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La couverture du prochain roman d'Ugo Bellagamba

Posté : mer. mai 06, 2009 9:04 am
par jerome
Le site des Moutons Electriques propose une présentation du prochain roman d'Ugo Bellagamba : Tancrède à paraître le 19 juin 2009.

Un roman de 256 avec une couverture d'Arnaud Cremet.

Voici la présentation et la couv : "
Année 1096. Lorsque son oncle, Bohémond de Tarente, décide d'abandonner Syracuse et de répondre à l'appel à la Croisade lancé par le pape Urbain II, le prince Normand Tancrède de Hauteville y voit la récompense de ses prières vibrantes. Quitter un Occident qui, inexorablement, s'enténèbre, et marcher sur Jérusalem pour délivrer le Tombeau du Christ et baigner dans la lumière de Dieu... Quel destin plus glorieux pourrait-il y avoir pour un jeune chevalier qui a grandi dans l'ombre d'un grand-père conquérant et d'une mère qui lui a enseigné la foi et la dignité ?

Pourtant, par-delà Pont-de-Fer, Antioche, et les premiers carnages, la Terre Sainte s'avère bien différente de tout ce que Tancrède avait imaginé. La médiocrité y côtoie le sublime, la vanité le recueillement, l'Infidèle s'y révèle plus honorable que le Croisé. Dans cet univers à la géopolitique complexe, le cheminement d'un chevalier ne peut être simple. Tour à tour apostat et assassin, paria et maître, de l'Anatolie à la Mer Caspienne, Tancrède devient l'acteur historique qui, d'abord en son for intérieur puis par ses actes, est appelé à changer le destin de deux mondes, en accomplissant la plus difficile des conquêtes : celle de son identité.
"

Image

Posté : jeu. mai 07, 2009 10:14 am
par ub
Je suis très fier de cette couverture d'Arnaud et je tiens, s'il est en visite dans les parages, à le remercier chaleureusement pour son travail. Il a manifestement bien compris la cinétique et la symbolique du roman, sinon son ambition profonde, que j'ai mis tant de temps à formaliser, puis à livrer. A mon sens, si la violence est la première chose qui saute au yeux, et qui correspond bien à la réalité de la première croisade, l'altérité culturelle se glisse juste derrière, tant dans la symbolique des armes et des architectures, que dans le jeu, plus subtil, des formes et des couleurs. C'est remarquable (tout comme son travail pour "Gagner la Guerre" de Jean-Philippe Jaworski). Mais pour le ressentir pleinement, et c'est d'autant plus fin de la part de l'auteur de la couverture et du maquettiste, il faut avoir sous les yeux, aussi, le large rabat de la première de couverture, caractéristique de la Bibliothèque Voltaïque.

J'ai toujours eu beaucoup de chance avec les couvertures de mes ouvrages. Je me souviendrai longtemps des variations de Benjamin Carré sur la Cité du Soleil, au Bélial' puis en Folio-SF, passant de la verrière hémisphérique de la halle de Saint-Malo, sertie dans une structure gyroscopique, au hublot démesuré ouvrant sur l'espace profond et à l'aplomb duquel guette un certain héritier de l'empire... Et les deux couv. du Double Corps du roi, de Sorel, bien que la seconde ait nettement ma préférence, avec la scène de l'assimilation qui, en fait, ne sert que de faire-valoir, à l'arme blanche magnifiquement ouvragée, au tout premier plan. Quant à la couv. de l'Ecole des Assassins, au Bélial', qui reste l'un de mes meilleurs souvenirs de coécriture, sa puissance cinétique, son côté délibérément manga, m'a toujours énormément plu. Olivier Girard l'avait fait suivre de quelques impacts, en première page, qui prolongeaient l'impression de mouvement de la couv.

Tout cela montre, d'une certaine manière, la puissance immédiate de l'image, par rapport à celle, plus progressive, des mots. Dans le meilleur de cas, elle parvient à magnifier les propos de l'auteur du texte, voire à leur donner une ampleur ou une accessibilité qu'ils n'avaient peut-être pas au départ. D'une certaine manière, à les justifier. On le voit très clairement, si l'on se penche sur les rapports entre l'art et le politique (vaste champ d'étude). L'adjonction d'une couverture est le moment délicat où, véritablement, un texte prend sa place dans le paysage et peut être "capté" par les lecteurs. Ainsi, la probable couverture de Daylon pour le deuxième volume de Hal Duncan chez Denoël, que je trouve superbe, me semble jouer pleinement ce rôle de l'image qui protège comme un bouclier, réhausse comme un bijou, sinon garantit la communication, ce qui est une très lourde responsabilité.

Salutations à tous,

Ugo

Posté : jeu. mai 07, 2009 1:06 pm
par gutboy
Evidemment après ce bel hommage, difficile de dire "heu, ben, je la trouve super classique et assez plate, voire cliché, la couv du dernier Bellagamba" sans passer pour un bouseux de première.
Mais bon, voilà, assumons notre condition: cette couv. ne me donne pas particulièrement envie de me pencher sur Tancrède.
Ca m'empêchera surement pas de le faire, hein, parce que les nouvelles de La Cité du Soleil, Quiritès, Chimères, quelles claques!

Posté : jeu. mai 07, 2009 1:14 pm
par Lensman
gutboy a écrit :Evidemment après ce bel hommage, difficile de dire "heu, ben, je la trouve super classique et assez plate, voire cliché, la couv du dernier Bellagamba" sans passer pour un bouseux de première.
Mais bon, voilà, assumons notre condition: cette couv. ne me donne pas particulièrement envie de me pencher sur Tancrède.
Ca m'empêchera surement pas de le faire, hein, parce que les nouvelles de La Cité du Soleil, Quiritès, Chimères, quelles claques!
Je suis de ton avis. Rien de scandaleux, mais très plat. Cet artiste peut sûrement faire plus... original.
Mais évidemment, ça ne jouera pas sur mon envie de lire le livre...
Oncle Joe

Posté : jeu. mai 07, 2009 1:19 pm
par Christopher
Lensman a écrit :
gutboy a écrit :Evidemment après ce bel hommage, difficile de dire "heu, ben, je la trouve super classique et assez plate, voire cliché, la couv du dernier Bellagamba" sans passer pour un bouseux de première.
Mais bon, voilà, assumons notre condition: cette couv. ne me donne pas particulièrement envie de me pencher sur Tancrède.
Ca m'empêchera surement pas de le faire, hein, parce que les nouvelles de La Cité du Soleil, Quiritès, Chimères, quelles claques!
Je suis de ton avis. Rien de scandaleux, mais très plat. Cet artiste peut sûrement faire plus... original.
Mais évidemment, ça ne jouera pas sur mon envie de lire le livre...
Oncle Joe
Voilà. Tout pareil. Et si ça fait de moi un plouc grossier, j'assume pleinement.
Mais le résumé, lui, m'a plu. Et le bouquin est sur ma liste d'achats depuis quelques semaines déjà.

Posté : jeu. mai 07, 2009 3:34 pm
par Hoêl
Pareil pour l'ensemble des remarques ; cela dit , j'ai une question : En quoi est-ce une uchronie ? pour l'instant , ça me fait plus penser à un roman historique dont le thème semble proche d'Argile et cendre & La pierre angulaire de Zoé Oldenbourg .

Posté : jeu. mai 07, 2009 6:28 pm
par ub
Hoêl a écrit :j'ai une question : En quoi est-ce une uchronie ?
Héhé, pile la question à laquelle, pour l'instant, je ne veux surtout pas répondre. Le roman entier repose précisément sur cet enjeu narratif. Le déflorer ici n'aurait aucun sens, surtout par l'auteur lui-même. Mais, sache que ma démarche n'est pas celle du roman historique.

Posté : jeu. mai 07, 2009 6:59 pm
par orcusnf
gutboy a écrit :Evidemment après ce bel hommage, difficile de dire "heu, ben, je la trouve super classique et assez plate, voire cliché, la couv du dernier Bellagamba" sans passer pour un bouseux de première.
Mais bon, voilà, assumons notre condition: cette couv. ne me donne pas particulièrement envie de me pencher sur Tancrède.
Ca m'empêchera surement pas de le faire, hein, parce que les nouvelles de La Cité du Soleil, Quiritès, Chimères, quelles claques!
le dégradé de couleur est pas mal quand même, non ?

Posté : jeu. mai 07, 2009 7:01 pm
par Lune
Personnellement j'aime beaucoup les vaisseaux (magnifique terme qui réunit l'idée de bateau et d'appareil volant, ce qu'ils ont l'air de faire) qu'on entrevoit derrière.

Posté : jeu. mai 07, 2009 7:02 pm
par Lensman
Vu le tueu... je veux dire, le preux chevalier qu'était Tancrède, et sa vie assez agitée (militairement), les occasions uchroniques ne manquent pas, je suppose... Tiens, pourquoi pas roi de Jérusalem? allez, on se lache, empereur de Bizance à la place de l'empereur de Bizance... à cette époque, les couronnes changeaient vite de tête, et ça dégageait bien!
Oncle Joe

Posté : jeu. mai 07, 2009 8:04 pm
par orcusnf
Lensman a écrit :Vu le tueu... je veux dire, le preux chevalier qu'était Tancrède, et sa vie assez agitée (militairement), les occasions uchroniques ne manquent pas, je suppose... Tiens, pourquoi pas roi de Jérusalem? allez, on se lache, empereur de Bizance à la place de l'empereur de Bizance... à cette époque, les couronnes changeaient vite de tête, et ça dégageait bien!
Oncle Joe
ah non pas roi de jérusalem, ça c'est déjà attribué à l'un des plus ancien chefs de ma ville natale !

Posté : ven. mai 08, 2009 7:54 am
par Eons
gutboy a écrit :(...) La Cité du Soleil, Quiritès, Chimères, quelles claques!
La cité du soleil m'a profondément déçu – à la différence des deux autres du même recueil, qui sont l'une, assez bonne, et l'autre (L'Apopis répubicain) excellente.La fin est téléphonée et tombe encore plus à plat que je ne le craignais en cours de lecture. Juste comme un prétexte à raconter une enquête...
Désolé, Ugo. Image

Posté : dim. mai 10, 2009 5:06 pm
par c.guitteaud
J'aime beaucoup cette couv, perso... Et pour faire un mauvais jeu de mots, je vais même dire que c'est BYzance.
Je vais l'ajouter à ma liste "à lire absolument quand j'aurais terminé la pile qui m'attend déjà"

Posté : dim. mai 10, 2009 5:22 pm
par thomasday
En fait le seul défaut que je trouve à la couverture, dans l'ensemble très belle et assez réussie sur le simple plan commercial, c'est les vaisseaux volants ; on les enlève et c'est tout de suite dix fois mieux.

TD

Posté : dim. mai 10, 2009 5:33 pm
par Lensman
Ce sont des vaisseaux volants??? Moi, je voyais juste des navires au fond, sur la mer à l'horizon (enfin, je supposais..).
Oncle Joe