murmure qu'il s'en écrit encore...). Pendant un certain temps, voire un temps certain, la SF a été publiée aux USA dans des revues, sous forme de textes courts (même les romans découpés en feuilleton n'étaient généralement pas bien longs). Les auteurs, les éditeurs et les lecteurs étaient-ils fous? Ne se rendaient-ils pas compte, pendant tout ce temps, qu'en fait, il préféraient les romans longs?
Oncle Joe
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Et pis encore...!(on murmure qu'il s'en écrit encore...).
Un péculat se nourrit de longueurs, quel qu'en soit la saveur.Les auteurs, les éditeurs et les lecteurs étaient-ils fous? Ne se rendaient-ils pas compte, pendant tout ce temps, qu'en fait, il préféraient les romans longs?
On inhalait l'étincelle fut un temps, nourrissant la minuscule cavité de l'esprit, qui se réserve de peu, mais du meilleur.
Maintenant c'est la panse incommensurable, ignorant le goût mais quêtant la matière...et en quantité, que sa forme abjecte et stupide ne puisse dégonfler, désenfler.
L'appel au polar, que je lis assidûment, me semble spécieux, du moins en Anglo-Saxonnie : j'avais lu dans un vieux Mystery Scene l'argument inverse expliquant que Robert B. Parker avait atteint la liste des best-sellers le jour où il était sorti du schéma des 350 000 signes pour attaquer le pavé. Donc l'exemple est moyen.
Storm Constantine m'avait expliqué que le business préférait ce qu'elle appelait "door-stoppers" pour raisons économiques, vu que cela revenait à peine plus cher de publier un pavé plutôt qu'un petit bouquin et, donc, était plus rentable.
Il n'y a qu'à voir ls bouquins de Robert Newcomb (non traduits, pour utant que je sache) : ça dépasse allègrement les 2 millions de signes !
Est-ce que les lecteurs préfèrent les gros bouquins… Comme si on s'occupait de ce qu'aime ou pas le lecteur dans les 50 personnes qui décident pour le monde de la SF ?
Storm Constantine m'avait expliqué que le business préférait ce qu'elle appelait "door-stoppers" pour raisons économiques, vu que cela revenait à peine plus cher de publier un pavé plutôt qu'un petit bouquin et, donc, était plus rentable.
Il n'y a qu'à voir ls bouquins de Robert Newcomb (non traduits, pour utant que je sache) : ça dépasse allègrement les 2 millions de signes !
Est-ce que les lecteurs préfèrent les gros bouquins… Comme si on s'occupait de ce qu'aime ou pas le lecteur dans les 50 personnes qui décident pour le monde de la SF ?
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"A trop vouloir rationaliser la création, on tue la création, on enfante l'uniformisation. La barbarie s'approche. — Jean-Jacques Beineix
"A trop vouloir rationaliser la création, on tue la création, on enfante l'uniformisation. La barbarie s'approche. — Jean-Jacques Beineix
Joliment biologisant, mais peu convaincant. Plus descriptif qu'explicatif, à mon goût.Mithridate a écrit :
On inhalait l'étincelle fut un temps, nourrissant la minuscule cavité de l'esprit, qui se réserve de peu, mais du meilleur.
Maintenant c'est la panse incommensurable, ignorant le goût mais quêtant la matière...et en quantité, que sa forme abjecte et stupide ne puisse dégonfler, désenfler.
J'en reste à ma typologie, un peu grossière je l'admets, de deux catégories de lecteurs.
Oncle Joe
- orcusnf
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Pourquoi c'est si long ? Pour caler les pieds de table pardi ! Ou les sommiers ! Ou tout ce que vous voulez de bancal...
http://www.fantastinet.com l'actualité de la littérature de l'imaginaire