Info-dump en science-fiction ?
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- marc
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Info-dump en science-fiction ?
J'ai besoin de vos lumières en science-fiction.
On vient de me dire que je pratique de l'info-dump dans ce que j'écris en science-fiction. Mais je voudrais être certain que j'ai bien compris de quoi il s'agit. Mon interprétation est que j'utilise un jargon technique. Mais est-ce que je suis dans le bon? Ou bien est-ce que je fais fausse route ?
On vient de me dire que je pratique de l'info-dump dans ce que j'écris en science-fiction. Mais je voudrais être certain que j'ai bien compris de quoi il s'agit. Mon interprétation est que j'utilise un jargon technique. Mais est-ce que je suis dans le bon? Ou bien est-ce que je fais fausse route ?
Marc Le Blog science-fiction de Marc et Phenix Mag
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- sandrine.f
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l'infodump (info-dump) est la pratique consistant à donner d'un seul coup une grande quantité d'information sur l'univers du texte. Quand cela est fait peu finement (devenant un expository lump) cela a souvent un effet désastreux sur le déroulement de l'intrigue en l'arrêtant complètement. C'est aussi parfois réalisé par le biais de paratextes fictifs (extrait d'encyclopédie, de rapports). D'après Prucher, le terme est né au début des années 90.
- marc
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Ah, je comprends un peu mieux !
Mais je n'ai pas eu cette impression d'utiliser ce procédé. En fait, j'ai utilisé la même technique que Peter F. Hamilton dans l'aube de la nuit. C'est à dire suivre plusieurs personnages dans des systèmes stellaires différents dont les destins vont se croiser. Avec beaucoup de technologie, de systèmes stellaires, de peuples différents et de situations différentes. C'est peut-être ce qui donne cette impression d'utiliser ce procédé. Mais en fait, ce n'est pas le cas. Et comme c'est un space opera (plutôt un NSO).
Mais je n'ai pas eu cette impression d'utiliser ce procédé. En fait, j'ai utilisé la même technique que Peter F. Hamilton dans l'aube de la nuit. C'est à dire suivre plusieurs personnages dans des systèmes stellaires différents dont les destins vont se croiser. Avec beaucoup de technologie, de systèmes stellaires, de peuples différents et de situations différentes. C'est peut-être ce qui donne cette impression d'utiliser ce procédé. Mais en fait, ce n'est pas le cas. Et comme c'est un space opera (plutôt un NSO).
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l'infodump n'est pas un procédé, en soi. En gros, dans l'idéal, il faut pratiquer le "show, don't tell", mais quand on écrit de la science-fiction, il y a des moments où il faut avancer des informations techniques. Quand on évoque "l'infodump", c'est en général que ces informations sont balancées à la manière d'une page wikipedia, et pas à travers des allusions, des dialogues ou toutes autres sortes de techniques.
Si on te parle d'infodump, cela signifie qu'il faut que tu trouves des moyens plus variés pour transmettre les informations nécessaires.
Quand on est en littérature générale, ce problème est très limité (en général, nous avons tous une connaissance commune de l'univers, on est pas obligé de nous expliquer en permanence commence fonctionne une voiture). Quand on écrit de la SF ou de la fantasy, il faut savoir distiller l'information, en variant les sources. Parfois, le "show" est tellement artificiel qu'il vaut mieux "tell" et faire confiance au lecteur (en gros, ça dépend de ce qu'il y a autour).
Si on te parle d'infodump, cela signifie qu'il faut que tu trouves des moyens plus variés pour transmettre les informations nécessaires.
Quand on est en littérature générale, ce problème est très limité (en général, nous avons tous une connaissance commune de l'univers, on est pas obligé de nous expliquer en permanence commence fonctionne une voiture). Quand on écrit de la SF ou de la fantasy, il faut savoir distiller l'information, en variant les sources. Parfois, le "show" est tellement artificiel qu'il vaut mieux "tell" et faire confiance au lecteur (en gros, ça dépend de ce qu'il y a autour).
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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- Eric
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Dans son Workshop Lexicon (très drôle); Sterling appelle ça le frontloading. C.a.d mettre toute la description de ton univers dans les premiers chapitres.
En SF, l'exposition est, de très loin, ce qu'il y a de plus difficile à faire. D'où, généralement, l'usage d'un candide. Ton personnage (ou un personnage) qui ne maîtrise qu'imparfaitement (voire pas du tout) le tenants et les aboutissants de ton univers et qui va servir de prétexte commode à l'exposition.
Tu peux aussi opter pour l'option radicale, en ne disant rien du tout et en laissant le lecteur se démerder avec le peu que tu lui donnes. Vinge le fait très bien (tu t'en rends à peine compte), Harrison de manière beaucoup plus hardcore (L'Ombre du Shrander). C'est un pari un peu risqué, mais payant si c'est bien fait.
En SF, l'exposition est, de très loin, ce qu'il y a de plus difficile à faire. D'où, généralement, l'usage d'un candide. Ton personnage (ou un personnage) qui ne maîtrise qu'imparfaitement (voire pas du tout) le tenants et les aboutissants de ton univers et qui va servir de prétexte commode à l'exposition.
Tu peux aussi opter pour l'option radicale, en ne disant rien du tout et en laissant le lecteur se démerder avec le peu que tu lui donnes. Vinge le fait très bien (tu t'en rends à peine compte), Harrison de manière beaucoup plus hardcore (L'Ombre du Shrander). C'est un pari un peu risqué, mais payant si c'est bien fait.
- marc
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Merci Erion et Eric.
Je viens de me rendre compte que mon space opera commence par un prologue qui résume ce qui s'est passé avant que l'histoire ne commence.
Cela doit être ça, l'info-dump. J'avais complètement oublié ce prologue.
Pourquoi ais-je fait ce prologue? Juste pour expliquer au lecteur ce qu'on a fait dans le système solaire pendant les 3 prochains siècles.
Mais une fois que le lecteur en a pris connaissance, il n'en a plus besoin pour le reste de l'histoire. Cela situe juste le contexte.
Je viens de me rendre compte que mon space opera commence par un prologue qui résume ce qui s'est passé avant que l'histoire ne commence.
Cela doit être ça, l'info-dump. J'avais complètement oublié ce prologue.
Pourquoi ais-je fait ce prologue? Juste pour expliquer au lecteur ce qu'on a fait dans le système solaire pendant les 3 prochains siècles.
Mais une fois que le lecteur en a pris connaissance, il n'en a plus besoin pour le reste de l'histoire. Cela situe juste le contexte.
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D'expérience : 99% des prologues peuvent être éliminés. Si le lecteur n'a pas besoin de ces infos pour le reste de l'histoire, cela signifie qu'elles peuvent être distillées dans le reste du roman.marc a écrit : Pourquoi ais-je fait ce prologue? Juste pour expliquer au lecteur ce qu'on a fait dans le système solaire pendant les 3 prochains siècles.
Mais une fois que le lecteur en a pris connaissance, il n'en a plus besoin pour le reste de l'histoire. Cela situe juste le contexte.
Lorsque j'ai publié mon premier roman, Jacques Chambon a commencé par me dire d'éliminer le premier chapitre. Ca fait un peu bizarre, mais on trouve ensuite ce qu'il faut faire.
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Et pour cela, les auteurs amateurs utilisent le fameux "prologue", qui devient une sorte d'appendice.Eric a écrit :Dans son Workshop Lexicon (très drôle); Sterling appelle ça le frontloading. C.a.d mettre toute la description de ton univers dans les premiers chapitres.
- marc
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Donc, si j'ai bien compris, il suffirait que le prologue soit distillé à travers les chapitres.
Marc Le Blog science-fiction de Marc et Phenix Mag
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Voilà.marc a écrit :Donc, si j'ai bien compris, il suffirait que le prologue soit distillé à travers les chapitres.
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- Eric
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'xactement !marc a écrit :Donc, si j'ai bien compris, il suffirait que le prologue soit distillé à travers les chapitres.
Note, on retombe dans la définition de l'exposition. Chez les "classiques", jette un œil à Heinlein, réputé pour sa capacité à distiller l'information (on parle même d'Heinleinization), et aussi aux nouvelles de John Campbell, qui faisait très bien lui aussi.
Pour rebondir sur ce que dit Erion, je me souviens d'un échange entre Thomas Day et Catherine Dufour sur ce forum où le premier disait que, pratiquement à tous les coups, il virait les vingt premières pages de manuscrit et s'apercevait à chaque fois que son histoire ne s'en portait que mieux.
Salut,
A+
Patrice
C'est ce que faisait souvent Cordwainer Smith. Les premiers paragraphes de ses nouvelles résumaient l'histoire, sur le mode "vous savez tous comment...", avant d'entrer dans les détails.Je viens de me rendre compte que mon space opera commence par un prologue qui résume ce qui s'est passé avant que l'histoire ne commence.
Cela doit être ça, l'info-dump. J'avais complètement oublié ce prologue. Exclamation
A+
Patrice
- marc
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Eric a écrit :'xactement !marc a écrit :Donc, si j'ai bien compris, il suffirait que le prologue soit distillé à travers les chapitres.
Note, on retombe dans la définition de l'exposition. Chez les "classiques", jette un œil à Heinlein, réputé pour sa capacité à distiller l'information (on parle même d'Heinleinization), et aussi aux nouvelles de John Campbell, qui faisait très bien lui aussi.
Pour rebondir sur ce que dit Erion, je me souviens d'un échange entre Thomas Day et Catherine Dufour sur ce forum où le premier disait que, pratiquement à tous les coups, il virait les vingt premières pages de manuscrit et s'apercevait à chaque fois que son histoire ne s'en portait que mieux.
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- marc
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Donc, chez Thomas Day, il vaut mieux lui proposer un livre avec un prologue de 20 pages qui ne sert à rien !Eric a écrit :'xactement !marc a écrit :Donc, si j'ai bien compris, il suffirait que le prologue soit distillé à travers les chapitres.
Note, on retombe dans la définition de l'exposition. Chez les "classiques", jette un œil à Heinlein, réputé pour sa capacité à distiller l'information (on parle même d'Heinleinization), et aussi aux nouvelles de John Campbell, qui faisait très bien lui aussi.
Pour rebondir sur ce que dit Erion, je me souviens d'un échange entre Thomas Day et Catherine Dufour sur ce forum où le premier disait que, pratiquement à tous les coups, il virait les vingt premières pages de manuscrit et s'apercevait à chaque fois que son histoire ne s'en portait que mieux.
Je me demande, si je n'ai pas tout simplement écrit ce prologue pour me rappeler le contexte lorsque j'ai commencé l'écriture du chapitre 1. Il ne fait qu'une page et demie, et c'est facile de reporté son contenu dans les différents chapitres. Je vais le faire. C'est un petit exercice qui ne devrait pas me prendre beaucoup de temps (1 heure), une fois les bons chapitres repérés.
Marc Le Blog science-fiction de Marc et Phenix Mag
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Je vois que tu es du genre à monter dans un avion avec une bombe, parce que la probabilité que deux personnes montent avec une bombe est infime...marc a écrit :Donc, chez Thomas Day, il vaut mieux lui proposer un livre avec un prologue de 20 pages qui ne sert à rien !Eric a écrit :'xactement !marc a écrit :Donc, si j'ai bien compris, il suffirait que le prologue soit distillé à travers les chapitres.
Note, on retombe dans la définition de l'exposition. Chez les "classiques", jette un œil à Heinlein, réputé pour sa capacité à distiller l'information (on parle même d'Heinleinization), et aussi aux nouvelles de John Campbell, qui faisait très bien lui aussi.
Pour rebondir sur ce que dit Erion, je me souviens d'un échange entre Thomas Day et Catherine Dufour sur ce forum où le premier disait que, pratiquement à tous les coups, il virait les vingt premières pages de manuscrit et s'apercevait à chaque fois que son histoire ne s'en portait que mieux.
Je me demande, si je n'ai pas tout simplement écrit ce prologue pour me rappeler le contexte lorsque j'ai commencé l'écriture du chapitre 1. Il ne fait qu'une page et demie, et c'est facile de reporté son contenu dans les différents chapitres. Je vais le faire. C'est un petit exercice qui ne devrait pas me prendre beaucoup de temps (1 heure), une fois les bons chapitres repérés.
Oncle Joe