On peut toujours jouer sur les mots ; le fait est que le texte avait été signé, et accepté par Denis. Je ne prendrai pas ici la responsabilité de rapporter les propos de la personne ayant signifié à Denis la décision de Fleurus mais je suis sûr que l'intéressé se fera un plaisir de te faire un petit digest en privé : tu comprendras alors aisément que ce terme n'a pas été choisi par hasard.Transhumain a écrit :D'accord, mes amis, d'accord. Mais tout de même, on ne peut parler de censure stricto sensu, seulement d'un choix éditorial, qu'on peut juger respectable, ou lâche, couard ou tout ce que vous voudrez.
Si les éditeurs ne devaient publier que des textes conformes à leurs convictions, la littérature serait un instrument particulièrement sinistre. Ce qui est en jeu ici, c'est simplement la liberté d'expression : « La liberté d'expression vaut non seulement pour les "informations" ou "idées" accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent : ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l'esprit d'ouverture sans lesquels, il n'est pas de "société démocratique" ». Cour Européenne des Droits de l’Homme, 21 janvier 1999.Transhumain a écrit : Pardon, mais pour moi la censure est un contrôle étatique - ou systémique, j'y reviens plus bas - sur la presse et l'édition. S'il s'agit, dans le cas de Fleurus, d'une conviction morale ou religieuse de l'éditeur, ou d'une forme certaine de lâcheté envers des actionnaires puritains ou eux-mêmes bien lâches, il n'y a pas censure... Et je n'y vois rien d'inquiétant. Vous pouvez traiter l'éditeur de lopette, comme je vous l'ai dit (ou les actionnaires), mais pas de censeur. Un réseau pédophile dans l'église de Schmurz, ou dans l'Eglise catholique, ce n'est pas la même chose, Fabrice...
Moi non plus. Et l'Eglise n'a fait pression sur personne. Un responsable éditorial a pris les devants, s'abritant derrière des actionnaires - au nom de quoi ? Mystère. Comme tu le dis, Nathalie aura certainement la possibilité de publier son livre ailleurs, et je lui souhaite ardemment. Mais s'il s'avère que le groupe Média-Particpation (qui possède, je le rappelle, Dargaud, Dupuis et Le Lombard, entre autres) cautionne officiellement la décision de son représentant, on saura désormais à quoi s'en tenir à son sujet. Et cette affaire ne restera pas sans suite.Transhumain a écrit : Maintenant, si l'Eglise elle-même fait pression sur l'éditeur, c'est beaucoup plus inquiétant. Autant le dire tout de suite, je ne crois pas du tout à une Eglise tentaculaire