Asimov = Cartland
Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
Fait 1 : Je préfère de loin une véritable histoire écrite dans un style simple qu'un exercice de style, peut-être somptueux, mais vide. Après c'est une affaire de goût, ça dépend de chacun, etc. etc. Cela dit je pense que quand on s'intéresse à la SF, c'est plus pour le fond que pour la forme (même si l'un n'empêche pas l'autre, que tous les goûts sont dans la nature, qu'il faut de tout pour faire un monde, qu'on ne fait pas d'omelettes sans casser d'oeufs, etc.)
Fait 2 : Il y a différents niveaux de qualité d'écriture. Asimov n'est peut-être pas un grand styliste, mais au moins ses nouvelles sont claires, fluides, bref lisibles et le fond suffit à les porter. Au hasard, Dan Brown (désolé Jean mais dans mes dernières lectures c'est le plus flagrant) écrit assez mal pour que, quelque soit l'intérêt de son histoire, la lecture de ses bouquins en devient pénible.
Fait 2 : Il y a différents niveaux de qualité d'écriture. Asimov n'est peut-être pas un grand styliste, mais au moins ses nouvelles sont claires, fluides, bref lisibles et le fond suffit à les porter. Au hasard, Dan Brown (désolé Jean mais dans mes dernières lectures c'est le plus flagrant) écrit assez mal pour que, quelque soit l'intérêt de son histoire, la lecture de ses bouquins en devient pénible.
Are you my mummy ?
Sans compter qu'à l'époque du bon docteur, on était plutôt sur l'efficacité narrative que sur le style proprement dit.
Au fait, Lovecraft est-il le premier styliste de la sf ?
Au fait, Lovecraft est-il le premier styliste de la sf ?
L'enfer est quelque chose que nous pouvons créer. C'est finalement cela qui fascine.
Thomas M. Disch - Camp de concentration
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Je trouve ce débat un peu vain...
En effet, je ne vois pas comment expliquer poliment aux esthètes puristes de la langue française que, en fait, je prend autant de plaisir à lire Harry Potter, Asimov et San Antonio qu'un Werber, mais que je ne peut pas avaler plus de deux pages de Hugo, de Zola ou de la Dianétique.
Il arrive un moment ou l'exercice de style alourdit tellement le sujet qu'il devient inssuportable. Il vaut mieux un livre écrit avec des phrases et des mots simples, sans artifices, qu'une accumulation de phrases certes grammatiqualement mieux élaborées mais sans autre raison que de flatter l'ego de l'écrivain et de l'Académie.
En effet, je ne vois pas comment expliquer poliment aux esthètes puristes de la langue française que, en fait, je prend autant de plaisir à lire Harry Potter, Asimov et San Antonio qu'un Werber, mais que je ne peut pas avaler plus de deux pages de Hugo, de Zola ou de la Dianétique.
Il arrive un moment ou l'exercice de style alourdit tellement le sujet qu'il devient inssuportable. Il vaut mieux un livre écrit avec des phrases et des mots simples, sans artifices, qu'une accumulation de phrases certes grammatiqualement mieux élaborées mais sans autre raison que de flatter l'ego de l'écrivain et de l'Académie.
C'est moins grave que si c'était pire ! (S.A.)
Ecrire avec des mots simples peut être un artifice.
Je remarque, au passage, que ce sont toujours des exemples extrêmes qui sont avancés pour justifier les points de vue. c'est une routine fréquente que l'on peut déplorer ou pas.
Si je peux me permettre Jean, tu as soulevé un point important : celui de l'adhésion du lecteur dont on n'a pas encore théorisé - fort heureusement - les composantes.
Autre point important, les fameux critères objectifs.
Je suis d'accord avec Eric, les critères objectifs pour juger une oeuvre existent. C'est leur interprétation par le lecteur qui me semble, AMHA, subjective. Reste à trouver le bon dosage entre la passion et la raison.
Enfin pour répondre à la question :
Je remarque, au passage, que ce sont toujours des exemples extrêmes qui sont avancés pour justifier les points de vue. c'est une routine fréquente que l'on peut déplorer ou pas.
Si je peux me permettre Jean, tu as soulevé un point important : celui de l'adhésion du lecteur dont on n'a pas encore théorisé - fort heureusement - les composantes.
Autre point important, les fameux critères objectifs.
Je suis d'accord avec Eric, les critères objectifs pour juger une oeuvre existent. C'est leur interprétation par le lecteur qui me semble, AMHA, subjective. Reste à trouver le bon dosage entre la passion et la raison.
Enfin pour répondre à la question :
Tout dépend de ce que l'on entend par "bien écrit".Faut-il qu'un livre soit bien écrit pour être bon ?
- Eric
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Oui enfin tu m'excuseras mais mettre la Dianétique et les Rougon-Macquart dans le même panier, je ne vois pas le rapport.Jean a écrit :Je trouve ce débat un peu vain...
En effet, je ne vois pas comment expliquer poliment aux esthètes puristes de la langue française que, en fait, je prend autant de plaisir à lire Harry Potter, Asimov et San Antonio qu'un Werber, mais que je ne peut pas avaler plus de deux pages de Hugo, de Zola ou de la Dianétique.
Il arrive un moment ou l'exercice de style alourdit tellement le sujet qu'il devient inssuportable. Il vaut mieux un livre écrit avec des phrases et des mots simples, sans artifices, qu'une accumulation de phrases certes grammatiqualement mieux élaborées mais sans autre raison que de flatter l'ego de l'écrivain et de l'Académie.
En fait, ce que tu dis, c'est que tu as du mal avec une écriture datée (j'exclue la chose barbouillée par Hubbard et à laquelle tu as fait allusion et qui n'a rien à faire dans ce débat).
Mais à part ça, je suis d'accord avec toi à propos de l'exercice de style pur et dur. Lorsque je parle de style, je ne parle pas nécessairement de ces écrivains amoureux des phrases de 8 pages, qui cherchent absolument le néologisme, ou la figure de style qui tue. A titre personnel, je déteste ce genre d'écriture, et c'est pour moi un symptôme aigu de manque de maturité littéraire.
Ce que j'appelle le style, c'est lorsque ton écriture s'infléchit, pour mieux servir l'histoire. Je pense, évidemment, à Silverberg, qui fait ça très bien. Prends Gilgamesh, et prend le Chateau de Lord Valentin, ce sont deux écritures totalement différentes. Pour le premier, le style est raide, un peu empesé, et renvoie directement à une écriture qui évoque les chansons de gestes et les légendes. Ce faisant, il donne une atmosphère qui va le dispenser de dire certaine chose, parce que l'imaginaire du lecteur va être dirigé (plus ou moins consciemment) vers quelque chose de bien précis. De même, pour le second exemple, il empoie un style très fantasy, qui, même si il s'agit pourtant bien d'un roman de SF, va te plonger dans un univers de fantasy. Dans ces deux cas, le style est là, non pas pour brouiller les cartes, mais pour enrichir le propos.
Je pense aussi au Prestige de Priest, dans lequel les styles des deux journaux des prestidigitateurs qui sont retranscris nous renseigne autant sur leur personalité, et sur leur évolution, que les fait qui y sont relatés.
Alors certes Asimov écrit clairement, mais il n'y a rien de plus que ce qu'on y lit. C'est un factuel qui nourrit nos visions avec des descriptions, mais pas nécéssairement notr imaginaire avec la puissance d'évocation de sa langue. C'est, selon moi, ce qui fait toute la différence entre un bon écrivain, et un grand écrivain. Raison pour laquelle j'ai toujours trouvé Asimov un peu survendu.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
C'est ce que je me disais aussi. Parce que citer San Antonio comme antithèse à l'exercice de style, ça m'interpelle. Je n'en ai lu qu'un, mais le souvenir que j'en garde, c'est d'avoir totalement trippé sur le style. Je n'ai strictement aucun souvenir du fond, mais la forme m'avait vraiment éclatée.Eric a écrit :En fait, ce que tu dis, c'est que tu as du mal avec une écriture datée (j'exclue la chose barbouillée par Hubbard et à laquelle tu as fait allusion et qui n'a rien à faire dans ce débat).
J'ai tendance à penser que c'est un faux débat. Pour moi, le fond et la forme sont indissociables, mais c'est vrai que j'ai de moins en moins de patience avec les livres mal écrits, même quand l'histoire n'est pas inintéressante par ailleurs. Enfin j'ai l'impression que dans la tête de pas mal de gens, "bon style" = "phrases chiantes et auteur qui se regarde écrire". Ben non, comme on l'a fait remarquer plus haut avec l'exemple de "Psychose", le style, c'est juste la patte de l'auteur, le petit quelque chose qui fait qu'il n'écrira jamais la même chose que le voisin même s'ils partent d'une trame commune. Enfin je rejoins ce que vient de dire Eric.
En exclusivité pour les lecteurs du forum d'ActuSF, voici à quoi devrait ressembler la couverture de la nouvelle traduction de Fondation à paraître en octobre prochain chez Lunes d'Encre !


Modifié en dernier par Clément le sam. avr. 10, 2010 9:38 pm, modifié 1 fois.
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Je suis assez d'accord avec Mélanie. Le style est indissociable de la forme. c'est souvent juste cette petite saveur en plus qu'on a du mal à déterminer. Et ce que je préfère, c'est quand un livre m'entraîne tellement que je ne fais plus attention au "style" de l'auteur. D'ailleurs soit dit en passant, pas sûr que tout le monde s'en préoccupe. Pour la plupart des lecteurs, ils accrochent au livre ou pas, sans analyser le style, la structure narrative...Mélanie a écrit : J'ai tendance à penser que c'est un faux débat. Pour moi, le fond et la forme sont indissociables, mais c'est vrai que j'ai de moins en moins de patience avec les livres mal écrits, même quand l'histoire n'est pas inintéressante par ailleurs. Enfin j'ai l'impression que dans la tête de pas mal de gens, "bon style" = "phrases chiantes et auteur qui se regarde écrire". Ben non, comme on l'a fait remarquer plus haut avec l'exemple de "Psychose", le style, c'est juste la patte de l'auteur, le petit quelque chose qui fait qu'il n'écrira jamais la même chose que le voisin même s'ils partent d'une trame commune. Enfin je rejoins ce que vient de dire Eric.
Moi je suis assez partisant du "bien écrit qui ne se voit pas" selon une expression de Roland C.Wagner... Un livre fluide qui m'embarque grace à l'auteur, son histoire et son style.
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
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- Eric
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C'est précisément ça le style.jerome a écrit : Moi je suis assez partisant du "bien écrit qui ne se voit pas" selon une expression de Roland C.Wagner... Un livre fluide qui m'embarque grace à l'auteur, son histoire et son style.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
Juste pour recentrer sur Asimov en particulier : je cite toujours les Fondations quand on m'interroge sur LE texte qui a déclenché ma frénésie de lecture SF. Mais en y réfléchissant, ça doit faire depuis mes 15 ans que je n'en ai plus lu, et je ne pense pas que j'en lirai d'autres.
Tout ça pour dire : pour moi la lecture c'est avant tout une émotion, où certes le style a sa place, mais l'émotion prime ! (d'où Barbara, tout ça...
)
les lectures de jeunesse, c'est souvent quand même les plus fortes non ? (vous savez les grosses claques ?)
Bref j'ai l'impression que ce post est un peu confus, désolée, c'est la fin de la journée...
Tout ça pour dire : pour moi la lecture c'est avant tout une émotion, où certes le style a sa place, mais l'émotion prime ! (d'où Barbara, tout ça...

les lectures de jeunesse, c'est souvent quand même les plus fortes non ? (vous savez les grosses claques ?)
Bref j'ai l'impression que ce post est un peu confus, désolée, c'est la fin de la journée...