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Posté : ven. août 05, 2011 4:15 pm
par JDB
MF a écrit :JDB a écrit :"Non, écoute, mon vieux (ou ma vieille), je vais pas rééditer ton livre, tout le monde l'a déjà téléchargé sur internet."
On va rappeler l'hypothèse
(1) de départ
Omnibus a écrit : des ouvrages qui ne sont plus edites, qui se trouvent difficilement aupres de revendeurs d'occasion. Je lese qui en telechargeant une copie ?
le choix a été fait par l'ayant-droit ou son contractant de ne pas rééditer.
(1) car nous restons bien sur dans le domaine de l’hypothétique
C'est moi qui mets en gras.
Tout est dans le "ou". Je n'arrive plus à retrouver le message idoine, mais Gérard Klein a déclaré ici (ou sur un autre forum) que, vu les faibles ventes du "Quatuor de Jérusalem" en A&D, il n'y aurait sans doute pas de réédition en poche.
Je considère ce quatuor comme un chef-d'oeuvre. Que puis-je faire pour qu'il continue d'être édité ? Réponse : attendre que les droits de ma traduction me soient restitués, puis convaincre un autre éditeur de rééditer l'ensemble, avec l'accord des ayants droit de Whittemore, bien entendu.
Je le ferai si nécessaire, dès que je le pourrai.
Mais, pour l'instant, je n'ai fait aucun
choix.
JDB
PS : Au passage, je signale que ce n'est pas par hasard que j'ai
choisi de créer une collection publiant des oeuvres tombées dans le domaine public, que je sélectionne et traduis moi-même.
Posté : ven. août 05, 2011 4:21 pm
par Lensman
Sand a écrit :MF a écrit :
Je ne remets pas en cause l'existence d'une contrefaçon, mais ça c'est autre chose.
tss tss, rappeler en douce comme ça que le piratage est légalement de la contrefaçon, et non du vol, après tous les efforts déployés pour faire croire l'inverse (et qu'on n'avait pas l'outillage juridique adéquat en outre) ?
Quel mauvais esprit !
Intéressante remarque... cela semble de la contrefaçon...
Cependant, comment appelle-t-on le délit d'assister à un spectacle sans le payer (ou éventuellement en payant à la mauvaise personne) ? Il doit y avoir un terme, qui n'est pas exactement "vol".
Oncle Joe
Posté : ven. août 05, 2011 4:22 pm
par MF
Sand a écrit :MF a écrit :Je ne remets pas en cause l'existence d'une contrefaçon, mais ça c'est autre chose.
tss tss, rappeler en douce comme ça que le piratage est légalement de la contrefaçon, et non du vol, après tous les efforts déployés pour faire croire l'inverse (et qu'on n'avait pas l'outillage juridique adéquat en outre) ?
Quel mauvais esprit !
tu me connais...
Posté : ven. août 05, 2011 4:30 pm
par MF
Lensman a écrit :Sand a écrit :MF a écrit :Je ne remets pas en cause l'existence d'une contrefaçon, mais ça c'est autre chose.
tss tss, rappeler en douce comme ça que le piratage est légalement de la contrefaçon, et non du vol, après tous les efforts déployés pour faire croire l'inverse (et qu'on n'avait pas l'outillage juridique adéquat en outre) ?
Quel mauvais esprit !
Intéressante remarque... cela semble de la contrefaçon...
Cependant, comment appelle-t-on le délit d'assister à un spectacle sans le payer (ou éventuellement en payant à la mauvaise personne) ? Il doit y avoir un terme, qui n'est pas exactement "vol".
Le droit de représentation pour un livre ?
Article L122-2 a écrit :La représentation consiste dans la communication de l'oeuvre au public par un procédé quelconque, et notamment :
1° Par récitation publique, exécution lyrique, représentation dramatique, présentation publique, projection publique et transmission dans un lieu public de l'oeuvre télédiffusée ;
2° Par télédiffusion.
La télédiffusion s'entend de la diffusion par tout procédé de télécommunication de sons, d'images, de documents, de données et de messages de toute nature.
Est assimilée à une représentation l'émission d'une oeuvre vers un satellite.
Alors je sais bien que l'on parle de SF et de satellite...
Posté : ven. août 05, 2011 4:32 pm
par MF
JDB a écrit :MF a écrit :JDB a écrit :"Non, écoute, mon vieux (ou ma vieille), je vais pas rééditer ton livre, tout le monde l'a déjà téléchargé sur internet."
On va rappeler l'hypothèse
(1) de départ
Omnibus a écrit : des ouvrages qui ne sont plus edites, qui se trouvent difficilement aupres de revendeurs d'occasion. Je lese qui en telechargeant une copie ?
le choix a été fait par l'ayant-droit ou son contractant de ne pas rééditer.
(1) car nous restons bien sur dans le domaine de l’hypothétique
C'est moi qui mets en gras.
Tout est dans le "ou". Je n'arrive plus à retrouver le message idoine, mais Gérard Klein a déclaré ici (ou sur un autre forum) que, vu les faibles ventes du "Quatuor de Jérusalem" en A&D, il n'y aurait sans doute pas de réédition en poche.
Je considère ce quatuor comme un chef-d'oeuvre. Que puis-je faire pour qu'il continue d'être édité ? Réponse : attendre que les droits de ma traduction me soient restitués, puis convaincre un autre éditeur de rééditer l'ensemble, avec l'accord des ayants droit de Whittemore, bien entendu.
Je le ferai si nécessaire, dès que je le pourrai.
Mais, pour l'instant, je n'ai fait aucun
choix.
JDB
PS : Au passage, je signale que ce n'est pas par hasard que j'ai
choisi de créer une collection publiant des oeuvres tombées dans le domaine public, que je sélectionne et traduis moi-même.
Pfff... si toi aussi tu te mets à médire des contrats d'édition...
Posté : ven. août 05, 2011 5:22 pm
par Omnibus
Hoêl a écrit :Je suis peut-être naïf , mais des livres piratés , il y en a vraiment beaucoup ?
J'ai plutôt l'impression que ça intéresse des lecteurs qui , majoritairement , semblent se reporter sur des occases .
Dans le domaine du livre scientifique, particulierement en informatique, on trouve tres facilement les livres de reference. Dans la mesure ou de plus en plus d'etudiants possedent un portable, je pense que ces documents doivent se repandre pas mal. Notons qu'avant, ils photocopiaient, je ne crois pas que ca change grand chose pour l'instant.
Dans le domaine du roman, en anglophonie, il existe des archives qui contiennent toutes les oeuvres d'un auteur, pour de nombreux auteurs (Asimov, Anthony, Simak, Silverberg, etc.) Il y a aussi des archives compilations, genre les 100 meilleurs romans de sf. Le corpus est assez riche.
Il y aussi toute une partie de ces echanges qui sont invisibles car necessitant de s'investir un peu dans une communaute, ce qui les empeche de devenir mainstream.
Par exemple, quand je traquais les Nephilim, j'avais trouve une communaute qui s'echangeait exclusivement des scans de manuels de jeux de role en francais, par le biais d'un systeme hybride entre IRC et P2P. Et ils avaient beaucoup de materiel, alors qu'ils n'etaient probablement qu'une quarantaine a s'echanger des trucs.
Je suis certain qu'on peut trouver des communautes semblables regroupees autour d'autres centres d'interet.
Posté : ven. août 05, 2011 5:29 pm
par Gérard Klein
MF a écrit :Petite question aux acteurs du monde de l'édition en général et à Gérard Klein en particulier : pourquoi ressortir en GF des livres qui marchent en poche, en ne réapprovisionnant plus en poche ?
Exemple vécu hier.
Il s'avère que je souhaitais initier un mien neveu au monde merveilleux de Vernor Vinge.
Tant qu'à faire, autant commencer par le commencement : j'ambitionne donc de lui offrir "Un feu sur l'abime".
Et, puisque c'est un jeune homme passant une part importante de ses journées dans les transports, et y lisant beaucoup, je décide de passer voir mon libraire préféré (faut bien l'aider à survivre...) pour m'enquérir de ce livre en format poche.
A peine arrivé, je lui demande donc de me commander Un feu sur l'abime en Livre de Poche me doutant qu'il ne l'a pas en fond.
- Impossible, m'assène-t-il, il n'existe qu'en A&D.
- La malpeste ! tu auras mal configuré ma demande. Je te dis qu'il existe en LdP
Nous débattons... nous cherchons... nous buvons un coup... et enfin nous comprenons (enfin, lui avait compris depuis longtemps)
En effet, il n'existe plus.
Puisqu'il ressort en grand format, il n'est plus possible d'en faire l'emplette en livre de poche.
Que croyez vous donc qu'il va se passer ?
Vais-je me porter acquéreur d'un A&D qui ne répond pas à mes critères ?
Point du tout.
Je vais l'acheter d'occasion en LdP.
Et tout le monde, sauf moi et le vendeur d'occas, y aura perdu...
Alors, est-ce simplement un problème de droits (les droits PF ne sont pas renégociés en même temps que les droits GF) ou une stratégie industrielle ?
Le monde est mal fait.
Je viens de recevoir la réimpression de Au tréfonds du ciel.
Je pense que celle de Un feu sur l'abîme ne saurait tarder. Quelques mois tout de même, d'autant qu'il faut remettre à l'office.
Posté : ven. août 05, 2011 5:37 pm
par Gérard Klein
MF a écrit :Gérard Klein a écrit :Merci.
À peine sollicités, vous venez de faire en vraie grandeur la démonstration de ce que j'affirme depuis des mois et peut-être des années.
Les doits d'auteur, c'est fini, sauf probablement pour les best-sellers.
Si l'Oncle y arrive, tout le monde y viendra.
Il me surprendrait fort que les titres I (objet du droit d'auteur) et II (droit des auteurs) du code la propriété intellectuelle disparaissent dans quelques limbes.
Je ne crois même pas que le titre III (exploitation des droits) nécessite d'être toiletté (sauf éventuellement la première phrase du deuxième alinéa du L132-5 qui est un magnifique amphigouri)
Par contre, que les éditeurs, si ils souhaitent survivre, aient besoin de réviser leurs modèles économiques d'exploitation des droits, je n'en doute pas.
Il est évident que le droit ne va pas changer dans son fonds, ou marginalement. Ce qui est en cause, c'est la perception de droits d'auteur quand la contrefaçon se généralise, comme pour les sacs à main.
La réponse des éditeurs sera simple, comme elle l'est déjà aux ÉU et en de plus en plus en GB. Fin des tirages faibles et moyens en particulier quand il y a des traductions à payer. Restera pour eux la small press avec de small revenus.
La plupart des grands éditeurs pourraient diviser par deux, ou plus, le nombre de titres qu'ils publient et s'en trouver beaucoup mieux.
Report de toute l'activité sur des best-sellers qui seront également piratés mais qui laisseront une marge confortable. Même politique générale pour les livres-papier et les électroniques. Peut-être pas tout de suite mais dans cinq à dix ans, on en reparlera.
Posté : ven. août 05, 2011 5:43 pm
par Gérard Klein
Anouk a écrit :Il faut espérer que l'offre de Gollancz, suivant celle de Baen, fera changer les choses outre-atlantique et chez nous qq annés plus tard. Prix modérés, sans drm, fond ancien valorisé... On peut rêver.
Gollancz appartient à Hachette. Suivez mon regard.
Posté : ven. août 05, 2011 5:52 pm
par Gérard Klein
JDB a écrit :MF a écrit :JDB a écrit :"Non, écoute, mon vieux (ou ma vieille), je vais pas rééditer ton livre, tout le monde l'a déjà téléchargé sur internet."
On va rappeler l'hypothèse
(1) de départ
Omnibus a écrit : des ouvrages qui ne sont plus edites, qui se trouvent difficilement aupres de revendeurs d'occasion. Je lese qui en telechargeant une copie ?
le choix a été fait par l'ayant-droit ou son contractant de ne pas rééditer.
(1) car nous restons bien sur dans le domaine de l’hypothétique
C'est moi qui mets en gras.
Tout est dans le "ou". Je n'arrive plus à retrouver le message idoine, mais Gérard Klein a déclaré ici (ou sur un autre forum) que, vu les faibles ventes du "Quatuor de Jérusalem" en A&D, il n'y aurait sans doute pas de réédition en poche.
Je considère ce quatuor comme un chef-d'oeuvre. Que puis-je faire pour qu'il continue d'être édité ? Réponse : attendre que les droits de ma traduction me soient restitués, puis convaincre un autre éditeur de rééditer l'ensemble, avec l'accord des ayants droit de Whittemore, bien entendu.
Je le ferai si nécessaire, dès que je le pourrai.
Mais, pour l'instant, je n'ai fait aucun
choix.
JDB
PS : Au passage, je signale que ce n'est pas par hasard que j'ai
choisi de créer une collection publiant des oeuvres tombées dans le domaine public, que je sélectionne et traduis moi-même.
Je cherche une solution et je pense que je vais en trouver une.
Posté : ven. août 05, 2011 5:53 pm
par JDB
Hoêl a écrit :Je suis peut-être naïf , mais des livres piratés , il y en a vraiment beaucoup ?
J'ai plutôt l'impression que ça intéresse des lecteurs qui , majoritairement , semblent se reporter sur des occases .
Et des librairies qui voient plonger leur chiffre d'affaire, il y en a beaucoup ?
Mais, si ça se trouve, ça n'a aucun rapport.
The most merciful thing in the world, I think, is the inability of the human mind to correlate all its contents.
H.P. Lovecraft, "The Call of Cthulhu"
JDB
Posté : ven. août 05, 2011 6:05 pm
par dracosolis
JDB a écrit :Hoêl a écrit :Je suis peut-être naïf , mais des livres piratés , il y en a vraiment beaucoup ?
J'ai plutôt l'impression que ça intéresse des lecteurs qui , majoritairement , semblent se reporter sur des occases .
Et des librairies qui voient plonger leur chiffre d'affaire, il y en a beaucoup ?
Mais, si ça se trouve, ça n'a aucun rapport.
The most merciful thing in the world, I think, is the inability of the human mind to correlate all its contents.
H.P. Lovecraft, "The Call of Cthulhu"
JDB
euh oui correlate tant que tu veux, moi j'aurais tendance à correlate le fait que la dépense des ménages s'est reportée sur tout autre chose, la bouffe et l'essence par exemple
mais on est un partout balle au centre, là^^
un truc dont je suis sûre c'est que d'illustres éditeurs dont on peut pas méconnaître l'intelligence stratégique commerciale, préfèrent être surs que la Team Alexandrie * soit en possession de BONS FICHIERS et au besoin les leur font parvenir
* Pirates connus
Posté : ven. août 05, 2011 6:05 pm
par Erion
Gérard Klein a écrit :
La plupart des grands éditeurs pourraient diviser par deux, ou plus, le nombre de titres qu'ils publient et s'en trouver beaucoup mieux.
Ou les éditeurs seront comme les maisons de disque, à se plier aux règles d'Apple/Amazon et Google, seuls capables d'offrir un service de qualité aux lecteurs.
Posté : ven. août 05, 2011 6:44 pm
par Lensman
Gérard Klein a écrit :
La réponse des éditeurs sera simple, comme elle l'est déjà aux ÉU et en de plus en plus en GB. Fin des tirages faibles et moyens en particulier quand il y a des traductions à payer. Restera pour eux la small press avec de small revenus.
La plupart des grands éditeurs pourraient diviser par deux, ou plus, le nombre de titres qu'ils publient et s'en trouver beaucoup mieux.
Report de toute l'activité sur des best-sellers qui seront également piratés mais qui laisseront une marge confortable. Même politique générale pour les livres-papier et les électroniques. Peut-être pas tout de suite mais dans cinq à dix ans, on en reparlera.
Mais cette "réponse" (qui a un petit côté "retrait stratégique" sans que l'on perçoive bien les perspectives de "contre-offensive"...) n'était-elle pas déjà franchement entamée bien avant le problème du piratage de fichiers de livres sur Internet ? Le piratage ajoutera au mouvement, mais comment expliquer ce mouvement de retrait, qui n'est pour l'instant que très marginalement lié au piratage? Cela fait quelques années que le phénomène a lieu.
Supposons que l'on trouve une solution miracle qui empêche le piratage de fichiers de livres. Je me demande si l'amélioration de la situation serait tellement perceptible...
Oncle Joe
Oncle Joe
Posté : ven. août 05, 2011 6:49 pm
par Sand
Lensman a écrit :
Cependant, comment appelle-t-on le délit d'assister à un spectacle sans le payer (ou éventuellement en payant à la mauvaise personne) ? Il doit y avoir un terme, qui n'est pas exactement "vol".
Oncle Joe
"regarder la télé"