J'ai lu le roman de Nathalie Legendre
Posté : mar. févr. 20, 2007 2:34 pm
Il y a quelques jours, Nathalie a eu la gentillesse de me transmettre le texte provisoire (version non corrigée) de son roman, Les orphelins de Naja. Je l'en remercie ici.
Une précision avant de poursuivre : je n'ai pas signé la pétition de soutien, pour des motifs qu'il serait fastidieux d'énumérer ici mais qui sont liés, globalement, à la façon dont les choses ont été présentées - appelons ça une question de principes. J'ai essayé d'expliquer en privé à Denis les raisons de ma décision. Le reste nous appartient.
A présent que j'ai terminé ma lecture, j'y vois beaucoup plus clair. Que dire ? Le texte de Nathalie ne peut être interprété à aucun moment comme une condamnation explicite ou même implicite de l'Eglise dans sa totalité. Il ne fait que stigmatiser certaines pratiques déjà constatées aujourd'hui en les inscrivant dans un contexte futuriste.
Pour moi, la situation du groupe Fleurus est sans issue.
L'éditrice jeunesse de Mango m'avait confié au téléphone (à l'époque où elle avait encore le droit de parler aux auteurs - ce n'est plus le cas aujourd'hui) que le roman était maladroit et présentait le problème de l'implication de l'Eglise dans le scandale de la pédophilie sous un jour "caricatural". C'est absolument faux. Je n'ai jamais trouvé dans le texte quoi que ce soit de diffamtoire ou insultant, ni même de choquant. Il s'agit de toute façon, et principalement, d'un roman d'espionnage et d'aventure - nullement d'un pamphlet.
Extrait de dialogue : "Crois-tu vraiment que des personnes d'Eglise laisseraient faire des choses aussi horribles ? - Quelques unes, oui." Quelques-unes. Ca ne va pas plus loin. Ailleurs, un personnage laisse entendre que le Pape n'est pas au courant de ce qui se passe - information jamais démentie par la suite. Où est le problème ? Il n'y en a pas.
D'autre part, l'Eglise n'est pas la seule en cause. L'Armée en prend aussi pour son grade.
Enfin, et histoire d'enfoncer le clou, le mot "catholique" n'apparaît pas une seule fois dans le texte.
Bref.
Cette affaire est une blague, un vulgaire prétexte. Soit les exécutifs de Mango / Fleurus se rétractent et publient ce roman sans discussion, soit c'est le départ de Denis Guiot et la fin d'Autres Mondes - je ne vois pas de troisième voie.
Il est, ou il a été, question de négociations, de retouches que l'auteure pourrait apporter à son texte. Franchement, et avec la meilleure volonté du monde, je ne vois pas ce que Nathalie pourrait changer. Il sera impossible de trouver un terrain d'entente - sauf à modifier totalement le sujet du roman : on pourrait, par exemple, remplacer les prêtres par des extraterrestres, et les attouchements par des pichenettes.
Arrêtons le délire.
Nous nous trouvons en définitive dans un cas très simple. Fleurus peut revenir sur sa décision, ou maintenir le cap. Dans cette dernière hypothèse, l'affaire devient jurdique : pour Nathalie, c'est le droit littéraire qui est concerné (l'éditeur étant libre, au regard de la loi, de publier ce qu'il veut - il n'y a pas censure au sens juridique du terme - Nathalie peut éventuellement prétendre, selon les termes de son contrat, à un dédommagement, et je me ferais un plaisir de lui communiquer les coordonnées de mon avocat, spécialisé dans le droit littéraire), pour Denis, le droit commercial, puisqu'il est indépendant.
Les autres auteurs, dont je fais partie, ne sont pas juridiquement concernés. Leur posture ne peut être que morale. Je pense que ce sera vite vu.
Une précision avant de poursuivre : je n'ai pas signé la pétition de soutien, pour des motifs qu'il serait fastidieux d'énumérer ici mais qui sont liés, globalement, à la façon dont les choses ont été présentées - appelons ça une question de principes. J'ai essayé d'expliquer en privé à Denis les raisons de ma décision. Le reste nous appartient.
A présent que j'ai terminé ma lecture, j'y vois beaucoup plus clair. Que dire ? Le texte de Nathalie ne peut être interprété à aucun moment comme une condamnation explicite ou même implicite de l'Eglise dans sa totalité. Il ne fait que stigmatiser certaines pratiques déjà constatées aujourd'hui en les inscrivant dans un contexte futuriste.
Pour moi, la situation du groupe Fleurus est sans issue.
L'éditrice jeunesse de Mango m'avait confié au téléphone (à l'époque où elle avait encore le droit de parler aux auteurs - ce n'est plus le cas aujourd'hui) que le roman était maladroit et présentait le problème de l'implication de l'Eglise dans le scandale de la pédophilie sous un jour "caricatural". C'est absolument faux. Je n'ai jamais trouvé dans le texte quoi que ce soit de diffamtoire ou insultant, ni même de choquant. Il s'agit de toute façon, et principalement, d'un roman d'espionnage et d'aventure - nullement d'un pamphlet.
Extrait de dialogue : "Crois-tu vraiment que des personnes d'Eglise laisseraient faire des choses aussi horribles ? - Quelques unes, oui." Quelques-unes. Ca ne va pas plus loin. Ailleurs, un personnage laisse entendre que le Pape n'est pas au courant de ce qui se passe - information jamais démentie par la suite. Où est le problème ? Il n'y en a pas.
D'autre part, l'Eglise n'est pas la seule en cause. L'Armée en prend aussi pour son grade.
Enfin, et histoire d'enfoncer le clou, le mot "catholique" n'apparaît pas une seule fois dans le texte.
Bref.
Cette affaire est une blague, un vulgaire prétexte. Soit les exécutifs de Mango / Fleurus se rétractent et publient ce roman sans discussion, soit c'est le départ de Denis Guiot et la fin d'Autres Mondes - je ne vois pas de troisième voie.
Il est, ou il a été, question de négociations, de retouches que l'auteure pourrait apporter à son texte. Franchement, et avec la meilleure volonté du monde, je ne vois pas ce que Nathalie pourrait changer. Il sera impossible de trouver un terrain d'entente - sauf à modifier totalement le sujet du roman : on pourrait, par exemple, remplacer les prêtres par des extraterrestres, et les attouchements par des pichenettes.
Arrêtons le délire.
Nous nous trouvons en définitive dans un cas très simple. Fleurus peut revenir sur sa décision, ou maintenir le cap. Dans cette dernière hypothèse, l'affaire devient jurdique : pour Nathalie, c'est le droit littéraire qui est concerné (l'éditeur étant libre, au regard de la loi, de publier ce qu'il veut - il n'y a pas censure au sens juridique du terme - Nathalie peut éventuellement prétendre, selon les termes de son contrat, à un dédommagement, et je me ferais un plaisir de lui communiquer les coordonnées de mon avocat, spécialisé dans le droit littéraire), pour Denis, le droit commercial, puisqu'il est indépendant.
Les autres auteurs, dont je fais partie, ne sont pas juridiquement concernés. Leur posture ne peut être que morale. Je pense que ce sera vite vu.