Hoêl a écrit :
Moi , J'ai grandi avec les pionniersde l'espérance , Corto Maltese , Rahan (merci , Pif Gadget!) et plus tard Le grand Duduche , Lone Sloane , Gai-luron , Superdupont et Barbarella...
Voilà , j'suis vieux quoi...
Vais m'prendre un p'tit Xo avec un épicure n°2 pour m'remettre ,tiens !
A qui le dis-tu... (en plus, j'ai appris à lire dans les albums
Tintin, et un de mes grands chocs esthétiques de gamin a été
Le secret de l'Espadon).
Cependant, pour rebondir sur cette question de perception que l'on peut avoir de certaines "formes" de "BD", je rappelle l'existence, massive en France, de la fin du XIXe à la Deuxième guerre mondiale (en gros) du "récit sous image".
Les Pieds Nickeliés (ceux d'origine, hein) en sont un exemple, les récits sans fin de José Moselli (sous différents pseudos) aussi. Ces récits entretenaient une sorte d'équilibre auquel nous ne sommes plus du tout habitués aujourd'hui entre le texte (très important en taille) et le dessin (très majoritairement simple et sans grande recherche). Je lis avec intérêt ces récits (pour mes recherches farfelues) et je me demande souvent où les auteurs voulaient en venir: très souvent, le récit "écrit" me paraît parfaitement suffisant, le dessin banal n'apportant pas grand chose. Il y a certes de très rares exceptions, et aussi des cas où le dessin se veut tout de même prépondérant (surtout les cas les plus anciens, avec Christophe et son
Sapeur Camember ou
Les malices de Plic et Ploc pour les amateurs de Fantasy). Mais généralement, le dessin n'avait pas ce degré de raffinement.
Ce type de narration (le texte sous images) ne fonctionne plus du tout pour nous aujourd'hui, il est même assez pénible à supporter (on a envie de supprimer les dessins pour les récits de Moselli!), il était pourtant très apprécié par les gamins de l'époque (conversations avec quelques vieux survivants, comme André Ruellan, lequel André a beaucoup de mal avec la BD au sens réellement moderne (avec les bulles!)).
Le poids de l'habitude de lecture est considérable, et on le sous-estime toujours. Pour le manga, c'est absolument flagrant: les gamins d'aujourd'hui (ça doit commencer avec la génération Erion, à peu près) trouvent ça parfaitement naturel et ne se posent pas de questions "esthétiques", ou plutôt, s'ils s'en posent, cela ne change rien au fait qu'ils "sentent" bien ce type de narration et d'esthétique.
Mais je ne dis là que des banalités. Nous ne sommes pas sur un forum où les gens rejetteraient avec mépris telle ou telle création, rien que sur un ressenti immédiat.
Nous sommes tous bien au-dessus de cette attitude !
Oncle Joe