L'Etrange vie de Nobody Owens.- Neil Gaiman, Albin Michel

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Cachou
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Message par Cachou » mer. juin 23, 2010 11:02 pm

McCorjeag a écrit :Un des illustrateurs les plus productifs de la perfide Albion avec Quentin Blake.
La question devrait être "Que n'a t'il pas illustré ? "
En ce qui concerne ses livres en tant qu'auteur j'ai un failble pour Ottoline (qui s'est transformé en Apolline en français, ah les mystères insondables de la traduction) même si ce n'est pas le livre le plus formidable de la création.
Ottoline? Je ne savais point! En effet, pourquoi? Elle est adorable cette série, et j'adore le nombre incroyable de détails des dessins.

@JaneXF: pardon, je t'ai donné le nom anglais, en français, c'est "Le chasseur de rêve". Il a été réédité il n'y a pas longtemps normalement.

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JainaXF
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Message par JainaXF » mer. juin 23, 2010 11:18 pm

Merci pour les précisions ! Par contre, il a été réedité en 2003 et n'est disponible qu'à 30€, donc je crois que je vais le commander en VO, on le trouve à moins de 10€! !
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Cachou
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Message par Cachou » mer. juin 23, 2010 11:19 pm

JainaXF a écrit :Merci pour les précisions ! Par contre, il a été réedité en 2003 et n'est disponible qu'à 30€, donc je crois que je vais le commander en VO, on le trouve à moins de 10€! !

:shock: 30€! Purée... C'est tonteux!

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Nébal
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Message par Nébal » lun. sept. 20, 2010 7:03 am

Hop !

En traversant la Manche, The Graveyard Book de Neil Gaiman a été bizarrement (?) rebaptisé L’Étrange Vie de Nobody Owens. Et c’est un peu dommage, dans la mesure où ce roman destiné à la jeunesse est une adaptation moderne et morbide – à la Tim Burton ancienne mode, si l’on veut – du Jungle Book, ou Livre de la jungle de Rudyard Kipling ; ce que, je plaide coupable, je n’ai pas pigé avant que l’auteur me mette le nez dedans, mais il faut dire que, honte sur moi, je n’ai jamais lu Le Livre de la jungle ; ça devient pourtant évident une fois qu’on le sait…

Voyez plutôt. Une nuit, dans ce que l’on supposera être une ville anglaise mais qui restera non identifiée. Un sinistre individu présenté comme étant « the man Jack » (je crois qu’en français ils ont rendu ça par « le Jack ») assassine au couteau une famille entière : le père, la mère, la fille, et… mais non, le tout jeune fils, presque un bébé, est sorti par la fenêtre ! Un hasard, un pur hasard. De même, c’est par hasard que ses pas hasardeux l’ont dirigé vers le vieux cimetière en haut de la colline. C’est pourtant ce qui va lui sauver la vie : là, les fantômes le protègeront du Jack. Il obtiendra la protection du cimetière, sera adopté par un couple de morts, les Owens, et rebaptisé Nobody Owens (Bod pour les intimes). Quant à sa garde, elle sera confiée à Silas, un étrange individu, ni réellement mort, ni réellement vivant (eh eh…).

Pendant près de la moitié du roman, on ne trouve guère de fil rouge : on se contente de voir grandir Bod, et de découvrir avec lui les mystères du cimetière. C’est ainsi qu’on le verra affronter sa peur incarnée dans « the Sleer » (aucune idée de comment ils ont traduit ça) accompagné d’une petite fille, faire un bout de chemin, bien malgré lui, avec une bande de goules, ou encore chercher désespérément à ériger une pierre tombale pour une défunte sorcière de ses amies. Mais – et ce dernier épisode ne fait que le confirmer – les vrais dangers, pour Bod, ne sont pas dans le cimetière, mais à l’extérieur.

Car le Jack est toujours à ses trousses.

Dans la seconde partie du roman, pourtant, c’est un Bod adolescent, et par-là même têtu, que nous voyons affronter le monde extérieur. Et, à mon sens tout du moins, c’est là que le roman gagne véritablement en intensité.

Jusque-là, en effet, The Graveyard Book était « bien », dira-t-on. Sans surprise de la part de Neil Gaiman, c’était bien écrit, très imaginatif, onirique, avec régulièrement la petite touche d’humour so british qui va bien… Bref, ça se lisait avec plaisir, mais sans non plus déchaîner l’enthousiasme. C’était même parfois un peu frustrant, ce côté un peu « fix-up »… Mais passé « l’interlude », les chapitres se font plus longs, et gagnent en tension dramatique, tandis que Bod acquiert vraiment du caractère, lui qui n’avait jusqu’alors qu’une certaine neutralité infantile. La mélancolie, la colère, deviennent des traits prépondérants chez le jeune homme, qui mérite enfin véritablement ce titre. Et quand Bod se retrouve de nouveau – et sans surprise – confronté au Jack, Neil Gaiman se transforme de manière inattendue en véritable maître du suspense.

The Graveyard Book sait jouer ainsi sur deux tableaux : d’une part, il régale de par son onirisme morbide, non dénué d’humour, riche en jolies scènes (je pense notamment à une danse macabre de toute beauté) ; d’autre part, il se montre un roman initiatique d’une grande pertinence, culminant dans une apothéose d’action et de suspense maîtrisée avec un talent rare.

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